— La réponse de Vajjiyamāhita — Le Bouddha rejette-t-il toute forme d'ascétisme? |
Pāḷiekaṃ samayaṃ bhagavā campāyaṃ viharati gaggarāya pokkharaṇiyā tīre. atha kho vajjiyamāhito gahapati divā divassa campāya nikkhami bhagavantaṃ dassanāya. atha kho vajjiyamāhitassa gahapatissa etadahosi: “akālo kho tāva bhagavantaṃ dassanāya. paṭisallīno bhagavā. manobhāvanīyānampi bhikkhūnaṃ akālo dassanāya. paṭisallīnā manobhāvanīyāpi bhikkhū. yaṃnūnāhaṃ yena aññatitthiyānaṃ paribbājakānaṃ ārāmo tenupasaṅkameyyan”ti. |
FrançaisUn jour, le Fortuné séjournait près de Tchampa, sur les berges du lac Gaggara. Ce jour-là, le maître de maison Vajjiyamahita sortit de Tchampa au plus fort de la journée pour aller voir le Fortuné. Mais le maître de maison Vajjiyamahita se dit: “Ce n'est pas le bon moment pour aller voir le Fortuné. Le Fortuné est en isolement. Ce n'est pas le bon moment pour aller voir des mendiants dignes de respect. Les mendiants dignes de respect sont en isolement. Et si je me rendais au parc [où séjournent] les vagabonds spirituels hétérodoxes?” |
atha kho vajjiyamāhito gahapati yena aññatitthiyānaṃ paribbājakānaṃ ārāmo tenupasaṅkami. tena kho pana samayena te aññatitthiyā paribbājakā saṅgamma samāgamma unnādino uccāsaddamahāsaddā anekavihitaṃ tiracchānakathaṃ kathentā nisinnā honti. | Alors le maître de maison Vajjiyamahita se rendit au parc des vagabonds spirituels hétérodoxes. Ce jour-là, ces vagabonds spirituels hétérodoxes, s'étant rassemblés et réunis, se tenaient assis, tumultueux, faisant beaucoup de bruit et de vacarme, et étaient engagés dans diverses 'conversations animales'. |
addasaṃsu kho te aññatitthiyā paribbājakā vajjiyamāhitaṃ gahapatiṃ dūratova āgacchantaṃ. disvāna aññamaññaṃ saṇṭhāpesuṃ: “appasaddā bhonto hontu. mā bhonto saddamakattha. ayaṃ vajjiyamāhito gahapati āgacchati samaṇassa gotamassa sāvako. yāvatā kho pana samaṇassa gotamassa sāvakā gihī odātavasanā campāyaṃ paṭivasanti, ayaṃ tesaṃ aññataro vajjiyamāhito gahapati. appasaddakāmā kho pana te āyasmanto appasaddavinītā appasaddassa vaṇṇavādino. appeva nāma appasaddaṃ parisaṃ viditvā upasaṅkamitabbaṃ maññeyyā”ti. | Ces vagabonds spirituels hétérodoxes virent le maître de maison Vajjiyamahita venir de loin. L'ayant vu, ils se firent taire les uns les autres: “Messieurs, soyez calmes. Que ces messieurs ne fassent pas de bruit. Ce maître de maison Vajjiyamahita qui arrive est un disciple du renonçant Gotama. Ce maître de maison Vajjiyamahita fait partie des gens de foyer vêtus de blanc vivant à Tchampa qui sont des disciples du renonçant Gotama. Ces vénérables souhaitent le calme, ils sont entraînés au calme et ils font l'éloge du calme. Peut-être que s'il voit que notre groupe est calme, il décidera de venir nous voir. |
atha kho te aññatitthiyā paribbājakā tuṇhī ahesuṃ. atha kho vajjiyamāhito gahapati yena te aññatitthiyā paribbājakā tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā tehi aññatitthiyehi paribbājakehi saddhiṃ sammodi. sammodanīyaṃ kathaṃ sāraṇīyaṃ vītisāretvā ekamantaṃ nisīdi. ekamantaṃ nisinnaṃ kho vajjiyamāhitaṃ gahapatiṃ te aññatitthiyā paribbājakā etadavocuṃ: | Alors ces vagabonds spirituels hétérodoxes se tinrent silencieux. Le maître de maison Vajjiyamahita vint voir ces vagabonds spirituels hétérodoxes et échangea des courtoisies avec eux. Après cet échange de courtoisies et de salutations amicales, il s'assit d'un côté. Une fois qu'il se fut assis là, ils lui dirent: |
— “saccaṃ kira, gahapati, samaṇo gotamo sabbaṃ tapaṃ garahati, sabbaṃ tapassiṃ lūkhājīviṃ ekaṃsena upakkosati upavadatī”ti? | — Est-il vrai, maître de maison, que le renonçant Gotama réprouve tout ascétisme, qu'il désapprouve et critique catégoriquement tout ascète menant une vie rude? |
“na kho, bhante, bhagavā sabbaṃ tapaṃ garahati napi sabbaṃ tapassiṃ lūkhājīviṃ ekaṃsena upakkosati upavadati. gārayhaṃ kho, bhante, bhagavā garahati, pasaṃsitabbaṃ pasaṃsati. gārayhaṃ kho pana, bhante, bhagavā garahanto pasaṃsitabbaṃ pasaṃsanto vibhajjavādo bhagavā. na so bhagavā ettha ekaṃsavādo”ti. | — Bhanté, le Fortuné ne réprouve pas tout ascétisme et ne désapprouve pas ni ne critique catégoriquement tout ascète menant une vie rude. Bhanté, le Fortuné réprouve ce qui doit être réprouvé, et approuve ce qui doit être approuvé. Bhanté, en réprouvant ce qui doit être réprouvé, et en approuvant ce qui doit être approuvé, le Fortuné fait des distinctions et ne fait pas de déclarations catégoriques à ce sujet. |
evaṃ vutte aññataro paribbājako vajjiyamāhitaṃ gahapatiṃ etadavoca: | Lorsque cela fut dit, un certain vagabond spirituel dit au maître de maison Vajjiyamahita: |
— “āgamehi tvaṃ, gahapati, yassa tvaṃ samaṇassa gotamassa vaṇṇaṃ bhāsati, samaṇo gotamo venayiko appaññattiko”ti? | — Attends un peu, maître de maison! Ce renonçant Gotama dont tu fais l'éloge est un abolitionniste qui évite les déclarations claires. |
“etthapāhaṃ, bhante, āyasmante vakkhāmi sahadhammena: ‘idaṃ kusalan’ti, bhante, bhagavatā paññattaṃ; ‘idaṃ akusalan’ti, bhante, bhagavatā paññattaṃ. iti kusalākusalaṃ bhagavā paññāpayamāno sapaññattiko bhagavā; na so bhagavā venayiko appaññattiko”ti. | — Bhanté, à propos de cela, je dirai au vénérable que le Fortuné déclare en accord avec la loi de la nature: “Ceci est avantageux”, et que le Fortuné déclare: “Ceci est désavantageux”. Ainsi, en déclarant ce qui est avantageux & désavantageux, le Fortuné est quelqu'un qui fait des déclarations claires, et il n'est pas un abolitionniste évitant les déclarations claires. |
evaṃ vutte te paribbājakā tuṇhībhūtā maṅkubhūtā pattakkhandhā adhomukhā pajjhāyantā appaṭibhānā nisīdiṃsu. atha kho vajjiyamāhito gahapati te paribbājake tuṇhībhūte maṅkubhūte pattakkhandhe adhomukhe pajjhāyante appaṭibhāne viditvā uṭṭhāyāsanā yena bhagavā tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā bhagavantaṃ abhivādetvā ekamantaṃ nisīdi. ekamantaṃ nisinno kho vajjiyamāhito gahapati yāvatako ahosi tehi aññatitthiyehi paribbājakehi saddhiṃ kathāsallāpo taṃ sabbaṃ bhagavato ārocesi. | Lorsque cela fut dit, ces vagabonds spirituels restèrent assis en silence, décontenancés, les épaules tombantes, la tête basse, attristés, perplexes. Alors, voyant que ces vagabonds spirituels restaient assis en silence, décontenancés, les épaules tombantes, la tête basse, attristés et perplexes, le maître de maison Vajjiyamahita, s'étant levé, alla voir le Fortuné, lui rendit hommage, puis s'assit d'un côté. Une fois assis là, il rapporta au Fortuné toute la conversation qu'il avait eue avec ces vagabonds spirituels hétérodoxes. |
“sādhu sādhu, gahapati! evaṃ kho te, gahapati, moghapurisā kālena kālaṃ sahadhammena suniggahitaṃ niggahetabbā. nāhaṃ, gahapati, sabbaṃ tapaṃ tapitabbanti vadāmi; na ca panāhaṃ, gahapati, sabbaṃ tapaṃ na tapitabbanti vadāmi; nāhaṃ, gahapati, sabbaṃ samādānaṃ samāditabbanti vadāmi; na panāhaṃ, gahapati, sabbaṃ samādānaṃ na samāditabbanti vadāmi; nāhaṃ, gahapati, sabbaṃ padhānaṃ padahitabbanti vadāmi; na panāhaṃ, gahapati, sabbaṃ padhānaṃ na padahitabbanti vadāmi; nāhaṃ, gahapati, sabbo paṭinissaggo paṭinissajjitabboti vadāmi. na panāhaṃ, gahapati, sabbo paṭinissaggo na paṭinissajjitabboti vadāmi; nāhaṃ, gahapati, sabbā vimutti vimuccitabbāti vadāmi; na panāhaṃ, gahapati, sabbā vimutti na vimuccitabbāti vadāmi. | Excellent, maître de maison, excellent! Ces hommes sans valeur doivent de temps en temps être proprement réfutés en accord avec la loi de la nature. Je ne dis pas, maître de maison, que toute forme d'ascétisme devrait être pratiquée, et je ne dis pas non plus qu'aucune forme d'ascétisme ne devrait être pratiquée. Je ne dis pas que toute observance devrait être pratiquée, et je ne dis pas non plus qu'aucune observance ne devrait être pratiquée. Je ne dis pas que tout type d'effort devrait être effectué, et je ne dis pas non plus qu'aucun type d'effort ne devrait être effectué. Je ne dis pas que toute forme de renonciation devrait être effectuée, et je ne dis pas non plus qu'aucune forme de renonciation ne devrait être effectuée. Je ne dis pas que tout type de libération devrait être atteint, et je ne dis pas non plus qu'aucun type de libération ne devrait être atteint. |
“yañhi, gahapati, tapaṃ tapato akusalā dhammā abhivaḍḍhanti, kusalā dhammā parihāyanti, evarūpaṃ tapaṃ na tapitabbanti vadāmi. yañca khvassa gahapati, tapaṃ tapato akusalā dhammā parihāyanti, kusalā dhammā abhivaḍḍhanti, evarūpaṃ tapaṃ tapitabbanti vadāmi. | Maître de maison, si en pratiquant une certaine forme d'ascétisme les états mentaux désavantageux se développent et les états mentaux avantageux déclinent, alors je ne dis pas qu'une telle forme d'ascétisme devrait être pratiquée. Mais si en pratiquant une certaine forme d'ascétisme les états mentaux désavantageux déclinent et les états mentaux avantageux se développent, alors je dis qu'une telle forme d'ascétisme devrait être pratiquée. |
“yañhi, gahapati, samādānaṃ samādiyato akusalā dhammā abhivaḍḍhanti, kusalā dhammā parihāyanti, evarūpaṃ samādānaṃ na samāditabbanti vadāmi. yañca khvassa, gahapati, samādānaṃ samādiyato akusalā dhammā parihāyanti, kusalā dhammā abhivaḍḍhanti, evarūpaṃ samādānaṃ samāditabbanti vadāmi. | Si en pratiquant une certaine observance les états mentaux désavantageux se développent et les états mentaux avantageux déclinent, alors je ne dis pas qu'une telle observance devrait être pratiquée. Mais si en pratiquant une certaine observance les états mentaux désavantageux déclinent et les états mentaux avantageux se développent, alors je dis qu'une telle observance devrait être pratiquée. |
“yañhi, gahapati, padhānaṃ padahato akusalā dhammā abhivaḍḍhanti, kusalā dhammā parihāyanti, evarūpaṃ padhānaṃ na padahitabbanti vadāmi. yañca khvassa, gahapati, padhānaṃ padahato akusalā dhammā parihāyanti kusalā dhammā abhivaḍḍhanti, evarūpaṃ padhānaṃ padahitabbanti vadāmi. | Si en effectuant un certain type d'effort les états mentaux désavantageux se développent et les états mentaux avantageux déclinent, alors je ne dis pas qu'un tel type d'effort devrait être effectué. Mais si en effectuant un certain type d'effort les états mentaux désavantageux déclinent et les états mentaux avantageux se développent, alors je dis qu'un tel type d'effort devrait être effectué. |
“yañhi, gahapati, paṭinissaggaṃ paṭinissajjato akusalā dhammā abhivaḍḍhanti, kusalā dhammā parihāyanti, evarūpo paṭinissaggo na paṭinissajjitabboti vadāmi. yañca khvassa, gahapati, paṭinissaggaṃ paṭinissajjato akusalā dhammā parihāyanti, kusalā dhammā abhivaḍḍhanti, evarūpo paṭinissaggo paṭinissajjitabboti vadāmi. | Si en effectuant une certaine forme de renonciation les états mentaux désavantageux se développent et les états mentaux avantageux déclinent, alors je ne dis pas qu'une telle forme de renonciation devrait être effectuée. Mais si en effectuant une certaine forme de renonciation les états mentaux désavantageux déclinent et les états mentaux avantageux se développent, alors je dis qu'une telle forme de renonciation devrait être effectuée. |
“yañhi, gahapati, vimuttiṃ vimuccato akusalā dhammā abhivaḍḍhanti, kusalā dhammā parihāyanti, evarūpā vimutti na vimuccitabbāti vadāmi. yañca khvassa, gahapati, vimuttiṃ vimuccato akusalā dhammā parihāyanti, kusalā dhammā abhivaḍḍhanti, evarūpā vimutti vimuccitabbāti vadāmī”ti. | Si en atteignant un certain type de libération les états mentaux désavantageux se développent et les états mentaux avantageux déclinent, alors je ne dis pas qu'un tel type de libération devrait être atteint. Mais si en atteignant un certain type de libération les états mentaux désavantageux déclinent et les états mentaux avantageux se développent, alors je dis qu'un tel type de libération devrait être atteint. |
atha kho vajjiyamāhito gahapati bhagavatā dhammiyā kathāya sandassito samādapito samuttejito sampahaṃsito uṭṭhāyāsanā bhagavantaṃ abhivādetvā padakkhiṇaṃ katvā pakkāmi. | Une fois que le Fortuné l'eut éclairé, exhorté, motivé et enthousiasmé avec un discours sur le Dhamma, le maître de maison Vajjiyamahita se leva de son siège, et ayant rendu hommage au Fortuné en le tenant sur sa droite, s'en alla. |
atha kho bhagavā acirapakkante vajjiyamāhite gahapatimhi bhikkhū āmantesi: | Peu après le départ du maître de maison Vajjiyamahita, le Fortuné dit aux mendiants: |
— “yopi so, bhikkhave, bhikkhu dīgharattaṃ apparajakkho imasmiṃ dhammavinaye, sopi evamevaṃ aññatitthiye paribbājake sahadhammena suniggahitaṃ niggaṇheyya yathā taṃ vajjiyamāhitena gahapatinā niggahitā”ti. | — Mendiants, si un mendiant, même s'il a depuis longtemps peu de défauts par rapport à cet Enseignement & Discipline, devait proprement réfuter en accord avec la loi de la nature les vagabonds spirituels hétérodoxes, il devrait le faire de la même manière que le maître de maison Vajjiyamahita. |
———oOo——— Publié comme un don du Dhamma, pour être distribué librement, à des fins non lucratives. --- Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes. Ce travail est sous une License Internationale Creative Commons 4.0 avec Attribution, Usage non-commercial et Partage sous mêmes conditions. |