Des mendiants sont négligents et ne pratiquent pas la restreinte des sens. Ils se font réprimander par un devatā.
Un jour, un certain nombre de mendiants résidaient parmi les Kosalans, dans un maquis forestier. Ils étaient hautains, agités, loquaces, de paroles dures, inattentifs, irréfléchis, déconcentrés, ayant un esprit dispersé, sans surveiller leurs facultés sensorielles.
Alors le devatā qui habitait ce maquis forestier, ayant de la sympathie pour ces mendiants, désirant leur bien, désirant éveiller en eux le sens de l'urgence, s'approcha d'eux et leur adressa ces vers:
Heureuse était la vie autrefois,
Menée par les disciples de Gotama:
Sans s'envier cherchaient-ils leurs aumônes frugales,
Sans s'envier cherchaient-ils leur logement et leur lit.
Ils comprenaient l'impermanence inhérente au monde
Et sachant cela, ils mettaient fin au mal-être.
Maintenant, tels des chefs de village,
Ils se font difficiles à entretenir,
Mangeant et mangeant jusqu'à tomber de sommeil,
Enviant ce qui est dans la demeure des autres.
Ayant rendu hommage à la Communauté,
Je ne parle ici qu'à certains:
Ils sont rejetés et sans maître,
Comme voué à l'existence des petās.
Ma déclaration est adressée
A ceux qui vivent négligemment.
A ceux qui vivent avec diligence,
J'accorde honneur et respect.
Les mendiants, ainsi réprimandés par le devatā, acquirent le sens de l'urgence.