— Moggallana le Gardien — Le Vén. Ânanda explique comment the Sangha maintient son unité et sa discipline interne après la disparition du Bouddha. Ce qui est intéressant, c'est que ce sutta montre aussi que la pratique bouddhiste archaïque ne laissait aucune place à de nombreuses pratiques qui se sont développées dans les traditions bouddhistes ultérieures, comme les détenteurs appointés d'un lignage, les chefs ecclésiastiques élus, ou l'usage des souillures mentales comme base de la pratique de la concentration.
J'ai entendu qu'en une occasion le Vén. Ananda demeurait près de Rajagaha dans le Bosquet des Bambous, le Sanctuaire des Ecureuils, peu de temps après la Libération totale du Béni du Ciel total Unbinding. Or à cette époque le roi Ajatasattu Vedehiputta de Magadha, soupçonneux du roi Pajjota, était en train de faire fortifier Rajagaha. Alors tôt le matin, Le Vén. Ananda, après avoir mis ses robes et pris son bol et sa robe extérieure sur son bras, partit pour Rajagaha pour demander l'aumône. Il lui vint à l'esprit: "C'est trop tôt pour aller demander l'aumône à Rajagaha. Et si j'allais voir le brahmane Moggallana le Gardien à son site de construction?" Il alla donc voir Moggallana le Gardien à son site de construction. Moggallana le Gardien le vit venir de loin, et en le voyant lui dit, "Allez, Maître Ananda. Bienvenue, Maître Ananda. Cela fait longtemps que Maître Ananda a trouvé le temps de venir ici. Asseyez-vous, Maître Ananda. Voici un siège tout prêt pour vous." So Le Vén. Ananda s'assit sur le siège tout prêt. Moggallana le Gardien, prenant un siège plus bas, s'assit d'un côté. Une fois assis, il dit au Vén. Ananda: "Maître Ananda, y a-t-il quelque moine qui soit doté de toutes les façons possibles des qualités dont Maître Gotama -- digne et justement éveillé par lui-même -- était doté?" "Non, brahmane, il n'existe pas de moine qui soit doté de toutes les façons possibles des qualités dont le Béni du Ciel -- digne et justement éveillé par lui-même -- était doté. Car le Béni du Ciel était le suscitateur de la voie non [encore] suscitée, l'engendreur de la voie non [encore] engendrée, l'exposant de la voie non exposée, le connaisseur de la voie, l'expert par rapport à la voie, habile à la voie. Et maintenant ses disciples suivent la voie et en sont dotés à sa suite." Et alors la discussion du Vén.Ananda avec Moggallana le Gardien fut interrompue à mi-course, car le brahmane Vassakara, l'administrateur magadhan, en visite d'inspection des sites de construction à Rajagaha, vint trouver le Vén. Ananda au site de construction de Moggallana le Gardien. A son arrivée, il échangea de courtoises salutations avec le Vén. Ananda. Après un échange d'amicales salutations et courtoisies, il s'assit d'un côté. Une fois assis, il dit au Vén. Ananda, "Juste à l'instant, de quoi discutiez-vous quand je vous ai interrompus à mi-course?" "Juste à l'instant, brahmane, Moggallana le Gardien m'a dit, 'Maître Ananda, y a-t-il quelque moine qui soit doté de toutes les façons possibles des qualités dont Maître Gotama -- digne et justement éveillé par lui-même -- était doté?' Et quand ceci fut dit, je lui ai dit, 'Non, brahmane, il n'existe pas de moine qui soit doté de toutes les façons possibles des qualités dont le Béni du Ciel -- digne et justement éveillé par lui-même -- était doté. Car le Béni du Ciel était le suscitateur de la voie non [encore] suscitée, l'engendreur de la voie non [encore] engendrée, l'exposant de la voie non exposée, le connaisseur de la voie, l'expert par rapport à la voie, habile à la voie. Et maintenant ses disciples suivent la voie et en sont dotés à sa suite.' Telle était ma discussion avec le brahmane Moggallana le Gardien qui fut interrompue à mi-course quand vous êtes arrivé." "Maître Ananda, y a-t-il quelque moine nommé par Maître Gotama [par les paroles], 'Il sera votre arbitre après mon départ,' vers lequel vous vous tourniez désormais?" "Non, brahmane. Il n'y a pas de moine nommé par le Béni du Ciel -- celui qui sait, celui qui voit, digne et justement éveillé par lui-même -- [par les paroles] 'Il sera votre arbitre après mon départ,' vers lequel nous nous tournions désormais." "Alors y a-t-il quelque moine autorisé par le Sangha et nommé par un grand corps d'anciens moines [par les paroles], 'Il sera notre arbitre après le départ du Béni du Ciel,' vers lequel vous vous tourniez désormais?" "Non, brahmane. Il n'y a pas de moine autorisé par le Sangha et nommé par un grand corps d'anciens moines [par les paroles] 'Il sera notre arbitre après le départ du Béni du Ciel,' vers lequel nous nous tournions désormais." "Etant ainsi sans arbitre, Maître Ananda, quelle est la raison de votre concorde?" "Ce n'est pas le cas, brahmane, que nous soyons sans arbitre. Nous avons un arbitre. Le Dhamma est notre arbitre." "Lorsqu'on vous a demandé, 'Maître Ananda, y a-t-il quelque moine nommé par Maître Gotama [par les paroles], "Il sera votre arbitre après mon départ," vers lequel vous vous tourniez désormais?' vous avez répondu, 'Non, brahmane. Il n'y a pas de moine nommé par le Béni du Ciel... vers lequel nous nous tournions désormais.' "Lorsqu'on vous a demandé, 'Alors y a-t-il quelque moine autorisé par le Sangha... vers lequel vous vous tourniez désormais?' vous avez répondu, 'Non, brahmane. Il n'y a pas de moine autorisé par le Sangha... vers lequel nous nous tournions désormais.' "Lorsqu'on vous a demandé, 'Etant ainsi sans arbitre, Maître Ananda, quelle est la raison de votre concorde?' vous avez répondu, 'Ce n'est pas le cas, brahmane, que nous soyons sans arbitre. Nous avons un arbitre. Le Dhamma est notre arbitre.' Or donc, comment doit-on comprendre le sens de ce que vous avez dit ?" "Brahmane, il y a une règle d'entraînement qu'a posé le Béni du Ciel -- celui qui sait, celui qui voit, digne et justement éveillé par lui-même -- un Patimokkha qui a été codifié. Le jour d'uposatha, tous ceux d'entre nous qui vivons en dépendance d'une même localité nous rassemblons en un endroit. Nous étant rassemblés, nous invitons celui à qui il incombe [de réciter le Patimokkha]. Si, pendant qu'il récite, un moine se rappelle une offense ou une transgression, nous le traitons en accord avec le Dhamma, en accord avec ce qui nous a été enseigné. Ce ne sommes pas nous qui nous occupons de ce vénérable. C'est plutôt le Dhamma qui s'occupe de nous." "Y a-t-il maintenant, Maître Ananda, quelque moine que vous honoriez, respectiez, révériez, et vénériez, et dont -- l'honorant et le respectant -- vous viviez en dépendance?" "Oui, brahmane, il y a maintenant un moine que nous honorons, respectons, révérons, et vénérons, de qui -- l'honorant et le respectant -- nous vivons en dépendance." "Lorsqu'on vous a demandé, 'Maître Ananda, y a-t-il quelque moine nommé par Maître Gotama [par les paroles], "Il sera votre arbitre après mon départ," vers lequel vous vous tourniez désormais?' vous avez répondu, 'Non, brahmane. Il n'y a pas de moine nommé par le Béni du Ciel... vers lequel nous nous tournions désormais.' "Lorsqu'on vous a demandé, 'Alors y a-t-il quelque moine autorisé par le Sangha... vers lequel vous vous tourniez désormais?' vous avez répondu, 'Non, brahmane. Il n'y a pas de moine autorisé par le Sangha... vers lequel nous nous tournions désormais.' "Lorsqu'on vous a demandé, 'Y a-t-il, Maître Ananda, quelque moine vous maintenant honoriez, respectiez, révériez, et vénériez, sur whom -- l'honorant et le respectant -- vous viviez en dépendance?' vous avez répondu, 'Oui, brahmane, il y a maintenant un moine que nous honorons, respectons, révérons, et vénérons, de qui -- l'honorant et le respectant -- nous vivons en dépendance.' Or donc, comment doit-on comprendre le sens de ce que vous avez dit ?" "Brahmane, il y a dix qualités inspirantes qu'a exposé le Béni du Ciel -- celui qui sait, celui qui voit, digne et justement éveillé par lui-même. En quiconque parmi nous on trouve ces dix qualités, désormais nous l'honorons, le respectons, le révérons, et le vénérons; l'honorant et le respectant, nous vivons en dépendance de lui. Quelles dix? [1] "Il y a le cas où un moine est vertueux. Il demeure modéré en accord avec le Patimokkha, accompli dans son comportement et sa sphère d'activité. Il s'entraîne, ayant entrepris les règles de l'entraînement, voyant du danger aux fautes les plus minimes. [2] "Il a beaucoup entendu, a retenu ce qu'il a entendu, a emmagasiné ce qu'il a entendu. Quels que soient les enseignements admirables au début, admirables au milieu, admirables à la fin, qui -- dans leur sens et leur expression -- proclament la vie sainte entièrement parfaite et pure: ceux-là il les a souvent écoutés, retenus, discutés, accumulés, examinés avec son esprit, et bien-pénétrés selon ses vues. [3] "Il se contente des robes, de la nourriture d'aumônes, des abris, et des nécessaires pour soigner les malades. [4] "Il arrive -- quand il le veut, sans effort, sans difficulté -- les quatre jhanas qui sont des états mentaux supérieurs, de plaisants séjours dans l'ici-et-maintenant. [5] "Il fait l'expérience de multiples pouvoirs supranormaux. Ayant été un il devient plusieurs; ayant été plusieurs il devient un. Il apparait. Il disparaît. Il passe sans obstacle à travers murs, remparts, et montagnes comme à travers l'espace. Il plonge dans, et sort de la terre comme si c'était de l'eau. Il marche sur l'eau sans couler comme si c'était la terre ferme. Assis jambes croisées il vole dans l'air comme un oiseau ailé. De sa main il touche et caresse même le soleil et la lune, si grands et si puissants. De son corps, il exerce une influence aussi loin que dans les mondes de Brahma. [6] "Il entend -- au moyen du divin élément-oreille, purifié et surpassant l'humain -- les deux sortes de sons: divins et humains, de près comme de loin. [7] "Il sait la conscience des autres êtres, des autres individus, l'ayant englobée dans sa propre conscience. Il discerne un esprit avec passion comme étant un esprit avec passion, et un esprit sans passion comme étant un esprit sans passion. Il discerne un esprit avec aversion comme étant un esprit avec aversion, et un esprit sans aversion comme étant un esprit sans aversion. Il discerne un esprit avec illusion comme étant un esprit avec illusion, et un esprit sans illusion comme étant un esprit sans illusion. Il discerne un esprit strict comme étant un esprit strict, et un esprit éparpillé comme étant un esprit éparpillé. Il discerne un esprit élargi comme étant un esprit élargi, et un esprit non-élargi comme étant un esprit non-élargi. Il discerne un esprit dépassé [qui n'est pas au niveau le plus excellent] comme étant un esprit dépassé, et un esprit indépassé comme étant un esprit indépassé. Il discerne un esprit concentré comme étant un esprit concentré, et un esprit non-concentré comme étant un esprit non-concentré. Il discerne un esprit libéré comme étant un esprit libéré, et un esprit non-libéré comme étant un esprit non-libéré. [8] "Il se rappelle ses multiples vies passées (litt: demeures précédentes), c-à-d., une naissance, deux naissances, trois naissances, quatre, cinq, dix, vingt, trente, quarante, cinquante, cent, un mille, cent mille, plusieurs éons de contraction cosmique, plusieurs éons de expansion cosmique, plusieurs éons de contraction et expansion cosmique, [se rappelant], 'Là j'avais tel nom, appartenais à tel clan, avais telle apparence. Telle était ma nourriture, telle mon expérience du plaisir et de la douleur, telle la fin de ma vie. Décédant dans cet état, j'ai réapparu là. Là aussi j'avais tel nom, appartenais à tel clan, avais telle apparence. Telle était ma nourriture, telle mon expérience du plaisir et de la douleur, telle la fin de ma vie. Décédant dans cet état, j'ai réapparu ici.' Ainsi il se rappelle ses multiples vies passées dans leurs modes et détails. [9] "Il voit -- au moyen de l'oeil divin, purifié et dépassant l'humain -- des êtres en train de décéder et de réapparaître, et il discerne en quoi ils sont inférieurs et supérieurs, beaux et laids, fortunés et infortunés en accord avec leur kamma: 'Ces êtres -- qui avaient eu une mauvaise conduite en corps, en paroles, et en esprit, qui avaient insulté les personnes nobles, soutenu des vues erronées et entrepris des actions sous l'influence de vues erronées -- au moment de la dissolution du corps, après la mort, ont réapparu dans le plan de la privation, la mauvaise destination, les domaines inférieurs, en enfer. Mais ces êtres -- qui avaient eu une bonne conduite en corps, en paroles, et en esprit, qui n'avaient pas insulté les personnes nobles, soutenu des vues correctes et entrepris des actions sous l'influence des vues correctes -- au moment de la dissolution du corps, après la mort, ont réapparu dans les bonnes destinations, dans le monde céleste.' Ainsi -- au moyen de l'oeil divin, purifié et dépassant l'humain -- il voit des êtres en train de décéder et de réapparaître, et il discerne en quoi ils sont inférieurs et supérieurs, beaux et laids, fortunés et infortunés en accord avec leur kamma. [10] "Comme il a mis fin aux fermentations mentales, il demeure dans la délivrance-de-conscience et la délivrance-de-discernement libres de fermentations, les ayant sues et rendues manifestes pour lui-même exactement dans l'ici et maintenant. "Celles-ci, brahmane, sont les dix qualités inspirantes qu'a exposé le Béni du Ciel -- celui qui sait, celui qui voit, digne et justement éveillé par lui-même. En quiconque parmi nous on trouve ces dix qualités, désormais nous l'honorons, le respectons, le révérons, et le vénérons; l'honorant et le respectant, nous vivons en dépendance de lui." Lorsque ceci fut dit, le brahmane Vassakara, l'administrateur magadhan, se tourna vers le général Upananda et dit, "Qu'en pensez-vous, général? Est-ce que ces vénérables honorent ce qui devrait être honoré, respectent ce qui devrait être respecté, révèrent ce qui devrait être révéré, vénèrent ce qui devrait être vénéré? Evidemment qu'ils honorent ce qui devrait être honoré, respectent ce qui devrait être respecté, révèrent ce qui devrait être révéré, vénèrent ce qui devrait être vénéré. Car s'ils n'honoraient, ne respectaient, ne révéraient, ni ne vénéraient une personne comme celle-ci, alors quelle sorte de personne honoreraient-ils, respecteraient -ils, révèreraient -ils, et vénéreraient -ils; sur quelle sorte de personne, d'honneur et de respect, vivraient-ils en dépendance?" Alors le brahmane Vassakara, l'administrateur magadhan, dit au Vén. Ananda, "Mais où demeurez-vous maintenant, Maître Ananda?" "Je demeure maintenant dans le Bosquet des Bambous, brahmane." "Je crois, Maître Ananda, que le Bosquet des Bambous est agréable, tranquille, exempt de bruits, avec un air d'isolement, éloigné des êtres humains, et approprié pour la retraite." "Certainement, brahmane, le Bosquet des Bambous est agréable, tranquille, exempt de bruits, avec un air d'isolement, éloigné des êtres humains, et approprié pour la retraite à cause de gardiens et protecteurs comme vous-même." "Certainement, Maître Ananda, le Bosquet des Bambous est agréable, tranquille, exempt de bruits, avec un air d'isolement, éloigné des êtres humains, et approprié pour la retraite à cause des vénérables qui sont dotés d'absorption mentale (jhana), qui font d'absorption mentale leur habitude. Vous-autres vénérables êtes et dotés d'absorption mentale et faites d'absorption mentale votre habitude. "Une fois, Vén. Ananda, le Maître Gotama demeurait près de Vesali dans le Pavillon au Toit Pointu dans le Grand Bois. Je l'accompagnai au Pavillon au Toit Pointu dans le Grand Bois, et là il parla dans une variété de façons sur l'absorption mentale. Maître Gotama était autant doté d'absorption mentale qu'il avait fait d'absorption mentale son habitude. En fait, il louangeait l'absorption mentale de toute sorte." "Ce n'était pas le cas, brahmane, que le Béni du Ciel louangeait l'absorption mentale de toute sorte, pas plus qu'il ne critiquait l'absorption mentale de toute sorte. Et quelle sorte d'absorption mentale est-ce qu'il ne louangeait pas? Il y a le cas où une certaine personne demeure avec sa conscience emportée par la passion sensuelle, saisie par la passion sensuelle. Elle ne discerne pas la voie de sortie, telle qu'elle est réellement présente, pour échapper à la passion sensuelle une fois qu'elle a surgi. En faisant de cette passion sensuelle le point focal, elle s'absorbe dedans, se bésorbe, se résorbe, et se supersorbe dedans. "Elle demeure avec sa conscience emportée par la mauvaise volonté... "Elle demeure avec sa conscience emportée par la paresse et l'engourdissement... "Elle demeure avec sa conscience emportée par l'irréquiétude et l'anxiété... "Elle demeure avec sa conscience emportée par l'incertitude, saisie par l'incertitude. Elle ne discerne pas l'la voie de sortie, telle qu'elle est réellement présente, pour échapper à l'incertitude une fois qu'elle a surgi. En faisant de cette incertitude le point focal, elle s'absorbe dedans, se bésorbe, se résorbe, et se supersorbe dedans. C'est ceci, la sorte d'absorption mentale que le Béni du Ciel ne louangeait pas. "Et quelle sorte d'absorption mentale louangeait-il? Il y a le cas où un moine -- tout-à-fait retiré de la sensualité, retiré des qualités (mentales) malheureuses -- entre et demeure dans le premier jhana: ravissement et plaisir nés de la retraite, accompagnés par la pensée dirigée et l'évaluation. Avec l'immobilisation de la pensée dirigée et de l'évaluation, il entre et demeure dans le second jhana: ravissement et plaisir nés de concentration, unification de la conscience exempte de la pensée dirigée et de l'évaluation -- assurance intérieure. Avec l'effacement du ravissement, il demeure dans l'équanimité, attentif et vigilant, et physiquement sensible au plaisir. Il entre et demeure dans le troisième jhana, dont les Nobles Personnes déclarent, 'Equanime et attentif, il a un séjour agréable.' Avec l'abandon du plaisir et de la douleur -- comme avec la précédente disparition de l'exaltation et de l'angoisse -- il entre et demeure dans le quatrième jhana: pureté de l'équanimité et la conscience, ni plaisir ni douleur. C'est ceci, la sorte d'absorption mentale que le Béni du Ciel louangeait. "On dirait, Vén. Ananda, que le Maître Gotama critiquait l'absorption mentale qui mérite la critique, et louangeait celle qui mérite des louanges. "Bien, maintenant, Maître Ananda, je dois y aller. Nombreux sont mes devoirs, plusieurs les choses que je dois faire." "Alors faites, brahmane, ce que vous pensez qu'il est maintenant temps de faire." Alors le brahmane Vassakara, l'administrateur magadhan, se régalant et se réjouissant de ce que le Vén. Ananda avait dit, se leva de son siège et partit. Alors, peu après qu'il fut parti, Moggallana le Gardien dit au Vén. Ananda, "Maître Ananda, vous n'avez toujours pas répondu à ce que je vous avais demandé." "Ne vous l'ai-je pas dit, brahmane? Il n'y a pas de moine qui soit doté de toutes les façons possibles des qualités dont le Béni du Ciel -- digne et justement éveillé par lui-même -- était doté. Car le Béni du Ciel était le suscitateur de la voie non [encore] suscitée, l'engendreur de la voie non [encore] engendrée, l'exposant de la voie non [encore] exposée, le connaisseur de la voie, l'expert par rapport à la voie, habile à la voie. Et maintenant ses disciples suivent la voie et en sont dotés à sa suite." ———oOo——— Publié comme un don du Dhamma, pour être distribué librement, à des fins non lucratives. Toute réutilisation de ce contenu doit citer ses sources originales. |