Dialogue en vers entre Sakka et Matāli sur la manière de réagir aux insultes de Vepacitti, le chef des asuras.
Se pourrait-il que tu sois apeuré, Sakka,[Sakka:]
Ou faible, pour supporter de cette manière
D'entendre des paroles aussi insultantes,
Sorties de la bouche de Vepacitti?
Ce n'est ni par peur, ni par faiblesse[Matāli:]
Que je suis patient envers Vepacitti.
Comment un sage comme moi pourrait-il
Se sentir provoqué par un tel ignare?
Un ignare déchargera encore plus sa colère[Sakka:]
Si personne ne le tient en respect.
C'est pourquoi par une sévère punition
Le sage devrait maîtriser l'ignare.
Voici la seul chose que j'estime être[Matāli:]
Le moyen de tenir l'ignare en respect:
En connaissant bien la colère de l'autre,
On maintient attentivement son calme.
Cette même endurance patiente,[Sakka:]
Sakka, je la vois comme une erreur.
Lorsque l'ignare pense de toi ceci:
'Il m'endure parce qu'il a peur,'
L'abruti te poursuit encore plus,
Comme un taureau celui qui fuit.
Laisse-le faire, qu'il pense ou non:
'Il m'endure parce qu'il a peur.'
De tous les idéaux menant au bien-être,
On n'en trouve de meilleur que la patience.
Lorsqu'une personne pourvue de force
Endure patiemment un gringalet,
On appelle cela la suprême patience.
Le chétif, lui, doit toujours être patient.
On dit de la vigueur de celui pour qui la force
Est celle des ignares, que c'est une faiblesse.
A celui qui est fort, un gardien du Dhamma,
Personne ne trouve rien à reprocher.
Celui qui rend sa colère à un colérique
Rend la situation pire pour lui-même.
En ne rendant pas sa colère à un colérique,
On gagne la bataille difficile à gagner.
Il pratique pour le bien des deux,
Le sien propre et celui de l'autre,
Lorsque, sachant la colère de l'autre,
Il maintient attentivement son calme.
Alors qu'il parvient à réaliser la guérison
Des deux, la sienne propre et celle de l'autre,
Ceux qui le considèrent comme un imbécile
Ne comprennent pas le Dhamma.
{1} Dans le début du sutta, dont la traduction n'est pas disponible ici, les dévas et les asuras se livrent bataille, et ce sont les dévas qui gagnent. Sakka a ordonné qu'on lui livre Vepacitti, le chef des asuras. Celui-ci, maintenu dans la salle de l'assemblée, insulte Sakka lorsqu'il en entre ou qu'il en sort. Sur ce, Matāli le conducteur de char aborde Sakka.