Quelques strophes sur les affres du désir sensuel.
Si quelqu'un qui se languit du plaisir sensuel
Y accède, alors oui,
Son cœur est plein d'exaltation.
Le mortel obtient ce qu'il veut.
Mais si pour cette personne
— languissante, désirante —
Les plaisirs diminuent, elle est abattue,
Comme percée par une flèche.
Quiconque évite les désirs des sens
Comme il éviterait, du pied, la tête d'un serpent,
Avec diligence, celui-là va au delà
De son attachement pour le monde.
Un homme avide
De champs, de terre, d'or,
De bétail, de chevaux,
De serviteurs, d'employés,
De femmes, de parents,
De nombreux plaisirs des sens,
Est contrôlé par sa faiblesse
Et piétiné par les ennuis,
Car la douleur l'envahit
Comme l'eau une barque percée.
Ainsi, toujours attentif, il faut éviter les désirs sensuels.
En les abandonnant, on traverse l'inondation
Comme celui qui, ayant écopé la barque,
A atteint le rivage lointain.{1}
1. rivage lointain: Nibbāna. Voir l'Anusota Sutta.