Anourouddha pratique en solitaire et a sept profondes réflexions. Le Bouddha apparaît devant lui pour lui enseigner une huitième réflexion, celle qui met fin aux réflexions. |
Pāḷiekaṃ samayaṃ bhagavā bhaggesu viharati suṃsumāragire bhesakaḷāvane migadāye. |
FrançaisUn jour, le Fortuné séjournait chez les Bhaggās, à Suṃsumāragira, dans le parc aux daims, le bois de Bhesakaḷā. |
tena kho pana samayena āyasmā anuruddho cetīsu viharati pācīnavaṃsadāye. atha kho āyasmato anuruddhassa rahogatassa paṭisallīnassa evaṃ cetaso parivitakko udapādi: “appicchassāyaṃ dhammo, nāyaṃ dhammo mahicchassa; santuṭṭhassāyaṃ dhammo, nāyaṃ dhammo asantuṭṭhassa; pavivittassāyaṃ dhammo, nāyaṃ dhammo saṅgaṇikārāmassa; āraddhavīriyassāyaṃ dhammo, nāyaṃ dhammo kusītassa; upaṭṭhitassatissāyaṃ dhammo, nāyaṃ dhammo muṭṭhassatissa; samāhitassāyaṃ dhammo, nāyaṃ dhammo asamāhitassa; paññavato ayaṃ dhammo, nāyaṃ dhammo duppaññassā”ti. | Ce jour-là, le vénérable Anourouddha{1} séjournait chez les Tchétis, dans la bambouseraie de l'est. Tandis qu'il était en isolement dans un endroit retiré, la réflexion suivante apparut dans son esprit: “Cet enseignement est pour celui qui a peu de désirs, pas pour celui qui a des désirs impérieux; cet enseignement est pour celui qui se satisfait [avec ce qu'il a], pas pour celui qui ne se satisfait pas [avec ce qu'il a]; cet enseignement est pour un solitaire, pas pour celui qui se complaît dans la compagnie; cet enseignement est pour celui qui a activé son énergie, pas pour celui qui est paresseux; cet enseignement est pour celui qui a mis en place sa présence d'esprit, pas pour celui qui est étourdi d'esprit; cet enseignement est pour celui qui est concentré, pas pour celui qui est dispersé d'esprit; cet enseignement est pour celui qui a du discernement, pas pour celui qui manque de discernement.” |
atha kho bhagavā āyasmato anuruddhassa cetasā cetoparivitakkamaññāya, seyyathāpi nāma balavā puriso samiñjitaṃ vā bāhaṃ pasāreyya, pasāritaṃ vā bāhaṃ samiñjeyya; evamevaṃ, bhaggesu suṃsumāragire bhesakaḷāvane migadāye antarahito cetīsu pācīnavaṃsadāye āyasmato anuruddhassa sammukhe pāturahosi. nisīdi bhagavā paññatte āsane. āyasmāpi kho anuruddho bhagavantaṃ abhivādetvā ekamantaṃ nisīdi. ekamantaṃ nisinnaṃ kho āyasmantaṃ anuruddhaṃ bhagavā etadavoca: | Ayant connu avec son esprit la réflexion qui était apparue dans l'esprit du vénérable Anourouddha, tout comme un homme en bonne santé pourrait étendre son bras replié ou replier son bras étendu, le Fortuné disparut du bois de Bhesakaḷā chez les Bhaggās et apparut juste devant le vénérable Anourouddha chez les Tchétis, dans la bambouseraie de l'est. Il s'assit sur le siège préparé, et le vénérable Anourouddha, après lui avoir rendu hommage, s'assit d'un côté. Tandis qu'il était assis là, le Fortuné lui dit: |
“sādhu sādhu, anuruddha! sādhu kho tvaṃ, anuruddha, (yaṃ taṃ mahāpurisavitakkaṃ) vitakkesi: ‘appicchassāyaṃ dhammo, nāyaṃ dhammo mahicchassa; santuṭṭhassāyaṃ dhammo, nāyaṃ dhammo asantuṭṭhassa; pavivittassāyaṃ dhammo, nāyaṃ dhammo saṅgaṇikārāmassa; āraddhavīriyassāyaṃ dhammo, nāyaṃ dhammo kusītassa; upaṭṭhitassatissāyaṃ dhammo, nāyaṃ dhammo muṭṭhassatissa; samāhitassāyaṃ dhammo, nāyaṃ dhammo asamāhitassa; paññavato ayaṃ dhammo, nāyaṃ dhammo duppaññassā’ti. | Excellent, Anourouddha, excellent! Il est excellent que tu penses ces pensées d'un grand homme: “Cet enseignement est pour celui qui a peu de désirs, pas pour celui qui a des désirs impérieux; cet enseignement est pour celui qui se satisfait [avec ce qu'il a], pas pour celui qui ne se satisfait pas [avec ce qu'il a]; cet enseignement est pour un solitaire, pas pour celui qui se complaît dans la compagnie; cet enseignement est pour celui qui a activé son énergie, pas pour celui qui est paresseux; cet enseignement est pour celui qui a mis en place sa présence d'esprit, pas pour celui qui est étourdi d'esprit; cet enseignement est pour celui qui est concentré, pas pour celui qui est dispersé d'esprit; cet enseignement est pour celui qui a du discernement, pas pour celui qui manque de discernement.” |
tena hi tvaṃ, anuruddha, imampi aṭṭhamaṃ mahāpurisavitakkaṃ vitakkehi: ‘nippapañcārāmassāyaṃ dhammo nippapañcaratino, nāyaṃ dhammo papañcārāmassa papañcaratino’”ti. | Tu devrais également penser cette huitième pensée d'un grand homme, Anourouddha: “Cet enseignement est pour celui qui se plaît à la non-prolifération mentale, pas pour celui qui se complaît dans la prolifération mentale.” |
“yato kho tvaṃ, anuruddha, ime aṭṭha mahāpurisavitakke vitakkessasi, tato tvaṃ, anuruddha, yāvadeva ākaṅkhissasi, vivicceva kāmehi vivicca akusalehi dhammehi savitakkaṃ savicāraṃ vivekajaṃ pītisukhaṃ paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja viharissasi. | Lorsque tu penseras ces huit pensées d'un grand homme, alors, Anourouddha, autant que tu le souhaiteras, séparé des plaisirs de la sensualité, séparé des états mentaux désavantageux, ayant pénétré dans le premier jhana, tu y demeureras, avec pensées actives et passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la séparation. |
“yato kho tvaṃ, anuruddha, ime aṭṭha mahāpurisavitakke vitakkessasi, tato tvaṃ, anuruddha, yāvadeva ākaṅkhissasi, vitakkavicārānaṃ vūpasamā ajjhattaṃ sampasādanaṃ cetaso ekodibhāvaṃ avitakkaṃ avicāraṃ samādhijaṃ pītisukhaṃ dutiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharissasi. | Lorsque tu penseras ces huit pensées d'un grand homme, alors, Anourouddha, autant que tu le souhaiteras, avec l'apaisement des pensées actives et passives, tu entreras et demeureras dans le deuxième jhāna, avec tranquillisation intérieure et unification de l'esprit, sans pensées actives ni passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la concentration. |
“yato kho tvaṃ, anuruddha, ime aṭṭha mahāpurisavitakke vitakkessasi, tato tvaṃ, anuruddha, yāvadeva ākaṅkhissasi, pītiyā ca virāgā upekkhako ca viharissasi sato ca sampajāno sukhañca kāyena paṭisaṃvedissasi yaṃ taṃ ariyā ācikkhanti — ‘upekkhako satimā sukhavihārī’ti tatiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharissasi. | Lorsque tu penseras ces huit pensées d'un grand homme, alors, Anourouddha, autant que tu le souhaiteras, avec la disparition de l'exaltation, tu demeureras équanime, présent d'esprit et doué d'un discernement attentif, tu entreras et demeureras dans le troisième jhāna et ressentiras dans le corps le bien-être que les êtres nobles décrivent: ‘équanime et présent d'esprit, il séjourne dans le bien-être’. |
“yato kho tvaṃ, anuruddha, ime aṭṭha mahāpurisavitakke vitakkessasi, tato tvaṃ, anuruddha, yāvadeva ākaṅkhissasi, sukhassa ca pahānā dukkhassa ca pahānā pubbeva somanassadomanassānaṃ atthaṅgamā adukkhamasukhaṃ upekkhāsatipārisuddhiṃ catutthaṃ jhānaṃ upasampajja viharissasi. | Lorsque tu penseras ces huit pensées d'un grand homme, alors, Anourouddha, autant que tu le souhaiteras, abandonnant le bien-être et abandonnant le mal-être, la plaisance et la déplaisance mentales ayant auparavant disparu, ayant pénétré le quatrième jhāna, qui est sans mal-être ni bien-être et est purifié par la présence d'esprit due à l'équanimité, tu y demeureras. |
“yato kho tvaṃ, anuruddha, ime ca aṭṭha mahāpurisavitakke vitakkessasi, imesañca catunnaṃ jhānānaṃ ābhicetasikānaṃ diṭṭhadhammasukhavihārānaṃ nikāmalābhī bhavissasi akicchalābhī akasiralābhī, tato tuyhaṃ, anuruddha, seyyathāpi nāma gahapatissa vā gahapatiputtassa vā nānārattānaṃ dussānaṃ dussakaraṇḍako pūro; evamevaṃ te paṃsukūlacīvaraṃ khāyissati santuṭṭhassa viharato ratiyā aparitassāya phāsuvihārāya okkamanāya nibbānassa. | Lorsque tu penseras ces huit pensées d'un grand homme, Anourouddha, et que ces quatre jhanas, états d'esprit élevés qui fournissent un séjour agréable dans le monde visible, seront obtenus à volonté, aisément et sans difficulté, alors demeurant satisfait [avec ce que tu as], tes robes faites de haillons abandonnés comme déchets te paraîtront comme une penderie pleine de vêtements colorés paraissent à un homme de maison ou à un fils de maison, et cela sera pour ton agrément, ton soulagement, ton aise, et pour l'entrée dans l'Extinction. |
“yato kho tvaṃ, anuruddha, ime ca aṭṭha mahāpurisavitakke vitakkessasi, imesañca catunnaṃ jhānānaṃ ābhicetasikānaṃ diṭṭhadhammasukhavihārānaṃ nikāmalābhī bhavissasi akicchalābhī akasiralābhī, tato tuyhaṃ, anuruddha, seyyathāpi nāma gahapatissa vā gahapatiputtassa vā sālīnaṃ odano vicitakāḷako anekasūpo anekabyañjano; evamevaṃ te piṇḍiyālopabhojanaṃ khāyissati santuṭṭhassa viharato ratiyā aparitassāya phāsuvihārāya okkamanāya nibbānassa. | Lorsque tu penseras ces huit pensées d'un grand homme, Anourouddha, et que ces quatre jhanas, états d'esprit élevés qui fournissent un séjour agréable dans le monde visible, seront obtenus à volonté, aisément et sans difficulté, alors demeurant satisfait [avec ce que tu as], ton repas constitué de morceaux de nourriture te paraîtra comme le riz de choix, le riz au lait, le riz épuré, ainsi que les divers curry et condiments paraissent à un homme de maison ou à un fils de maison, et cela sera pour ton agrément, ton soulagement, ton aise, et pour l'entrée dans l'Extinction. |
“yato kho tvaṃ, anuruddha, ime ca aṭṭha mahāpurisavitakke vitakkessasi, imesañca catunnaṃ jhānānaṃ ābhicetasikānaṃ diṭṭhadhammasukhavihārānaṃ nikāmalābhī bhavissasi akicchalābhī akasiralābhī, tato tuyhaṃ, anuruddha, seyyathāpi nāma gahapatissa vā gahapatiputtassa vā kūṭāgāraṃ ullittāvalittaṃ nivātaṃ phusitaggaḷaṃ pihitavātapānaṃ; evamevaṃ te rukkhamūlasenāsanaṃ khāyissati santuṭṭhassa viharato ratiyā aparitassāya phāsuvihārāya okkamanāya nibbānassa. | Lorsque tu penseras ces huit pensées d'un grand homme, Anourouddha, et que ces quatre jhanas, états d'esprit élevés qui fournissent un séjour agréable dans le monde visible, seront obtenus à volonté, aisément et sans difficulté, alors demeurant satisfait [avec ce que tu as], ton gîte au pied d'un arbre te paraîtra comme une maison au toit pointu, bien crépie, à l'abri du vent, bien fermée, avec des volets aux fenêtres paraît à un homme de maison ou à un fils de maison, et cela sera pour ton agrément, ton soulagement, ton aise, et pour l'entrée dans l'Extinction. |
“yato kho tvaṃ, anuruddha, ime ca aṭṭha mahāpurisavitakke vitakkessasi, imesañca catunnaṃ jhānānaṃ ābhicetasikānaṃ diṭṭhadhammasukhavihārānaṃ nikāmalābhī bhavissasi akicchalābhī akasiralābhī, tato tuyhaṃ, anuruddha, seyyathāpi nāma gahapatissa vā gahapatiputtassa vā pallaṅko gonakatthato paṭikatthato paṭalikatthato kadalimigapavarapaccattharaṇo sauttaracchado ubhatolohitakūpadhāno; evamevaṃ te tiṇasanthārakasayanāsanaṃ khāyissati santuṭṭhassa viharato ratiyā aparitassāya phāsuvihārāya okkamanāya nibbānassa. | Lorsque tu penseras ces huit pensées d'un grand homme, Anourouddha, et que ces quatre jhanas, états d'esprit élevés qui fournissent un séjour agréable dans le monde visible, seront obtenus à volonté, aisément et sans difficulté, alors demeurant satisfait [avec ce que tu as], ton siège et ton lit faits de paille te paraîtront comme un lit couvert de peau de vache, couvert de laine, couvert d'un édredon en laine, avec des couvre-lits en excellente peau de daim, avec un baldaquin et des traversins rouges des deux côtés paraît à un homme de maison ou à un fils de maison, et cela sera pour ton agrément, ton soulagement, ton aise, et pour l'entrée dans l'Extinction. |
“yato kho tvaṃ, anuruddha, ime ca aṭṭha mahāpurisavitakke vitakkessasi, imesañca catunnaṃ jhānānaṃ ābhicetasikānaṃ diṭṭhadhammasukhavihārānaṃ nikāmalābhī bhavissasi akicchalābhī akasiralābhī, tato tuyhaṃ, anuruddha, seyyathāpi nāma gahapatissa vā gahapatiputtassa vā nānābhesajjāni, seyyathidaṃ: sappi navanītaṃ telaṃ madhu phāṇitaṃ; evamevaṃ te pūtimuttabhesajjaṃ khāyissati santuṭṭhassa viharato ratiyā aparitassāya phāsuvihārāya okkamanāya nibbānassa. | Lorsque tu penseras ces huit pensées d'un grand homme, Anourouddha, et que ces quatre jhanas, états d'esprit élevés qui fournissent un séjour agréable dans le monde visible, seront obtenus à volonté, aisément et sans difficulté, alors demeurant satisfait [avec ce que tu as], tes remèdes faits d'urine de vache te paraîtront comme les divers remèdes tels que le ghee, le beurre, l'huile, le miel et la mélasse paraissent à un homme de maison ou à un fils de maison, et cela sera pour ton agrément, ton soulagement, ton aise, et pour l'entrée dans l'Extinction. |
tena hi tvaṃ, anuruddha, āyatikampi vassāvāsaṃ idheva cetīsu pācīnavaṃsadāye vihareyyāsī”ti. | Tu prendras ta prochaine résidence de mousson ici même chez les Tchétis, dans la bambouseraie de l'est. |
“evaṃ, bhante”ti kho āyasmā anuruddho bhagavato paccassosi. | |
atha kho bhagavā āyasmantaṃ anuruddhaṃ iminā ovādena ovaditvā, seyyathāpi nāma balavā puriso samiñjitaṃ vā bāhaṃ pasāreyya, pasāritaṃ vā bāhaṃ samiñjeyya, evamevaṃ cetīsu pācīnavaṃsadāye antarahito bhaggesu suṃsumāragire bhesakaḷāvane migadāye pāturahosīti. nisīdi bhagavā paññatte āsane. nisajja kho bhagavā bhikkhū āmantesi: | Ayant exhorté le vénérable Anourouddha avec cette exhortation, tout comme un homme en bonne santé pourrait étendre son bras replié ou replier son bras étendu, le Fortuné disparut de chez les Tchétis, dans la bambouseraie de l'est et apparut chez les Bhaggās, à Suṃsumāragira, dans le parc aux daims, le bois de Bhesakaḷā. Il s'assit sur le siège préparé, et une fois assis, il s'adressa aux mendiants: |
“aṭṭha kho, bhikkhave, mahāpurisavitakke desessāmi, taṃ suṇātha, sādhukaṃ manasikarotha, bhāsissāmī”ti. | Mendiants, je vais vous enseigner les huit pensées d'un grand homme. Écoutez cela et faites bien attention, je vais parler. |
“evaṃ, bhante”ti kho te bhikkhū bhagavato paccassosuṃ. bhagavā etadavoca: | — Oui, Bhanté, répondirent les mendiants. Le Fortuné dit alors: |
katame ca, bhikkhave, aṭṭha mahāpurisavitakkā? appicchassāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo mahicchassa; santuṭṭhassāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo asantuṭṭhassa; pavivittassāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo saṅgaṇikārāmassa; āraddhavīriyassāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo kusītassa; upaṭṭhitassatissāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo muṭṭhassatissa; samāhitassāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo asamāhitassa; paññavato ayaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo duppaññassa; nippapañcārāmassāyaṃ, bhikkhave, dhammo nippapañcaratino, nāyaṃ dhammo papañcārāmassa papañcaratino”. |
Et quelles sont, mendiants, les huit pensées d'un grand homme? “Cet enseignement est pour celui qui a peu de désirs, mendiants, pas pour celui qui a des désirs impérieux; cet enseignement est pour celui qui se satisfait [avec ce qu'il a], mendiants, pas pour celui qui ne se satisfait pas [avec ce qu'il a]; cet enseignement est pour un solitaire, mendiants, pas pour celui qui se complaît dans la compagnie; cet enseignement est pour celui qui a activé son énergie, mendiants, pas pour celui qui est paresseux; cet enseignement est pour celui qui a mis en place sa présence d'esprit, mendiants, pas pour celui qui est étourdi d'esprit; cet enseignement est pour celui qui est concentré, mendiants, pas pour celui qui est dispersé d'esprit; cet enseignement est pour celui qui a du discernement, mendiants, pas pour celui qui manque de discernement; cet enseignement est pour celui qui se plaît à la non-prolifération mentale, mendiants, pas pour celui qui se complaît dans la prolifération mentale.”
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“‘appicchassāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo mahicchassā’ti, iti kho panetaṃ vuttaṃ. kiñcetaṃ paṭicca vuttaṃ? idha, bhikkhave, bhikkhu appiccho samāno ‘appicchoti maṃ jāneyyun’ti na icchati, santuṭṭho samāno ‘santuṭṭhoti maṃ jāneyyun’ti na icchati, pavivitto samāno ‘pavivittoti maṃ jāneyyun’ti na icchati, āraddhavīriyo samāno ‘āraddhavīriyoti maṃ jāneyyun’ti na icchati, upaṭṭhitassati samāno ‘upaṭṭhitassatīti maṃ jāneyyun’ti na icchati, samāhito samāno ‘samāhitoti maṃ jāneyyun’ti na icchati, paññavā samāno ‘paññavāti maṃ jāneyyun’ti na icchati, nippapañcārāmo samāno ‘nippapañcārāmoti maṃ jāneyyun’ti na icchati. ‘appicchassāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo mahicchassā’ti, iti yaṃ taṃ vuttaṃ idametaṃ paṭicca vuttaṃ. | Il a été dit: “Cet enseignement est pour celui qui a peu de désirs, mendiants, pas pour celui qui a des désirs impérieux”. Et quel est ce en rapport à quoi cela a été dit? À cet égard, mendiants, un mendiant ayant peu de désirs ne désire pas qu'on sache qu'il a peu de désirs; se satisfaisant [avec ce que tu as], il ne désire pas qu'on sache qu'il se satisfait [avec ce qu'il a]; étant solitaire, il ne désire pas qu'on sache qu'il est solitaire; ayant activé son énergie, il ne désire pas qu'on sache qu'il a activé son énergie; ayant mis en place sa présence d'esprit, il ne désire pas qu'on sache qu'il a mis en place sa présence d'esprit; étant concentré, il ne désire pas qu'on sache qu'il est concentré; ayant du discernement, il ne désire pas qu'on sache qu'il a du discernement; se plaisant à la non-prolifération mentale, il ne désire pas qu'on sache qu'il se plaît à la non-prolifération mentale. Voici donc ce en rapport à quoi il a été dit: “Cet enseignement est pour celui qui a peu de désirs, mendiants, pas pour celui qui a des désirs impérieux”. |
“‘santuṭṭhassāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo asantuṭṭhassā’ti, iti kho panetaṃ vuttaṃ, kiñcetaṃ paṭicca vuttaṃ? idha, bhikkhave, bhikkhu santuṭṭho hoti itarītara-cīvara-piṇḍapāta-senāsana-gilāna-paccaya-bhesajja-parikkhārena. ‘santuṭṭhassāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo asantuṭṭhassā’ti, iti yaṃ taṃ vuttaṃ idametaṃ paṭicca vuttaṃ. | Il a été dit: “Cet enseignement est pour celui qui se satisfait [avec ce qu'il a], mendiants, pas pour celui qui ne se satisfait pas [avec ce qu'il a]”. Et quel est ce en rapport à quoi cela a été dit? À cet égard, mendiants, un mendiant se satisfait de n'importe quelles robes, nourritures d'aumônes, gîtes, remèdes et provisions pour les malades. Voici donc ce en rapport à quoi il a été dit: “Cet enseignement est pour celui qui se satisfait [avec ce qu'il a], mendiants, pas pour celui qui ne se satisfait pas [avec ce qu'il a]”. |
“‘pavivittassāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo saṅgaṇikārāmassā’ti, iti kho panetaṃ vuttaṃ, kiñcetaṃ paṭicca vuttaṃ? idha, bhikkhave, bhikkhuno pavivittassa viharato bhavanti upasaṅkamitāro bhikkhū bhikkhuniyo upāsakā upāsikāyo rājāno rājamahāmattā titthiyā titthiyasāvakā. tatra bhikkhu vivekaninnena cittena vivekapoṇena vivekapabbhārena vivekaṭṭhena nekkhammābhiratena aññadatthu uyyojanikapaṭisaṃyuttaṃyeva kathaṃ kattā hoti. ‘pavivittassāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo saṅgaṇikārāmassā’ti, iti yaṃ taṃ vuttaṃ idametaṃ paṭicca vuttaṃ. |
Il a été dit: “Cet enseignement est pour un solitaire, mendiants, pas pour celui qui se complaît dans la compagnie”. Et quel est ce en rapport à quoi cela a été dit? À cet égard, mendiants, un mendiant demeurant solitaire est approché par des mendiants, des mendiantes, des disciples hommes et femmes, des rois, des ministres, des hétérodoxes, et leurs disciples. Alors le mendiant leur fait un discours avec un esprit incliné à la solitude, infléchi vers la solitude, tendant à la solitude, ayant pour but la solitude, se plaisant au renoncement, en n'ayant d'autre objectif que de se débarrasser d'eux. Voici donc ce en rapport à quoi il a été dit: “Cet enseignement est pour un solitaire, mendiants, pas pour celui qui se complaît dans la compagnie”.
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“‘āraddhavīriyassāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo kusītassā’ti, iti kho panetaṃ vuttaṃ, kiñcetaṃ paṭicca vuttaṃ? idha, bhikkhave, bhikkhu āraddhavīriyo viharati akusalānaṃ dhammānaṃ pahānāya kusalānaṃ dhammānaṃ upasampadāya; thāmavā daḷhaparakkamo anikkhittadhuro kusalesu dhammesu. ‘āraddhavīriyassāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo kusītassā’ti, iti yaṃ taṃ vuttaṃ idametaṃ paṭicca vuttaṃ. | Il a été dit: “Cet enseignement est pour celui qui a activé son énergie, mendiants, pas pour celui qui est paresseux”. Et quel est ce en rapport à quoi cela a été dit? À cet égard, mendiants, un mendiant maintient son énergie activée pour l'abandon des états mentaux désavantageux et l'acquisition des états mentaux avantageux; il est tenace, ferme dans son effort, il ne manque pas à la responsabilité de cultiver les états mentaux avantageux. Voici donc ce en rapport à quoi il a été dit: “Cet enseignement est pour celui qui a activé son énergie, mendiants, pas pour celui qui est paresseux”. |
“‘upaṭṭhitassatissāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo muṭṭhassatissā’ti, iti kho panetaṃ vuttaṃ. kiñcetaṃ paṭicca vuttaṃ? idha, bhikkhave, bhikkhu satimā hoti paramena satinepakkena samannāgato, cirakatampi cirabhāsitampi saritā anussaritā. ‘upaṭṭhitassatissāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo, muṭṭhassatissā’ti, iti yaṃ taṃ vuttaṃ idametaṃ paṭicca vuttaṃ. | Il a été dit: “Cet enseignement est pour celui qui a mis en place sa présence d'esprit, mendiants, pas pour celui qui est étourdi d'esprit”. Et quel est ce en rapport à quoi cela a été dit? À cet égard, mendiants, un mendiant est présent d'esprit, possédant une excellente présence d'esprit & minutie, il se souvient et se remémore ce qui a été fait et dit il y a longtemps. Voici donc ce en rapport à quoi il a été dit: “Cet enseignement est pour celui qui a mis en place sa présence d'esprit, mendiants, pas pour celui qui est étourdi d'esprit”. |
“‘samāhitassāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo asamāhitassā’ti, iti kho panetaṃ vuttaṃ. kiñcetaṃ paṭicca vuttaṃ? idha, bhikkhave, bhikkhu vivicceva kāmehi vivicca akusalehi dhammehi savitakkaṃ savicāraṃ vivekajaṃ pītisukhaṃ paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. vitakkavicārānaṃ vūpasamā ajjhattaṃ sampasādanaṃ cetaso ekodibhāvaṃ avitakkaṃ avicāraṃ samādhijaṃ pītisukhaṃ dutiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. pītiyā ca virāgā upekkhako ca viharissasi sato ca sampajāno sukhañca kāyena paṭisaṃvedissasi yaṃ taṃ ariyā ācikkhanti: ‘upekkhako satimā sukhavihārī’ti tatiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. sukhassa ca pahānā dukkhassa ca pahānā pubbeva somanassadomanassānaṃ atthaṅgamā adukkhamasukhaṃ upekkhāsatipārisuddhiṃ catutthaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. ‘samāhitassāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo asamāhitassā’ti, iti yaṃ taṃ vuttaṃ idametaṃ paṭicca vuttaṃ. | Il a été dit: “Cet enseignement est pour celui qui est concentré, mendiants, pas pour celui qui est dispersé d'esprit”. Et quel est ce en rapport à quoi cela a été dit? À cet égard, mendiants, un mendiant, séparé des plaisirs de la sensualité, séparé des états mentaux désavantageux, pénètre et demeure dans le premier jhana, qui s'accompagne de pensées actives et passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la séparation. Avec l'apaisement des pensées actives et passives, ayant pénétré le deuxième jhāna, il y demeure, avec tranquillisation intérieure, unité de l'esprit, sans pensées actives ni passives, avec exaltation et bien-être engendrés par l'unification de l'esprit. Avec la disparition de l'exaltation, il demeure équanime, présent d'esprit et doué d'un discernement attentif, il entre et demeure dans le troisième jhāna et ressent dans le corps le bien-être que les êtres nobles décrivent: ‘équanime et présent d'esprit, il séjourne dans le bien-être’. Abandonnant le bien-être et abandonnant le mal-être, la plaisance et la déplaisance mentales ayant auparavant disparu, ayant pénétré le quatrième jhāna, qui est sans mal-être ni bien-être et est purifié par la présence d'esprit due à l'équanimité, il y demeure. Voici donc ce en rapport à quoi il a été dit: “Cet enseignement est pour celui qui est concentré, mendiants, pas pour celui qui est dispersé d'esprit”. |
“‘paññavato ayaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo duppaññassā’ti, iti kho panetaṃ vuttaṃ. kiñcetaṃ paṭicca vuttaṃ? idha, bhikkhave, bhikkhu paññavā hoti udayatthagāminiyā paññāya samannāgato ariyāya nibbedhikāya sammā dukkhakkhayagāminiyā. ‘paññavato ayaṃ, bhikkhave, dhammo, nāyaṃ dhammo duppaññassā’ti, iti yaṃ taṃ vuttaṃ idametaṃ paṭicca vuttaṃ. | Il a été dit: “Cet enseignement est pour celui qui a du discernement, mendiants, pas pour celui qui manque de discernement”. Et quel est ce en rapport à quoi cela a été dit? À cet égard, mendiants, un mendiant a du discernement, doué du discernement de l'apparition et de l'extinction qui est noble et pénétrant, menant à la destruction correcte du mal-être. Voici donc ce en rapport à quoi il a été dit: “Cet enseignement est pour celui qui a du discernement, mendiants, pas pour celui qui manque de discernement”. |
“‘nippapañcārāmassāyaṃ, bhikkhave, dhammo nippapañcaratino, nāyaṃ dhammo papañcārāmassa papañcaratino’ti, iti kho panetaṃ vuttaṃ. kiñcetaṃ paṭicca vuttaṃ? idha, bhikkhave, bhikkhuno papañcanirodhe cittaṃ pakkhandati pasīdati santiṭṭhati vimuccati. ‘nippapañcārāmassāyaṃ, bhikkhave, dhammo, nippapañcaratino, nāyaṃ dhammo papañcārāmassa papañcaratino’ti, iti yaṃ taṃ vuttaṃ idametaṃ paṭicca vuttan”ti. | Il a été dit: “Cet enseignement est pour celui qui se plaît à la non-prolifération mentale, pas pour celui qui se complaît dans la prolifération mentale”. Et quel est ce en rapport à quoi cela a été dit? À cet égard, mendiants, l'esprit d'un mendiant se réjouit, devient serein, se pose et est délivré dans la cessation de la prolifération mentale. Voici donc ce en rapport à quoi il a été dit: “Cet enseignement est pour celui qui se plaît à la non-prolifération mentale, pas pour celui qui se complaît dans la prolifération mentale”. |
atha kho āyasmā anuruddho āyatikampi vassāvāsaṃ tattheva cetīsu pācīnavaṃsadāye vihāsi. atha kho āyasmā anuruddho eko vūpakaṭṭho appamatto ātāpī pahitatto viharanto nacirasseva, yassatthāya kulaputtā sammadeva agārasmā anagāriyaṃ pabbajanti, tadanuttaraṃ, brahmacariyapariyosānaṃ diṭṭheva dhamme sayaṃ abhiññā sacchikatvā upasampajja vihāsi. “khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā”ti abbhaññāsi. aññataro ca panāyasmā anuruddho arahataṃ ahosīti. atha kho āyasmā anuruddho arahattappatto tāyaṃ velāyaṃ imā gāthāyo abhāsi: | Alors le vénérable Anourouddha prit sa résidence de mousson suivante à cet endroit même chez les Tchétis, dans la bambouseraie de l'est. Demeurant seul, isolé, assidu, ardent et voué à l'effort, en peu de temps, il entra et demeura dans ce monde visible, en l'ayant réalisé pour lui-même par connaissance directe, dans le suprême achèvement de la vie brahmique pour lequel les gentilhommes quittent à juste titre la vie de foyer pour le sans-foyer. Il réalisa: «C'en est fini de la naissance, la vie brahmique a été menée à son but, ce qui devait être fait a été fait, il n'y aura plus aucune autre existence.» Alors le vénérable Anourouddha devint l'un des arahants. Et au moment où il atteignit l'état d'arahant, il prononça ces vers: |
“mama saṅkappamaññāya, |
Connaissant mes pensées, |
Note1. Anourouddha: était un prince Sakya, un cousin du Bouddha, et le frère de Mahānāma. Le Bouddha l'a désigné plus tard comme étant le meilleur dans l'exercice de l'œil divin (AN 1.192). ———oOo——— Publié comme un don du Dhamma, pour être distribué librement, à des fins non lucratives. |