— Les dix forces — [ dasa: dix | bala: force ] Ce soutta contient une exhortation remarquable à propos de l'activation de l'énergie: le suprême ne peut être atteint qu'au moyen de ce qui est suprême. |
Pāḷisāvatthiyaṃ viharati... |
FrançaisÀ Savatthi... |
“dasabalasamannāgato, bhikkhave, tathāgato catūhi ca vesārajjehi samannāgato āsabhaṃ ṭhānaṃ paṭijānāti, parisāsu sīhanādaṃ nadati, brahmacakkaṃ pavattetti: ‘iti rūpaṃ iti rūpassa samudayo iti rūpassa la disparitiono, iti vedanā iti vedanāya samudayo iti vedanāya atthaṅgamo, iti saññā iti saññāya samudayo iti saññāya atthaṅgamo, iti saṅkhārā iti saṅkhārānaṃ samudayo iti saṅkhārānaṃ atthaṅgamo, iti viññāṇaṃ iti viññāṇassa samudayo iti viññāṇassa atthaṅgamo. | Doué des dix forces, mendiants, et doué des quatre aplombs,{1} le Tathagata se reconnaît comme le meneur (du troupeau), rugit sont rugissement de lion dans les assemblées et met en mouvement la roue de Brahma: “Voici la Forme, voici l'apparition de la Forme, voici la disparition de la Forme; voici le Ressenti, voici l'apparition du Ressenti, voici la disparition du Ressenti; voici la Perception, voici l'apparition de la Perception, voici la disparition de la Perception; voici les Constructions, voici l'apparition des Constructions, voici la disparition des Constructions; voici la Conscience, voici l'apparition de la Conscience, voici la disparition de la Conscience.” |
iti imasmiṃ sati idaṃ hoti, imassuppādā idaṃ uppajjati; imasmiṃ asati idaṃ na hoti imassa nirodhā idaṃ nirujjhati. yadidaṃ avijjāpaccayā saṅkhārā; saṅkhārapaccayā viññāṇaṃ; viññāṇapaccayā nāmarūpaṃ; nāmarūpapaccayā saḷāyatanaṃ; saḷāyatanapaccayā phasso; phassapaccayā vedanā; vedanāpaccayā taṇhā; taṇhāpaccayā upādānaṃ; upādānapaccayā bhavo; bhavapaccayā jāti; jātipaccayā jarāmaraṇaṃ soka-parideva-dukkha-domanass-upāyāsā sambhavanti. evametassa kevalassa dukkhakkhandhassa samudayo hoti. | Ainsi, lorsqu'il y a ceci, cela vient à être, avec l'apparition de ceci, cela vient à apparaître; lorsqu'il n'y a pas ceci, cela ne vient pas à être, tant que ceci ne cessa pas, cela ne cesse pas. C'est-à-dire: à cause de l'ignorance il y a les constructions; à cause des constructions, il y a la conscience; à cause de la conscience, il y a le Nom & Forme; à cause du Nom & Forme, il y a les organes des sens; à cause des organes des sens, il y a le contact; à cause du contact, il y a le ressenti; à cause du ressenti, il y a le désir; à cause du désir, il y a l'attachement; à cause de l'attachement, il y a le devenir; à cause du devenir, il y a la naissance; à cause de la naissance, viennent à apparaître le vieillissement et la mort, le chagrin, les lamentations, la douleur, la déplaisance mentale et l'adversité. Telle est l'apparition de toute cette accumulation de mal-être. |
avijjāya tveva asesavirāganirodhā saṅkhāranirodho; saṅkhāranirodhā viññāṇanirodho; viññāṇanirodhā nāmarūpanirodho; nāmarūpanirodhā saḷāyatananirodho; saḷāyatananirodhā phassanirodho; phassanirodhā vedanānirodho; vedanānirodhā taṇhānirodho; taṇhānirodhā upādānanirodho; upādānanirodhā bhavanirodho; bhavanirodhā jātinirodho; jātinirodhā jarāmaraṇaṃ sokaparidevadukkhadomanassupāyāsā nirujjhanti. evametassa kevalassa dukkhakkhandhassa nirodho hoti’”. | Mais avec la disparition complète & cessation de l'ignorance, il y a cessation des constructions; avec la cessation des constructions, il y a cessation de la conscience; avec la cessation de la conscience, il y a cessation du Nom & Forme; avec la cessation du Nom & Forme, il y a cessation des organes des sens; avec la cessation des organes des sens, il y a cessation du contact; avec la cessation du contact, il y a cessation du ressenti; avec la cessation du ressenti, il y a cessation du désir; avec la cessation du désir, il y a cessation de l'attachement; avec la cessation de l'attachement, il y a cessation du devenir; avec la cessation du devenir, il y a cessation de la naissance; avec la cessation de la naissance, le vieillissement et la mort, le chagrin, les lamentations, la douleur, la déplaisance mentale et l'adversité cessent. Telle est la cessation de toute cette accumulation de mal-être. |
“evaṃ svākkhāto, bhikkhave, mayā dhammo uttāno vivaṭo pakāsito chinnapilotiko. evaṃ svākkhāte kho, bhikkhave, mayā dhamme uttāne vivaṭe pakāsite chinnapilotike alameva saddhāpabbajitena kulaputtena vīriyaṃ ārabhituṃ: ‘kāmaṃ taco ca nhāru ca aṭṭhi ca avasissatu, sarīre upasussatu maṃsalohitaṃ. yaṃ taṃ purisathāmena purisavīriyena purisaparakkamena pattabbaṃ, na taṃ apāpuṇitvā vīriyassa saṇṭhānaṃ bhavissatī’”ti. | J'ai bien exposé le Dhamma, mendiants, il est clair, manifeste et mis en évidence sans confusion.{2} Puisque j'ai bien exposé le Dhamma, qu'il est clair, manifeste et mis en évidence sans confusion, c'est suffisant pour que les gentilhommes ayant quitté la vie de foyer par conviction tonifient leur énergie: «Volontiers, qu'il ne me reste que la peau, les tendons et les os, que la chair et le sang s'assèchent dans mon corps, mais je ne relâcherai pas mon énergie sans avoir atteint ce qui est à atteindre par ténacité personnelle, par énergie personnelle, par effort personnel.» |
“dukkhaṃ, bhikkhave, kusīto viharati vokiṇṇo pāpakehi akusalehi dhammehi, mahantañca sadatthaṃ parihāpeti. āraddhavīriyo ca kho, bhikkhave, sukhaṃ viharati pavivitto pāpakehi akusalehi dhammehi, mahantañca sadatthaṃ paripūreti. na, bhikkhave, hīnena aggassa patti hoti; aggena ca kho, bhikkhave, aggassa patti hoti. | Un paresseux, mendiants, demeure dans le mal-être, rempli d'états mentaux malsains et désavantageux, et grands sont les bienfaits personnels qu'il laisse passer. Mais celui qui a activé son énergie, mendiants, demeure dans le bien-être, séparé des états mentaux malsains et désavantageux, et grands sont les bienfaits personnels qu'il concrétise. Ce n'est pas au moyen de ce qui est inférieur, mendiants, que le supérieur est atteint; c'est au moyen de ce qui est supérieur que le supérieur est atteint. |
maṇḍapeyyamidaṃ, bhikkhave, brahmacariyaṃ, satthā sammukhībhūto. tasmātiha, bhikkhave, vīriyaṃ ārabhatha appattassa pattiyā, anadhigatassa adhigamāya, asacchikatassa sacchikiriyāya. ‘evaṃ no ayaṃ amhākaṃ pabbajjā avañjhā bhavissati saphalā saudrayā; yesañca mayaṃ paribhuñjāma cīvara-piṇḍapāta-senāsana-gilāna-ppaccaya-bhesajja-parikkhāraṃ tesaṃ te kārā amhesu mahapphalā bhavissanti mahānisaṃsā’ti. evañhi vo, bhikkhave, sikkhitabbaṃ. | Cette vie brahmique, mendiants, est la crème des breuvages, et l'Enseignant est face à vous. C'est pourquoi, mendiants, vous devriez tonifier votre énergie pour obtenir ce que vous n'avez pas obtenu, pour atteindre ce que vous n'avez pas atteint, pour réaliser ce que vous n'avez pas réalisé. Vous devriez vous entraîner ainsi: 'De cette manière, ce départ du foyer qui est le nôtre ne sera pas stérile, il portera ses fruits, il apportera ses résultats; et en ce qui concerne ceux grâce à qui nous faisons usage de robes, de nourriture d'aumônes, de gîtes et de remèdes pour les malades, ce qu'ils font pour nous portera beaucoup de fruits, leur apportera de grands bienfaits. |
attatthaṃ vā hi, bhikkhave, sampassamānena alameva appamādena sampādetuṃ; paratthaṃ vā hi, bhikkhave, sampassamānena alameva appamādena sampādetuṃ; ubhayatthaṃ vā hi, bhikkhave, sampassamānena alameva appamādena sampādetun”ti. | Considérer votre bénéfice personnel, mendiants, est suffisant pour que vous vous efforciez avec assiduité; considérer le bénéfice des autres, mendiants, est suffisant pour que vous vous efforciez avec assiduité; considérer le bénéfice des deux, mendiants, est suffisant pour que vous vous efforciez avec assiduité. |
Notes1. dix forces... quatre aplombs: Les dix forces du Tathagata sont expliquées à AN 10.21, et ses quatre aplombs à AN 4.8: personne ne peut raisonnablement remettre en question son éveil, la destruction complète de ses impuretés mentales, l'exactitude de ses propos par rapport aux états mentaux obstructifs, ainsi que la capacité de son enseignement à mener à la fin du mal-être. 2. mis en évidence sans confusion: le terme pakāsito (expliqué, illustré, mis en évidence) ne se rapporte pas vraiment à chinnapilotiko mais cette légère dérive par rapport à l'original modifie peu le sens et a l'avantage de rendre beaucoup mieux en Français. Chinnapilotiko signifie littéralement “dénué de rapiècements”. ———oOo——— Publié comme un don du Dhamma, pour être distribué librement, à des fins non lucratives. --- Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes. Ce travail est sous une License Internationale Creative Commons 4.0 avec Attribution, Usage non-commercial et Partage sous mêmes conditions. |