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Ce soutta contient des allégories permettant de comprendre comment le Bouddha souhaite que nous voyions les plaisirs sensuels, et à quoi mène l'état d'esprit que celles-ci promeuvent: la fosse à charbons, la forêt épineuse, la goutte d'eau et le détournement du Gange. |
Pāḷiyato kho, bhikkhave, bhikkhu sabbesaṃyeva dukkhadhammānaṃ samudayañca atthaṅgamañca yathābhūtaṃ pajānāti. tathā kho panassa kāmā diṭṭhā honti, yathāssa kāme passato, yo kāmesu kāmacchando kāmasneho kāmamucchā kāmapariḷāho, so nānuseti. tathā kho panassa cāro ca vihāro ca anubuddho hoti, yathā carantaṃ viharantaṃ abhijjhādomanassā pāpakā akusalā dhammā nānusenti. |
FrançaisMendiants, lorsqu'un mendiant discerne tels qu'ils sont réellement l'apparition et la disparition de tous les phénomènes insatisfaisants, alors les plaisirs de la sensualité ont été vus, de telle manière que lorsqu'il les observe, le désir sensuel, l'attraction de la sensualité, l'engouement pour la sensualité, la passion sensuelle n'expriment pas leur penchant envers les plaisirs de la sensualité. De plus, il s'est éveillé à une manière de se comporter et de séjourner par laquelle la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que les états malsains et désavantageux n'expriment pas leur penchant. |
“kathañca, bhikkhave, bhikkhu sabbesaṃyeva dukkhadhammānaṃ samudayañca atthaṅgamañca yathābhūtaṃ pajānāti? ‘iti rūpaṃ, iti rūpassa samudayo, iti rūpassa atthaṅgamo; iti vedanā. iti saññā. iti saṅkhārā. iti viññāṇaṃ, iti viññāṇassa samudayo, iti viññāṇassa atthaṅgamo’’ti — evaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu sabbesaṃyeva dukkhadhammānaṃ samudayañca atthaṅgamañca yathābhūtaṃ pajānāti. | Et comment un mendiant discerne-t-il tels qu'ils sont réellement l'apparition et la disparition de tous les phénomènes insatisfaisants? [Il discerne:] “Voici la Forme, voici l'apparition de la Forme, voici la disparition de la Forme; voici le Ressenti (…) voici la Perception (…) voici les Constructions (…) voici la Conscience, voici l'apparition de la Conscience, voici la disparition de la Conscience.” Voici comment un mendiant discerne tels qu'ils sont réellement l'apparition et la disparition de tous les phénomènes insatisfaisants. |
“kathañca, bhikkhave, bhikkhuno kāmā diṭṭhā honti? yathāssa kāme passato, yo kāmesu kāmacchando kāmasneho kāmamucchā kāmapariḷāho, so nānuseti. seyyathāpi, bhikkhave, aṅgārakāsu sādhikaporisā puṇṇā aṅgārānaṃ vītaccikānaṃ vītadhūmānaṃ. atha puriso āgaccheyya jīvitukāmo amaritukāmo sukhakāmo dukkhapaṭikūlo. tamenaṃ dve balavanto purisā nānābāhāsu gahetvā, taṃ aṅgārakāsuṃ upakaḍḍheyyuṃ. so iticīticeva kāyaṃ sannāmeyya. taṃ kissa hetu? ñāta ñhi, bhikkhave, tassa purisassa imaṃ cāhaṃ aṅgārakāsuṃ papatissāmi, tatonidānaṃ maraṇaṃ vā nigamaraṇamattcchissāmi maraṇamattaṃ vā dukkhanti. evameva kho, bhikkhave, bhikkhuno aṅgārakāsūpamā kāmā diṭṭhā honti, yathāssa kāme passato, yo kāmesu kāmacchando kāmasneho kāmamucchā kāmapariḷāho, so nānuseti. | Et comment les plaisirs de la sensualité sont-ils vus par un mendiant, de telle manière que lorsqu'il les observe, le désir sensuel, l'attraction de la sensualité, l'engouement pour la sensualité, la passion sensuelle n'expriment pas leur penchant envers les plaisirs de la sensualité? Imaginez, mendiants, une fosse à charbons plus profonde que la hauteur d'un homme, remplie de charbons ardents, sans flammes et sans fumée. Un homme désirant vivre, ne souhaitant pas mourir, aspirant au bien-être et évitant le mal-être arriverait alors, et deux hommes vigoureux le saisiraient chacun par un bras et le traîneraient vers la fosse à charbons. Il se contorsionnerait. Et quelle en est la raison? Parce que cet homme saurait que s'il tombait dans la fosse à charbons, il subirait la mort ou des souffrances mortelles. Voici comment les plaisirs de la sensualité sont vus par un mendiant, de telle manière que lorsqu'il les observe, le désir sensuel, l'attraction de la sensualité, l'engouement pour la sensualité, la passion sensuelle n'expriment pas leur penchant envers les plaisirs de la sensualité. |
“kathañca, bhikkhave, bhikkhuno cāro ca vihāro ca anubuddho hoti, yathā carantaṃ viharantaṃ abhijjhādomanassā pāpakā akusalā dhammā nānussavanti ? seyyathāpi, bhikkhave, puriso bahukaṇṭakaṃ dāyaṃ paviseyya. tassa puratopi kaṇṭako, pacchatopi kaṇṭako, uttaratopi kaṇṭako, dakkhiṇatopi kaṇṭako, heṭṭhatopi kaṇṭako, uparitopi kaṇṭako. so satova abhikkameyya, satova paṭikkameyya — ‘mā maṃ kaṇṭako’’ti. evameva kho, bhikkhave, yaṃ loke piyarūpaṃ sātarūpaṃ, ayaṃ vuccati ariyassa vinaye kaṇṭako””ti. iti viditvā saṃvaro ca asaṃvaro ca veditabbo. | Et comment un mendiant s'est-il éveillé à une manière de se comporter et de séjourner par laquelle la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que les états malsains et désavantageux n'expriment pas leur penchant? Imaginez, mendiants, qu'un homme entre dans un maquis épineux. Il y aurait des épines devant lui, des épines derrière lui, des épines à sa gauche, des épines à sa droite, des épines en-dessous de lui, des épines au-dessus de lui. Il avancerait en étant présent d'esprit, il reculerait en étant présent d'esprit, en se disant: “Que je ne sois pas piqué!” De la même manière, mendiants, ce qui dans le monde est agréable et plaisant est appelé, dans la discipline du noble, une épine. Une fois que l'on voit ainsi, il faut comprendre la restreinte et le manque de restreinte. |
“kathañca, bhikkhave, asaṃvaro hoti? idha, bhikkhave, bhikkhu cakkhunā rūpaṃ disvā piyarūpe rūpe adhimuccati, appiyarūpe rūpe byāpajjati, anupaṭṭhitakāyassati ca viharati parittacetaso, tañca cetovimuttiṃ paññāvimuttiṃ yathābhūtaṃ nappajānāti, yatthassa te uppannā pāpakā akusalā dhammā aparisesā nirujjhanti … pe … jivhāya rasaṃ sāyitvā … pe … manasā dhammaṃ viññāya piyarūpe dhamme adhimuccati, appiyarūpe dhamme byāpajjati, anupaṭṭhitakāyassati ca viharati parittacetaso, tañca cetovimuttiṃ paññāvimuttiṃ yathābhūtaṃ nappajānāti yatthassa te uppannā pāpakā akusalā dhammā aparisesā nirujjhanti. evaṃ kho, bhikkhave, asaṃvaro hoti. | Et comment manque-t-on de restreinte? À cet égard, un mendiant, en voyant une forme visible avec l'œil, est attiré vers une forme d'aspect agréable et éprouve de l'aversion envers une forme d'aspect désagréable. Il demeure sans mettre en place la présence d'esprit dirigée vers le corps, avec un esprit limité. Il ne discerne pas telles qu'elles sont réellement la libération de l'esprit et la libération par le discernement par lesquelles les états mentaux malsains et désavantageux ayant fait surface cessent complètement. En entendant un son avec l'oreille (…) En sentant une odeur avec le nez (…) En goûtant une saveur avec la langue (…) En faisant l'expérience d'une sensation corporelle avec le corps (…) En appréhendant un phénomène mental avec l'esprit, il est attiré vers un phénomène mental d'aspect agréable, et il éprouve de l'aversion envers un phénomène mental d'aspect désagréable. Il demeure sans mettre en place la présence d'esprit dirigée vers le corps, avec un esprit limité. Il ne discerne pas telles qu'elles sont réellement la libération de l'esprit et la libération par le discernement par lesquelles les états mentaux malsains et désavantageux ayant fait surface cessent complètement. Voici comment on manque de restreinte. |
“kathañca, bhikkhave, saṃvaro hoti? idha, bhikkhave, bhikkhu cakkhunā rūpaṃ disvā piyarūpe rūpe nādhimuccati, appiyarūpe rūpe na byāpajjati, upaṭṭhitakāyassati ca viharati appamāṇacetaso, tañca cetovimuttiṃ paññāvimuttiṃ yathābhūtaṃ pajānāti, yatthassa te uppannā pāpakā akusalā dhammā aparisesā nirujjhanti … pe … jivhā rasaṃ sāyitvā … pe … manasā dhammaṃ viññāya piyarūpe dhamme nādhimuccati, appiyarūpe dhamme na byāpajjati, upaṭṭhitakāyassati ca viharati appamāṇacetaso, tañca cetovimuttiṃ paññāvimuttiṃ yathābhūtaṃ pajānāti, yatthassa te uppannā pāpakā akusalā dhammā aparisesā nirujjhanti. evaṃ kho, bhikkhave, saṃvaro hoti. | Et comment est-on restreint? À cet égard, un mendiant, en voyant une forme visible avec l'œil, n'est pas attiré vers une forme visible d'aspect agréable, n'éprouve pas d'aversion envers une forme visible d'aspect désagréable. Il reste à mettre en place la présence d'esprit dirigée vers le corps, avec un esprit illimité. Il discerne telles qu'elles sont réellement la libération de l'esprit et la libération par le discernement par lesquelles les états mentaux malsains et désavantageux ayant fait surface cessent complètement. En entendant un son avec l'oreille (…) En sentant une odeur avec le nez (…) En goûtant une saveur avec la langue (…) En faisant l'expérience d'une sensation corporelle avec le corps (…) En appréhendant un phénomène mental avec l'esprit, il n'est pas attiré vers un phénomène mental d'aspect agréable, il n'éprouve pas d'aversion envers un phénomène mental d'aspect désagréable. Il reste à mettre en place la présence d'esprit dirigée vers le corps, avec un esprit illimité. Il discerne telles qu'elles sont réellement la libération de l'esprit et la libération par le discernement par lesquelles les états mentaux malsains et désavantageux ayant fait surface cessent complètement. Voici, mendiants, comment on est restreint. |
“tassa ce, bhikkhave, bhikkhuno evaṃ carato evaṃ viharato kadāci karahaci satisammosā uppajjanti, pāpakā akusalā sarasaṅkappā saṃyojaniyā, dandho, bhikkhave, satuppādo. atha kho naṃ khippameva pajahati vinodeti byantīkaroti anabhāvaṃ gameti. | Lorsqu'un mendiant se comporte et séjourne ainsi, si de temps en temps apparaissent des pertes de présence d'esprit, des souvenirs et des aspirations mauvaises, désavantageuses, liées aux entraves spirituelles, et que l'apparition de la présence d'esprit se fait lente, il les abandonne ensuite rapidement, il les dissipe, les élimine et les fait disparaître. |
“seyyathāpi, bhikkhave, puriso divasaṃsantatte ayokaṭāhe dve vā tīṇi vā udakaphusitāni nipāteyya. dandho, bhikkhave, udakaphusitānaṃ nipāto, atha kho naṃ khippameva parikkhayaṃ pariyādānaṃ gaccheyya. evameva kho, bhikkhave, tassa ce bhikkhuno evaṃ carato, evaṃ viharato kadāci karahaci satisammosā uppajjanti pāpakā akusalā sarasaṅkappā saṃyojaniyā, dandho, bhikkhave, satuppādo. atha kho naṃ khippameva pajahati vinodeti byantīkaroti anabhāvaṃ gameti. evaṃ kho, bhikkhave, bhikkhuno cāro ca vihāro ca anubuddho hoti; yathā carantaṃ viharantaṃ abhijjhādomanassā pāpakā akusalā dhammā nānussavanti. | Tout comme si un homme laissait tomber deux ou trois gouttes d'eau sur une poêle en fer chauffée pendant toute la journée, la chute des gouttes d'eau serait peut-être lente, mais elles s'évaporeraient vite et disparaîtraient, de la même manière lorsqu'un mendiant se comporte et séjourne ainsi, si de temps en temps apparaissent des pertes de présence d'esprit, des souvenirs et des aspirations mauvaises, désavantageuses, liées aux entraves spirituelles, et que l'apparition de la présence d'esprit se fait lente, il les abandonne ensuite rapidement, il les dissipe, les élimine et les fait disparaître. Voici comment un mendiant s'est éveillé à une manière de se comporter et de séjourner par laquelle la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que les états malsains et désavantageux n'expriment pas leur penchant. |
tañce, bhikkhave, bhikkhuṃ evaṃ carantaṃ evaṃ viharantaṃ rājāno vā rājamahāmattā vā mittā vā amaccā vā ñātī vā sālohitā vā, bhogehi abhihaṭṭhuṃ pavāreyyuṃ — ‘ehi, bho purisa, kiṃ te ime kāsāvā anudahanti, kiṃ muṇḍo kapālamanucarasi, ehi hīnāyāvattitvā bhoge ca bhuñjassu, puññāni ca karohī’’ti. so vata, bhikkhave, bhikkhu evaṃ caranto evaṃ viharanto sikkhaṃ paccakkhāya hīnāyāvattissatīti netaṃ ṭhānaṃ vijjati. | Même si les rois ou leurs ministres, ses amis ou ses collègues, ses proches ou ses parents apportent des richesses et l'invitent: “Venez, mon cher, pourquoi laisser ces robes vous consumer? Pourquoi errer le crâne rasé avec un bol d'aumônes? Venez, retournez à la vie inférieure, afin de jouir des richesses et faire du mérite!” vraiment, mendiants, il est impossible qu'un mendiant se comportant et séjournant ainsi abandonne l'entraînement et retourne à la vie inférieure. |
“seyyathāpi, bhikkhave, gaṅgā nadī pācīnaninnā pācīnapoṇā pācīnapabbhārā. atha mahājanakāyo āgaccheyya kuddāla-piṭakaṃ ādāya — ‘mayaṃ imaṃ gaṅgaṃ nadiṃ pacchāninnaṃ karissāma pacchāpoṇaṃ pacchāpabbhāran’’ti. taṃ kiṃ maññatha, bhikkhave, api nu kho so mahājanakāyo gaṅgaṃ nadiṃ pacchāninnaṃ kareyya pacchāpoṇaṃ pacchāpabbhāran””ti? | Mendiants, c'est tout comme le fleuve Gange, qui s'incline vers l'est, s'infléchit vers l'est et tend vers l'est. Imaginez qu'une grande foule arrive en apportant des pelles et des paniers [et en disant]: “Nous allons faire s'incliner ce fleuve Gange vers l'ouest, s'infléchir vers l'ouest et tendre vers l'ouest.” Qu'en pensez-vous, mes amis: est-ce que cette grande foule parviendrait à faire s'incliner le fleuve Gange vers l'ouest, s'infléchir vers l'ouest et tendre vers l'ouest? |
“no hetaṃ, bhante”. | Non, Bhanté. |
“taṃ kissa hetu”? | Et quelle en est la raison? |
“gaṅgā, bhante, nadī pācīnaninnā pācīnapoṇā pācīnapabbhārā; sā na sukarā pacchāninnā kātuṃ pacchāpoṇā pacchāpabbhārā. yāvadeva ca pana so mahājanakāyo kilamathassa vighātassa bhāgī assā””ti. | Bhanté, le fleuve Gange s'incline vers l'est, s'infléchit vers l'est et tend vers l'est. Il n'est pas facile de le faire s'incliner vers l'ouest, s'infléchir vers l'ouest et tendre vers l'ouest. Cette grande foule ne rencontrerait que fatigue et contrariété. |
“evameva kho, bhikkhave, tañce bhikkhuṃ evaṃ carantaṃ evaṃ viharantaṃ rājāno vā rājamahāmattā vā mittā vā amaccā vā ñātī vā sālohitā vā bhogehi abhihaṭṭhuṃ pavāreyyuṃ — ‘ehi, bho purisa, kiṃ te ime kāsāvā anudahanti, kiṃ muṇḍo kapālamanucarasi, ehi hīnāyāvattitvā bhoge ca bhuñjassu, puññāni ca karohī’’ti. so vata, bhikkhave, bhikkhu evaṃ caranto evaṃ viharanto sikkhaṃ paccakkhāya hīnāyāvattissatīti netaṃ ṭhānaṃ vijjati. taṃ kissa hetu? yañhi taṃ, bhikkhave, cittaṃ dīgharattaṃ vivekaninnaṃ vivekapoṇaṃ vivekapabbhāraṃ, tathā hīnāyāvattissatīti netaṃ ṭhānaṃ vijjatī””ti. | De la même manière, mendiants, même si les rois ou leurs ministres, ses amis ou ses collègues, ses proches ou ses parents apportent des richesses et l'invitent: “Venez, mon cher, pourquoi laisser ces robes vous consumer? Pourquoi errer le crâne rasé avec un bol d'aumônes? Venez, retournez à la vie inférieure, afin de jouir des richesses et faire du mérite!” vraiment, mendiants, il est impossible qu'un mendiant se comportant et séjournant ainsi abandonne l'entraînement et retourne à la vie inférieure. Et quelle en est la raison? Parce que depuis longtemps son esprit est incliné à la solitude, infléchi vers la solitude, tendant à la solitude, et qu'il est impossible qu'il abandonne l'entraînement et retourne à la vie inférieure. |
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