Brahmā Sahampati offre quelques vers en éloge de la vie solitaire délivrée de la peur.
Un jour, le Fortuné séjournait dans le Māgadha, près d'un endroit appelé Andhakavinda. Ce jour-là, le Fortuné était assis à ciel ouvert, dans l'obscurité profonde de la nuit, et le déva de la pluie faisait pleuvoir, goutte à goutte. Alors Brahmā Sahampati, alors que la nuit touchait à sa fin, illuminant Andhakavinda de sa brillance, vint voir le Fortuné et se tint debout d'un côté. Alors qu'il était debout d'un côté, Brahmā Sahampati offrit ces vers en la présence du Fortuné:
Fais usage d'habitats forestiers éloignés,
Pratique pour la libération des entraves
Mais si tu n'y trouves pas ton compte,
Surveillé, attentif, demeure dans la Communauté.
Allant de maison en maison pour tes aumônes,
Les indriyas surveillés, discret, attentif
Fais usage d'habitats forestiers éloignés,
Délivré de la peur, libéré dans le Sans-peur.{1}
Là où de terribles serpents se glissent,
Où les éclairs fulgurent, le ciel tonne,
Dans l'épaisse obscurité de la nuit,
Là sied un mendiant sans peur.
Car j'ai réellement vu cela,
Ce n'est pas qu'un ouï-dire:
En une seule vie brahmique,
Un millier ont laissé la Mort derrière eux.
Il y en a cinq cent autres en entraînement,
Et dix fois une décuple dizaine:
Tous ont atteint sotāpatti,
Sans retour au monde animal.
En ce qui concerne les autres gens qui restent
Et qui, dans mon esprit, prennent part au mérite
Je ne peux même pas les compter
De peur de parler faussement.