AN 10.176
Cunda Sutta
— Une explication pour Tchounda —

Tchounda adhère à des rites de purification brahmaniques, mais le Bouddha lui explique que la réelle purification est toute autre et qu'elle supplante le recours à n'importe quel type de rituel. Il définit également en détail ce qu'il entend par les cinq préceptes, qui sont inclus dans les cheminements d'actions avantageux qui sont décrits dans ce soutta.




Pāḷi



Evaṃ me sutaṃ:

Français



Ainsi ai-je entendu:

Ekaṃ samayaṃ bhagavā pāvāyaṃ viharati cundassa kammāra-puttassa amba-vane. Atha kho cundo kammāra-putto yena bhagavā tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā bhagavantaṃ abhivādetvā ekamantaṃ nisīdi. Ekamantaṃ nisinnaṃ kho cundaṃ kammāra-puttaṃ bhagavā etadavoca:

Un jour, le Fortuné séjournait près de Pāvā, dans la mangueraie de Tchounda le fils de forgeron.{1} Ce jour-là, Tchounda vint voir le Fortuné, lui rendit hommage, puis s'assit d'un côté. Tandis qu'il était assis là, le Fortuné lui dit:

– Kassa no tvaṃ, cunda, soceyyāni rocesī ti?

– De quel type de purification approuves-tu, Tchounda?

– Brāhmaṇā, bhante pacchābhūmakā kamaṇḍalukā sevālamālikā aggi-paricārikā udak'orohakā soceyyāni paññapenti; tesāhaṃ soceyyāni rocemī ti.

Bhanté, j'approuve de la purification réalisée par les brahmanes des terres de l'ouest, qui sont des porteurs de cruches, qui font des guirlandes de plantes d'eau, qui prennent des bains [rituels] et qui vénèrent le feu.

– Yathā kathaṃ pana, cunda, brāhmaṇā pacchābhūmakā kamaṇḍalukā sevālamālikā aggi-paricārikā udak'orohakā soceyyāni paññapentī ti?

– Et comment préconisent-ils la purification, ces brahmanes des terres de l'ouest qui sont des porteurs de cruches, qui font des guirlandes de plantes d'eau, qui prennent des bains [rituels] et qui vénèrent le feu?

– Idha, bhante brāhmaṇā pacchābhūmakā kamaṇḍalukā sevālamālikā aggi-paricārikā udak'orohakā, te sāvakaṃ evaṃ samādapenti ‘ehi tvaṃ, ambho purisa, kālasseva uṭṭhahantova sayanamhā pathaviṃ āmaseyyāsi; no ce pathaviṃ āmaseyyāsi, allāni gomayāni āmaseyyāsi; no ce allānigomayāni āmaseyyāsi, haritāni tiṇāni āmaseyyāsi; no ce haritāni tiṇāni āmaseyyāsi, aggiṃ paricareyyāsi; no ce aggiṃ paricareyyāsi, pañjaliko ādiccaṃ namasseyyāsi; no ce pañjaliko ādiccaṃ namasseyyāsi, sāyatatiyakaṃ udakaṃ oroheyyāsī’ti. Evaṃkho, bhante brāhmaṇā pacchābhūmakā kamaṇḍalukā sevālamālikā aggi-paricārikā udak'orohakā soceyyāni paññapenti; tesāhaṃ soceyyāni rocemī ti.

– À cet égard, Bhanté, les brahmanes des terres de l'ouest exhortent leurs disciples ainsi: “Va, mon cher, lève-toi tôt le matin et touche la terre devant ton lit; si tu ne touches pas la terre, alors touche une bouse de vache fraîche; si tu ne touches pas une bouse de vache fraîche, alors touche de l'herbe verte; si tu ne touches pas de l'herbe verte, alors vénère le feu; si tu ne vénères pas le feu, alors tu devrais saluer le soleil avec les mains jointes; si tu ne salues pas le soleil avec les mains jointes, alors tu devrais te baigner dans l'eau une troisième fois le soir venu.” Voici, Bhanté, comment les brahmanes des terres de l'ouest, qui sont des porteurs de cruches, qui font des guirlandes de plantes d'eau, qui prennent des bains [rituels] et qui vénèrent le feu exhortent leurs disciples. C'est la purification dont j'approuve.

– Aññathā kho, cunda, brāhmaṇā pacchābhūmakā kamaṇḍalukā sevālamālikā aggi-paricārikā udak'orohakā soceyyāni paññapenti, aññathā ca pana ariyassa vinaye soceyyaṃ hotī ti.

– Tchounda, la purification que les brahmanes des terres de l'ouest préconisent est une chose, mais la purification dans la discipline du noble en est une autre.

– Yathā kathaṃ pana, bhante ariyassa vinaye soceyyaṃ hoti? Sādhu me, bhante bhagavā tathā dhammaṃ desetu yathā ariyassa vinaye soceyyaṃ hotī ti.

– Mais quelle est, Bhanté, la purification dans la discipline du noble? Il serait bon, Bhanté, que le Fortuné m'enseigne le Dhamma en rapport à la purification dans la discipline du noble.

– Tena hi, cunda, suṇāhi, sādhukaṃ manasi karohi; bhāsissāmī ti.

– Alors écoute ceci, Tchnounda, et fais bien attention; je vais parler.

– Evaṃ, bhante ti kho cundo kammāra-putto bhagavato paccassosi. Bhagavā etadavoca:

– Oui, Bhanté, répondit Tchounda le fils de forgeron. Le Fortuné dit alors:

– Tividhaṃ kho, cunda, kāyena a-soceyyaṃ hoti; catubbidhaṃ vācāya a-soceyyaṃ hoti; tividhaṃ manasā a-soceyyaṃ hoti.

– Il y a, Tchounda, trois manières de se rendre impur corporellement, quatre manières de se rendre impur verbalement et trois manières de se rendre impur mentalement.

(Kāyena asoceyya)

(Impureté corporelle)


Kathañca, cunda, tividhaṃ kāyena a-soceyyaṃ hoti? Idha, cunda, ekacco pāṇātipātī hoti: luddo lohita-pāṇi hata-pahate niviṭṭho a-dayāpanno pāṇa-bhūtesu.

Et comment se rend-on impur corporellement de trois manières? À cet égard, Tchounda, un certain individu détruit la vie: il est meurtrier, il a du sang sur les mains, il se voue au massacre, sans pitié pour les êtres vivants.

Adinnādāyī hoti: yaṃ taṃ parassa para-vitt·ūpakaraṇaṃ gāma-gataṃ vā arañña-gataṃ vā taṃ adinnaṃ theyya-saṅkhātaṃ ādātā hoti.

Il prend ce qui n'a pas été donné: s'étant rendu dans un village ou dans la forêt, il se saisit de biens ou d'accessoires qui appartiennent à d'autres et qui ne lui ont pas été donnés, dans un acte considéré comme du vol.

Kāmesumicchācārī hoti: yā tā mātu-rakkhitā pitu-rakkhitā mātā-pitu-rakkhitā bhātu-rakkhitā bhagini-rakkhitā ñāti-rakkhitā gotta-rakkhitā dhamma-rakkhitā sa-sāmikā sa-paridaṇḍā antamaso mālā-guḷa-parikkhittā-pi, tathārūpāsu cārittaṃ āpajjitā hoti.

Il se méconduit dans la sensualité: il a une relation sexuelle avec une personne qui est gardée par sa mère, ou gardée par son père, ou gardée par ses parents, ou gardée par son frère, ou gardée par sa sœur, ou gardée par ses proches, ou gardée par sa famille, ou gardée par le Dhamma, ou qui a un mari, ou qui encourt un châtiment, ou même qui [lui?] a été fiancée.{2}

Evaṃ kho, cunda, tividhaṃ kāyena a-soceyyaṃ hoti.

Voici, Tchounda, comment on se rend impur corporellement de trois manières.

(Vācāya asoceyya)

(Impureté verbale)


Kathañca, cunda, catubbidhaṃ vācāya a-soceyyaṃ hoti? Idha, cunda, ekacco musāvādī hoti: sabha·ggato vā parisa·ggato vā ñāti-majjha-gato vā pūga-majjha-gato vā rāja-kula-majjha-gato vā abhinīto sakkhipuṭṭho ‘ehambho purisa, yaṃ jānāsi taṃ vadehī’ti, so a-jānaṃ vā āha ‘jānāmī’ti, jānaṃ vā āha ‘na jānāmī’ti; a-passaṃ vā āha ‘passāmī’ti, passaṃ vā āha ‘na passāmī’ti. Iti atta-hetu vā para-hetu vā āmisa-kiñcikkha-hetu vā sampajāna-musā bhāsitā hoti.

Et comment se rend-on impur verbalement de quatre manières? À cet égard, Tchounda, un certain individu prononce des paroles mensongères: si, étant convoqué dans une salle de réunion ou devant une assemblée, au milieu de ses proches, au milieu de ses collègues ou devant la famille royale, on lui demande de témoigner: “Venez, mon cher, dites ce que vous savez”, alors ne sachant pas, il dit: “Je sais”, ou bien sachant, il dit: “Je ne sais pas”, ou bien n'ayant pas vu, il dit: “J'ai vu”, ou bien ayant vu, il dit: “Je n'ai pas vu”. Ainsi, dans son intérêt personnel ou dans celui d'un autre, ou bien pour acquérir un gain mondain dérisoire, il prononce délibérément un mensonge.

Pisuṇavāco hoti: ito sutvā amutra akkhātā imesaṃ bhedāya, amutra vā sutvā imesaṃ akkhātā amūsaṃ bhedāya; iti samaggānaṃ vā bhettā, bhinnānaṃ vā anuppadātā, vagg·ārāmo vagga-rato vagga-nandī vagga-karaṇiṃ vācaṃ bhāsitā hoti.

Il prononce des paroles médisantes: ce qu'il a entendu ici, il le répète là-bas pour diviser ceux-là de ceux-ci, et ce qu'il a entendu là-bas, il le répète ici pour diviser ceux-ci de ceux-là; ainsi, il brise la concorde et promeut la discorde, il se ravit du factionnalisme, il se plaît au factionnalisme, il se réjouit du factionnalisme et prononce des paroles qui engendrent le factionnalisme.

Pharusavāco hoti: yā sā vācā aṇḍakā kakkasā para-kaṭukā par·ābhisajjanī kodha-sāmantā a-samādhisaṃvattanikā, tathārūpiṃ vācaṃ bhāsitā hoti.

Il prononce des paroles acerbes: il prononce des paroles qui sont inclémentes, âpres, amères pour les autres, insultantes pour les autres, incitant à la colère, menant à la dé·concentration.

Samphappalāpī hoti: akālavādī abhūtavādī anatthavādī adhammavādī avinayavādī, anidhānavatiṃ vācaṃ bhāsitā hoti akālena anapadesaṃ apariyantavatiṃ anatthasaṃhitaṃ.

Il s'engage dans des bavardages infructueux: il parle au mauvais moment, il dit des choses non factuelles, non bénéfiques, contraires au Dhamma, contraires à la Discipline, il dit des choses inutiles, au mauvais moment, sans raison [définie], sans modération, et il dit des choses non profitables.

Evaṃ kho, cunda, catubbidhaṃ vācāya a-soceyyaṃ hoti.

Voici, Tchounda, comment on se rend impur verbalement de quatre manières.

(Manasā asoceyya)

(Impureté mentale)


Kathañca, cunda, tividhaṃ manasā a-soceyyaṃ hoti? Idha, cunda, ekacco abhijjhālu hoti: yaṃ taṃ parassa para-vitt·ūpakaraṇaṃ taṃ abhijjhātā hoti aho vata yaṃ parassa taṃ mamassā’ti.

Et comment se rend-on impur mentalement de trois manières? À cet égard, Tchounda, un certain individu est envieux: il envie les biens et accessoires des autres [en pensant:] “Ah! Que ce qui est à un autre soit à moi!”

Byāpannacitto hoti paduṭṭha-mana-saṅkappo: ‘ime sattā haññantu vā bajjhantu vā ucchijjantu vā vinassantu vā mā vā ahesu ’nti.

Il a un esprit de malveillance, avec des aspirations perverses: “Que ces êtres soient tués, ou rendus captifs,{3} ou annihilés, ou détruits, ou qu'ils n'existent pas!”

Micchādiṭṭhiko hoti viparīta-dassano: ‘natthi dinnaṃ, natthi yiṭṭhaṃ, natthi hutaṃ, natthi sukaṭa-dukkaṭānaṃ kammānaṃ phalaṃ vipāko, natthi ayaṃ loko, natthi paro loko, natthi mātā, natthi pitā, natthi sattā opapātikā, natthi loke samaṇa-brāhmaṇā sammaggatā sammā-paṭipannā ye imañca lokaṃ parañca lokaṃ sayaṃ abhiññā sacchikatvā pavedentī’ti.

Il a des vues erronées, il a une vision faussée: “Il n'y a pas ce qui est donné,{4} ni ce qui est sacrifié, ni ce qui est offert, il n'y a pas de résultats aux actions bonnes ou mauvaises, il n'y a pas ce monde, il n'y a pas d'autre monde, il n'y a pas de mère, pas de père,{5} pas d'êtres nés spontanément, il n'y a pas dans le monde de renonçants & brahmanes avançant correctement, cheminant correctement, qui fassent connaître ce monde et l'autre monde en les ayant réalisés pour eux-mêmes par connaissance directe.”

Evaṃ kho, cunda, manasā tividhaṃ a-soceyyaṃ hoti.

Voici, Tchounda, comment on se rend impur mentalement de trois manières.

Ime kho, cunda, dasa akusalakammapathā. Imehi kho, cunda, dasahi akusalehi kammapathehi samannāgato kālasseva uṭṭhahantova sayanamhā pathaviṃ cepi āmasati, asuciyeva hoti; no cepi pathaviṃ āmasati, asuciyeva hoti; allāni cepi gomayāni āmasati, asuciyeva hoti; no cepi allāni gomayāni āmasati, asuciyeva hoti; haritāni cepi tiṇāni āmasati, asuciyeva hoti; no cepi haritāni tiṇāni āmasati, asuciyeva hoti; aggiṃ cepi paricarati, asuciyeva hoti, no cepi aggiṃ paricarati, asuciyeva hoti; pañjaliko cepi ādiccaṃ namassati, asuciyeva hoti; no cepi pañjaliko ādiccaṃ namassati, asuciyeva hoti; sāyatatiyakaṃ cepi udakaṃ orohati, asuciyeva hoti; no cepi sāyatatiyakaṃ udakaṃ orohati, asuciyeva hoti.

Et voici, Tchounda, quels sont les dix cheminements d'actions désavantageux. Pour celui qui a recours à ces dix cheminements d'actions désavantageux, s'il se lève tôt le matin et qu'il touche la terre devant son lit, alors il est impur; et s'il ne touche pas la terre, il est également impur; s'il touche une bouse vache fraîche, alors il est impur; et s'il ne touche pas de bouse de vache fraîche, il est également impur; s'il touche de l'herbe verte, alors il est impur; et s'il ne touche pas d'herbe verte, il est également impur; s'il vénère le feu, alors il est impur; et s'il ne vénère pas le feu, il est également impur; s'il salue le soleil avec les mains jointes, alors il est impur; et s'il ne salue pas le soleil avec les mains jointes, il est également impur; s'il se baigne dans l'eau une troisième fois le soir venu, alors il est impur; et s'il ne se baigne pas dans l'eau une troisième fois le soir venu, il est également impur.

Taṃ kissa hetu? Ime, cunda, dasa akusalakammapathā asucīyeva honti asuci-karaṇā ca. Imesaṃ pana, cunda, dasannaṃ akusalānaṃ kammapathānaṃ samannāgamana-hetu nirayo paññāyati, tiracchānayoni paññāyati, pettivisayo paññāyati, yā vā panaññāpi kāci duggatiyo.

Et quelle en est la raison? Parce que ces dix cheminements d'actions désavantageux, Tchounda, sont impurs et rendent impur. C'est à cause du fait d'avoir recours à ces dix cheminements d'actions désavantageux que l'on discerne l'enfer, le sein animal, le plan d'existence des esprits affligés, et toute autre mauvaise destination.



Tividhaṃ kho, cunda, kāyena soceyyaṃ hoti, catubbidhaṃ vācāya soceyyaṃ hoti, tividhaṃ manasā soceyyaṃ hoti.

Il y a, Tchounda, trois manières de se purifier corporellement, quatre manières de se purifier verbalement et trois manières de se purifier mentalement.

(Kāyena soceyya)

(Pureté corporelle)

kathaṃ, cunda, tividhaṃ kāyena soceyyaṃ hoti? Idha, cunda, ekacco pāṇātipātaṃ pahāya pāṇātipātā paṭivirato hoti: nihita-daṇḍo nihita-sattho, lajjī dayāpanno, sabba-pāṇa-bhūta-hitānukampī viharati.

Et comment se purifie-t-on corporellement de trois manières? À cet égard, Tchounda, un certain individu, ayant abandonné la destruction de la vie, s'abstient de détruire la vie, et ayant déposé le bâton, déposé les armes, il demeure consciencieux, aimable, ayant de la sollicitude pour le bénéfice de tous les êtres vivants.

Adinnādānaṃ pahāya, adinnādānā paṭivirato hoti: yaṃ taṃ parassa para-vitt·ūpakaraṇaṃ gāma-gataṃ vā arañña-gataṃ vā, na taṃ adinnaṃ theyya-saṅkhātaṃ ādātā hoti.

Ayant abandonné l'appropriation de ce qui n'a pas été donné, il s'abstient de prendre ce qui n'a pas été donné: lorsqu'il se rend dans un village ou dans la forêt, il ne se saisit pas de biens ou d'accessoires qui appartiennent à d'autres et qui ne lui ont pas été donnés, dans un acte qui serait considéré comme du vol.

Kāmesumicchācāraṃ pahāya, kāmesu-micchā-cārā paṭivirato hoti: yā tā mātu-rakkhitā pitu-rakkhitā mātā-pitu-rakkhitā bhātu-rakkhitā bhagini-rakkhitā ñāti-rakkhitā gotta-rakkhitā dhamma-rakkhitā sa-sāmikā sa-paridaṇḍā antamaso mālā-guḷa-parikkhittā-pi, tathārūpāsu na cārittaṃ āpajjitā hoti.

Ayant abandonné la méconduite dans la sensualité, il s'abstient de la méconduite dans la sensualité: il n'a pas de relation sexuelle avec une personne qui est gardée par sa mère, ou gardée par son père, ou gardée par ses parents, ou gardée par son frère, ou gardée par sa sœur, ou gardée par ses proches, ou gardée par sa famille, ou gardée par le Dhamma, ou qui a un mari, ou qui encourt un châtiment, ou même qui [lui?] a été fiancée.

Evaṃ kho, cunda, tividhaṃ kāyena soceyyaṃ hoti.

Voici, Tchounda, comment on se purifie corporellement de trois manières.

(Vācāya soceyya)

(Pureté verbale)

Kathañca, cunda, catubbidhaṃ vācāya soceyyaṃ hoti? Idha, cunda, ekacco musāvādaṃ pahāya musāvādā paṭivirato hoti: sabha·ggato vā parisa·ggato vā ñāti-majjha-gato vā pūga-majjha-gato vā rāja-kula-majjha-gato vā abhinīto sakkhipuṭṭho ‘eham-bho purisa, yaṃ jānāsi taṃ vadehī’ti, so a-jānaṃ vā āha ‘na jānāmī’ti, jānaṃ vā āha ‘jānāmī’ti, a-passaṃ vā āha ‘na passāmī’ti, passaṃ vā āha ‘passāmī’ti. Iti atta-hetu vā para-hetu vā āmisa-kiñcikkha-hetu vā na sampajāna-musā bhāsitā hoti.

Et comment se purifie-t-on verbalement de quatre manières? À cet égard, Tchounda, un certain individu, ayant abandonné les paroles mensongères, s'abstient des paroles mensongères: si, étant convoqué dans une salle de réunion ou devant une assemblée, au milieu de ses proches, au milieu de ses collègues ou devant la famille royale, on lui demande de témoigner: “Allez, mon cher, dites ce que vous savez”, alors ne sachant pas, il dit: “Je ne sais pas”, ou bien sachant, il dit: “Je sais”, ou bien n'ayant pas vu, il dit: “Je n'ai pas vu”, ou bien ayant vu, il dit: “J'ai vu”. Ainsi, que ce soit dans son intérêt personnel ou dans celui d'un autre, ou bien pour acquérir un gain mondain dérisoire, il ne prononce pas délibérément de mensonge.

Pisuṇaṃ vācaṃ pahāya, pisuṇāya vācāya paṭivirato hoti: na ito sutvā amutra akkhātā imesaṃ bhedāya, na amutra vā sutvā imesaṃ akkhātā amūsaṃ bhedāya; iti bhinnānaṃ vā sandhātā sahitānaṃ vā anuppadātā samagg·ārāmo samagga-rato samagga-nandī samagga-karaṇiṃ vācaṃ bhāsitā hoti.

Ayant abandonné les paroles médisantes, il s'abstient des paroles médisantes, il ne répète pas là-bas ce qu'il a entendu ici pour diviser ceux-là de ceux-ci, et il ne répète pas ici ce qu'il a entendu là-bas pour diviser ceux-ci de ceux-là; ainsi, il réconcilie ceux qui sont dans la discorde et promeut la concorde, il se ravit de la concorde, se plaît à la concorde, se réjouit de la concorde et prononce des paroles qui engendrent la concorde.

Pharusaṃ vācaṃ pahāya, pharusāya vācāya paṭivirato hoti: yā sā vācā nelā kaṇṇa-sukhā pemanīyā hadayaṅgamā porī bahujana-kantā bahujana-manāpā, tathārūpiṃ vācaṃ bhāsitā hoti.

Ayant abandonné les paroles acerbes, il s'abstient des paroles acerbes: il prononce des paroles qui sont agréables à entendre, aimables, qui touchent le cœur, qui sont polies, désirées par la multitude, plaisantes pour la multitude.

Samphappalāpaṃ pahāya, samphappalāpā paṭivirato hoti; kāla-vādī bhūta-vādī attha-vādī dhamma-vādī vinaya-vādī; nidhāna-vatiṃ vācaṃ bhāsitā hoti kālena sāpadesaṃ pariyanta-vatiṃ attha-saṃhitaṃ.

Ayant abandonné les bavardages infructueux, il s'abstient des bavardages infructueux: il parle au bon moment, il dit des choses factuelles, profitables, en accord avec le Dhamma, en accord avec la Discipline, il dit des choses utiles, au bon moment, pour une raison [définie], avec modération, et il dit des choses profitables.

Evaṃ kho, cunda, catubbidhaṃ vācāya a-soceyyaṃ hoti.

Voici, Tchounda, comment on se purifie verbalement de quatre manières.

(Manasā soceyya)

(Pureté mentale)

Kathañca, cunda, tividhaṃ manasā soceyyaṃ hoti? Idha, cunda, ekacco an-abhijjhālu hoti: yaṃ taṃ parassa para-vitt·ūpakaraṇaṃ taṃ an-abhijjhitā hoti ‘aho vata yaṃ parassa taṃ mamassā’ti.

Et comment se purifie-t-on mentalement de trois manières? À cet égard, Tchounda, un certain individu n'est pas envieux: il n'envie pas les biens et accessoires des autres [en pensant:] “Ah! Que ce qui est à un autre soit à moi!”

Abyāpanna-citto hoti appaduṭṭha-mana-saṅkappo: ‘ime sattā a-verā hontu a-byāpajjā, an-īghā sukhī attānaṃ pariharantū’ti.

Il a un esprit sans malveillance, avec des aspirations droites: “Puissent ces êtres être dénués de haine, sans malveillance, sans confusion, puissent-ils s'occuper d'eux-mêmes dans le bien-être.”

Sammādiṭṭhiko hoti a-viparīta-dassano ‘atthi dinnaṃ, atthi yiṭṭhaṃ, atthi hutaṃ, atthi sukaṭa-dukkaṭānaṃ kammānaṃ phalaṃ vipāko, atthi ayaṃ loko, atthi paro loko, atthi mātā, atthi pitā, atthi sattā opapātikā, atthi loke samaṇa-brāhmaṇā sammaggatā sammā-paṭipannā ye-imañca lokaṃ parañca lokaṃ sayaṃ abhiññā sacchikatvā pavedentī’ti.

Il a des vues correctes, il a une vision non faussée: “Il y a ce qui est donné, ce qui est sacrifié, ce qui est offert, il y a des résultats aux actions bonnes ou mauvaises, il y a ce monde, il y a l'autre monde, il y a la mère, le père, les êtres nés spontanément, il y a dans le monde des renonçants & brahmanes avançant correctement, cheminant correctement, qui font connaître ce monde et l'autre monde en les ayant réalisés pour eux-mêmes par connaissance directe.”

Evaṃ kho, cunda, tividhaṃ manasā soceyyaṃ hoti.

Voici, Tchounda, comment on se purifie mentalement de trois manières.



Ime kho, cunda, dasa kusalakammapathā. Imehi kho, cunda, dasahi kusalehi kammapathehi samannāgato kālasseva uṭṭhahantova sayanamhā pathaviṃ cepi āmasati, suciyeva hoti; no cepi pathaviṃ āmasati, suciyeva hoti. Allāni cepi gomayāni āmasati, suciyeva hoti; no cepi allāni gomayāni āmasati, suciyeva hoti. Haritāni cepi tiṇāni āmasati, suciyeva hoti; no cepi haritāni tiṇāni āmasati, suciyeva hoti. Aggiṃ cepi paricarati, suciyeva hoti, no cepi aggiṃ paricarati, suciyeva hoti. Pañjaliko cepi ādiccaṃ namassati, suciyeva hoti; no cepi pañjaliko ādiccaṃ namassati, suciyeva hoti. Sāyatatiyakaṃ cepi udakaṃ orohati, suciyeva hoti; no cepi sāyatatiyakaṃ udakaṃ orohati, suciyeva hoti.

Et voici, Tchounda, quels sont les dix cheminements d'actions avantageux. Pour celui qui a recours à ces dix cheminements d'actions avantageux, s'il se lève tôt le matin et qu'il touche la terre devant son lit, alors il est pur; et s'il ne touche pas la terre, il est également pur; s'il touche une bouse vache fraîche, alors il est pur; et s'il ne touche pas de bouse de vache fraîche, il est également pur; s'il touche de l'herbe verte, alors il est pur; et s'il ne touche pas d'herbe verte, il est également pur; s'il vénère le feu, alors il est pur; et s'il ne vénère pas le feu, il est également pur; s'il salue le soleil avec les mains jointes, alors il est pur; et s'il ne salue pas le soleil avec les mains jointes, il est également pur; s'il se baigne dans l'eau une troisième fois le soir venu, alors il est pur; et s'il ne se baigne pas dans l'eau une troisième fois le soir venu, il est également pur.

Taṃ kissa hetu? ime, cunda, dasa kusala-kammapathā sucīyeva honti suci-karaṇā ca. Imesaṃ pana, cunda, dasannaṃ kusalānaṃ kammapathānaṃ samannā-gamana-hetu devā paññāyati, manussā paññāyati, yā vā panaññāpi kāci sugatiyo ti.

Et quelle en est la raison? Parce que ces dix cheminements d'actions avantageux, Tchounda, sont purs et rendent pur. C'est à cause du fait d'avoir recours à ces dix cheminements d'actions avantageux que l'on discerne [le monde des] dévas, des humains, ou toute autre bonne destination.

Evaṃ vutte cundo kammāra-putto bhagavantaṃ etadavoca:

Lorsque cela fut dit, Tchounda le fils de forgeron dit au Fortuné:

– Abhikkantaṃ, bhante abhikkantaṃ, bhante! Seyyathāpi, bhante nikkujjitaṃ vā ukkujjeyya, paṭicchannaṃ vā vivareyya, mūḷhassa vā maggaṃ ācikkheyya, andhakāre vā telapajjotaṃ dhāreyya, cakkhumanto rūpāni dakkhantīti; evamevaṃkho, bhante bhagavatā anekapariyāyena dhammo pakāsito. Esāhaṃ, bhante bhagavantaṃ saraṇaṃ gacchāmi dhammañca bhikkhusaṅghañca. Upāsakaṃ maṃ bhagavā dhāretu ajjatagge pāṇupetaṃ saraṇaṃ gata nti.

– C'est excellent, Bhanté, excellent! Tout comme on redresserait ce qui était renversé, ou bien on révélerait ce qui était caché, ou on montrerait le chemin à quelqu'un qui se serait perdu, ou on allumerait une lampe dans l'obscurité [en pensant:] “Ceux qui possèdent une bonne vue verront les formes”, de la même manière le Fortuné a expliqué le Dhamma de diverses façons. Bhanté, nous allons en refuge au Fortuné, ainsi qu'au Dhamma et à la Communauté des mendiants. Que le Fortuné nous retienne à l'esprit en tant que disciples laïcs étant allés en refuge à compter d'aujourd'hui et pour la vie.





Bodhi leaf


Note


1. Tchounda le fils de forgeron: il s'agit du même Tchounda qui offre son dernier repas au Bouddha. Voir DN 16.



Traduction proposée par Rémy.

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Publié comme un don du Dhamma,
pour être distribué librement, à des fins non lucratives.