SN 35.120
Sāriputtasaddhivihārika Sutta
— Saripoutta et un étudiant —

Un ami de Saripoutta vient le voir pour annoncer qu'un de ses étudiants a abandonné l'entraînement. Celui-ci explique trois pratiques sans lesquelles il est impossible de vivre la vie brahmique avec succès.




Pāḷi



ekaṃ samayaṃ āyasmā sāriputto sāvatthiyaṃ viharati jetavane anāthapiṇḍikassa ārāme. atha kho aññataro bhikkhu yenāyasmā sāriputto tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā āyasmatā sāriputtena saddhiṃ sammodi. sammodanīyaṃ kathaṃ sāraṇīyaṃ vītisāretvā ekamantaṃ nisīdi. ekamantaṃ nisinno kho so bhikkhu āyasmantaṃ sāriputtaṃ etadavoca —

Français



Un jour, le vénérable Saripoutta séjournait près de Savatthi, dans le bois de Jéta, le parc d'Anathapindika. Ce jour-là, un certain mendiant alla voir le vénérable Saripoutta, échangea des courtoisies avec lui, et après cet échange de courtoisies et de salutations amicales, s'assit d'un côté. Une fois assis là, il dit au vénérable Saripoutta:

“saddhivihāriko, āvuso sāriputta, bhikkhu sikkhaṃ paccakkhāya hīnāyāvatto”ti.

«Ami Saripoutta, un mendiant qui était mon étudiant a abandonné l'entraînement, et est retourné à la vie inférieure.

“evametaṃ, āvuso, hoti indriyesu aguttadvārassa, bhojane amattaññuno, jāgariyaṃ ananuyuttassa. ‘so vatāvuso, bhikkhu indriyesu aguttadvāro bhojane amattaññū jāgariyaṃ ananuyutto yāvajīvaṃ paripuṇṇaṃ parisuddhaṃ brahmacariyaṃ santānessatī’ti netaṃ ṭhānaṃ vijjati. ‘so vatāvuso, bhikkhu indriyesu guttadvāro, bhojane mattaññū, jāgariyaṃ anuyutto yāvajīvaṃ paripuṇṇaṃ parisuddhaṃ brahmacariyaṃ santānessatī’ti ṭhānametaṃ vijjati.

— Il en va ainsi, mon ami, pour celui qui ne protège pas l'entrée de ses facultés sensorielles, qui ne connait pas la [bonne] mesure avec la nourriture et qui n'est pas dédié à l'état de veille. Il est impossible qu'un mendiant qui ne protège pas l'entrée de ses facultés sensorielles, qui ne connait pas la [bonne] mesure avec la nourriture et qui n'est pas dédié à l'état de veille, qu'il maintienne la vie brahmique complète et pure pendant toute sa vie, mais il est possible qu'un mendiant qui protège l'entrée de ses facultés sensorielles, qui connait la [bonne] mesure avec la nourriture et qui est dédié à l'état de veille, maintienne la vie brahmique complète et pure pendant toute sa vie.

“kathañcāvuso, indriyesu guttadvāro hoti? idhāvuso, bhikkhu cakkhunā rūpaṃ disvā na nimittaggāhī hoti nānubyañjanaggāhī. yatvādhikaraṇamenaṃ cakkhundriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ abhijjhādomanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ tassa saṃvarāya paṭipajjati, rakkhati cakkhundriyaṃ, cakkhundriye saṃvaraṃ āpajjati.

Et comment, mon ami, protège-t-on l'entrée de ses facultés sensorielles? À cet égard, un mendiant, en voyant une forme avec l'œil, ne saisit pas un aspect, ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté de l'œil, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté de l'œil; il entreprend la restreinte de la faculté de l'œil.

sotena saddaṃ sutvā...

En entendant un son avec l'oreille, il ne saisit pas un aspect, il ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté de l'oreille, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté de l'oreille; il entreprend la restreinte de la faculté de l'oreille.

ghānena gandhaṃ ghāyitvā...

En sentant une odeur avec le nez, il ne saisit pas un aspect, il ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté du nez, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté du nez; il entreprend la restreinte de la faculté du nez.

jivhāya rasaṃ sāyitvā...

En goûtant une saveur avec la langue, il ne saisit pas un aspect, il ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté de la langue, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté de la langue; il entreprend la restreinte de la faculté de la langue.

kāyena phoṭṭhabbaṃ phusitvā...

En touchant une sensation corporelle avec le corps, il ne saisit pas un aspect, il ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté du corps, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté du corps; il entreprend la restreinte de la faculté du corps.

manasā dhammaṃ viññāya na nimittaggāhī hoti nānubyañjanaggāhī. yatvādhikaraṇamenaṃ manindriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ abhijjhādomanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ, tassa saṃvarāya paṭipajjati, rakkhati manindriyaṃ, manindriye saṃvaraṃ āpajjati.

En prenant conscience d'un phénomène mental avec l'esprit, il ne saisit pas un aspect, il ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté de l'esprit, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté de l'esprit; il entreprend la restreinte de la faculté de l'esprit.

evaṃ kho, āvuso, indriyesu guttadvāro hoti.

Voici, mon ami, comment on protège l'entrée de ses facultés sensorielles.

“kathañcāvuso, bhojane mattaññū hoti? idhāvuso, bhikkhu paṭisaṅkhā yoniso āhāraṃ āhāreti — ‘neva davāya, na madāya, na maṇḍanāya, na vibhūsanāya, yāvadeva imassa kāyassa ṭhitiyā yāpanāya, vihiṃsūparatiyā, brahmacariyānuggahāya. iti purāṇañca vedanaṃ paṭihaṅkhāmi, navañca vedanaṃ na uppādessāmi, yātrā ca me bhavissati, anavajjatā ca phāsuvihāro cā’ti. evaṃ kho, āvuso, bhojane mattaññū hoti.

Et comment, mon ami, connaît-on la bonne mesure avec la nourriture? À cet égard, un mendiant mange la nourriture en ayant des réflexions judicieuses: pas en récréation, ni avec laisser-aller, ni pour la beauté, ni pour l'esthétique, mais juste assez pour le soutien et le maintien de ce corps, pour le soulagement des nuisances, pour sustenter la vie brahmique: “De cette manière, je mettrai fin au ressenti précédent, sans provoquer l'apparition de nouveaux ressentis, je serai sustenté avec irréprochabilité et vivrai confortablement.” Voici, mon ami, comment on connaît la bonne mesure avec la nourriture.

“kathañcāvuso, jāgariyaṃ anuyutto hoti? idhāvuso, bhikkhu divasaṃ caṅkamena nisajjāya āvaraṇīyehi dhammehi cittaṃ parisodheti. rattiyā paṭhamaṃ yāmaṃ caṅkamena nisajjāya āvaraṇīyehi dhammehi cittaṃ parisodheti. rattiyā majjhimaṃ yāmaṃ dakkhiṇena passena sīhaseyyaṃ kappeti pāde pādaṃ accādhāya sato sampajāno, uṭṭhānasaññaṃ manasi karitvā. rattiyā pacchimaṃ yāmaṃ paccuṭṭhāya caṅkamena nisajjāya āvaraṇīyehi dhammehi cittaṃ parisodheti. evaṃ kho, āvuso, jāgariyaṃ anuyutto hoti.

Et comment, mon ami, se dédie-t-on à l'état de veille? À cet égard, un mendiant, pendant la journée, purifie l'esprit des états obstructifs en marchant ou en étant assis; durant la première partie de la nuit, il purifie l'esprit des états obstructifs en marchant ou en étant assis; durant la partie médiane de la nuit, il se couche sur le côté droit dans la posture du lion, plaçant un pied sur l'autre, attentif et doué de discernement attentif, ayant fixé son esprit sur la perception du lever; durant la dernière partie de la nuit, il purifie l'esprit des états obstructifs en marchant ou en étant assis. Voici, mon ami, comment on se dédie à l'état de veille.

tasmātihāvuso, evaṃ sikkhitabbaṃ — ‘indriyesu guttadvārā bhavissāma, bhojane mattaññuno, jāgariyaṃ anuyuttā’ti. evañhi vo, āvuso, sikkhitabban”ti.

C'est pourquoi, mon ami, il faut s'entraîner ainsi: “Nous protégerons l'entrée de nos facultés sensorielles, nous connaitrons la [bonne] mesure avec la nourriture, nous nous dédierons à l'état de veille. Voici, mon ami, comment il faut s'entraîner.»





Bodhi leaf


Traduction proposée par Sekha.

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pour être distribué librement, à des fins non lucratives.
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Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes.


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