SN 42.3
Yodhājīva Sutta
— La question du soldat —

Un capitaine militaire demande au Bouddha si ce qu'on lui a répété pendant des années est vrai. Un soutta important pour comprendre que le Bouddha condamne catégoriquement la guerre.




Pāḷi



atha kho yodhājīvo gāmaṇi yena bhagavā tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā ... pe ... ekamantaṃ nisinno kho yodhājīvo gāmaṇi bhagavantaṃ etadavoca

Français



Ce jour-là, le capitaine d'un groupe de soldats alla voir le Fortuné, lui rendit hommage, s'assit d'un côté et lui dit:

“sutaṃ metaṃ, bhante, pubbakānaṃ ācariyapācariyānaṃ yodhājīvānaṃ bhāsamānānaṃ — ‘yo so yodhājīvo saṅgāme ussahati vāyamati, tamenaṃ ussahantaṃ vāyamantaṃ pare hananti pariyāpādenti, so kāyassa bhedā paraṃ maraṇā parajitānaṃ devānaṃ sahabyataṃ upapajjatī’ti. idha bhagavā kimāhā”ti?

«Bhanté, j'ai entendu les anciens enseignants de soldats et leur propres enseignants dire que lorsqu'un soldat s'efforce et combat sur le champ de bataille, si les autres le pourfendent et l'achèvent tandis qu'il s'efforce et combat, lors de la dissolution du corps, après la mort, il réapparaît en compagnie des dévas morts sur le champ de bataille. Qu'en dit le Fortuné?

“alaṃ, gāmaṇi, tiṭṭhatetaṃ. mā maṃ etaṃ pucchī”ti.

— Cela suffit, capitaine, laissez cela, ne me demandez pas cela.»

dutiyampi kho ... pe ... tatiyampi kho yodhājīvo gāmaṇi bhagavantaṃ etadavoca

Une deuxième fois (…) Une troisième fois, le capitaine du groupe de soldats dit au Fortuné:

“sutaṃ metaṃ, bhante, pubbakānaṃ ācariyapācariyānaṃ yodhājīvānaṃ bhāsamānānaṃ — ‘yo so yodhājīvo saṅgāme ussahati vāyamati, tamenaṃ ussahantaṃ vāyamantaṃ pare hananti pariyāpādenti, so kāyassa bhedā paraṃ maraṇā parajitānaṃ devānaṃ sahabyataṃ upapajjatī’ti. idha bhagavā kimāhā”ti?

«Bhanté, j'ai entendu les anciens enseignants de soldats et leur propres enseignants dire que lorsqu'un soldat s'efforce et combat sur le champ de bataille, si les autres le pourfendent et l'achèvent tandis qu'il s'efforce et combat, lors de la dissolution du corps, après la mort, il réapparaît en compagnie des dévas morts sur le champ de bataille. Qu'en dit le Fortuné?

“addhā kho tyāhaṃ, gāmaṇi, na labhāmi — ‘alaṃ, gāmaṇi, tiṭṭhatetaṃ; mā maṃ etaṃ pucchī’ti. api ca tyāhaṃ byākarissāmi. yo so, gāmaṇi, yodhājīvo saṅgāme ussahati vāyamati, tassa taṃ cittaṃ pubbe hīnaṃ dukkaṭaṃ duppaṇihitaṃ — ‘ime sattā haññantu vā bajjhantu vā ucchijjantu vā vinassantu vā mā vā ahesuṃ iti vā’ti. tamenaṃ ussahantaṃ vāyamantaṃ pare hananti pariyāpādenti; so kāyassa bhedā paraṃ maraṇā parajito nāma nirayo tattha upapajjatīti. sace kho panassa evaṃ diṭṭhi hoti — ‘yo so yodhājīvo saṅgāme ussahati vāyamati tamenaṃ ussahantaṃ vāyamantaṃ pare hananti pariyāpādenti, so kāyassa bhedā paraṃ maraṇā parajitānaṃ devānaṃ sahabyataṃ upapajjatī’ti, sāssa hoti micchādiṭṭhi. micchādiṭṭhikassa kho panāhaṃ, gāmaṇi, purisapuggalassa dvinnaṃ gatīnaṃ aññataraṃ gatiṃ vadāmi — nirayaṃ vā tiracchānayoniṃ vā”ti.

— Capitaine, puisque je ne parviens pas à vous faire entendre: “Cela suffit, chef de troupe, laissez cela, ne me demandez pas cela”, je vais vous répondre. Lorsqu'un soldat s'efforce et combat sur le champ de bataille, son esprit est déjà abaissé, corrompu, et mal tourné: “Que ces êtres soient tués, ou rendus captifs,{3} ou annihilés, ou détruits, ou qu'ils n'existent pas!” Si les autres le pourfendent et l'achèvent tandis qu'il s'efforce et combat, lors de la dissolution du corps, après la mort, il réapparaît dans un endroit appelé l'enfer des morts sur le champ de bataille. De plus, s'il souscrit à la vue: “lorsqu'un soldat s'efforce et combat sur le champ de bataille, si les autres le pourfendent et l'achèvent tandis qu'il s'efforce et combat, lors de la dissolution du corps, après la mort, il réapparaît en compagnie des dévas morts sur le champ de bataille”, c'est une vue erronée. Et je dis qu'un individu souscrivant à des vues erronées peut s'attendre à l'une de deux destinations: soit l'enfer, soit le sein animal

evaṃ vutte, yodhājīvo gāmaṇi parodi, assūni pavattesi.

En entendant cela, le capitaine se mit à pleurer et larmoyer.

“etaṃ kho tyāhaṃ, gāmaṇi, nālatthaṃ — ‘alaṃ, gāmaṇi, tiṭṭhatetaṃ; mā maṃ etaṃ pucchī’”ti.

«Capitaine, c'est ce que je n'ai pas réussi à vous épargner en disant: “Cela suffit, capitaine, laissez cela, ne me demandez pas cela”.

“nāhaṃ, bhante, etaṃ rodāmi yaṃ maṃ bhagavā evamāha; apicāhaṃ, bhante, pubbakehi ācariyapācariyehi yodhājīvehi dīgharattaṃ nikato vañcito paluddho — ‘yo so yodhājīvo saṅgāme ussahati vāyamati, tamenaṃ ussahantaṃ vāyamantaṃ pare hananti pariyāpādenti, so kāyassa bhedā paraṃ maraṇā parajitānaṃ devānaṃ sahabyataṃ upapajjatī’”ti.

Bhanté, je ne pleure pas à cause de ce que le Fortuné a dit, mais parce que pendant longtemps j'ai été trompé, leurré et flatté par les anciens enseignants de soldats et leur propres enseignants lorsqu'ils disaient: “lorsqu'un soldat s'efforce et combat sur le champ de bataille, si les autres le pourfendent et l'achèvent tandis qu'il s'efforce et combat, lors de la dissolution du corps, après la mort, il réapparaît en compagnie des dévas morts sur le champ de bataille”.

“abhikkantaṃ, bhante, abhikkantaṃ, bhante! seyyathāpi bhante, nikkujjitaṃ vā ukkujjeyya, paṭicchannaṃ vā vivareyya, mūḷhassa vā maggaṃ ācikkheyya, andhakāre vā telapajjotaṃ dhāreyya: ‘cakkhumanto rūpāni dakkhantī’ti; evamevaṃ bhagavatā anekapariyāyena dhammo pakāsito. esāhaṃ, bhante, bhagavantaṃ saraṇaṃ gacchāmi dhammañca bhikkhusaṅghañca. upāsakaṃ maṃ, bhante, bhagavā dhāretu ajjatagge pāṇupetaṃ saraṇaṃ gatan”ti.

C'est excellent, Bhanté, excellent! Tout comme on redresserait ce qui était renversé, ou bien on révélerait ce qui était caché, ou on montrerait le chemin à quelqu'un qui se serait perdu, ou on allumerait une lampe dans l'obscurité [en pensant:] “Ceux qui possèdent une bonne vue verront les formes”, de la même manière le Fortuné a expliqué le Dhamma de diverses façons. Bhanté, je vais en refuge au Fortuné, ainsi qu'au Dhamma et à la Communauté des mendiants. Que le Fortuné me retienne à l'esprit en tant que disciple laïc étant allé en refuge à compter d'aujourd'hui et pour la vie.»





Bodhi leaf


Traduction proposée par Sekha.

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Publié comme un don du Dhamma,
pour être distribué librement, à des fins non lucratives.
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Le traducteur n'est pas (encore) un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes.



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