Māra tente de donner mauvaise conscience au Bouddha, qui se repose après avoir été blessé au pied par Devadatta.
Un jour, le Fortuné séjournait près de Rajgiri, dans le parc aux cerfs de Maddakucchi. Ce jour-là, il avait eu le pied percé par un éclat de roche. Intolérables étaient les sensations corporelles qui se développèrent alors en lui - douloureuses, violentes, aiguës, déchirantes, tourmentantes, désagréables - mais il les endurait, attentif et sampajāno, imperturbable. S'étant fait plier et étendre en quatre sa cape, il était étendu sur le côté droit, dans la posture du lion - un pied placé sur l'autre - attentif et sampajāno.
Alors Māra le Mauvais alla le trouver et prononça cette strophe en sa présence:
Reposes-tu là hébété, ou bien enivré de poésie?
N'as tu pas plus d'objectifs à atteindre?
Seul dans un logis isolé,
Pourquoi somnoles-tu avec une tête endormie?
Je ne repose ni hébété, ni enivré de poésie.
Ayant atteint mon objectif, je suis libéré du chagrin.
Seul dans un logis isolé je repose,
Rempli de compassion envers tous les êtres.
Même ceux qui ont une flèche dans la poitrine
Perçant leur cœur moment après moment,
Même eux parviennent à dormir avec leur flèche.
Alors pourquoi ne pourrais-je pas parvenir à dormir,
Moi dont la flèche a été retirée?
Je ne repose pas éveillé par la terreur
Ni ne suis effrayé par le sommeil.
Jours et nuits ne m'affectent pas
Je ne vois pour moi aucune menace de déclin dans le monde.
C'est pourquoi je peux dormir en paix,
Rempli de compassion envers tous les êtres.
Alors Māra le Mauvais, triste et déçu, réalisant: 'Le Fortuné me connaît, le Sublime me connaît', s'évanouit aussitôt.