Aucun concept, aucune opinion ne devrait être adopté. Il faut pour le moins ne pas en ériger au statut de vérité suprême.
Celui qui s'associe à certaines diṭṭhis en les considérant comme suprêmes, en les érigeant comme meilleures dans le monde, et qui à cause de cela considère toutes les autres diṭṭhis comme inférieures, celui-là n'est pas à l'abri des querelles. Lorsqu'il perçoit son intérêt propre dans ce qui est vu, entendu, connu, ou dans les rites et préceptes, il se saisit de cette vue et considère toutes les autres comme sans intérêt. Ceux qui sont chevronnés disent que ce sur la base de quoi on considère tout le reste comme inférieur est un nœud d'entrave.
C'est pourquoi un mendiant ne devrait pas se rendre dépendant de ce qui est vu, entendu, connu, ni des rites et préceptes. Il ne devrait pas se considérer lui-même comme égal à un autre, non plus inférieur ni supérieur. Abandonnant [les diṭṭhis] qu'il avait auparavant soutenues et n'en adoptant pas de nouvelles, il ne se rend pas dépendant, pas même de la connaissance. Lorsqu'il se trouve parmi ceux qui se disputent, il ne prend pas parti. Il n'a recours à aucune vue. Celui qui n'a pas d'inclination envers les extrêmes, le devenir ou le non-devenir, dans cette existence-ci ou dans une autre, celui-là ne possède pas de point de vue fixe pour investiguer les doctrines adoptées [par les autres]. Il ne fabrique pas le moindre concept sur la base de ce qui est vu, entendu, ou connu. Ce brahmane, qui ne s'attache à aucune vue, à quoi pourrait-il s'identifier dans le monde?
Il ne spécule pas et n'adopte aucun [concept].
Il n'adhère pas non plus aux doctrines.
Un brahmane qui ne pratique pas de rites et préceptes,
Qui est allé au-delà, ne retombe pas dans les diṭṭhis.