MN 14
Cūḷa Dukkhakkhandha Sutta
{extrait}
— Le moindre discours sur l'accumulation de mal-être —
[ cūḷa: court, moindre | dukkha: mal-être | khandha: accumulation ]

Mahānāma demande pourquoi, bien qu'il ait correctement compris l'essence du message du Bouddha, son esprit est toujours sujet à des états désavantageux. Le Bouddha lui explique pourquoi il en est ainsi et quels sont les inconvénients de la sensualité.



Pāḷi



Evaṃ me sutaṃ:

Français



Ainsi ai-je entendu:

Ekaṃ samayaṃ bhagavā sakkesu viharati kapilavatthusmiṃ nigrodhārāme. Atha kho mahānāmo sakko yena bhagavā tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā bhagavantaṃ abhivādetvā ekamantaṃ nisīdi. Ekamantaṃ nisinno kho mahānāmo sakko bhagavantaṃ etadavoca:

Un jour, le Fortuné résidait parmi les Sakyas, à Kapilavatthou, dans le parc aux ficus banians. Ce jour-là, Mahanama le Sakya alla voir le Fortuné, lui rendit hommage, puis s'assit d'un côté. Une fois assis là, il dit au Fortuné:

Dīgharattāhaṃ, bhante bhagavatā evaṃ dhammaṃ desitaṃ ājānāmi: ‘lobho cittassa upakkileso, doso cittassa upakkileso, moho cittassa upakkileso’ti. Evañcāhaṃ, bhante bhagavatā dhammaṃ desitaṃ ājānāmi: ‘lobho cittassa upakkileso, doso cittassa upakkileso, moho cittassa upakkileso’ti, atha ca pana me ekadā lobhadhammāpi cittaṃ pariyādāya tiṭṭhanti, dosadhammāpi cittaṃ pariyādāya tiṭṭhanti, mohadhammāpi cittaṃ pariyādāya tiṭṭhanti. Tassa mayhaṃ, bhante evaṃ hoti: ‘kosu nāma me dhammo ajjhattaṃ appahīno yena me ekadā lobhadhammāpi cittaṃ pariyādāya tiṭṭhanti, dosadhammāpi cittaṃ pariyādāya tiṭṭhanti, mohadhammāpi cittaṃ pariyādāya tiṭṭhantī’ ti?

Bhanté, depuis longtemps, je comprends l'enseignement professé par le Fortuné ainsi: “L'avidité est une souillure de l'esprit; l'aversion est une souillure de l'esprit; la délusion est une souillure de l'esprit.” Mais bien que je comprenne l'enseignement professé par le Fortuné selon lequel l'avidité est une souillure de l'esprit, l'aversion est une souillure de l'esprit et la délusion est une souillure de l'esprit, il y a tout de même des moments où des états d'avidité s'emparent de mon esprit, où des états d'aversion s'emparent de mon esprit, où des états de délusion s'emparent de mon esprit. Alors, Bhanté, je me dis: “Quelle est donc la chose que je n'ai pas intérieurement abandonnée et à cause de laquelle il y a des moments où des états d'avidité s'emparent de mon esprit, où des états d'aversion s'emparent de mon esprit, où des états de délusion s'emparent de mon esprit?”

So eva kho te, mahānāma, dhammo ajjhattaṃ appahīno yena te ekadā lobhadhammāpi cittaṃ pariyādāya tiṭṭhanti, dosadhammāpi cittaṃ pariyādāya tiṭṭhanti, mohadhammāpi cittaṃ pariyādāya tiṭṭhanti. So ca hi te, mahānāma, dhammo ajjhattaṃ pahīno abhavissa, na tvaṃ agāraṃ ajjhāvaseyyāsi, na kāme paribhuñjeyyāsi. Yasmā ca kho te, mahānāma, so eva dhammo ajjhattaṃ appahīno tasmā tvaṃ agāraṃ ajjhāvasasi, kāme paribhuñjasi.

— Mahānāma, il y a bien une chose que tu n'as pas intérieurement abandonnée et à cause de laquelle il y a des moments où des états d'avidité s'emparent de ton esprit, où des états d'aversion s'emparent de ton esprit, où des états de délusion s'emparent de ton esprit. Si tu avais intérieurement abandonné cette chose, Mahānāma, tu ne vivrais pas au foyer, et tu ne t'adonnerais pas aux [plaisirs de] la sensualité. C'est parce que tu n'as pas intérieurement abandonné cette chose, Mahānāma, que tu vis au foyer, et que tu t'adonnes aux [plaisirs de] la sensualité.

Appassādā kāmā bahudukkhā bahupāyāsā, ādīnavo ettha bhiyyo’ti, iti cepi, mahānāma, ariyasāvakassa yathā·bhūtaṃ sammappaññāya sudiṭṭhaṃ hoti, so ca aññatreva kāmehi aññatra akusalehi dhammehi pītisukhaṃ nādhigacchati, aññaṃ vā tato santataraṃ, atha kho so neva tāva anāvaṭṭī kāmesu hoti.

Mahānāma, même si un noble disciple a bien vu tel que c'est réellement avec le discernement correct que [plaisirs de] la sensualité procurent peu d'agrément, beaucoup de mal-être, beaucoup de détresse, et ont des désavantages encore pires, tant qu'il n'obtient pas une exaltation et un bien-être autre part que dans les [plaisirs de] la sensualité, autre part que dans les états mentaux désavantageux,{1} ou autre chose de plus paisible encore, il n'est pas détourné [des plaisirs] de la sensualité.

Yato ca kho, mahānāma, ariyasāvakassa ‘appassādā kāmā bahudukkhā bahupāyāsā, ādīnavo ettha bhiyyo’ti, evametaṃ yathā·bhūtaṃ sammappaññāya sudiṭṭhaṃ hoti, so ca aññatreva kāmehi aññatra akusalehi dhammehi pītisukhaṃ adhigacchati aññaṃ vā tato santataraṃ; atha kho so anāvaṭṭī kāmesu hoti.

Mais si un noble disciple, Mahānāma, a bien vu tel que c'est réellement avec le discernement correct que [plaisirs de] la sensualité procurent peu d'agrément, beaucoup de mal-être, beaucoup de détresse, et ont des désavantages encore pires, et qu'il obtient une exaltation et un bien-être autre part que dans les [plaisirs de] la sensualité, autre part que dans les états mentaux désavantageux, ou autre chose de plus paisible encore, il est bien détourné [des plaisirs] de la sensualité.

Mayhampi kho, mahānāma, pubbeva sambodhā, anabhisambuddhassa bodhisattasseva sato, ‘appassādā kāmā bahudukkhā bahupāyāsā, ādīnavo ettha bhiyyo’ti, evametaṃ yathā·bhūtaṃ sammappaññāya sudiṭṭhaṃ hoti, so ca aññatreva kāmehi aññatra akusalehi dhammehi pītisukhaṃ nājjhagamaṃ, aññaṃ vā tato santataraṃ; atha khvāhaṃ neva tāva anāvaṭṭī kāmesu paccaññāsiṃ.

Moi-même, Mahānāma, avant mon éveil, lorsque je n'étais qu'un bodhisatta, pas encore éveillé, je voyais bien, tel que c'est réellement, avec le discernement correct, que les [plaisirs de] la sensualité procurent peu d'agrément, beaucoup de mal-être, beaucoup de détresse, et ont des désavantages encore pires, mais tant que je n'avais pas obtenu une exaltation et un bien-être autre part que dans les [plaisirs de] la sensualité, autre part que dans les états mentaux désavantageux, ou autre chose de plus paisible encore, je ne considérais pas que j'étais détourné [des plaisirs] de la sensualité.

Yato ca kho me, mahānāma, ‘appassādā kāmā bahudukkhā bahupāyāsā, ādīnavo ettha bhiyyo’ti, evametaṃ yathā·bhūtaṃ sammappaññāya sudiṭṭhaṃ ahosi, so ca aññatreva kāmehi aññatra akusalehi dhammehi pītisukhaṃ ajjhagamaṃ, aññaṃ vā tato santataraṃ; athāhaṃ anāvaṭṭī kāmesu paccaññāsiṃ.

Mais lorsque je voyais bien, tel que c'est réellement, avec le discernement correct, que les [plaisirs de] la sensualité procurent peu d'agrément, beaucoup de mal-être, beaucoup de détresse, et ont des désavantages encore pires, et que j'avais acquis une exaltation et un bien-être autre part que dans les [plaisirs de] la sensualité, autre part que dans les états mentaux désavantageux, ou autre chose de plus paisible encore, je considérais que j'étais bien détourné [des plaisirs] de la sensualité.

Ko ca, mahānāma, kāmānaṃ assādo? Pañcime, mahānāma, kāmaguṇā. Katame pañca? Cakkhuviññeyyā rūpā iṭṭhā kantā manāpā piyarūpā kāmūpasaṃhitā rajanīyā. Sota-viññeyyā saddā iṭṭhā kantā manāpā piyarūpā kām'ūpasaṃhitā rajanīyā. Ghāna-viññeyyā gandhā iṭṭhā kantā manāpā piyarūpā kām'ūpasaṃhitā rajanīyā. Jivhā-viññeyyā rasā iṭṭhā kantā manāpā piyarūpā kām'ūpasaṃhitā rajanīyā. Kāya-viññeyyā phoṭṭhabbā iṭṭhā kantā manāpā piyarūpā kām'ūpasaṃhitā rajanīyā. Ime kho, mahānāma, pañca kāmaguṇā. Yaṃ kho, mahānāma, ime pañca kāmaguṇe paṭicca uppajjati sukhaṃ somanassaṃ: ayaṃ kāmānaṃ assādo.

Et qu'est-ce, Mahānāma, que l'agrément [des plaisirs] de la sensualité? Ce sont, Mahānāma, ces cinq cordes de la sensualité. Et quelles sont ces cinq? Les formes connaissables par l'œil qui sont souhaitables, attrayantes, plaisantes, agréables, liées à la sensualité, et qui suscitent l'avidité. Les sons connaissables par l'oreille qui sont souhaitables, attrayants, plaisants, agréables, liés à la sensualité, et qui suscitent l'avidité. Les odeurs connaissables par le nez qui sont souhaitables, attrayantes, plaisantes, agréables, liées à la sensualité, et qui suscitent l'avidité. Les saveurs connaissables par la langue qui sont souhaitables, attrayantes, plaisantes, agréables, liées à la sensualité, et qui suscitent l'avidité. Les sensations corporelles connaissables par le corps qui sont souhaitables, attrayantes, plaisantes, agréables, liées à la sensualité, et qui suscitent l'avidité. Tout bien-être ou plaisance mentale qui apparaissent sur la base de ces cinq cordes de la sensualité: voici quel est l'agrément [des plaisirs] de la sensualité.

Ko ca, mahānāma, kāmānaṃ ādīnavo? Idha, mahānāma, kulaputto yena sippaṭṭhānena jīvikaṃ kappeti: yadi muddāya yadi gaṇanāya yadi saṅkhānena yadi kasiyā yadi vaṇijjāya yadi gorakkhena yadi issatthena yadi rājaporisena yadi sippaññatarena, sītassa purakkhato uṇhassa purakkhato ḍaṃsa·makasa-vātā·tapa-sarīṃsapa-samphassehi rissamāno khuppipāsāya mīyamāno; ayampi, mahānāma, kāmānaṃ ādīnavo sandiṭṭhiko dukkhakkhandho kāmahetu kāmanidānaṃ kāmādhikaraṇaṃ kāmānameva hetu.

Et quels sont, Mahānāma, les désavantages [des plaisirs] de la sensualité? À cet égard, Mahānāma, un fils de famille, quelle que soit la profession au moyen de laquelle il gagne sa vie, que ce soit le calcul, la comptabilité, l'arithmétique, l'agriculture, le commerce, la garde des vaches, l'archerie, le service du roi, ou quelque autre profession, il doit affronter le froid, il doit affronter la chaleur, il souffre du contact avec les mouches, les moustiques, le vent, le soleil & les rampants, il doit affronter la faim et la soif. Voici, Mahānāma, un désavantage [des plaisirs] de la sensualité qui est visible directement, une accumulation de mal-être qui a la sensualité pour cause, qui a la sensualité pour raison, qui a la sensualité pour origine, qui est un produit de la sensualité, la cause étant juste [les plaisirs] de la sensualité.

Tassa ce mahānāma kulaputtassa evaṃ uṭṭhahato ghaṭato vāyamato te bhogā nābhinipphajjanti, so socati kilamati paridevati urattāḷiṃ kandati sammohaṃ āpajjati ‘moghaṃ vata me uṭṭhānaṃ, aphalo vata me vāyāmo’ti. Ayampi, mahānāma, kāmānaṃ ādīnavo sandiṭṭhiko dukkhakkhandho kāmahetu kāmanidānaṃ kāmādhikaraṇaṃ kāmānameva hetu.

Dans le cas, Mahānāma, où les richesses ne viennent pas à ce fils de famille qui s'active, s'applique et s'efforce ainsi, il est abattu, il est affligé, il se lamente, il se frappe la poitrine, il pleure et est en proie à la confusion: “Mon activité est stérile, mes efforts sont infructueux!” Voici, Mahānāma, un désavantage [des plaisirs] de la sensualité qui est visible directement, une accumulation de mal-être qui a la sensualité pour cause, qui a la sensualité pour raison, qui a la sensualité pour origine, qui est un produit de la sensualité, la cause étant juste [les plaisirs] de la sensualité.

Tassa ce, mahānāma, kulaputtassa evaṃ uṭṭhahato ghaṭato vāyamato te bhogā abhinipphajjanti. So tesaṃ bhogānaṃ ārakkhādhikaraṇaṃ dukkhaṃ domanassaṃ paṭisaṃvedeti: ‘kinti me bhoge neva rājāno hareyyuṃ, na corā hareyyuṃ, na aggi daheyya, na udakaṃ vaheyya, na appiyā vā dāyādā hareyyu’nti. Tassa evaṃ ārakkhato gopayato te bhoge rājāno vā haranti, corā vā haranti, aggi vā dahati, udakaṃ vā vahati, appiyā vā dāyādā haranti. So socati kilamati paridevati urattāḷiṃ kandati sammohaṃ āpajjati: ‘yampi me ahosi tampi no natthī’ti. Ayampi, mahānāma, kāmānaṃ ādīnavo sandiṭṭhiko dukkhakkhandho kāmahetu kāmanidānaṃ kāmādhikaraṇaṃ kāmānameva hetu.

Dans le cas, Mahānāma, où les richesses viennent à ce fils de famille qui s'active, s'applique et s'efforce ainsi, il ressent du mal-être et de la déplaisance mentale à cause de la protection de ses richesses: “Comment faire pour que les rois n'emportent pas mes richesses, que les voleurs ne l'emportent pas, que le feu ne les brûle pas, que les eaux ne l'emporte pas, que des héritiers désagréables ne l'emportent pas?” Mais bien qu'il les protège et les garde ainsi, les rois emportent ses richesses, ou des voleurs les emportent, ou bien le feu les brûle, ou bien les eaux l'emporte, ou encore des héritiers désagréables les emportent. Alors il est abattu, il est affligé, il se lamente, il se frappe la poitrine, il pleure et est en proie à la confusion: “Ce qui était mien n'est plus!” Voici, Mahānāma, un désavantage [des plaisirs] de la sensualité qui est visible directement, une accumulation de mal-être qui a la sensualité pour cause, qui a la sensualité pour raison, qui a la sensualité pour origine, qui est un produit de la sensualité, la cause étant juste [les plaisirs] de la sensualité.

Puna caparaṃ, mahānāma, kāmahetu kāmanidānaṃ kāmādhikaraṇaṃ kāmānameva hetu rājānopi rājūhi vivadanti, khattiyāpi khattiyehi vivadanti, brāhmaṇāpi brāhmaṇehi vivadanti, gahapatīpi gahapatīhi vivadanti, mātāpi puttena vivadati, puttopi mātarā vivadati, pitāpi puttena vivadati, puttopi pitarā vivadati, bhātāpi bhātarā vivadati, bhātāpi bhaginiyā vivadati, bhaginīpi bhātarā vivadati, sahāyopi sahāyena vivadati. Te tattha kalahaviggahavivādāpannā aññamaññaṃ pāṇīhipi upakkamanti, leḍḍūhipi upakkamanti, daṇḍehipi upakkamanti, satthehipi upakkamanti. Te tattha maraṇampi nigacchanti, maraṇamattampi dukkhaṃ. Ayampi, mahānāma, kāmānaṃ ādīnavo sandiṭṭhiko dukkhakkhandho kāmahetu kāmanidānaṃ kāmādhikaraṇaṃ kāmānameva hetu.

De plus, Mahānāma, c'est avec sensualité pour cause, avec la sensualité pour raison, avec la sensualité pour origine, c'est un produit de la sensualité, la cause étant juste [les plaisirs] de la sensualité, que les rois se querellent avec les rois, que les aristocrates se querellent avec les aristocrates, que les brahmanes se querellent avec les brahmanes, que les maîtres de maison se querellent avec les maîtres de maison, que la mère se querelle avec le fils, que le fils se querelle avec la mère, que le père se querelle avec le fils, que le fils se querelle avec le père, que le frère se querelle avec le frère, que le frère se querelle avec la sœur, que la sœur se querelle avec le frère et que l'ami se querelle avec l'ami. S'étant engagés dans des disputes, des conflits, des litiges, ils en viennent aux mains les uns avec les autres, ils s'attaquent avec des pierres, ils s'attaquent avec des bâtons, ou bien ils s'attaquent avec des couteaux, et à cause de cela, ils trouvent la mort ou des souffrances comparables à la mort. Voici, Mahānāma, un désavantage [des plaisirs] de la sensualité qui est visible directement, une accumulation de mal-être qui a la sensualité pour cause, qui a la sensualité pour raison, qui a la sensualité pour origine, qui est un produit de la sensualité, la cause étant juste [les plaisirs] de la sensualité.

Puna caparaṃ, mahānāma, kāmahetu kāmanidānaṃ kāmādhikaraṇaṃ kāmānameva hetu asicammaṃ gahetvā, dhanukalāpaṃ sannayhitvā, ubhatobyūḷhaṃ saṅgāmaṃ pakkhandanti usūsupi khippamānesu, sattīsupi khippamānāsu, asīsupi vijjotalantesu. Te tattha usūhipi vijjhanti, sattiyāpi vijjhanti, asināpi sīsaṃ chindanti. Te tattha maraṇampi nigacchanti, maraṇamattampi dukkhaṃ. Ayampi, mahānāma, kāmānaṃ ādīnavo sandiṭṭhiko dukkhakkhandho kāmahetu kāmanidānaṃ kāmādhikaraṇaṃ kāmānameva hetu.

De plus, Mahānāma, c'est avec sensualité pour cause, avec la sensualité pour raison, avec la sensualité pour origine, c'est un produit de la sensualité, la cause étant juste [les plaisirs] de la sensualité, qu'ayant saisi épées et boucliers, s'étant armés avec arcs et carquois, les deux armées chargent dans la bataille sous les jets de flèches, sous les jets de lances, sous l'éclat des épées. Et là, ils sont percés par des flèches, ils sont percés par une lance, ils se font couper la tête avec une épée, et à cause de cela, ils trouvent la mort ou des souffrances comparables à la mort. Voici, Mahānāma, un désavantage [des plaisirs] de la sensualité qui est visible directement, une accumulation de mal-être qui a la sensualité pour cause, qui a la sensualité pour raison, qui a la sensualité pour origine, qui est un produit de la sensualité, la cause étant juste [les plaisirs] de la sensualité.

Puna caparaṃ, mahānāma, kāmahetu kāmanidānaṃ kāmādhikaraṇaṃ kāmānameva hetu asicammaṃ gahetvā, dhanukalāpaṃ sannayhitvā, addāvalepanā upakāriyo pakkhandanti usūsupi khippamānesu, sattīsupi khippamānāsu, asīsupi vijjotalantesu. Te tattha usūhipi vijjhanti, sattiyāpi vijjhanti, chakaṇakāyapi osiñcanti, abhivaggenapi omaddanti, asināpi sīsaṃ chindanti. Te tattha maraṇampi nigacchanti, maraṇamattampi dukkhaṃ. Ayampi, mahānāma, kāmānaṃ ādīnavo sandiṭṭhiko dukkhakkhandho kāmahetu kāmanidānaṃ kāmādhikaraṇaṃ kāmānameva hetu.

De plus, Mahānāma, c'est avec sensualité pour cause, avec la sensualité pour raison, avec la sensualité pour origine, c'est un produit de la sensualité, la cause étant juste [les plaisirs] de la sensualité, qu'ayant saisi épées et boucliers, s'étant armés avec arcs et carquois, ils chargent en renfort à des bastions en perte{n} sous les jets de flèches, sous les jets de lances, sous l'éclat des épées. Et là, ils sont percés par des flèches, percés par une lance, arrosés de liquide brûlant, écrasés par une masse, ils se font couper la tête avec une épée, et à cause de cela, ils trouvent la mort ou des souffrances comparables à la mort. Voici, Mahānāma, un désavantage [des plaisirs] de la sensualité qui est visible directement, une accumulation de mal-être qui a la sensualité pour cause, qui a la sensualité pour raison, qui a la sensualité pour origine, qui est un produit de la sensualité, la cause étant juste [les plaisirs] de la sensualité.

Puna caparaṃ, mahānāma, kāmahetu kāmanidānaṃ kāmādhikaraṇaṃ kāmānameva hetu sandhimpi chindanti, nillopampi haranti, ekāgārikampi karonti, paripanthepi tiṭṭhanti, paradārampi gacchanti. Tamenaṃ rājāno gahetvā vividhā kammakāraṇā kārenti: kasāhipi tāḷenti, vettehipi tāḷenti, aḍḍhadaṇḍakehipi tāḷenti; hatthampi chindanti, pādampi chindanti, hatthapādampi chindanti, kaṇṇampi chindanti, nāsampi chindanti, kaṇṇanāsampi chindanti. Bilaṅgathālikampi karonti, saṅkhamuṇḍikampi karonti, rāhumukhampi karonti, jotimālikampi karonti, hatthapajjotikampi karonti, erakavattikampi karonti, cīrakavāsikampi karonti, eṇeyyakampi karonti, baḷisamaṃsikampi karonti, kahāpaṇikampi karonti, khārāpatacchikampi karonti, palighaparivattikampi karonti, palālapīṭhakampi karonti, tattenapi telena osiñcanti, sunakhehipi khādāpenti, jīvantampi sūle uttāsenti, asināpi sīsaṃ chindanti. Te tattha maraṇampi nigacchanti, maraṇamattampi dukkhaṃ. Ayampi, mahānāma, kāmānaṃ ādīnavo sandiṭṭhiko dukkhakkhandho kāmahetu kāmanidānaṃ kāmādhikaraṇaṃ kāmānameva hetu.

De plus, Mahānāma, c'est avec sensualité pour cause, avec la sensualité pour raison, avec la sensualité pour origine, c'est un produit de la sensualité, la cause étant juste [les plaisirs] de la sensualité, qu'ils cassent les serrures, qu'ils dévalisent, qu'ils cambriolent, qu'ils se tiennent en embuscade le long des routes, qu'ils vont à la femme d'un autre. Et lorsqu'ils sont arrêtés par les rois, ceux-ci leur font subir divers supplices: ils les font flageller, rouer de coups de cannes, rouer de coups de bâtons, ils leur font couper les mains, couper les pieds, couper les mains et les pieds, couper les oreilles, couper le nez, couper les oreilles et le nez; ils leur font subir la “marmite à gruau”, le “rasoir à conque”, la “bouche de Rāhu”, la “guirlande de feu”, les “mains-torches”, la “traînée derrière un cheval”, la “hache d'écorce”, l'“antilope”, les “crochets à viande”, “les pièces de monnaie”, “la vraie soude”, le “tour de barre”, le “fauteuil de paille”, ils les font arroser d'huile brûlante, ils les font dévorer par des chiens, ils les font empaler vivants sur un pieu, ils leur coupent la tête avec une épée, et à cause de cela, ils trouvent la mort ou des souffrances comparables à la mort. Voici, Mahānāma, un désavantage [des plaisirs] de la sensualité qui est visible directement, une accumulation de mal-être qui a la sensualité pour cause, qui a la sensualité pour raison, qui a la sensualité pour origine, qui est un produit de la sensualité, la cause étant juste [les plaisirs] de la sensualité.

Puna caparaṃ, mahānāma, kāmahetu kāmanidānaṃ kāmādhikaraṇaṃ kāmānameva hetu kāyena duccaritaṃ caranti, vācāya duccaritaṃ caranti, manasā duccaritaṃ caranti. Te kāyena duccaritaṃ caritvā, vācāya duccaritaṃ caritvā, manasā duccaritaṃ caritvā, kāyassa bhedā paraṃ maraṇā, apāyaṃ duggatiṃ vinipātaṃ nirayaṃ upapajjanti. Ayampi, mahānāma, kāmānaṃ ādīnavo samparāyiko, dukkhakkhandho kāmahetu kāmanidānaṃ kāmādhikaraṇaṃ kāmānameva hetu.

De plus, Mahānāma, c'est avec sensualité pour cause, avec la sensualité pour raison, avec la sensualité pour origine, c'est un produit de la sensualité, la cause étant juste [les plaisirs] de la sensualité, qu'ils s'engagent dans la méconduite corporelle, dans la méconduite verbale, dans la méconduite mentale. S'étant engagés dans la méconduite corporelle, dans la méconduite verbale, dans la méconduite mentale, lors de la dissolution du corps, après la mort, ils réapparaissent dans une existence infortunée, une mauvaise destination, un monde inférieur, ou en enfer. Voici, Mahānāma, un désavantage [des plaisirs] de la sensualité qui concerne l'autre monde, une accumulation de mal-être qui a la sensualité pour cause, qui a la sensualité pour raison, qui a la sensualité pour origine, qui est un produit de la sensualité, la cause étant juste [les plaisirs] de la sensualité.



(le dernier passage n'a pas été traduit)





Bodhi leaf


Note


1. une exaltation et un bien-être autre part que dans les [plaisirs de] la sensualité, autre part que dans les états mentaux désavantageux: “aññatreva kāmehi aññatra akusalehi dhammehi pītisukhaṃ” - comparer à la formule du premier jhana, à laquelle il est de toute évidence fait référence ici: “vivicceva kāmehi vivicca akusalehi dhammehi savitakkaṃ savicāraṃ vivekajaṃ pītisukhaṃ...” - voir une analyse plus détaillée de la formule ici.



Traduction proposée par Rémy.

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Publié comme un don du Dhamma,
pour être distribué librement, à des fins non lucratives.
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Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes.


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