— Ougga le maître de maison — Le Bouddha déclare énigmatiquement qu'Ougga, un résident de Vessali, possède huit qualités extraordinaires. Un mendiant se charge de découvrir de quoi il retourne. |
Pāḷiekaṃ samayaṃ bhagavā vesāliyaṃ viharati mahāvane kūṭāgārasālāyaṃ. tatra kho bhagavā bhikkhū āmantesi: |
FrançaisUn jour, le Fortuné séjournait près de Vessali, dans le grand bois, dans la salle [couverte d'un] toit pointu. Là, il s'adressa aux mendiants: |
“aṭṭhahi, bhikkhave, acchariyehi abbhutehi dhammehi samannāgataṃ uggaṃ gahapatiṃ vesālikaṃ dhārethā”ti. | «Mendiants, considérez qu'Ougga le maître de maison de Vessali possède huit qualités extraordinaires et inouïes.» |
idamavoca bhagavā. idaṃ vatvāna sugato uṭṭhāyāsanā vihāraṃ pāvisi. | Voici ce que dit le Fortuné. Ayant dit cela, le Sublime se leva de son siège et entra dans son lieu de résidence. |
atha kho aññataro bhikkhu pubbaṇhasamayaṃ nivāsetvā pattacīvaramādāya yena uggassa gahapatino vesālikassa nivesanaṃ tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā paññatte āsane nisīdi. atha kho uggo gahapati vesāliko yena so bhikkhu tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā taṃ bhikkhuṃ abhivādetvā ekamantaṃ nisīdi. ekamantaṃ nisinnaṃ kho uggaṃ gahapatiṃ vesālikaṃ so bhikkhu etadavoca: | Après cela, le matin, un certain mendiant s'habilla, emporta son bol et ses robes, se rendit à la maison d'Ougga le maître de maison de Vessali et s'y assit sur le siège préparé. Ensuite, Ougga le maître de maison de Vessali vint voir ce mendiant, lui rendit hommage puis s'assit d'un côté. Le mendiant lui dit alors: |
“aṭṭhahi kho tvaṃ, gahapati, acchariyehi abbhutehi dhammehi samannāgato bhagavatā byākato. katame te, gahapati, aṭṭha acchariyā abbhutā dhammā, yehi tvaṃ samannāgato bhagavatā byākato”ti? | «Maître de maison, le Fortuné a dit que tu possèdes huit qualités extraordinaires et inouïes. Quelles sont donc ces huit qualités extraordinaires et inouïes? |
“na kho ahaṃ, bhante, jānāmi katamehi aṭṭhahi acchariyehi abbhutehi dhammehi samannāgato bhagavatā byākatoti. api ca, bhante, ye me aṭṭha acchariyā abbhutā dhammā saṃvijjanti, taṃ suṇohi, sādhukaṃ manasi karohi; bhāsissāmī”ti. | — Bhanté, je ne sais pas quelles sont les huit qualités extraordinaires et inouïes dont le Fortuné a parlé, mais il y a huit qualités extraordinaires et inouïes qui se trouvent en moi. Écoute cela et fais bien attention, je vais parler. |
“evaṃ, gahapatī”ti kho so bhikkhu uggassa gahapatino vesālikassa paccassosi. uggo gahapati vesāliko etadavoca: | — Bien, maître de maison», répondit ce mendiant à Ougga le maître de maison de Vessali. Celui-ci dit alors: |
“yadāhaṃ, bhante, bhagavantaṃ paṭhamaṃ dūratova addasaṃ; saha dassaneneva me, bhante, bhagavato cittaṃ pasīdi. ayaṃ kho me, bhante, paṭhamo acchariyo abbhuto dhammo saṃvijjati”. | «Bhanté, lorsque j'ai vu le Fortuné pour la première fois, c'était de loin, mais dès que je l'ai vu, mon esprit est devenu serein. Voici, Bhanté, la première qualité extraordinaire et inouïe qui se trouve en moi. |
“so kho ahaṃ, bhante, pasannacitto bhagavantaṃ payirupāsiṃ. tassa me bhagavā anupubbiṃ kathaṃ kathesi, seyyathidaṃ dānakathaṃ sīlakathaṃ saggakathaṃ; kāmānaṃ ādīnavaṃ okāraṃ saṃkilesaṃ, nekkhamme ānisaṃsaṃ pakāsesi. yadā maṃ bhagavā aññāsi kallacittaṃ muducittaṃ vinīvaraṇacittaṃ udaggacittaṃ pasannacittaṃ, atha yā buddhānaṃ sāmukkaṃsikā dhammadesanā taṃ pakāsesi dukkhaṃ, samudayaṃ, nirodhaṃ, maggaṃ. seyyathāpi nāma suddhaṃ vatthaṃ apagatakāḷakaṃ sammadeva rajanaṃ paṭiggaṇheyya; evamevaṃ kho me tasmiṃyeva āsane virajaṃ vītamalaṃ dhammacakkhuṃ udapādi ‘yaṃ kiñci samudayadhammaṃ, sabbaṃ taṃ nirodhadhamman’ti. | Ensuite, Bhanté, l'esprit serein, j'ai assisté le Fortuné. Le Fortuné m'a alors fait un discours progressif, c'est à dire un discours sur les dons, sur la vertu, sur le paradis, il a exposé le désavantage, la dégradation et l'impureté des plaisirs sensuels et le bienfait du renoncement. Lorsque le Fortuné a su que mon esprit était disposé, souple, libéré des obstructions, réjoui et confiant, il m'a exposé le discours des Bouddhas faisant l'éloge du Dhamma: le mal-être, son origine, sa cessation, la Voie. Tout comme un vêtement propre, sans tâche, prendrait complètement une coloration, de la même manière, [tandis que j'étais là] sur ce même siège, l'œil du Dhamma, immaculé et sans tache, apparut en moi: «Tout ce qui est par nature sujet à l'apparition est par nature voué à la cessation.» |
so kho ahaṃ, bhante, diṭṭhadhammo pattadhammo viditadhammo pariyogāḷhadhammo tiṇṇavicikiccho vigatakathaṃkatho vesārajjappatto aparappaccayo satthusāsane tattheva buddhañca dhammañca saṅghañca saraṇaṃ agamāsiṃ, brahmacariyapañcamāni ca sikkhāpadāni samādiyiṃ. ayaṃ kho me, bhante, dutiyo acchariyo abbhuto dhammo saṃvijjati. | Ensuite, Bhanté, ayant vu le Dhamma, ayant atteint le Dhamma, ayant connu le Dhamma, ayant pénétré le Dhamma, ayant traversé au-delà du doute, débarrassé de la confusion, ayant atteint la confiance en moi, sans dépendre d'un autre par rapport au message de l'Enseignant, je suis allé immédiatement en refuge au Bouddha, au Dhamma et à la Communauté, et j'ai entrepris les règles de l'entraînement, avec la vie brahmique [d'abstinence sexuelle complète] en lieu de la cinquième. Voici, Bhanté, la deuxième qualité extraordinaire et inouïe qui se trouve en moi. |
“tassa mayhaṃ, bhante, catasso komāriyo pajāpatiyo ahesuṃ. atha khvāhaṃ, bhante, yena tā pajāpatiyo tenupasaṅkamiṃ; upasaṅkamitvā tā pajāpatiyo etadavacaṃ: ‘mayā kho, bhaginiyo, brahmacariyapañcamāni sikkhāpadāni samādinnāni. yā icchati sā idheva bhoge ca bhuñjatu puññāni ca karotu, sakāni vā ñātikulāni gacchatu. hoti vā pana purisādhippāyo, kassa vo dammī’ti? evaṃ vutte sā, bhante, jeṭṭhā pajāpati maṃ etadavoca: ‘itthannāmassa maṃ, ayyaputta, purisassa dehī’ti. atha kho ahaṃ, bhante, taṃ purisaṃ pakkosāpetvā vāmena hatthena pajāpatiṃ gahetvā dakkhiṇena hatthena bhiṅgāraṃ gahetvā tassa purisassa oṇojesiṃ. komāriṃ kho panāhaṃ, bhante, dāraṃ pariccajanto nābhijānāmi cittassa aññathattaṃ. ayaṃ kho me, bhante, tatiyo acchariyo abbhuto dhammo saṃvijjati. | Bhanté, j'avais six jeunes femmes. Je suis alors allé les voir et leur ai dit: «Chères sœurs, j'ai entrepris les règles de l'entraînement, avec la vie brahmique [d'abstinence sexuelle complète] en lieu de la cinquième. Celles d'entre vous qui le souhaitent peuvent jouir de ma richesse ici et faire du mérite, ou bien retourner dans leur famille, ou encore si vous désirez un homme, [dites-moi] à qui je dois vous donner.» Ma femme Jettha m'a répondu: «Gentilhomme, donne-moi à l'homme portant tel nom.» Alors ayant fait venir cet homme, j'ai pris ma femme par la main gauche, j'ai pris le vase de cérémonie dans la main droite et l'ai remise à cet homme. Et en abandonnant ma jeune femme, je ne me souviens pas de changement dans mon esprit [en rapport à ma détermination]. Voici, Bhanté, la troisième qualité extraordinaire et inouïe qui se trouve en moi. |
“saṃvijjanti kho pana me, bhante, kule bhogā. te ca kho appaṭivibhattā sīlavantehi kalyāṇadhammehi. ayaṃ kho me, bhante, catuttho acchariyo abbhuto dhammo saṃvijjati. | De plus, Bhanté, ma famille est riche et ses richesses sont partagées sans réserve avec les gens vertueux et de bon caractère. Voici, Bhanté, la quatrième qualité extraordinaire et inouïe qui se trouve en moi. |
“yaṃ kho panāhaṃ, bhante, bhikkhuṃ payirupāsāmi; sakkaccaṃyeva payirupāsāmi, no asakkaccaṃ. ayaṃ kho me, bhante, pañcamo acchariyo abbhuto dhammo saṃvijjati. | De plus, Bhanté, lorsque j'assiste un mendiant, je le fais de manière attentionnée, pas négligemment. Voici, Bhanté, la cinquième qualité extraordinaire et inouïe qui se trouve en moi. |
“so ce, bhante, me āyasmā dhammaṃ deseti; sakkaccaṃyeva suṇomi, no asakkaccaṃ. no ce me so āyasmā dhammaṃ deseti, ahamassa dhammaṃ desemi. ayaṃ kho me, bhante chaṭṭho acchariyo abbhuto dhammo saṃvijjati. | Si un vénérable m'expose le Dhamma, j'écoute de manière attentionnée, pas négligemment. Et si le vénérable ne m'expose pas le Dhamma, je lui expose le Dhamma. Voici, Bhanté, la sixième qualité extraordinaire et inouïe qui se trouve en moi. |
“anacchariyaṃ kho pana maṃ, bhante, devatā upasaṅkamitvā ārocenti: ‘svākkhāto, gahapati, bhagavatā dhammo’ti. evaṃ vutte ahaṃ, bhante, tā devatā evaṃ vadāmi: ‘vadeyyātha vā evaṃ kho tumhe devatā no vā vadeyyātha, atha kho svākkhāto bhagavatā dhammo’ti. na kho panāhaṃ, bhante, abhijānāmi tatonidānaṃ cittassa unnatiṃ: ‘maṃ vā devatā upasaṅkamanti, ahaṃ vā devatāhi saddhiṃ sallapāmī’ti. ayaṃ kho me, bhante, sattamo acchariyo abbhuto dhammo saṃvijjati. | De plus, Bhanté, il n'est pas rare que des dévas viennent me voir et me disent: «Maître de maison, le Dhamma est bien exposé par le Fortuné.» Je réponds alors à ces dévas: «Que vous le disiez ou non, dévas, le Dhamma est bien exposé par le Fortuné.» Et pourtant, je ne me rappelle pas avoir de fierté à l'idée que les dévas viennent me visiter et que je converse avec eux. Voici, Bhanté, la septième qualité extraordinaire et inouïe qui se trouve en moi. |
“yānimāni, bhante, bhagavatā desitāni pañcorambhāgiyāni saṃyojanāni, nāhaṃ tesaṃ kiñci attani appahīnaṃ samanupassāmi. ayaṃ kho me, bhante, aṭṭhamo acchariyo abbhuto dhammo saṃvijjati. | Je ne vois aucune des cinq entraves spirituelles inférieures exposées par le Fortuné que je n'aie pas abandonné. Voici, Bhanté, la huitième qualité extraordinaire et inouïe qui se trouve en moi. |
ime kho me, bhante, aṭṭha acchariyā abbhutā dhammā saṃvijjanti. na ca kho ahaṃ jānāmi katamehi cāhaṃ aṭṭhahi acchariyehi abbhutehi dhammehi samannāgato bhagavatā byākato”ti. | Voici, Bhanté, quelles sont les huit qualités extraordinaires et inouïes qui se trouvent en moi. Mais je ne sais pas quelles sont les huit qualités extraordinaires et inouïes dont le Fortuné a parlé.» |
atha kho so bhikkhu uggassa gahapatino vesālikassa nivesane piṇḍapātaṃ gahetvā uṭṭhāyāsanā pakkāmi. atha kho so bhikkhu pacchābhattaṃ piṇḍapātapaṭikkanto yena bhagavā tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā bhagavantaṃ abhivādetvā ekamantaṃ nisīdi. ekamantaṃ nisinno kho so bhikkhu yāvatako ahosi uggena gahapatinā vesālikena saddhiṃ kathāsallāpo, taṃ sabbaṃ bhagavato ārocesi. | Ensuite ce mendiant, ayant pris la nourriture d'aumônes dans la maison d'Ougga le maître de maison de Vessali, se leva de son siège et s'en alla. Alors ce mendiant, après son repas, de retour de sa quête de nourriture d'aumônes, alla voir le Fortuné, lui rendit hommage, s'assit d'un côté et rapporta au Fortuné toute la conversation qu'il avait eue avec Ougga le maître de maison de Vessali. |
“sādhu sādhu, bhikkhu! yathā taṃ uggo gahapati vesāliko sammā byākaramāno byākareyya, imeheva kho, bhikkhu, aṭṭhahi acchariyehi abbhutehi dhammehi samannāgato uggo gahapati vesāliko mayā byākato. imehi ca pana, bhikkhu, aṭṭhahi acchariyehi abbhutehi dhammehi samannāgataṃ uggaṃ gahapatiṃ vesālikaṃ dhārehī”ti. | Excellent, mendiant, excellent! Les huit qualités extraordinaires et inouïes dont j'ai parlé sont les mêmes que celles dont Ougga le maître de maison de Vessali a correctement parlé. Mendiants, considérez qu'Ougga le maître de maison de Vessali possède ces huit qualités extraordinaires et inouïes. |
———oOo——— Publié comme un don du Dhamma, pour être distribué librement, à des fins non lucratives. --- Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes. Ce travail est sous une License Internationale Creative Commons 4.0 avec Attribution, Usage non-commercial et Partage sous mêmes conditions. |