MN 19
Dvedhāvitakka Sutta
— Deux types de pensées —
[ dvedhā: en deux | vitakka: pensées ]

Le Bouddha raconte comment avant son éveil il pratiqua la discrimination de ses pensées en deux classes (dvedhā= en deux; vitakka= pensée), et explique pourquoi il faut couper court à toutes les pensées négatives et cultiver des pensées bienveillantes.




Pāḷi



evaṃ me sutaṃ:

Français



Ainsi ai-je entendu:

ekaṃ samayaṃ bhagavā sāvatthiyaṃ viharati jetavane anāthapiṇḍikassa ārāme. tatra kho bhagavā bhikkhū āmantesi:

Un jour, le Fortuné séjournait près de Savatthi, dans le bois de Jéta, le parc d'Anathapindika. Là, il s'adressa aux mendiants:

“bhikkhavo”ti.

Mendiants!

“bhadante”ti te bhikkhū bhagavato paccassosuṃ. bhagavā etadavoca:

Bhadanté, répondirent les mendiants au Fortuné. Le Fortuné leur dit alors:

“pubbeva me, bhikkhave, sambodhā anabhisambuddhassa bodhisattasseva sato etadahosi: ‘yaṃnūnāhaṃ dvidhā katvā dvidhā katvā vitakke vihareyyan’ti. so kho ahaṃ, bhikkhave, yo cāyaṃ kāmavitakko yo ca byāpādavitakko yo ca vihiṃsāvitakko, imaṃ ekaṃ bhāgamakāsiṃ; yo cāyaṃ nekkhammavitakko yo ca abyāpādavitakko yo ca avihiṃsāvitakko, imaṃ dutiyaṃ bhāgamakāsiṃ.

— Mendiants, avant mon éveil, lorsque je n'étais qu'un bodhisatta, pas encore éveillé, je me suis dit: “Et si je séparais mes pensées en deux?” Alors je mis dans un premier groupe les pensées de sensualité, les pensées de malveillance, et les pensées de non-inoffensivité, et je mis dans un second groupe les pensées de renoncement, les pensées de bienveillance et les pensées de non-nuisance.

“tassa mayhaṃ, bhikkhave, evaṃ appamattassa ātāpino pahitattassa viharato uppajjati kāmavitakko. so evaṃ pajānāmi: ‘uppanno kho me ayaṃ kāmavitakko. so ca kho attabyābādhāyapi saṃvattati, parabyābādhāyapi saṃvattati, ubhayabyābādhāyapi saṃvattati, paññānirodhiko vighātapakkhiko anibbānasaṃvattaniko’. ‘attabyābādhāya saṃvattatī’tipi me, bhikkhave, paṭisañcikkhato abbhatthaṃ gacchati; ‘parabyābādhāya saṃvattatī’tipi me, bhikkhave, paṭisañcikkhato abbhatthaṃ gacchati; ‘ubhayabyābādhāya saṃvattatī’tipi me, bhikkhave, paṭisañcikkhato abbhatthaṃ gacchati; ‘paññānirodhiko vighātapakkhiko anibbānasaṃvattaniko’tipi me, bhikkhave, paṭisañcikkhato abbhatthaṃ gacchati. so kho ahaṃ, bhikkhave, uppannuppannaṃ kāmavitakkaṃ pajahameva vinodameva byantameva naṃ akāsiṃ.

Tandis que je demeurais ainsi assidu, ardent et voué à l'effort, une pensée de sensualité apparut en moi. Je discernai: “Cette pensée de sensualité est apparue en moi. Elle mène à mon propre préjudice, elle mène au préjudice des autres, elle mène au préjudice des deux, elle fait cesser le discernement, elle participe aux contrariétés, et elle mène à la non-Extinction.” Lorsque je considérais: “Elle mène à mon propre préjudice”, elle disparaissait. Lorsque je considérais: “Elle mène au préjudice des autres”, elle disparaissait. Lorsque je considérais: “Elle mène au préjudice des deux”, elle disparaissait. Lorsque je considérais: “Elle fait cesser le discernement, elle participe aux contrariétés, elle mène à la non-Extinction, elle disparaissait. Ainsi, mendiants, j'abandonnais une pensée de sensualité qui avait fait surface, je la dissipais, je l'éliminais complètement.

“tassa mayhaṃ, bhikkhave, evaṃ appamattassa ātāpino pahitattassa viharato uppajjati byāpādavitakko. so evaṃ pajānāmi: ‘uppanno kho me ayaṃ byāpādavitakko. so ca kho attabyābādhāyapi saṃvattati, parabyābādhāyapi saṃvattati, ubhayabyābādhāyapi saṃvattati, paññānirodhiko vighātapakkhiko anibbānasaṃvattaniko’. ‘attabyābādhāya saṃvattatī’tipi me, bhikkhave, paṭisañcikkhato abbhatthaṃ gacchati; ‘parabyābādhāya saṃvattatī’tipi me, bhikkhave, paṭisañcikkhato abbhatthaṃ gacchati; ‘ubhayabyābādhāya saṃvattatī’tipi me, bhikkhave, paṭisañcikkhato abbhatthaṃ gacchati; ‘paññānirodhiko vighātapakkhiko anibbānasaṃvattaniko’tipi me, bhikkhave, paṭisañcikkhato abbhatthaṃ gacchati. so kho ahaṃ, bhikkhave, uppannuppannaṃ byāpādavitakkaṃ pajahameva vinodameva byantameva naṃ akāsiṃ.

Tandis que je demeurais ainsi assidu, ardent et voué à l'effort, une pensée de malveillance apparut en moi. Je discernai: “Cette pensée de malveillance est apparue en moi. Elle mène à mon propre préjudice, elle mène au préjudice des autres, elle mène au préjudice des deux, elle fait cesser le discernement, elle participe aux contrariétés, et elle mène à la non-Extinction.” Lorsque je considérais: “Elle mène à mon propre préjudice”, elle disparaissait. Lorsque je considérais: “Elle mène au préjudice des autres”, elle disparaissait. Lorsque je considérais: “Elle mène au préjudice des deux”, elle disparaissait. Lorsque je considérais: “Elle fait cesser le discernement, elle participe aux contrariétés, elle mène à la non-Extinction, elle disparaissait. Ainsi, mendiants, j'abandonnais une pensée de malveillance qui avait fait surface, je la dissipais, je l'éliminais complètement.

“tassa mayhaṃ, bhikkhave, evaṃ appamattassa ātāpino pahitattassa viharato uppajjati vihiṃsāvitakko. so evaṃ pajānāmi: ‘uppanno kho me ayaṃ vihiṃsāvitakko. so ca kho attabyābādhāyapi saṃvattati, parabyābādhāyapi saṃvattati, ubhayabyābādhāyapi saṃvattati, paññānirodhiko vighātapakkhiko anibbānasaṃvattaniko’. ‘attabyābādhāya saṃvattatī’tipi me, bhikkhave, paṭisañcikkhato abbhatthaṃ gacchati; ‘parabyābādhāya saṃvattatī’tipi me, bhikkhave, paṭisañcikkhato abbhatthaṃ gacchati; ‘ubhayabyābādhāya saṃvattatī’tipi me, bhikkhave, paṭisañcikkhato abbhatthaṃ gacchati; ‘paññānirodhiko vighātapakkhiko anibbānasaṃvattaniko’tipi me, bhikkhave, paṭisañcikkhato abbhatthaṃ gacchati. so kho ahaṃ, bhikkhave, uppannuppannaṃ vihiṃsāvitakkaṃ pajahameva vinodameva byantameva naṃ akāsiṃ.

Tandis que je demeurais ainsi assidu, ardent et voué à l'effort, une pensée de non-inoffensivité apparut en moi. Je discernai: “Cette pensée de non-inoffensivité est apparue en moi. Elle mène à mon propre préjudice, elle mène au préjudice des autres, elle mène au préjudice des deux, elle fait cesser le discernement, elle participe aux contrariétés, et elle mène à la non-Extinction.” Lorsque je considérais: “Elle mène à mon propre préjudice”, elle disparaissait. Lorsque je considérais: “Elle mène au préjudice des autres”, elle disparaissait. Lorsque je considérais: “Elle mène au préjudice des deux”, elle disparaissait. Lorsque je considérais: “Elle fait cesser le discernement, elle participe aux contrariétés, elle mène à la non-Extinction, elle disparaissait. Ainsi, mendiants, j'abandonnais une pensée de non-inoffensivité qui avait fait surface, je la dissipais, je l'éliminais complètement.

“yaññadeva, bhikkhave, bhikkhu bahulamanuvitakketi anuvicāreti, tathā tathā nati hoti cetaso. kāmavitakkaṃ ce, bhikkhave, bhikkhu bahulamanuvitakketi anuvicāreti, pahāsi nekkhammavitakkaṃ, kāmavitakkaṃ bahulamakāsi, tassa taṃ kāmavitakkāya cittaṃ namati. byāpādavitakkaṃ ce, bhikkhave, bhikkhu bahulamanuvitakketi anuvicāreti, pahāsi abyāpādavitakkaṃ, byāpādavitakkaṃ bahulamakāsi, tassa taṃ byāpādavitakkāya cittaṃ namati. vihiṃsāvitakkaṃ ce, bhikkhave, bhikkhu bahulamanuvitakketi anuvicāreti, pahāsi avihiṃsāvitakkaṃ, vihiṃsāvitakkaṃ bahulamakāsi, tassa taṃ vihiṃsāvitakkāya cittaṃ namati.

Ce à quoi un mendiant pense activement et passivement en abondance devient l'inclination de son esprit. Si un mendiant pense activement et passivement en abondance à des pensées de sensualité, il abandonne les pensées de renoncement, il cultive les pensées de sensualité, et son esprit s'incline aux pensées de sensualité. Si un mendiant pense activement et passivement en abondance à des pensées de malveillance, il abandonne les pensées de bienveillance, il cultive les pensées de malveillance, et son esprit s'incline aux pensées de malveillance. Si un mendiant pense activement et passivement en abondance à des pensées de non-inoffensivité, il abandonne les pensées de non-nuisance, il cultive les pensées de non-inoffensivité, et son esprit s'incline aux pensées de non-inoffensivité.

seyyathāpi, bhikkhave, vassānaṃ pacchime māse saradasamaye kiṭṭhasambādhe gopālako gāvo rakkheyya. so tā gāvo tato tato daṇḍena ākoṭeyya paṭikoṭeyya sannirundheyya sannivāreyya. taṃ kissa hetu? passati hi so, bhikkhave, gopālako tatonidānaṃ vadhaṃ vā bandhanaṃ vā jāniṃ vā garahaṃ vā. evameva kho ahaṃ, bhikkhave, addasaṃ akusalānaṃ dhammānaṃ ādīnavaṃ okāraṃ saṃkilesaṃ, kusalānaṃ dhammānaṃ nekkhamme ānisaṃsaṃ vodānapakkhaṃ.

Imaginez, mendiants, dans le dernier mois de la mousson, à l'automne, lorsque le maïs est mûr, un bouvier gardant ses vaches: il les taperait et les piquerait ici et là avec un bâton pour les arrêter et les retenir. Et quelle en est la raison? Parce que le bouvier y voit une cause de flagellation, d'emprisonnement, de châtiment ou de réprimandes. De la même manière, mendiants, je voyais le désavantage, la bassesse et la souillure dans les états mentaux désavantageux, et le renoncement, le bienfait, et ce qui participe de la pureté dans les états mentaux avantageux.

“tassa mayhaṃ, bhikkhave, evaṃ appamattassa ātāpino pahitattassa viharato uppajjati nekkhammavitakko. so evaṃ pajānāmi: ‘uppanno kho me ayaṃ nekkhammavitakko. so ca kho nevattabyābādhāya saṃvattati, na parabyābādhāya saṃvattati, na ubhayabyābādhāya saṃvattati, paññāvuddhiko avighātapakkhiko nibbānasaṃvattaniko’.

Tandis que je demeurais ainsi assidu, ardent et voué à l'effort, une pensée de renoncement apparut en moi. Je discernai: “Cette pensée de renoncement est apparue en moi. Elle ne mène pas à mon propre préjudice, elle ne mène pas au préjudice des autres, elle ne mène pas au préjudice des deux, elle fait croître le discernement, elle ne participe pas aux contrariétés, et elle mène à l'Extinction.”

rattiṃ cepi naṃ, bhikkhave, anuvitakkeyyaṃ anuvicāreyyaṃ, neva tatonidānaṃ bhayaṃ samanupassāmi. divasaṃ cepi naṃ, bhikkhave, anuvitakkeyyaṃ anuvicāreyyaṃ, neva tatonidānaṃ bhayaṃ samanupassāmi. rattindivaṃ cepi naṃ, bhikkhave, anuvitakkeyyaṃ anuvicāreyyaṃ, neva tatonidānaṃ bhayaṃ samanupassāmi. api ca kho me aticiraṃ anuvitakkayato anuvicārayato kāyo kilameyya. kāye kilante cittaṃ ūhaññeyya. ūhate citte ārā cittaṃ samādhimhāti. so kho ahaṃ, bhikkhave, ajjhattameva cittaṃ saṇṭhapemi sannisādemi ekodiṃ karomi samādahāmi. taṃ kissa hetu? ‘mā me cittaṃ ūhaññī’ti.

“Je ne vois aucun danger à y penser et y réfléchir, même pendant [toute] une nuit. Je ne vois aucun danger à y penser et y réfléchir, même pendant [toute] une journée. Je ne vois aucun danger à y penser et y réfléchir, même pendant [toute] une journée et une nuit. Mais si j'y pensais et y réfléchissais pendant un temps excessivement long, mon corps se fatiguerait. Avec le corps fatigué, l'esprit serait agité.{1} Lorsque l'esprit est agité, il est éloigné de la concentration.” Alors, mendiants, je posais intérieurement mon esprit, je l'asseyais, je l'unifiais et le concentrais. Et quelle en était la raison? [En pensant:] “Que mon esprit ne soit pas agité.”

“tassa mayhaṃ, bhikkhave, evaṃ appamattassa ātāpino pahitattassa viharato uppajjati abyāpādavitakko. so evaṃ pajānāmi: ‘uppanno kho me ayaṃ abyāpādavitakko. so ca kho nevattabyābādhāya saṃvattati, na parabyābādhāya saṃvattati, na ubhayabyābādhāya saṃvattati, paññāvuddhiko avighātapakkhiko nibbānasaṃvattaniko’.

Tandis que je demeurais ainsi assidu, ardent et voué à l'effort, une pensée de bienveillance apparut en moi. Je discernai: “Cette pensée de bienveillance est apparue en moi. Elle ne mène pas à mon propre préjudice, elle ne mène pas au préjudice des autres, elle ne mène pas au préjudice des deux, elle fait croître le discernement, elle ne participe pas aux contrariétés, et elle mène à l'Extinction.”

rattiṃ cepi naṃ, bhikkhave, anuvitakkeyyaṃ anuvicāreyyaṃ, neva tatonidānaṃ bhayaṃ samanupassāmi. divasaṃ cepi naṃ, bhikkhave, anuvitakkeyyaṃ anuvicāreyyaṃ, neva tatonidānaṃ bhayaṃ samanupassāmi. rattindivaṃ cepi naṃ, bhikkhave, anuvitakkeyyaṃ anuvicāreyyaṃ, neva tatonidānaṃ bhayaṃ samanupassāmi. api ca kho me aticiraṃ anuvitakkayato anuvicārayato kāyo kilameyya. kāye kilante cittaṃ ūhaññeyya. ūhate citte ārā cittaṃ samādhimhāti. so kho ahaṃ, bhikkhave, ajjhattameva cittaṃ saṇṭhapemi sannisādemi ekodiṃ karomi samādahāmi. taṃ kissa hetu? ‘mā me cittaṃ ūhaññī’ti.

“Je ne vois aucun danger à y penser et y réfléchir, même pendant [toute] une nuit. Je ne vois aucun danger à y penser et y réfléchir, même pendant [toute] une journée. Je ne vois aucun danger à y penser et y réfléchir, même pendant [toute] une journée et une nuit. Mais si j'y pensais et y réfléchissais pendant un temps excessivement long, mon corps se fatiguerait. Avec le corps fatigué, l'esprit serait agité.{1} Lorsque l'esprit est agité, il est éloigné de la concentration.” Alors, mendiants, je posais intérieurement mon esprit, je l'asseyais, je l'unifiais et le concentrais. Et quelle en était la raison? [En pensant:] “Que mon esprit ne soit pas agité.”

“tassa mayhaṃ, bhikkhave, evaṃ appamattassa ātāpino pahitattassa viharato uppajjati avihiṃsāvitakko. so evaṃ pajānāmi: ‘uppanno kho me ayaṃ avihiṃsāvitakko. so ca kho nevattabyābādhāya saṃvattati, na parabyābādhāya saṃvattati, na ubhayabyābādhāya saṃvattati, paññāvuddhiko avighātapakkhiko nibbānasaṃvattaniko’.

Tandis que je demeurais ainsi assidu, ardent et voué à l'effort, une pensée de non-nuisance apparut en moi. Je discernai: “Cette pensée de non-nuisance est apparue en moi. Elle ne mène pas à mon propre préjudice, elle ne mène pas au préjudice des autres, elle ne mène pas au préjudice des deux, elle fait croître le discernement, elle ne participe pas aux contrariétés, et elle mène à l'Extinction.”

rattiṃ cepi naṃ, bhikkhave, anuvitakkeyyaṃ anuvicāreyyaṃ, neva tatonidānaṃ bhayaṃ samanupassāmi. divasaṃ cepi naṃ, bhikkhave, anuvitakkeyyaṃ anuvicāreyyaṃ, neva tatonidānaṃ bhayaṃ samanupassāmi. rattindivaṃ cepi naṃ, bhikkhave, anuvitakkeyyaṃ anuvicāreyyaṃ, neva tatonidānaṃ bhayaṃ samanupassāmi. api ca kho me aticiraṃ anuvitakkayato anuvicārayato kāyo kilameyya. kāye kilante cittaṃ ūhaññeyya. ūhate citte ārā cittaṃ samādhimhāti. so kho ahaṃ, bhikkhave, ajjhattameva cittaṃ saṇṭhapemi sannisādemi ekodiṃ karomi samādahāmi. taṃ kissa hetu? ‘mā me cittaṃ ūhaññī’ti.

“Je ne vois aucun danger à y penser et y réfléchir, même pendant [toute] une nuit. Je ne vois aucun danger à y penser et y réfléchir, même pendant [toute] une journée. Je ne vois aucun danger à y penser et y réfléchir, même pendant [toute] une journée et une nuit. Mais si j'y pensais et y réfléchissais pendant un temps excessivement long, mon corps se fatiguerait. Avec le corps fatigué, l'esprit serait agité.{1} Lorsque l'esprit est agité, il est éloigné de la concentration.” Alors, mendiants, je posais intérieurement mon esprit, je l'asseyais, je l'unifiais et le concentrais. Et quelle en était la raison? [En pensant:] “Que mon esprit ne soit pas agité.”

“yaññadeva, bhikkhave, bhikkhu bahulamanuvitakketi anuvicāreti, tathā tathā nati hoti cetaso. nekkhammavitakkañce, bhikkhave, bhikkhu bahulamanuvitakketi anuvicāreti, pahāsi kāmavitakkaṃ, nekkhammavitakkaṃ bahulamakāsi, tassaṃ taṃ nekkhammavitakkāya cittaṃ namati. abyāpādavitakkañce, bhikkhave, bhikkhu bahulamanuvitakketi anuvicāreti, pahāsi byāpādavitakkaṃ, abyāpādavitakkaṃ bahulamakāsi, tassa taṃ byāpādavitakkāya cittaṃ namati. avihiṃsāvitakkañce, bhikkhave, bhikkhu bahulamanuvitakketi anuvicāreti, pahāsi vihiṃsāvitakkaṃ, avihiṃsāvitakkaṃ bahulamakāsi, tassa taṃ avihiṃsāvitakkāya cittaṃ namati.

Ce à quoi un mendiant pense activement et passivement en abondance devient l'inclination de son esprit. Si un mendiant pense activement et passivement en abondance à des pensées de renoncement, il abandonne les pensées de sensualité, il cultive les pensées de renoncement, et son esprit s'incline aux pensées de renoncement. Si un mendiant pense activement et passivement en abondance à des pensées de bienveillance, il abandonne les pensées de malveillance, il cultive les pensées de bienveillance, et son esprit s'incline aux pensées de bienveillance. Si un mendiant pense activement et passivement en abondance à des pensées de non-nuisance, il abandonne les pensées de non-inoffensivité, il cultive les pensées de non-nuisance, et son esprit s'incline aux pensées de non-nuisance.

seyyathāpi, bhikkhave, gimhānaṃ pacchime māse sabbasassesu gāmantasambhatesu gopālako gāvo rakkheyya: tassa rukkhamūlagatassa vā abbhokāsagatassa vā satikaraṇīyameva hoti: ‘etā gāvo’ti. evamevaṃ kho, bhikkhave, satikaraṇīyameva ahosi: ‘ete dhammā’ti.

Imaginez, mendiants, dans le dernier mois d'été, lorsque tout le maïs a été mis en lieu sûr dans le village, un bouvier gardant ses vaches: s'étant rendu au pied d'un arbre ou dans un endroit à ciel ouvert, il n'aurait qu'à garder à l'esprit que les vaches sont présentes. De la même manière, mendiants, je n'avais qu'à garder à l'esprit que ces états mentaux étaient présents.

“āraddhaṃ kho pana me, bhikkhave, vīriyaṃ ahosi asallīnaṃ, upaṭṭhitā sati asammuṭṭhā, passaddho kāyo asāraddho, samāhitaṃ cittaṃ ekaggaṃ. so kho ahaṃ, bhikkhave, vivicceva kāmehi vivicca akusalehi dhammehi savitakkaṃ savicāraṃ vivekajaṃ pītisukhaṃ paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja vihāsiṃ. vitakkavicārānaṃ vūpasamā ajjhattaṃ sampasādanaṃ cetaso ekodibhāvaṃ avitakkaṃ avicāraṃ samādhijaṃ pītisukhaṃ dutiyaṃ jhānaṃ upasampajja vihāsiṃ. pītiyā ca virāgā upekkhako ca vihāsiṃ sato ca sampajāno, sukhañca kāyena paṭisaṃvedesiṃ, yaṃ taṃ ariyā ācikkhanti ‘upekkhako satimā sukhavihārī’ti, tatiyaṃ jhānaṃ upasampajja vihāsiṃ. sukhassa ca pahānā dukkhassa ca pahānā pubbeva somanassadomanassānaṃ atthaṅgamā adukkhamasukhaṃ upekkhāsatipārisuddhiṃ catutthaṃ jhānaṃ upasampajja vihāsiṃ.

Mon énergie était activée, mendiants, sans relâchement, ma présence d'esprit était mise en place, sans distraction, mon corps était tranquille, sans excitation, mon esprit était concentré, unifié. Séparé des plaisirs de la sensualité, séparé des états mentaux désavantageux, j'entrai et demeurai dans le premier jhana, qui s'accompagne de pensées actives et passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la séparation.{2} Avec l'apaisement des pensées actives et passives, j'entrai et demeurai dans le deuxième jhana, avec tranquillisation intérieure et unification de l'esprit, sans pensées actives ni passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la concentration. Avec la disparition de l'exaltation, je demeurai équanime, présent d'esprit et doué d'un discernement attentif, j'entrai et demeurai dans le troisième jhana et ressentis dans le corps le bien-être que les êtres nobles décrivent: ‘équanime et présent d'esprit, il séjourne dans le bien-être’. Abandonnant le bien-être et abandonnant le mal-être, la plaisance et la déplaisance mentales ayant auparavant disparu, j'entrai et demeurai dans le quatrième jhana, qui est sans mal-être ni bien-être, purifié par la présence d'esprit due à l'équanimité.

“so evaṃ samāhite citte parisuddhe pariyodāte anaṅgaṇe vigatūpakkilese mudubhūte kammaniye ṭhite āneñjappatte pubbenivāsānussatiñāṇāya cittaṃ abhininnāmesiṃ. so anekavihitaṃ pubbenivāsaṃ anussarāmi. seyyathidaṃ, ekampi jātiṃ dvepi jātiyo tissopi jātiyo catassopi jātiyo pañcapi jātiyo dasapi jātiyo vīsampi jātiyo tiṃsampi jātiyo cattālīsampi jātiyo paññāsampi jātiyo jātisatampi, jātisahassampi jātisatasahassampi, anekepi saṃvaṭṭakappe anekepi vivaṭṭakappe anekepi saṃvaṭṭavivaṭṭakappe: ‘amutrāsiṃ evaṃnāmo evaṃgotto evaṃvaṇṇo evamāhāro evaṃ-sukha-dukkhappaṭisaṃvedī evam-āyupariyanto; so tato cuto amutra udapādiṃ; tatrāpāsiṃ evaṃnāmo evaṃgotto evaṃvaṇṇo evamāhāro evaṃ-sukha-dukkhappaṭisaṃvedī evam-āyupariyanto; so tato cuto idhūpapannoti. iti sākāraṃ sauddesaṃ anekavihitaṃ pubbenivāsaṃ anussarāmi.

Avec un esprit ainsi concentré, purifié, immaculé, sans tache, dénué de souillure, malléable, maniable, stable, ayant atteint l'imperturbabilité, je dirigeai mon esprit vers la connaissance de la remémoration des existences passées. Je me rappelais mes diverses existences passées, telles que une naissance, deux naissances, trois naissances, quatre naissances, cinq naissances, dix naissances, vingt naissances, trente naissances, quarante naissances, cinquante naissances, cent naissances, mille naissances, cent mille naissances, plusieurs cycles d'augmentation, plusieurs cycles de diminution, plusieurs cycles d'augmentation et de diminution: “dans cette existence-là, j'avais tel nom, je venais de telle famille, j'avais telle apparence, telle était ma nourriture, telle était mon expérience du bien-être et du mal-être, telle fut la fin de ma vie, et trépassant de là, je suis réapparu là-bas; dans cette existence là-bas, j'avais tel nom, je venais de telle famille, j'avais telle apparence, telle était ma nourriture, telle était mon expérience du bien-être et du mal-être, telle fut la fin de ma vie, et trépassant de là, je suis réapparu ici.” Ainsi, je me rappelais mes diverses existences passées avec leurs particularités et leurs détails.

ayaṃ kho me, bhikkhave, rattiyā paṭhame yāme paṭhamā vijjā adhigatā; avijjā vihatā vijjā uppannā; tamo vihato āloko uppanno; yathā taṃ appamattassa ātāpino pahitattassa viharato.

Voici, mendiants, quelle fut la première connaissance à laquelle je parvins pendant la première partie de la nuit. L'ignorance était détruite, la véritable connaissance était apparue. L'obscurité était vaincue, la lumière était apparue, comme c'est le cas chez celui qui demeure assidu, ardent et voué à l'effort.

“so evaṃ samāhite citte parisuddhe pariyodāte anaṅgaṇe vigatūpakkilese mudubhūte kammaniye ṭhite āneñjappatte sattānaṃ cutūpapātañāṇāya cittaṃ abhininnāmesiṃ. so dibbena cakkhunā visuddhena atikkantamānusakena satte passāmi cavamāne upapajjamāne hīne paṇīte suvaṇṇe dubbaṇṇe sugate duggate yathākammūpage satte pajānāmi: ‘ime vata bhonto sattā kāyaduccaritena samannāgatā vacīduccaritena samannāgatā manoduccaritena samannāgatā ariyānaṃ upavādakā micchādiṭṭhikā micchādiṭṭhikammasamādānā; te kāyassa bhedā paraṃ maraṇā apāyaṃ duggatiṃ vinipātaṃ nirayaṃ upapannā. ime vā pana bhonto sattā kāyasucaritena samannāgatā vacīsucaritena samannāgatā manosucaritena samannāgatā ariyānaṃ anupavādakā sammādiṭṭhikā sammādiṭṭhikammasamādānā; te kāyassa bhedā paraṃ maraṇā sugatiṃ saggaṃ lokaṃ upapannā’ti. iti dibbena cakkhunā visuddhena atikkantamānusakena satte passāmi cavamāne upapajjamāne hīne paṇīte suvaṇṇe dubbaṇṇe sugate duggate yathākammūpage satte pajānāmi.

Avec un esprit ainsi concentré, purifié, immaculé, sans tache, dénué de souillure, malléable, maniable, stable, ayant atteint l'imperturbabilité, je dirigeai mon esprit vers la connaissance du trépas et de la réapparition des êtres. Avec l'œil déva, qui est pur et au-delà de l'état humain, je voyais les êtres trépassant et réapparaissant, inférieurs ou superbes, beaux ou laids, heureux ou malheureux, je comprenais comment les êtres réapparaissent en fonction de leurs actions: “ces êtres-ci, qui pratiquaient la méconduite corporelle, la méconduite verbale, la méconduite mentale, qui méprisaient les êtres nobles, qui avaient des vues erronées, qui entreprenaient des actions sur la base de vues erronées, lors de la dissolution du corps, après la mort, sont réapparus dans une existence infortunée, une mauvaise destination, un monde inférieur, ou en enfer; et ces êtres-ci, qui pratiquaient la bonne conduite corporelle, la bonne conduite verbale, la bonne conduite mentale, qui ne méprisaient pas les êtres nobles, qui avaient des vues correctes, qui entreprenaient des actions sur la base de vues correctes, lors de la dissolution du corps, après la mort, sont réapparus dans une bonne destination, dans un monde paradisiaque”. Ainsi, avec l'œil déva, qui est pur et au-delà de l'état humain, je voyais ainsi les êtres trépassant et réapparaissant, inférieurs ou superbes, beaux ou laids, heureux ou malheureux, je comprenais comment les êtres réapparaissent en fonction de leurs actions.

ayaṃ kho me, bhikkhave, rattiyā majjhime yāme dutiyā vijjā adhigatā; avijjā vihatā vijjā uppannā; tamo vihato āloko uppanno; yathā taṃ appamattassa ātāpino pahitattassa viharato.

Voici, mendiants, quelle fut la deuxième connaissance à laquelle je parvins pendant la deuxième partie de la nuit. L'ignorance était détruite, la véritable connaissance était apparue. L'obscurité était vaincue, la lumière était apparue, comme c'est le cas chez celui qui demeure assidu, ardent et voué à l'effort.

“so evaṃ samāhite citte parisuddhe pariyodāte anaṅgaṇe vigatūpakkilese mudubhūte kammaniye ṭhite āneñjappatte āsavānaṃ khayañāṇāya cittaṃ abhininnāmesiṃ. so ‘idaṃ dukkhan’ti yathābhūtaṃ abbhaññāsiṃ, ‘ayaṃ dukkhasamudayo’ti yathābhūtaṃ abbhaññāsiṃ, ‘ayaṃ dukkhanirodho’ti yathābhūtaṃ abbhaññāsiṃ, ‘ayaṃ dukkhanirodhagāminī paṭipadā’ti yathābhūtaṃ abbhaññāsiṃ. ‘ime āsavā’ti yathābhūtaṃ abbhaññāsiṃ, ‘ayaṃ āsavasamudayo’ti yathābhūtaṃ abbhaññāsiṃ, ‘ayaṃ āsavanirodho’ti yathābhūtaṃ abbhaññāsiṃ, ‘ayaṃ āsavanirodhagāminī paṭipadā’ti yathābhūtaṃ abbhaññāsiṃ. tassa me evaṃ jānato evaṃ passato kāmāsavāpi cittaṃ vimuccittha, bhavāsavāpi cittaṃ vimuccittha, avijjāsavāpi cittaṃ vimuccittha, vimuttasmiṃ vimuttamiti ñāṇaṃ ahosi: ‘khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti abbhaññāsiṃ.

Avec un esprit ainsi concentré, purifié, immaculé, sans tache, dénué de souillure, malléable, maniable, stable, ayant atteint l'imperturbabilité, je dirigeai mon esprit vers la connaissance de l'élimination complète des impuretés mentales. Je comprenais, tel que c'est réellement: “Voici le mal-être. Je comprenais, tel que c'est réellement: “Voici l'apparition du mal-être. Je comprenais, tel que c'est réellement: “Voici la cessation du mal-être. Je comprenais, tel que c'est réellement: “Voici la voie menant à la cessation du mal-être. Je comprenais, tel que c'est réellement: “Voici les impuretés mentales. Je comprenais, tel que c'est réellement: “Voici l'apparition des impuretés mentales. Je comprenais, tel que c'est réellement: “Voici la cessation des impuretés mentales. Je comprenais, tel que c'est réellement: “Voici la voie menant à la cessation des impuretés mentales. Voyant ainsi, comprenant ainsi, mon esprit était délivré des impuretés mentales liées à la sensualité, mon esprit était délivré des impuretés mentales liées à l'existence, mon esprit était délivré des impuretés mentales liées à l'ignorance. Avec la délivrance, il y avait la connaissance: “Je suis délivré”. Je compris: «C'en est fini de la naissance, la vie brahmique a été menée à son but, ce qui devait être fait a été fait, il n'y aura plus aucune autre existence.»

ayaṃ kho me, bhikkhave, rattiyā pacchime yāme tatiyā vijjā adhigatā; avijjā vihatā vijjā uppannā; tamo vihato āloko uppanno; yathā taṃ appamattassa ātāpino pahitattassa viharato.

Voici, mendiants, quelle fut la troisième connaissance à laquelle je parvins pendant la troisième partie de la nuit. L'ignorance était détruite, la véritable connaissance était apparue. L'obscurité était vaincue, la lumière était apparue, comme c'est le cas chez celui qui demeure assidu, ardent et voué à l'effort.

“seyyathāpi, bhikkhave, araññe pavane mahantaṃ ninnaṃ pallalaṃ. tamenaṃ mahāmigasaṅgho upanissāya vihareyya. tassa kocideva puriso uppajjeyya anatthakāmo ahitakāmo ayogakkhemakāmo. so yvāssa maggo khemo sovatthiko pītigamanīyo taṃ maggaṃ pidaheyya, vivareyya kummaggaṃ, odaheyya okacaraṃ, ṭhapeyya okacārikaṃ. evañhi so, bhikkhave, mahāmigasaṅgho aparena samayena anayabyasanaṃ āpajjeyya. tasseva kho pana, bhikkhave, mahato migasaṅghassa kocideva puriso uppajjeyya atthakāmo hitakāmo yogakkhemakāmo. so yvāssa maggo khemo sovatthiko pītigamanīyo taṃ maggaṃ vivareyya, pidaheyya kummaggaṃ, ūhaneyya okacaraṃ, nāseyya okacārikaṃ. evañhi so, bhikkhave, mahāmigasaṅgho aparena samayena vuddhiṃ virūḷhiṃ vepullaṃ āpajjeyya.

Imaginez, mendiants, que dans une forêt à flanc de montagne, il y ait un grand étang situé en contrebas, en dépendance visi-à-vis duquel vivrait un grand troupeau de chevreuils. Alors un homme arriverait, voulant leur malheur, voulant leur infortune, voulant leur assujettissement. Il leur fermerait la voie paisible et sûre qui est à suivre gaiement, et il leur ouvrirait une mauvaise voie, il mettrait en place un appât, il installerait un leurre. Ainsi, mendiants, le grand troupeau de chevreuils trouverait plus tard son malheur & infortune. Mais ensuite arriverait un homme voulant le bien, voulant la bonne fortune, voulant le soulagement du joug pour ce grand troupeau de chevreuils. Il leur ouvrirait la voie paisible et sûre qui est à suivre gaiement, et il leur fermerait la mauvaise voie, il enlèverait l'appât et ôterait le leurre. Ainsi, mendiants, le grand troupeau de chevreuils trouverait plus tard sa croissance, son développement et son abondance.

“upamā kho me ayaṃ, bhikkhave, katā atthassa viññāpanāya. ayaṃ cevettha attho: mahantaṃ ninnaṃ pallalanti kho, bhikkhave, kāmānametaṃ adhivacanaṃ. mahāmigasaṅghoti kho, bhikkhave, sattānametaṃ adhivacanaṃ. puriso anatthakāmo ahitakāmo ayogakkhemakāmoti kho, bhikkhave, mārassetaṃ pāpimato adhivacanaṃ. kummaggoti kho, bhikkhave, aṭṭhaṅgikassetaṃ micchāmaggassa adhivacanaṃ, seyyathidaṃ micchādiṭṭhiyā micchāsaṅkappassa micchāvācāya micchākammantassa micchāājīvassa micchāvāyāmassa micchāsatiyā micchāsamādhissa. okacaroti kho, bhikkhave, nandīrāgassetaṃ adhivacanaṃ. okacārikāti kho, bhikkhave, avijjāyetaṃ adhivacanaṃ.

Mendiants, j'ai créé cette allégorie, afin de faire comprendre son sens. Voici quel est son sens: le grand étang situé en contrebas est une figure pour [les plaisirs de] la sensualité. Le grand troupeau de chevreuils est une figure pour les êtres vivants. L'homme voulant leur malheur, voulant leur infortune, voulant leur assujettissement est une figure pour Mara le Malin. La mauvaise voie est une figure pour la voie erronée en huit composantes, c'est-à-dire la vue erronée, l'aspiration erronée, la parole erronée, l'action erronée, le moyen de subsistance erroné, l'effort erroné, la présence d'esprit erronée, et la concentration erronée. L'appât est une figure pour la complaisance & avidité. Le leurre est une figure pour l'ignorance.

puriso atthakāmo hitakāmo yogakkhemakāmoti kho, bhikkhave, tathāgatassetaṃ adhivacanaṃ arahato sammāsambuddhassa. khemo maggo sovatthiko pītigamanīyoti kho, bhikkhave, ariyassetaṃ aṭṭhaṅgikassa maggassa adhivacanaṃ, seyyathidaṃ sammādiṭṭhiyā sammāsaṅkappassa sammāvācāya sammākammantassa sammāājīvassa sammāvāyāmassa sammāsatiyā sammāsamādhissa.

L'homme voulant leur bien, voulant leur bonne fortune, voulant le soulagement du joug est une figure pour l'arahant pleinement éveillé. La voie paisible et sûre qui est à suivre gaiement est une figure pour la noble voie à huit composantes, c'est-à-dire la vue correcte, l'aspiration correcte, la parole correcte, l'action correcte, les moyens de subsistance corrects, l'effort correct, la présence d'esprit correcte et la concentration correcte.

“iti kho, bhikkhave, vivaṭo mayā khemo maggo sovatthiko pītigamanīyo, pihito kummaggo, ūhato okacaro, nāsitā okacārikā. yaṃ, bhikkhave, satthārā karaṇīyaṃ sāvakānaṃ hitesinā anukampakena anukampaṃ upādāya, kataṃ vo taṃ mayā. etāni, bhikkhave, rukkhamūlāni, etāni suññāgārāni; jhāyatha, bhikkhave, mā pamādattha; mā pacchā vippaṭisārino ahuvattha. ayaṃ vo amhākaṃ anusāsanī”ti.

Ainsi, mendiants, j'ai ouvert la voie paisible et sûre qui est à suivre gaiement, j'ai fermé la mauvaise voie, j'ai enlevé l'appât et ôté le leurre. Mendiants, j'ai fait pour vous ce qui devrait être fait par un enseignant souhaitant le bien de ses disciples, par sympathie, par compassion. Voici les racines des arbres, voilà des pièces vides. Pratiquez la méditation, mendiants, ne soyez pas négligents, n'ayez pas à le regretter plus tard. Voici notre instruction pour vous.

idamavoca bhagavā. attamanā te bhikkhū bhagavato bhāsitaṃ abhinandunti.

Voici ce que dit le Fortuné. Ravis, les mendiants apprécièrent ses paroles.





Bodhi leaf


Traduction proposée par Rémy.

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Publié comme un don du Dhamma,
pour être distribué librement, à des fins non lucratives.
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Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes.


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