— La flèche — [ salla: flèche ] Comment l'ignorance produit un dédoublement du mal-être. |
PāḷiAssutavā, bhikkhave, puthujjano sukhampi vedanaṃ vedayati, dukkhampi vedanaṃ vedayati, adukkhamasukhampi vedanaṃ vedayati. Sutavā, bhikkhave, ariyasāvako sukhampi vedanaṃ vedayati, dukkhampi vedanaṃ vedayati, adukkhamasukhampi vedanaṃ vedayati. Tatra, bhikkhave, ko viseso ko adhippayāso kiṃ nānākaraṇaṃ sutavato ariyasāvakassa assutavatā puthujjanenā ti? |
FrançaisUn individu ordinaire sans instruction, mendiants, ressent des ressentis agréables, il ressent des ressentis désagréables et il ressent des ressentis neutres. Un noble disciple instruit, mendiants, ressent des ressentis agréables, il ressent des ressentis désagréables et il ressent des ressentis neutres. Quelle est la différence, mendiants, quelle est la distinction, qu'est-ce qui fait la différence entre un individu ordinaire sans instruction et un noble disciple instruit? |
Bhagavaṃmūlakā no, bhante, dhammā bhagavannettikā bhagavampaṭisaraṇā. Sādhu, bhante, bhagavantaññeva paṭibhātu etassa bhāsitassa attho. Bhagavato sutvā bhikkhū dhāressantī”ti. | — Pour nous, Bhanté, le Dhamma est enraciné dans le Fortuné, il est guidé par le Fortuné, il est protégé par le Fortuné. Il serait bon, Bhanté, que le Fortuné clarifie lui-même la signification de cette parole. L'ayant entendue de la part du Fortuné, les mendiants la retiendront. |
Tena hi bhikkhave suṇātha, sādhukaṃ manasikarotha, bhāsissāmīti. | — Alors écoutez cela et faites bien attention, je vais parler. |
Evaṃ bhante ti kho te bhikkhū bhagavato paccassosuṃ. Bhagavā etadavoca: | — Oui, Bhanté, répondirent les mendiants. Le Fortuné dit alors: |
Assutavā, bhikkhave, puthujjano dukkhāya vedanāya phuṭṭho samāno socati kilamati paridevati urattāḷiṃ kandati sammohaṃ āpajjati. So dve vedanā vedayati: kāyikañca, cetasikañca. | — Mendiants, lorsqu'un individu ordinaire sans instruction est touché par un ressenti désagréable, il est abattu, il est affligé, il se lamente, il se frappe la poitrine, il pleure et est en proie à la confusion. Il ressent deux ressentis: l'un corporel, l'autre mental. |
Seyyathāpi, bhikkhave, purisaṃ sallena vijjheyya, tamenaṃ dutiyena sallena anuvedhaṃ vijjheyya: evañhi so, bhikkhave, puriso dvisallena vedanaṃ vedayati. Evameva kho, bhikkhave, assutavā puthujjano dukkhāya vedanāya phuṭṭho samāno socati kilamati paridevati urattāḷiṃ kandati sammohaṃ āpajjati. So dve vedanā vedayati: kāyikañca, cetasikañca. | Tout comme, mendiants, si une flèche transperçait un homme et qu'ensuite une seconde flèche transperçait la blessure: l'homme ressentirait ainsi les ressentis de deux flèches. De la même manière, mendiants, lorsqu'un individu ordinaire sans instruction est touché par un ressenti désagréable, il est abattu, il est affligée, il se lamente, il se frappe la poitrine, il pleure et est en proie à la confusion. Il ressent deux ressentis: l'un corporel, l'autre mental. |
Tassāyeva kho pana dukkhāya vedanāya phuṭṭho samāno paṭighavā hoti. Tamenaṃ dukkhāya vedanāya paṭighavantaṃ, yo dukkhāya vedanāya paṭighānusayo, so anuseti. | De plus, lorsqu'il est touché par ce ressenti désagréable, il a de l'aversion. Puisqu'il a de l'aversion vis-à-vis de ce ressenti désagréable, le penchant latent à l'aversion vis-à-vis des ressentis désagréables exprime son penchant. |
So dukkhāya vedanāya phuṭṭho samāno kāmasukhaṃ abhinandati. Taṃ kissa hetu? Na hi so, bhikkhave, pajānāti assutavā puthujjano aññatra kāmasukhā dukkhāya vedanāya nissaraṇaṃ. Tassa kāmasukhañca abhinandato, yo sukhāya vedanāya rāgānusayo, so anuseti. | Lorsqu'il est touché par un ressenti désagréable, il cherche la complaisance dans le bien-être de la sensualité. Et quelle en est la raison? Un individu ordinaire sans instruction, mendiants, ne connaît pas d'autre échappatoire aux ressentis désagréables que le bien-être de la sensualité. Puisqu'il cherche la complaisance dans le bien-être de la sensualité, le penchant latent à l'avidité vis-à-vis des ressentis agréables exprime son penchant. |
So tāsaṃ vedanānaṃ samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathā·bhūtaṃ nappajānāti. Tassa tāsaṃ vedanānaṃ samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathā·bhūtaṃ appajānato, yo adukkhamasukhāya vedanāya avijjānusayo, so anuseti. | Il ne discerne pas, tels qu'ils sont réellement, l'apparition, la disparition, l'agrément, le désavantage et l'échappatoire par rapport à ces ressentis. Puisqu'il ne discerne pas, tels qu'ils sont réellement, l'apparition, la disparition, l'agrément, le désavantage et l'échappatoire par rapport à ces ressentis, le penchant latent à l'ignorance vis-à-vis des ressentis neutres exprime son penchant. |
So sukhañce vedanaṃ vedayati, saññutto naṃ vedayati. Dukkhañce vedanaṃ vedayati, saññutto naṃ vedayati. Adukkhamasukhañce vedanaṃ vedayati, saññutto naṃ vedayati. Ayaṃ vuccati, bhikkhave, assutavā puthujjano saññutto jātiyā jarāya maraṇena sokehi paridevehi dukkhehi domanassehi upāyāsehi. ‘Saññutto dukkhasmā’ti vadāmi. |
Lorsqu'il ressent un ressenti agréable, il le ressent en y étant conjoint. Lorsqu'il ressent un ressenti désagréable, il le ressent en y étant conjoint. Lorsqu'il ressent un ressenti neutre, il le ressent en y étant conjoint. C'est ce qu'on appelle, mendiants, un individu ordinaire sans instruction qui est conjoint à la naissance, au vieillissement, à la mort, au chagrin, aux lamentations, aux douleurs, aux déplaisances mentales et à la détresse. Je dis qu'il est conjoint au mal-être.
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Sutavā ca kho, bhikkhave, ariyasāvako dukkhāya vedanāya phuṭṭho samāno na socati, na kilamati, na paridevati, na urattāḷiṃ kandati, na sammohaṃ āpajjati. So ekaṃ vedanaṃ vedayati: kāyikaṃ, na cetasikaṃ. | Mais, mendiants, lorsqu'un noble disciple instruit est touché par un ressenti désagréable, il n'est ni abattu ni affligé, il ne se lamente pas, il ne se frappe pas la poitrine, il ne pleure pas et n'est pas en proie à la confusion. Il ne ressent qu'un seul ressenti: [un ressenti] corporel, pas [de ressenti] mental. |
Seyyathāpi, bhikkhave, purisaṃ sallena vijjheyya. Tamenaṃ dutiyena sallena anuvedhaṃ na vijjheyya: evañhi so, bhikkhave, puriso ekasallena vedanaṃ vedayati. Evameva kho, bhikkhave, sutavā ariyasāvako dukkhāya vedanāya phuṭṭho samāno na socati, na kilamati, na paridevati, na urattāḷiṃ kandati, na sammohaṃ āpajjati. So ekaṃ vedanaṃ vedayati: kāyikaṃ, na cetasikaṃ. | Tout comme, mendiants, si une flèche transperçait un homme et qu'ensuite il n'y ait pas de seconde flèche qui transperce la blessure: l'homme ne ressentirait ainsi que le ressenti d'une seule flèche. De la même manière, mendiants, lorsqu'un noble disciple instruit est touché par un ressenti désagréable, il n'est ni abattu ni affligé, il ne se lamente pas, il ne se frappe pas la poitrine, il ne pleure pas et n'est pas en proie à la confusion. Il ne ressent qu'un seul ressenti: [un ressenti] corporel, pas [de ressenti] mental. |
Tassāyeva kho pana dukkhāya vedanāya phuṭṭho samāno paṭighavā na hoti. Tamenaṃ dukkhāya vedanāya appaṭighavantaṃ, yo dukkhāya vedanāya paṭighānusayo, so nānuseti. | De plus, lorsqu'il est touché par un ressenti désagréable, il n'a pas d'aversion. Puisqu'il n'a pas d'aversion vis-à-vis de ce ressenti désagréable, le penchant latent à l'aversion vis-à-vis des ressentis désagréables ne s'exprime pas. |
So dukkhāya vedanāya phuṭṭho samāno kāmasukhaṃ nābhinandati. Taṃ kissa hetu? Pajānāti hi so, bhikkhave, sutavā ariyasāvako aññatra kāmasukhā dukkhāya vedanāya nissaraṇaṃ. Tassa kāmasukhaṃ nābhinandato yo sukhāya vedanāya rāgānusayo, so nānuseti. | Lorsqu'il est touché par un ressenti désagréable, il ne cherche pas la complaisance dans le bien-être de la sensualité. Et quelle en est la raison? Un noble disciple instruit, mendiants, connaît une autre échappatoire aux ressentis désagréables que le bien-être de la sensualité. Puisqu'il ne cherche pas la complaisance dans le bien-être de la sensualité, le penchant latent à l'avidité vis-à-vis des ressentis agréables ne s'exprime pas. |
So tāsaṃ vedanānaṃ samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavaṃ ca nissaraṇañca yathā·bhūtaṃ pajānāti. Tassa tāsaṃ vedanānaṃ samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathā·bhūtaṃ pajānato, yo adukkhamasukhāya vedanāya avijjānusayo, so nānuseti. | Il comprend, tels qu'ils sont réellement, l'apparition, la disparition, l'agrément, le désavantage et l'échappatoire par rapport à ces ressentis. Puisqu'il comprend, tels qu'ils sont réellement, l'apparition, la disparition, l'agrément, le désavantage et l'échappatoire par rapport à ces ressentis, le penchant latent à l'ignorance vis-à-vis des ressentis neutres ne s'exprime pas. |
So sukhañce vedanaṃ vedayati, visaññutto naṃ vedayati. Dukkhañce vedanaṃ vedayati, visaññutto naṃ vedayati. Adukkhamasukhañce vedanaṃ vedayati, visaññutto naṃ vedayati. Ayaṃ vuccati, bhikkhave, sutavā ariyasāvako visaññutto jātiyā jarāya maraṇena sokehi paridevehi dukkhehi domanassehi upāyāsehi. ‘Visaññutto dukkhasmā’ti vadāmi. | Lorsqu'il ressent un ressenti agréable, il le ressent en en étant disjoint. Lorsqu'il ressent un ressenti désagréable, il le ressent en en étant disjoint. Lorsqu'il ressent un ressenti neutre, il le ressent en en étant disjoint. C'est ce qu'on appelle, mendiants, un noble disciple instruit, qui est disjoint de la naissance, du vieillissement, de la mort, du chagrin, des lamentations, des douleurs, des déplaisances mentales et de la détresse. Je dis qu'il est disjoint du mal-être. |
Ayaṃ kho, bhikkhave, viseso, ayaṃ adhippayāso, idaṃ nānākaraṇaṃ sutavato ariyasāvakassa assutavatā puthujjanenā ti. | Voici, mendiants, quelle est la différence, voici quelle est la distinction, voici ce qui fait la différence entre un individu ordinaire sans instruction et un noble disciple instruit. |
———oOo——— Publié comme un don du Dhamma, pour être distribué librement, à des fins non lucratives. --- Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes. Ce travail est sous une License Internationale Creative Commons 4.0 avec Attribution, Usage non-commercial et Partage sous mêmes conditions. |