— À Koushinagar — Un discours utile aussi bien aux mendiants pour leur montrer combien il est facile de sortir de la voie si l'on ne reste pas vigilant, qu'aux laïcs pour leur donner des critères d'évaluation pour mieux savoir à qui il vaut la peine de faire des offrandes. |
Pāḷiekaṃ samayaṃ bhagavā kusinārāyaṃ viharati baliharaṇe vanasaṇḍe. tatra kho bhagavā bhikkhū āmantesi |
FrançaisUn jour, le Fortuné séjournait près de Koushinagar, dans le maquis forestier de Baliharana. Là, il s'adressa aux mendiants: |
“bhikkhavo”ti. | — Mendiants! |
“bhadante”ti te bhikkhū bhagavato paccassosuṃ. bhagavā etadavoca: | — Bhadanté, répondirent les mendiants au Fortuné. Le Fortuné leur dit alors: |
“idha, bhikkhave, bhikkhu aññataraṃ gāmaṃ vā nigamaṃ vā upanissāya viharati. tamenaṃ gahapati vā gahapatiputto vā upasaṅkamitvā svātanāya bhattena nimanteti. ākaṅkhamāno, bhikkhave, bhikkhu adhivāseti. so tassā rattiyā accayena pubbaṇhasamayaṃ nivāsetvā pattacīvaramādāya yena tassa gahapatissa vā gahapatiputtassa vā nivesanaṃ tenupasaṅkamati; upasaṅkamitvā paññatte āsane nisīdati. tamenaṃ so gahapati vā gahapatiputto vā paṇītena khādanīyena bhojanīyena sahatthā santappeti sampavāreti. | — À cet égard, mendiants, un mendiant vit en dépendance vis-à-vis d'un certain village ou d'une certaine ville. Un maître de maison ou le fils d'un maître de maison vient le voir et l'invite à un repas pour le lendemain. S'il le souhaite, le mendiant accepte. Lorsque cette nuit-là est passée, tôt le matin, il s'habille, emporte son bol et ses robes, et se rend à la maison du maître de maison ou du fils de maître de maison et s'assit sur le siège préparé. Alors le maître de maison ou le fils de maître de maison le sert avec ses propres mains et le satisfait avec d'excellentes nourritures, de base et raffinée. |
“tassa evaṃ hoti: ‘sādhu vata myāyaṃ gahapati vā gahapatiputto vā paṇītena khādanīyena bhojanīyena sahatthā santappeti sampavāretī’ti. evampissa hoti: ‘aho vata māyaṃ gahapati vā gahapatiputto vā āyatimpi evarūpena paṇītena khādanīyena bhojanīyena sahatthā santappeyya sampavāreyyā’ti! so taṃ piṇḍapātaṃ gathito mucchito ajjhosanno anādīnavadassāvī anissaraṇapañño paribhuñjati. so tattha kāmavitakkampi vitakketi, byāpādavitakkampi vitakketi, vihiṃsāvitakkampi vitakketi. evarūpassāhaṃ, bhikkhave, bhikkhuno dinnaṃ na mahapphalanti vadāmi. taṃ kissa hetu? pamatto hi, bhikkhave, bhikkhu viharati. | Il se dit: “Comme il est bon pour moi que ce maître de maison ou ce fils de maître de maison me serve avec ses propres mains et me satisfasse avec d'excellentes nourritures, de base et raffinée!” Il se dit aussi: “Ah, que dans le futur aussi ce maître de maison ou ce fils de maître de maison me serve avec ses propres mains et me satisfasse avec de telles excellentes nourritures, de base et raffinée!” Il mange cette nourriture d'aumônes en y étant attaché, en s'en enthousiasmant, en s'y accrochant, sans en voir les désavantages, et sans discerner l'émancipation à son égard. Il pense des pensées de sensualité, il pense des pensées de malveillance, et il pense des pensées de non-inoffensivité. Je déclare, mendiants, que ce qui est donné à un tel mendiant ne porte pas d'excellents fruits. Et quelle en est la raison? Parce que le mendiant reste négligent. |
“idha pana, bhikkhave, bhikkhu aññataraṃ gāmaṃ vā nigamaṃ vā upanissāya viharati. tamenaṃ gahapati vā gahapatiputto vā upasaṅkamitvā svātanāya bhattena nimanteti. ākaṅkhamāno, bhikkhave, bhikkhu adhivāseti. so tassā rattiyā accayena pubbaṇhasamayaṃ nivāsetvā pattacīvaramādāya yena tassa gahapatissa vā gahapatiputtassa vā nivesanaṃ tenupasaṅkamati; upasaṅkamitvā paññatte āsane nisīdati. tamenaṃ so gahapati vā gahapatiputto vā paṇītena khādanīyena bhojanīyena sahatthā santappeti sampavāreti. | Ou bien, mendiants, un mendiant vit en dépendance vis-à-vis d'un certain village ou d'une certaine ville. Un maître de maison ou le fils d'un maître de maison vient le voir et l'invite à un repas pour le lendemain. S'il le souhaite, le mendiant accepte. Lorsque cette nuit-là est passée, tôt le matin, il s'habille, emporte son bol et ses robes, et se rend à la maison du maître de maison ou du fils de maître de maison et s'assit sur le siège préparé. Alors le maître de maison ou le fils de maître de maison le sert avec ses propres mains et le satisfait avec d'excellentes nourritures, de base et raffinée. |
“tassa na evaṃ hoti: ‘sādhu vata myāyaṃ gahapati vā gahapatiputto vā paṇītena khādanīyena bhojanīyena sahatthā santappeti sampavāretī’ti. evampissa na hoti: ‘aho vata māyaṃ gahapati vā gahapatiputto vā āyatimpi evarūpena paṇītena khādanīyena bhojanīyena sahatthā santappeyya sampavāreyyā’ti! so taṃ piṇḍapātaṃ agathito amucchito anajjhosanno ādīnavadassāvī nissaraṇapañño paribhuñjati. so tattha nekkhammavitakkampi vitakketi, abyāpādavitakkampi vitakketi, avihiṃsāvitakkampi vitakketi. evarūpassāhaṃ, bhikkhave, bhikkhuno dinnaṃ mahapphalanti vadāmi. taṃ kissa hetu? appamatto hi, bhikkhave, bhikkhu viharatī”ti. | Il ne se dit pas: “Comme il est bon pour moi que ce maître de maison ou ce fils de maître de maison me serve avec ses propres mains et me satisfasse avec d'excellentes nourritures, de base et raffinée!” Il ne se dit pas non plus: “Ah, que dans le futur aussi ce maître de maison ou ce fils de maître de maison me serve avec ses propres mains et me satisfasse avec de telles excellentes nourritures, de base et raffinée!” Il mange cette nourriture d'aumônes sans y être attaché, sans s'en enthousiasmer, sans s'y accrocher, en en voyant les désavantages, et en discernant l'émancipation à son égard. Il pense des pensées de renoncement, il pense des pensées de bienveillance, et il pense des pensées de non-nuisance. Je déclare, mendiants, que ce qui est donné à un tel mendiant porte d'excellents fruits. Et quelle en est la raison? Parce que le mendiant reste assidu. |
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