— La coproduction conditionnée — [ paṭicca: conditionnée | samuppāda: coproduction ] Ce soutta présente la doctrine de la 'coproduction conditionnée'. |
Pāḷievaṃ me sutaṃ. |
FrançaisAinsi ai-je entendu. |
ekaṃ samayaṃ bhagavā sāvatthiyaṃ viharati jetavane anāthapiṇḍikassa ārāme. tatra kho bhagavā bhikkhū āmantesi: | En ce temps-là le Maître séjournait près de Sāvatthi, dans le parc Anāthapiṇḍika du bois Jéta. Là le Maître s'adressa aux moines : |
– “bhikkhavo”ti. – “bhadante”ti te bhikkhū bhagavato paccassosuṃ. | – Moines ! – Oui, Maître, lui répondirent les moines. |
bhagavā etadavoca: | Le Maître leur dit ceci : |
– “paṭiccasamuppādaṃ vo, bhikkhave, desessāmi; taṃ suṇātha, sādhukaṃ manasi karotha; bhāsissāmī”ti. | – Je vais vous enseigner la coproduction conditionnée. Ecoutez et faites bien attention, je vais parler. |
– “evaṃ, bhante”ti kho te bhikkhū bhagavato paccassosuṃ. | – Bien, Maître, répondirent les moines. |
bhagavā etadavoca | Le Maître leur dit ceci : |
“katamo ca, bhikkhave, paṭiccasamuppādo? avijjāpaccayā, bhikkhave, saṅkhārā; saṅkhārapaccayā viññāṇaṃ; viññāṇapaccayā nāmarūpaṃ; nāmarūpapaccayā saḷāyatanaṃ; saḷāyatanapaccayā phasso; phassapaccayā vedanā; vedanāpaccayā taṇhā; taṇhāpaccayā upādānaṃ; upādānapaccayā bhavo; bhavapaccayā jāti; jātipaccayā jarāmaraṇaṃ sokaparidevadukkhadomanassupāyāsā sambhavanti. evametassa kevalassa dukkhakkhandhassa samudayo hoti. ayaṃ vuccati, bhikkhave, paṭiccasamuppādo.
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– En quoi consiste la coproduction conditionnée ? C’est dans le cadre de l’aveuglement (ou méconnaissance, ou ignorance, ou illusion, ou ne pas voir les choses telles qu’elles sont : avijjā) que se produisent les activités (ou activités intentionnelles, ou activités créatrices : saṅkhārā). «Conditionnée par ces activités, une conscience (ou nouvelle conscience, ou état de conscience : viññāṇaṁ). Avec cette conscience, un composé psycho-physique (nāmarūpaṁ). Avec ce composé psycho-physique, six facultés sensorielles (ou six domaines : saḷāyatanaṁ).
En raison de ces facultés sensorielles, un contact (ou rencontre entre un sens, un objet et une conscience : phasso). Suite à ce contact, un ressenti (vedanā). Suite à ce ressenti, un désir (ou soif : taṇhā). Suite à ce désir, un attachement (upādānaṁ). Alimentée par cet attachement, une forme d’existence (ou existence, ou devenir : bhavo). «Conditionnée par cette forme d’existence, une (nouvelle) naissance (jāti). À cause de cette naissance se produisent vieillissement, mort, chagrin, lamentations, douleurs, insatisfaction et désespoir. Voilà quelle est l’origine de toute cette masse de malheurs (ou désagréments, ou inconvénients, ou souffrances, ou choses insatisfaisantes, imparfaites : dukkhaṁ).
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“avijjāya tveva asesavirāganirodhā saṅkhāranirodho; saṅkhāranirodhā viññāṇanirodho; viññāṇanirodhā nāmarūpanirodho; nāmarūpanirodhā saḷāyatananirodho; saḷāyatananirodhā phassanirodho; phassanirodhā vedanānirodho; vedanānirodhā taṇhānirodho; taṇhānirodhā upādānanirodho; upādānanirodhā bhavanirodho; bhavanirodhā jātinirodho; jātinirodhā jarāmaraṇaṃ sokaparidevadukkhadomanassupāyāsā nirujjhanti. evametassa kevalassa dukkhakkhandhassa nirodho hotī”ti.
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«Mais si l’aveuglement est stoppé sans aucun reste grâce au (chemin du) détachement (ou désintérêt, ou non-implication : virāga)
les activités cessent.
«Si les activités cessent, la conscience (résultant de ces activités) cesse elle aussi (il n’apparaît pas de nouvelle
conscience).
Si la conscience cesse, le composé psycho-physique (associé) cesse lui aussi.
Si le composé psycho-physique cesse, les six facultés sensorielles cessent elles aussi.
Si les six facultés sensorielles cessent, le contact cesse lui aussi.
Si le contact cesse, le ressenti cesse lui aussi.
Si le ressenti cesse, le désir cesse lui aussi.
Si le désir cesse, l’attachement cesse lui aussi.
Si l’attachement cesse, l’existence cesse elle aussi.
Si l’existence cesse, la naissance cesse elle aussi.
Si la naissance cesse, le vieillissement, la mort, le chagrin, les lamentations, les douleurs,
l’insatisfaction et le désespoir cessent tous.
Ainsi cesse toute cette masse de malheurs.»
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idamavoca bhagavā. attamanā te bhikkhū bhagavato bhāsitaṃ abhinandunti.
| Ainsi parla le Maître. Les moines furent satisfaits des paroles du Maître et ils s'en réjouirent. |
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