— Les grandes références — Les instructions du Bouddha pour décider s'il faut accepter ou rejeter la parole d'un enseignant bouddhiste. |
Pāḷiekaṃ samayaṃ bhagavā bhoganagare viharati ānandacetiye. tatra kho bhagavā bhikkhū āmantesi: |
FrançaisUn jour, le Fortuné séjournait près de Bhoganagara, dans le sanctuaire d'Ananda. Là, il s'adressa aux mendiants: |
“bhikkhavo”ti. | — Mendiants! |
“bhadante”ti te bhikkhū bhagavato paccassosuṃ. bhagavā etadavoca: | — Bhadanté, lui répondirent les mendiants. Le Fortuné leur dit alors: |
“cattārome, bhikkhave, mahāpadese desessāmi, taṃ suṇātha, sādhukaṃ manasi karotha; bhāsissāmī”ti. | — Mendiants, je vais vous enseigner ces quatre grandes références. Écoutez cela et faites bien attention, je vais parler. |
Evaṃ, bhante ti kho te bhikkhū bhagavato paccassosuṃ. Bhagavā etadavoca: | — Oui, Bhanté, répondirent les mendiants. Le Fortuné dit alors: |
“katame, bhikkhave, cattāro mahāpadesā? idha, bhikkhave, bhikkhu evaṃ vadeyya: ‘sammukhā metaṃ, āvuso, bhagavato sutaṃ sammukhā paṭiggahitaṃ: ayaṃ dhammo, ayaṃ vinayo, idaṃ satthusāsanan’ti. tassa, bhikkhave, bhikkhuno bhāsitaṃ neva abhinanditabbaṃ nappaṭikkositabbaṃ. anabhinanditvā appaṭikkositvā tāni padabyañjanāni sādhukaṃ uggahetvā sutte otāretabbāni, vinaye sandassetabbāni. tāni ce sutte otāriyamānāni vinaye sandassiyamānāni na ceva sutte otaranti na vinaye sandissanti, niṭṭhamettha gantabbaṃ: ‘addhā, idaṃ na ceva tassa bhagavato vacanaṃ arahato sammāsambuddhassa; imassa ca bhikkhuno duggahitan’ti. iti hetaṃ, bhikkhave, chaḍḍeyyātha. | Et quelles sont, mendiants, les quatre grandes références? À cet égard, il se peut qu'un mendiant dise: “Ami, j'ai entendu cela en présence du Fortuné, j'ai appris cela en sa présence: voici ce qu'est l'Enseignement, voici ce qu'est la Discipline, voici quelles sont les instructions de l'Enseignant.” Il ne faut ni accepter, ni contester les paroles de ce mendiant. Sans les accepter ni les contester, il faut attentivement prendre note des mots et des phrases, puis les vérifier par rapport aux souttas et les rechercher dans la Discipline. Si, après les avoir vérifiés par rapport aux souttas et recherchés dans la Discipline, ils ne sont pas vérifiés dans les souttas et ne se trouvent pas dans la Discipline, alors il faut en conclure: “Certainement, ce n'est pas la parole du Fortuné, de l'arahant véritablement éveillé, et cela a été mal appris par ce mendiant”. Ainsi, mendiants, cela devrait être rejeté. |
“idha pana, bhikkhave, bhikkhu evaṃ vadeyya: ‘sammukhā metaṃ, āvuso, bhagavato sutaṃ sammukhā paṭiggahitaṃ: ayaṃ dhammo, ayaṃ vinayo, idaṃ satthusāsanan’ti. tassa, bhikkhave, bhikkhuno bhāsitaṃ neva abhinanditabbaṃ nappaṭikkositabbaṃ. anabhinanditvā appaṭikkositvā tāni padabyañjanāni sādhukaṃ uggahetvā sutte otāretabbāni, vinaye sandassetabbāni. tāni ce sutte otāriyamānāni vinaye sandassiyamānāni sutte ceva otaranti vinaye ca sandissanti, niṭṭhamettha gantabbaṃ: ‘addhā, idaṃ tassa bhagavato vacanaṃ arahato sammāsambuddhassa; imassa ca bhikkhuno suggahitan’ti. idaṃ, bhikkhave, paṭhamaṃ mahāpadesaṃ dhāreyyātha. | Ou bien, il se peut qu'un mendiant dise: “Ami, j'ai entendu cela en présence du Fortuné, j'ai appris cela en sa présence: voici ce qu'est l'Enseignement, voici ce qu'est la Discipline, voici quelles sont les instructions de l'Enseignant.” Il ne faut ni accepter, ni contester les paroles de ce mendiant. Sans les accepter ni les contester, il faut attentivement prendre note des mots et des phrases, puis les vérifier par rapport aux souttas et les rechercher dans la Discipline. Si, après les avoir vérifiés par rapport aux souttas et recherchés dans la Discipline, ils sont vérifiés dans les souttas et se trouvent dans la Discipline, alors il faut en conclure: “Certainement, c'est la parole du Fortuné, de l'arahant véritablement éveillé, et cela a été bien saisi par ce mendiant”. Mendiants, vous devriez retenir à l'esprit cette première grande référence. |
“idha pana, bhikkhave, bhikkhu evaṃ vadeyya: ‘asukasmiṃ nāma āvāse saṅgho viharati sathero sapāmokkho. tassa me saṅghassa sammukhā sutaṃ sammukhā paṭiggahitaṃ: ayaṃ dhammo, ayaṃ vinayo, idaṃ satthusāsanan’ti. tassa, bhikkhave, bhikkhuno bhāsitaṃ neva abhinanditabbaṃ nappaṭikkositabbaṃ. anabhinanditvā appaṭikkositvā tāni padabyañjanāni sādhukaṃ uggahetvā sutte otāretabbāni, vinaye sandassetabbāni. tāni ce sutte otāriyamānāni vinaye sandassiyamānāni na ceva sutte otaranti na vinaye sandissanti, niṭṭhamettha gantabbaṃ: ‘addhā, idaṃ na ceva tassa bhagavato vacanaṃ arahato sammāsambuddhassa; tassa ca saṅghassa duggahitan’ti. iti hetaṃ, bhikkhave, chaḍḍeyyātha. | Ou bien, il se peut qu'un mendiant dise: “Dans telle ou telle localité, séjourne une Communauté avec des aînés et des doyens. J'ai entendu cela en présence de cette Communauté, j'ai appris cela en sa présence: voici ce qu'est l'Enseignement, voici ce qu'est la Discipline, voici quelles sont les instructions de l'Enseignant.” Il ne faut ni accepter, ni contester les paroles de ce mendiant. Sans les accepter ni les contester, il faut attentivement prendre note des mots et des phrases, puis les vérifier par rapport aux souttas et les rechercher dans la Discipline. Si, après les avoir vérifiés par rapport aux souttas et recherchés dans la Discipline, ils ne sont pas vérifiés dans les souttas et ne se trouvent pas dans la Discipline, alors il faut en conclure: “Certainement, ce n'est pas la parole du Fortuné, de l'arahant véritablement éveillé, et cela a été mal appris par cette Communauté”. Ainsi, mendiants, cela devrait être rejeté. |
“idha pana, bhikkhave, bhikkhu evaṃ vadeyya: ‘asukasmiṃ nāma āvāse saṅgho viharati sathero sapāmokkho. tassa me saṅghassa sammukhā sutaṃ sammukhā paṭiggahitaṃ: ayaṃ dhammo, ayaṃ vinayo, idaṃ satthusāsanan’ti. tassa, bhikkhave, bhikkhuno bhāsitaṃ neva abhinanditabbaṃ nappaṭikkositabbaṃ. anabhinanditvā appaṭikkositvā tāni padabyañjanāni sādhukaṃ uggahetvā sutte otāretabbāni, vinaye sandassetabbāni. tāni ce sutte otāriyamānāni, vinaye sandassiyamānāni sutte ceva otaranti vinaye ca sandissanti, niṭṭhamettha gantabbaṃ: ‘addhā, idaṃ tassa bhagavato vacanaṃ arahato sammāsambuddhassa; tassa ca saṅghassa suggahitan’ti. idaṃ, bhikkhave, dutiyaṃ mahāpadesaṃ dhāreyyātha. | Ou bien, il se peut qu'un mendiant dise: “Dans telle ou telle résidence, séjourne une Communauté avec des aînés et des doyens. J'ai entendu cela en présence de cette Communauté, j'ai appris cela en sa présence: voici ce qu'est l'Enseignement, voici ce qu'est la Discipline, voici quelles sont les instructions de l'Enseignant.” Il ne faut ni accepter, ni contester les paroles de ce mendiant. Sans les accepter ni les contester, il faut attentivement prendre note des mots et des phrases, puis les vérifier par rapport aux souttas et les rechercher dans la Discipline. Si, après les avoir vérifiés par rapport aux souttas et recherchés dans la Discipline, ils sont vérifiés dans les souttas et se trouvent dans la Discipline, alors il faut en conclure: “Certainement, c'est la parole du Fortuné, de l'arahant véritablement éveillé, et cela a été bien saisi par cette Communauté”. Mendiants, vous devriez retenir à l'esprit cette deuxième grande référence. |
“idha pana, bhikkhave, bhikkhu evaṃ vadeyya: ‘asukasmiṃ nāma āvāse sambahulā therā bhikkhū viharanti bahussutā āgatāgamā dhammadharā vinayadharā mātikādharā. tesaṃ me therānaṃ sammukhā sutaṃ sammukhā paṭiggahitaṃ: ayaṃ dhammo, ayaṃ vinayo, idaṃ satthusāsanan’ti. tassa, bhikkhave, bhikkhuno bhāsitaṃ neva abhinanditabbaṃ nappaṭikkositabbaṃ. anabhinanditvā appaṭikkositvā tāni padabyañjanāni sādhukaṃ uggahetvā sutte otāretabbāni, vinaye sandassetabbāni. tāni ce sutte otāriyamānāni vinaye sandassiyamānāni na ceva sutte otaranti na vinaye sandissanti, niṭṭhamettha gantabbaṃ: ‘addhā, idaṃ na ceva tassa bhagavato vacanaṃ arahato sammāsambuddhassa; tesañca therānaṃ duggahitan’ti. iti hetaṃ, bhikkhave, chaḍḍeyyātha. | Ou bien, il se peut qu'un mendiant dise: “Dans telle ou telle résidence, séjourne un certain nombre de mendiants aînés qui sont très instruits, qui connaissent l'Enseignement par cœur, qui ont l'Enseignement, la Discipline et les résumés [d'enseignement]{n} à l'esprit. J'ai entendu cela en présence de ces aînés, j'ai appris cela en leur présence: voici ce qu'est l'Enseignement, voici ce qu'est la Discipline, voici quelles sont les instructions de l'Enseignant.” Il ne faut ni accepter, ni contester les paroles de ce mendiant. Sans les accepter ni les contester, il faut attentivement prendre note des mots et des phrases, puis les vérifier par rapport aux souttas et les rechercher dans la Discipline. Si, après les avoir vérifiés par rapport aux souttas et recherchés dans la Discipline, ils ne sont pas vérifiés dans les souttas et ne se trouvent pas dans la Discipline, alors il faut en conclure: “Certainement, ce n'est pas la parole du Fortuné, de l'arahant véritablement éveillé, et cela a été mal appris par ces aînés”. Ainsi, mendiants, cela devrait être rejeté. |
“idha pana, bhikkhave, bhikkhu evaṃ vadeyya: ‘asukasmiṃ nāma āvāse sambahulā therā bhikkhū viharanti bahussutā āgatāgamā dhammadharā vinayadharā mātikādharā. tesaṃ me therānaṃ sammukhā sutaṃ sammukhā paṭiggahitaṃ: ayaṃ dhammo, ayaṃ vinayo, idaṃ satthusāsanan’ti. tassa, bhikkhave, bhikkhuno bhāsitaṃ neva abhinanditabbaṃ nappaṭikkositabbaṃ. anabhinanditvā appaṭikkositvā tāni padabyañjanāni sādhukaṃ uggahetvā sutte otāretabbāni, vinaye sandassetabbāni. tāni ce sutte otāriyamānāni vinaye sandassiyamānāni sutte ceva otaranti vinaye ca sandissanti, niṭṭhamettha gantabbaṃ: ‘addhā, idaṃ tassa bhagavato vacanaṃ arahato sammāsambuddhassa; tesañca therānaṃ suggahitan’ti. idaṃ, bhikkhave, tatiyaṃ mahāpadesaṃ dhāreyyātha. | Ou bien, il se peut qu'un mendiant dise: “Dans telle ou telle résidence, séjourne un certain nombre de mendiants aînés qui sont très instruits, qui connaissent l'Enseignement par cœur, qui ont l'Enseignement, la Discipline et les résumés [d'enseignement] à l'esprit. J'ai entendu cela en présence de ces aînés, j'ai appris cela en leur présence: voici ce qu'est l'Enseignement, voici ce qu'est la Discipline, voici quelles sont les instructions de l'Enseignant.” Il ne faut ni accepter, ni contester les paroles de ce mendiant. Sans les accepter ni les contester, il faut attentivement prendre note des mots et des phrases, puis les vérifier par rapport aux souttas et les rechercher dans la Discipline. Si, après les avoir vérifiés par rapport aux souttas et recherchés dans la Discipline, ils sont vérifiés dans les souttas et se trouvent dans la Discipline, alors il faut en conclure: “Certainement, c'est la parole du Fortuné, de l'arahant véritablement éveillé, et cela a été bien saisi par ces aînés”. Mendiants, vous devriez retenir à l'esprit cette troisième grande référence. |
“idha pana, bhikkhave, bhikkhu evaṃ vadeyya: ‘asukasmiṃ nāma āvāse eko thero bhikkhu viharati bahussuto āgatāgamo dhammadharo vinayadharo mātikādharo. tassa me therassa sammukhā sutaṃ sammukhā paṭiggahitaṃ: ayaṃ dhammo, ayaṃ vinayo, idaṃ satthusāsanan’ti. tassa, bhikkhave, bhikkhuno bhāsitaṃ neva abhinanditabbaṃ nappaṭikkositabbaṃ. anabhinanditvā appaṭikkositvā tāni padabyañjanāni sādhukaṃ uggahetvā sutte otāretabbāni, vinaye sandassetabbāni. tāni ce sutte otāriyamānāni vinaye sandassiyamānāni na ceva sutte otaranti na vinaye sandissanti, niṭṭhamettha gantabbaṃ: ‘addhā, idaṃ na ceva tassa bhagavato vacanaṃ arahato sammāsambuddhassa; tassa ca therassa duggahitan’ti. iti hetaṃ, bhikkhave, chaḍḍeyyātha. | Ou bien, il se peut qu'un mendiant dise: “Dans telle ou telle résidence, séjourne un mendiant aîné qui est très instruit, qui connaît l'Enseignement par cœur, qui a l'Enseignement, la Discipline et les résumés [d'enseignement] à l'esprit. J'ai entendu cela en présence de cet aîné, j'ai appris cela en sa présence: voici ce qu'est l'Enseignement, voici ce qu'est la Discipline, voici quelles sont les instructions de l'Enseignant.” Il ne faut ni accepter, ni contester les paroles de ce mendiant. Sans les accepter ni les contester, il faut attentivement prendre note des mots et des phrases, puis les vérifier par rapport aux souttas et les rechercher dans la Discipline. Si, après les avoir vérifiés par rapport aux souttas et recherchés dans la Discipline, ils ne sont pas vérifiés dans les souttas et ne se trouvent pas dans la Discipline, alors il faut en conclure: “Certainement, ce n'est pas la parole du Fortuné, de l'arahant véritablement éveillé, et cela a été mal appris par cet aîné”. Ainsi, mendiants, cela devrait être rejeté. |
“idha pana, bhikkhave, bhikkhu evaṃ vadeyya: ‘asukasmiṃ nāma āvāse eko thero bhikkhu viharati bahussuto āgatāgamo dhammadharo vinayadharo mātikādharo. tassa me therassa sammukhā sutaṃ sammukhā paṭiggahitaṃ: ayaṃ dhammo, ayaṃ vinayo, idaṃ satthusāsanan’ti. tassa, bhikkhave, bhikkhuno bhāsitaṃ neva abhinanditabbaṃ nappaṭikkositabbaṃ. anabhinanditvā appaṭikkositvā tāni padabyañjanāni sādhukaṃ uggahetvā sutte otāretabbāni, vinaye sandassetabbāni. tāni ce sutte otāriyamānāni vinaye sandassiyamānāni sutte ceva otaranti vinaye ca sandissanti, niṭṭhamettha gantabbaṃ: ‘addhā, idaṃ tassa bhagavato vacanaṃ arahato sammāsambuddhassa; tassa ca therassa suggahitan’ti. idaṃ, bhikkhave, catutthaṃ mahāpadesaṃ dhāreyyātha. | Ou bien, il se peut qu'un mendiant dise: “Dans telle ou telle résidence, séjourne un mendiant aîné qui est très instruit, qui connaît l'Enseignement par cœur, qui a l'Enseignement, la Discipline et les résumés [d'enseignement] à l'esprit. J'ai entendu cela en présence de cet aîné, j'ai appris cela en sa présence: voici ce qu'est l'Enseignement, voici ce qu'est la Discipline, voici quelles sont les instructions de l'Enseignant.” Il ne faut ni accepter, ni contester les paroles de ce mendiant. Sans les accepter ni les contester, il faut attentivement prendre note des mots et des phrases, puis les vérifier par rapport aux souttas et les rechercher dans la Discipline. Si, après les avoir vérifiés par rapport aux souttas et recherchés dans la Discipline, ils sont vérifiés dans les souttas et se trouvent dans la Discipline, alors il faut en conclure: “Certainement, c'est la parole du Fortuné, de l'arahant véritablement éveillé, et cela a été bien saisi par cet aîné”. Mendiants, vous devriez retenir à l'esprit cette quatrième grande référence. |
ime kho, bhikkhave, cattāro mahāpadesā”ti. | Voici, mendiants, quelles sont ces quatre grandes références. |
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