Le Bouddha est assis, satisfait, sans joie ni affliction.
Un jour, le Fortuné séjournait à Sāketā, dans le bois d'Añjana, le parc aux cerfs. Alors que la nuit était très avancée, Kakudha, un enfant des dévas, illuminant tout le bois de Jeta de sa prodigieuse beauté, alla voir le Fortuné. A son arrivée, s'étant incliné devant lui, il se tint debout d'un côté. Alors qu'il était debout là, il lui dit:
— Samana, te réjouis-tu?
— En ayant gagné quoi, ami?
— Alors, le renonçant, es-tu affligé?
— En ayant perdu quoi, ami?
— Alors, le renonçant, tu ne te réjouis pas et tu n'es pas affligé?
— C'est cela, ami.
[Kakudha:]
J'espère, mendiant, que tu n'es pas affligé,
J'espère que tu ne ressens pas de joie.
J'espère que lorsque tu es assis seul,
Tu n'es pas touché par l'insatisfaction.
En vérité, yakkha, je ne suis pas affligé
Et cependant je ne ressens pas de joie.
Lorsque je suis assis dans la solitude,
Je ne suis pas touché par l'insatisfaction.
Comment donc, mendiant, n'es-tu pas affligé
Alors que tu ne semble pas être joyeux?
Comment donc es-tu assis dans la solitude
Sans être touché par l'insatisfaction?
La joie vient à celui qui est affligé,
Et l'affliction à celui qui est joyeux.
Un mendiant sans joie et sans affliction:
Ainsi devrais-tu me connaître, ami.
Après si longtemps enfin je vois
Un brahmane totalement libéré
Un mendiant sans joie et sans affliction,
Qui a dépassé l'attachement au monde.