— Discours sur les six façons de vérifier l'état d'Arahant — Le Bouddha dit que si un bhikkhu prétend être arrivé au niveau d'Arahant, on ne doit ni admettre ni rejeter sa prétention d'emblée. Au contraire, il faut l'examiner avec soin, selon les principes-guides contenus dans ce sermon.
Ainsi l'ai-je entendu: Une fois le Béni du Ciel résidait au monastère du Jetavana d'Anathapindika à Sâvatthi. Alors le Béni du Ciel s'adressa aux bhikkhus, en disant: "Bhikkhus!", les bhikkhus répondirent au Béni du Ciel: "Vénérable monsieur!" et le Béni du Ciel parla ainsi: Bhikkhus, dans cet enseignement un bhikkhu prétend avoir atteint l'état d'arahat, en disant, 'La renaissance est finie. La noble pratique de la pureté un été accomplie. Ce qui était à faire (pour l'obtention de l'intuition de la Voie) est fait. Rien d'autre ne reste à faire (pour cette obtention). Je le sais.' Bhikkhus, les paroles de ce bhikkhu ne doivent être ni approuvées ni rejetées. Sans approuver ni rejeter, vou devez l'interroger ainsi: 'Ami, le Béni du Ciel qui sait tout, qui voit tout, qui est digne de spéciale vénération et qui est parfaitement auto-éveillé, a bien enseigné ces quatre sortes d'énoncés. Quels sont ces quatre? Ce sont: parler de ce qui est vu comme étant vu, ce qui est entendu comme étant entendu, ce qui est ressenti comme étant ressenti, et ce qui est connu comme étant connu. Ami, ce sont là les quatre sortes d'énoncés bien enseignés par le Béni du Ciel qui sait tout, qui voit tout, qui est digne de spéciale vénération, et qui est parfaitement auto-éveillé. En ce qui concerne ces quatre sortes d'énoncés, en le sachant et en le voyant, comment l'esprit du Vénérable est-il libéré de l'envie insatiable et délivré des asavas?' Bhikkhus, le bhikkhu qui est débarassé des asavas, qui a accompli la pratique de la Voie, qui a complété la tâche, qui a posé le fardeau (des cinq khandhas), qui a gagné l'état d'Arahant, qui s'est débarassé des chaînes qui le lient à l'existence , qui a pleine connaissance, et qui a un esprit libéré de kilesas, répondrait de cette manière: 'Ami, par rapport à ce que je vois je ne m'y attache pas, je ne le rejette pas, je n'y suis pas attaché. Je n'y suis pas lié, je n'y suis pas enchaîné, je ne m'y associe pas, et je demeure dans un esprit qui n'en est pas restreint.. Ami, par rapport à ce que j'entends ...p... Ami, par rapport à ce que je ressens ...p... Ami, par rapport à ce que je connais je ne m'y attache pas, je ne le rejette pas, je n'y suis pas attaché, je n'y suis pas lié, je n'y suis pas enchaîné, je ne m'y associe pas, et je demeure dans un esprit qui n'en est pas restreint.. Ami, connaissant ainsi et voyant ainsi, par rapport à ces quatre sortes d'énoncés, mon esprit est libéré de l'envie insatiable et est délivré des asavas.' Bhikkhus, vous devez vous réjouir des paroles de ce bhikkhu et exprimer votre satisfaction en disant, 'Bien!' Vous étant réjoui de ses paroles et ayant exprimé votre satisfaction en disant 'Bien', vous devez lui poser une autre question ainsi: 'Ami, le Béni du Ciel qui sait tout, qui voit tout, qui est digne de spéciale vénération, et qui est parfaitement auto-éveillé, a bien enseigné les cinq aggrégats qui sont les objets de l'envie insatiable. Quels sont ces cinq? Ce sont: l'aggrégat de corporalité qui est l'objet de l'envie insatiable, l'aggrégat de sensation qui est l'objet de l'envie insatiable, l'aggrégat de perception qui est l'objet de l'envie insatiable, l'aggrégat de volition qui est l'objet de l'envie insatiable, et l'aggrégat de conscience qui est l'objet de l'envie insatiable. Ami, ce sont là les cinq aggrégats qui sont les objets de l'envie insatiable bien enseignés par le Béni du Ciel qui sait tout, qui voit tout, qui est digne de spéciale vénération et qui est parfaitement auto-éveillé. En ce qui concerne ces cinq aggrégats qui sont les objets de l'envie insatiable, en le sachant et en le voyant, comment l'esprit du Vénérable est-il libéré de l'envie insatiable et délivré des asavas?' Bhikkhus, le bhikkhu qui est débarassé des asavas, qui a accompli la pratique de la Voie, qui a complété la tâche, qui a posé le fardeau (des cinq khandhas), qui a gagné l'état d'Arahant, qui s'est débarassé des chaînes qui le lient à l'existence, qui a pleine connaissance et qui a un esprit libéré de kilesas, répondrait de cette manière: 'Ami, 'à cause de la connaissance de ce que la corporalité manque de force, est sujette à dissolution et est exempte de réconfort, il y a extinction, absence, cessation, renoncement à et délivrance de l'adhérence et de l'envie insatiable de corporalité, qui en forme le fondement, qui en est imprégnée, et dans laquelle repose la pensée (déméritoire) latente; ainsi je sais que mon esprit est libéré. Ami, à cause de la connaissance de ce que la sensation ...p... Ami, à cause de la connaissance de ce que la perception ...p... Ami, à cause de la connaissance de ce que la volition ...p... Ami, à cause de la connaissance de ce que la conscience manque de force, est sujette à dissolution et est exempte de réconfort, il y a extinction, absence, cessation, renoncement à et délivrance de l'adhérence et de l'envie insatiable à la conscience qui en forme le fondement, qui en est imprégnée, et dans laquelle repose la pensée (déméritoire) latente; ainsi je sais que mon esprit est libéré. Ami, connaissant ainsi et voyant ainsi, par rapport à ces cinq aggrégats qui sont les objets de l'envie insatiable, mon esprit est libéré de l'envie insatiable et est délivré des asavas.' Bhikkhus, vous devez vous réjouir des paroles de ce bhikkhu et exprimer votre satisfaction en disant, 'Bien!' Vous étant réjoui de ses paroles et ayant exprimé votre satisfaction en disant, 'Bien', vous devez lui poser une autre question ainsi: 'Ami, le Béni du Ciel qui sait tout, qui voit tout, qui est digne de spéciale vénération et qui est parfaitement auto-éveillé a bien enseigné les six éléments. Quels sont ces six? Ce sont: l'élément de solidité, l'élément de fluidité et de cohésion, l'élément de chaleur, l'élément de mouvement, l'élément d'espace (1) et l'élément de conscience. Ami, ce sont là les six éléments bien enseigné par le Béni du Ciel qui sait tout, qui voit tout, qui est digne de spéciale vénération et qui est parfaitement auto-éveillé. En ce qui concerne ces six éléments, en le sachant et en le voyant, comment l'esprit du Vénérable qui est l'objet de l'envie insatiable, est-il libéré de l'envie insatiable et délivré des asavas?' Bhikkhus, le bhikkhu qui est débarassé des asavas, qui a accompli la pratique de la Voie, qui a complété la tâche, qui a posé le fardeau (des cinq khandhas), qui a gagné l'état d'Arahant, qui s'est débarassé des chaînes qui le lient à l'existence, qui a pleine connaissance, et qui a un esprit libéré de kilesas, répondrait de cette manière: 'Ami, je ne prends pas l'élément de solidité comme étant le Soi, atta. Je ne prends pas non plus les facteurs dépendants de l'élément de solidité comme étant le Soi, atta. A cause de l'extinction, de l'absence, de la cessation, du renoncement à et de la délivrance de l'envie insatiable, qui font que l'esprit se décide à, adhère à et repose latent dans les facteurs dépendants de l'élément de solidité, je sais que mon esprit est libéré. Ami, je ne prends pas l'élément de fluidité et de cohésion ...p... Ami, je ne prends pas l'élément de chaleur ...p... Ami, je ne prends pas l'élément de mouvement ...p... Ami, je ne prends pas l'élément d'espace ...p... Ami, je ne prends pas l'élément de conscience comme étant le Soi. Je ne prends pas non plus les facteurs dépendants de l'élément de conscience comme étant le Soi. A cause de l'extinction, de l'absence, de la cessation, du renoncement à et de la délivrance de l'envie insatiable qui font que l'esprit se décide à, adhère à et repose latent dans les facteurs dépendants de l'élément de conscience, je sais que mon esprit est libéré. Ami, connaissant ainsi et voyant ainsi, par rapport à ces six éléments, mon esprit est libéré de l'envie insatiable et délivré des asavas.' Bhikkhus, vous devez vous réjouir des paroles de ce bhikkhu et exprimer votre satisfaction en disant, 'Bien!' Vous étant réjoui de ses paroles et ayant exprimé votre satisfaction en disant, 'Bien', vous devez lui poser une autre question ainsi: 'Ami, le Béni du Ciel qui sait tout, qui voit tout, qui est digne de spéciale vénération et qui est parfaitement auto-éveillé, a bien enseigné les six (paires de) bases des sens, intérieurs et extérieurs. Quels sont ces six? Ce sont: l'oeil et l'objet visible, l'oreille et le son, le nez et l'odeur, la langue et le goût, le corps et l'objet tangible, l'esprit et l'objet connaissable. Ami, ce sont là les six (paires de) bases des sens, intérieurs et extérieurs, bien enseignées par le Béni du Ciel qui sait tout, qui voit tout, qui est digne de spéciale vénération, et qui est parfaitement auto-éveillé. En ce qui concerne ces six (paires de) bases des sens, en le sachant et en le voyant, comment l'esprit du Vénérable est-il libéré de l'envie insatiable et délivré des asavas?' Bhikkhus, le bhikkhu qui est débarassé des asavas, qui a accompli la pratique de la Voie, qui a complété la tâche, qui a posé le fardeau (des cinq khandhas)qui a gagné l'état d'Arahant, qui s'est débarassé des chaînes qui le lient à l'existence, qui a pleine connaissance, et qui a un esprit libéré de kilesas, répondrait de cette manière: 'Ami, en ce qui concerne l'oeil, l'objet visible, l'oeil-conscience, et les facteurs qu'il faut connaître ensemble avec l'oeil-conscience, il y a extinction, absence, cessation, renoncement à et délivrance du désir, de l'attachement, des délices, de l'envie insatiable et de l'adhérence et de l'envie insatiable d'eux, qui en forment le fondement, qui en sont imprégnés, et dans lesquels repose la pensée (déméritoire) latente; ainsi je sais que mon esprit est libéré. Ami, en ce qui concerne l'oreille, le son, la conscience-oreille ...p... Ami, en ce qui concerne le nez, l'odeur, la conscience-nez, ...p... Ami, en ce qui concerne la langue, le goût, la conscience-langue ...p... Ami, en ce qui concerne le corps, l'objet tangible, la conscience-corps ...p... Ami, en ce qui concerne l'esprit, l'objet connaissable, la conscience-esprit et les facteurs qu'il faut connaître ensemble avec la conscience-esprit, il y a extinction, absence, cessation, renoncement à et délivrance du désir, de l'attachement, des délices, de l'envie insatiable, et de l'adhérence et de l'envie insatiable à eux, qui en forment le fondement, qui en sont imprégnés, et dans lesquels repose la pensée (déméritoire) latente; ainsi je sais que mon esprit est libéré. Ami, connaissant ainsi et voyant ainsi par rapport à ces six (paires de) bases des sens, intérieurs et extérieurs, mon esprit est libéré de l'envie insatiable et délivré des asavas.' Bhikkhus, vous devez vous réjouir des paroles de ce bhikkhu et exprimer votre satisfaction en disant, 'Bien!' Vous étant réjoui de ses paroles et ayant exprimé votre satisfaction en disant, 'Bien', vous devez lui poser une autre question ainsi: 'Eût égard à son propre corps autant qu'à celui d'un autre dont il a conscience, et eût égard à tous les objets matériels, en le sachant et en le voyant, comment le Vénérable a-t-il abandonné le concept, 'mon Soi, ce qui est à Moi et Je'? Bhikkhus, le bhikkhu qui est débarassé des asavas, qui a accompli la pratique de la Voie, qui a complété la tâche, qui a posé le fardeau (des cinq khandhas, qui a gagné l'état d'Arahant, qui s'est débarassé des chaînes qui le lient à l'existence, qui a pleine connaissance, et qui a un esprit libéré de kilesas, répondrait de cette manière: 'Ami, je ne 'savais' pas et je ne 'voyais' pas lorsque j'étais dans ma vie laïque, auparavant. Le Tathagâta ou un disciple du Tathagata m'a enseigné le Dhamma. En entendant le Dhamma j'ai développé ma foi dans le Tathagâta. Lorsque ma foi a été ainsi développée, j'ai considéré comme suit: "Elle est confinée la vie d'un chef de maison; c'est un chemin plein de poussières (de souillures). La vie d'un samana est comme une plaine ouverte. Il est difficile pour un laïc de poursuivre la Noble Pratique dans toute sa plénitude, dans toute sa pureté, comme comme une conque polie. Là, il vaut mieux que je me rase la tête et la barbe, que j'endosse la robe teinte aux écorces, que je renonce au foyer au toit, et que je devienne un reclus qui mène la vie errante." 'Après quoi, j'ai abandonné mes possessions, grandes ou petites, j'ai quitté ma parenté, qu'elle soit limitée ou nombreuse, me suis rasé la tête et la barbe, ai endossé la robe teinte aux écorces, ai renoncé au foyer et au toit, et suis devenu un reclus qui mène la vie errante. 'Etant entré dans le Sangha, j'ai observé les préceptes et la règle de vie des bhikkhus. J'ai abandonné toute pensée de prendre la vie et me suis abstenu de détruire la vie, mettant de côté le bâton et l'épée, ayant honte de faire le mal, j'ai été compatissant et ai demeuré dans la solicitude pour le bien-être de tous les êtres vivants. 'J'ai abandonné toute pensée de prendre ce qui n'était pas donné et me suis abstenu de prendre ce qui n'était pas donné. Je n'ai accepté que ce qui m'était donné, souhaitant ne recevoir que ce qui m'était donné. Je me suis établi dans la pureté en m'abstenant de de commettre le vol. 'J'ai abandonné toute pensée de qui mène une vie de débauche et j'ai pratiqué la chasteté, demeurant vertueux et m'abstenant de rapports sexuels, la pratique des laïcs. 'J'ai abandonné toute pensée de dire des mensonges et me suis abstenu de dire des mensonges, ne disant que la vérité, combinant la vérité avec la vérité, demeurant ferme (dans la vérité), digne de confiance et pas trompeur. ' J'ai abandonné toute pensée de diffamation et me suis abstenu de diffamer. En entendant des choses de ces gens-ci, je ne les ai par racontées à ces gens-là pour semer la discorde entre eux. En entendant des choses de ces gens-là, je ne les ai par racontées à ces gens-ci pour semer la discorde entre eux. J'ai réconcilié ceux qui étaient en désaccord. J'ai encouragé ceux qui étaient en accord. J'ai été ravi de l'unité, je l'ai aimée et je m'en quis réjoui. J'ai parlé afin de créer l'harmonie.' 'J'ai abandonné toute pensée de parler âprement et me suis abstenu de discours âpre. Je n'ai prononcé que des paroles sans blâme, agréables à l'oreille, affectueuses, qui vont droit au coeur, courtoises, agréables au plus grand nombre et réconfortantes pour plusieurs.' 'J'ai abandonné toute pensée de paroles frivoles et me suis abstenu de dsicours frivoles. Mon discours était approprié pour l'occasion, étant sincère, bénéfique, consistant avec la Doctrine et la Discipline, mémorable, à propos et opportun, avec des raisons, confiné aux limites et porteur de bien-être.' 'Je me suis abstenu de détruire toute semence et végétation.' 'Je n'ai pris qu'un seul repas par jour, ne prenant pas de nourriture la nuit et jeûnant après midi.' 'Je me suis abstenu de danser, de chanter, d'écouter de la musique et d'assister (aux spectacles) qui sont une pierre d'achoppement pour l'obtention de la moralité.' 'Je me suis abstenu de porter des fleurs, de faire usage de parfums et de m'oindre avec des onguents.' 'Je me suis abstenu de l'usage de hauts et luxueux lits et sièges.' 'Je me suis abstenu d'accepter de l'or et de l'argent.' 'Je me suis abstenu d'accepter des céréales non-cuites.' 'Je me suis abstenu d'accepter de la viande non-cuite.' 'Je me suis abstenu d'accepter des femmes et des jeunes filles.' 'Je me suis abstenu d'accepter des esclaves mâles et femelles.' 'Je me suis abstenu d'accepter des chèvres et des moutons.' 'Je me suis abstenu d'accepter des poulets et des cochons.' 'Je me suis abstenu d'accepter des éléphants, du bétail, des chevaux et des juments.' 'Je me suis abstenu d'accepter des terres cultivées ou en friche.' 'Je me suis abstenu de servir de messager ou de courrier.' 'Je me suis abstenu d'acheter et de vendre.' 'Je me suis abstenu d'utiliser des poids et mesures faux et contrefaits.' 'Je me suis abstenu de telles pratiques déshonnêtes que le pot-de-vin, la tricherie et la fraude.' 'Je me suis abstenu de mutiler, d'assassiner, de maintenir des personnes en captivité, de commettre des vols de grand-chemin, de piller les villages et de m'engager comme tueur à gages.' 'Je me suis contenté de robes juste assez pour me protéger le corps et de nourriture juste assez pour me sustenter. Partout où j'allais, je n'ai apporté que mon nécessaire. Tout comme un oiseau ailé, où qu'il vole, ne vole qu'avec le fardeau de ses ailes, de même je me suis contenté des robes qui protègent mon corps et de la nourriture qui me sustente; où que j'allais je ne transportais que mon nécessaire. Ainsi pleinement équipé de cet ensemble de noble moralité, j'ai profité d'un bonheur sans blâme en moi-même.' 'Chaque fois que je voyais un objet visible à l'oeil, je ne tenais pas compte de ses caractéristiques (telles que d'être mâle ou femelle), ni de ses détails secondaires (tels que d'être une expression ou un comportement). Si la faculté de la vue avait été laissée sans surveillance, j'aurais succombé sous les états de l'esprit dépravés comme la convoitise ou l'insatisfaction qui en découlent pour avoir manqué à contrôler mes sens. Je me suis donc appliqué à la tâche de modérer ma faculté de la vue, à la tenir à l'oeil, et j'en ai pris le contrôle. 'Chaque fois que j'ai entendu un son avec l'oreille ...p... 'Chaque fois que j'ai senti une odeur avec le nez ...p... 'Chaque fois que j'ai goûté une saveur avec la langue 'Chaque fois que je suis entré en contact avec le corps ...p... 'Chaque fois que j'ai connu un objet-mental avec l'esprit, je ne tenais pas compte de ses caractéristiques (telles que d'être plaisante ou déplaisante), ni de ses détails secondaires. Si la faculté de l'esprit avait été laissée sans surveillance, j'aurais succombé sous les états de l'esprit dépravés comme la convoitise ou l'insatisfaction qui en découlent pour avoir manqué à contrôler mes sens. Je me suis donc appliqué à la tâche de modérer ma faculté de l'esprit, à la tenir à l'oeil, et j'en ai pris le contrôle.' 'Et moi, doté de ce noble contrôle des facultés des sens, j'ai goûté en moi-même le bonheur sans mélange (avec les souillures de l'esprit).' 'Je me suis maintenu complètement conscient, en allant en avant ou en arrière, je me suis maintenu complètement conscient, en regardant en avant ou de côté; jeme suis maintenu complètement conscient, en repliant ou en étendant mes membres; je me suis maintenu complètement conscient, en transportant ou en portant la grande robe (c-à-d., la robe doublée), le bol à aumônes et les deux autres robes; je me suis maintenu complètement conscient, en mangeant, en buvant, en mastiquant et en savourant (la nourriture et les boissons); je me suis maintenu complètement conscient, en urinant et en défécant; je me suis maintenu complètement conscient, en marchant, en me tenant debout, assis, en m'endormant, m'éveillant, en parlant et en observant le silence.' 'Alors moi, doté de ce noble groupe de préceptes moraux, ce noble contentement, ce noble contrôle de soi, et cette noble attention et claire compréhension, ai choisi pour habitation un endroit isolé dans la forêt ou au pied d'un arbre ou sur la pente d'une colline ou dans un ravin, ou dans une caverne en montagne, ou dans un cimetière, ou dans un buisson, ou dans une plaine ouverte, ou sur un tas de paille. 'En revenant de la tournée d'aumônes et ayant pris mon repas, je m'asseyais les jambes croisées et le dos droit et établissais l'attention dans la méditation. Alors je me dissociais de convoiter le monde (c-à-d., des cinq aggrégats qui sont les objets de l'envie insatiable) et restais avec l'esprit libre de convoitise, me purifiant par là-même complètement de la convoitise. Je me dissociais de la mauvaise volonté, restais avec l'esprit libre de mauvaise volonté et développais la bonne volonté envers tous les êtres vivants, me purifiant par là-même complètement de la mauvaise volonté. Je me dissociais de la paresse et la torpeur, restais avec l'esprit libre de paresse et de torpeur avec la perception, l'attention et la compréhension claires, me purifiant par là-même complètement de la paresse et la torpeur. Je me dissociais de l'agitation et des soucis et restais avec l'esprit dans le calme et développais la paix intérieure, me purifiant par là-même complètement de l'agitation et des soucis. Je me dissociais du doute, restais avec l'esprit libre de doute, et ne faiblissais pas (dans ma foi) dans les dhammas méritoires, me purifiant par là-même complètement du doute.' 'M'étant débarassé de ces cinq nivaranas, obstacles qui sont cause de souillures de l'esprit et d'affaiblissement de la sagesse, et m'étant détaché des plaisirs des sens et des facteurs de démérite, je suis entré et suis demeuré dans le premier jhana dont il tire vitakka ( application initiale de l'esprit) et vicara (application soutenue de l'esprit) et dont il tire piti (satisfaction agréable) et sukha (béatitude) nés du détachement des nivaranas, les obstacles. 'M'étant débarassé de vitakka et de vicara, je suis entré et suis demeuré dans le second jhana, avec la tranquillité intérieure, avec une amélioration de l'acuité de l'esprit, exempt de vitakka et de vicara, mais avec piti et sukha nés de la concentration ...p... suis demeuré dans le troisième jhana ...p... suis demeuré dans le quatrième jhana. 'Lorsque l'esprit a été ainsi dispos que je devinsse parfaitement pur, purifié, non-souillé, no-contaminé, malléable, prêt à l'application, ferme et imperturbable, je l'ai dirigé vers (l'obtention de) l'Asavakkhaya nana, l'Intuition qui déracine les asavas. 'Je savais fondamentalement et véritablement: "Ceci est dukkha"; Je savais fondamentalement et véritablement: "Ceci est la cause de dukkha"; Je savais fondamentalement et véritablement: "Ceci est l'extinction de dukkha"; Je savais fondamentalement et véritablement: "Ceci est la pratique qui mène à l'extinction de dukkha"; Je savais fondamentalement et véritablement: "Ceux-ci sont les asavas"; Je savais fondamentalement et véritablement: "Ceci est la cause des asavas"; Je savais fondamentalement et véritablement: "Ceci est l'extinction des asavas"; Je savais fondamentalement et véritablement: "Ceci est la pratique qui mène à l'extinction des asavas". Connaissant ainsi et voyant ainsi, mon esprit s'est libéré du kamasava, les souillures du désir sensuel, du bhavasava, les souillures dues au fait de courir après l'existence (meilleure), et de l'avijjasava, les souillures de l'ignorance des Quatre Nobles Vérités. Lorsque (l'esprit fut ainsi) libéré survint la connaissance de "c'est libéré." J'ai su que "La renaissance est finie; la Noble Pratique de la pureté a été accomplie; ce qui est à faire (pour l'obtention de l'Intuition de la Voie) a été fait; rien d'autre ne resteà faire (pour cette obtention) ". 'Eût égard à mon propre corps autant que pour celui d'un autre dont j'aurais eu conscience, et eût égard à tous les objets matériels, en sachant ainsi et en voyant ainsi, j'ai abandonné le concept," mon Soi, ce qui est Mien et Je".' Bhikkhus, vous devez vous réjouir des paroles de ce bhikkhu et exprimer votre satisfaction en disant, 'Bien!' Vous étant réjoui de ses paroles et ayant exprimé votre satisfaction en disant 'Bien', vous devez acclaim ainsi: 'Amis! Il est bénéfique, c'est d'un grand bénéfice pour nous que d'avoir la chance de voir un tel personnage comme Vénérable parmi les compagnons dans la pratique du dhamma'. Ainsi parla le Béni du Ciel. Ravis, les bhikkhus se réjouirent de ce qu'avait dit le Béni du Ciel. ———oOo——— Publié comme un don du Dhamma, pour être distribué librement, à des fins non lucratives. Toute réutilisation de ce contenu doit citer ses sources originales. |