MN 39
Mahā Assapura Sutta
— Le grand discours à Assapoura —

Le Bouddha explique qu'il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers tant qu'on n'est pas devenu un arahant, avec un exposé de la voie graduelle.




Pāḷi



evaṃ me sutaṃ:

Français



Ainsi ai-je entendu:{1}

ekaṃ samayaṃ bhagavā aṅgesu viharati assapuraṃ nāma aṅgānaṃ nigamo. tatra kho bhagavā bhikkhū āmantesi:

Un jour, le Fortuné séjournait parmi les Angas, près d'un village anga du nom d'Assapoura. Là, il s'adressa aux mendiants:

“bhikkhavo”ti.

Mendiants!

“bhadante”ti te bhikkhū bhagavato paccassosuṃ. bhagavā etadavoca:

Bhadanté, répondirent les mendiants au Fortuné. Le Fortuné leur dit alors:

“samaṇā samaṇāti vo, bhikkhave, jano sañjānāti. tumhe ca pana ‘ke tumhe’ti puṭṭhā samānā ‘samaṇāmhā’ti paṭijānātha; tesaṃ vo, bhikkhave, evaṃsamaññānaṃ sataṃ evaṃpaṭiññānaṃ sataṃ ‘ye dhammā samaṇakaraṇā ca brāhmaṇakaraṇā ca te dhamme samādāya vattissāma, evaṃ no ayaṃ amhākaṃ samaññā ca saccā bhavissati paṭiññā ca bhūtā. yesañca mayaṃ cīvara-piṇḍapāta-senāsana-gilāna-paccaya-bhesajja-parikkhāraṃ paribhuñjāma, tesaṃ te kārā amhesu mahapphalā bhavissanti mahānisaṃsā, amhākañcevāyaṃ pabbajjā avañjhā bhavissati saphalā saudrayā’ti. evañhi vo, bhikkhave, sikkhitabbaṃ.

Mendiants, les gens vous perçoivent comme des renonçants. Si on vous demande ce que vous êtes, vous répondez que vous êtes des renonçants. Puisque c'est ainsi qu'on vous appelle et que c'est ce que vous prétendez être, vous devriez vous entraîner ainsi: “Nous devrions entreprendre et développer les qualités qui font de nous des renonçants, qui font de nous des brahmanes, et ainsi notre appellation sera vraie, et notre prétention sera sincère. De cette manière, en ce qui concerne ceux grâce à qui nous faisons usage de robes, de nourriture d'aumônes, de gîtes et de remèdes pour les malades, ce qu'ils font pour nous portera beaucoup de fruits, leur apportera de grands bienfaits, et ce départ du foyer qui est le nôtre ne sera pas stérile, il portera ses fruits, il apportera ses résultats.”{2}

“katame ca, bhikkhave, dhammā samaṇakaraṇā ca brāhmaṇakaraṇā ca? ‘hirottappena samannāgatā bhavissāmā’ti evañhi vo, bhikkhave, sikkhitabbaṃ. siyā kho pana, bhikkhave, tumhākaṃ evamassa: ‘hirottappenamha samannāgatā, alamettāvatā katamettāvatā, anuppatto no sāmaññattho, natthi no kiñci uttariṃ karaṇīyan’ti tāvatakeneva tuṭṭhiṃ āpajjeyyātha. ārocayāmi vo, bhikkhave, paṭivedayāmi vo, bhikkhave: ‘mā vo sāmaññatthikānaṃ sataṃ sāmaññattho parihāyi, sati uttariṃ karaṇīye’.

Et quelles sont, mendiants, les qualités qui font de soi un renonçant, qui font de soi un brahmane? Mendiants, vous devriez vous entraîner ainsi: “Nous serons pourvus de honte morale & crainte morale.{3} Il se peut alors que vous vous disiez: “Je suis pourvu de honte morale & crainte morale: j'ai fait cela et ça suffit, j'ai atteint le but de la vie de renoncement, il n'y a plus rien d'autre à faire”, et que vous vous en trouviez satisfaits. Je vous informe, mendiants, je vous le dis: vous qui désirez le statut de renonçants, ne manquez pas au but de la vie de renoncement, alors que vous en avez encore à faire.

“kiñca, bhikkhave, uttariṃ karaṇīyaṃ? ‘parisuddho no kāyasamācāro bhavissati uttāno vivaṭo na ca chiddavā saṃvuto ca. tāya ca pana parisuddhakāyasamācāratāya nevattānukkaṃsessāma na paraṃ vambhessāmā’ti evañhi vo, bhikkhave, sikkhitabbaṃ. siyā kho pana, bhikkhave, tumhākaṃ evamassa: ‘hirottappenamha samannāgatā, parisuddho no kāyasamācāro; alamettāvatā katamettāvatā, anuppatto no sāmaññattho, natthi no kiñci uttariṃ karaṇīyan’ti tāvatakeneva tuṭṭhiṃ āpajjeyyātha. ārocayāmi vo, bhikkhave, paṭivedayāmi vo, bhikkhave: ‘mā vo sāmaññatthikānaṃ sataṃ sāmaññattho parihāyi, sati uttariṃ karaṇīye’.

Et qu'est-ce, mendiants, que vous avez encore à faire? Mendiants, vous devriez vous entraîner ainsi: “Notre conduite corporelle sera purifiée, claire, manifeste, sans défauts et restreinte, et nous ne nous glorifierons pas nous-mêmes ni ne mépriserons les autres à cause de la pureté de notre conduite corporelle.” Il se peut alors que vous vous disiez: “Je suis pourvu de honte morale & crainte morale et ma conduite corporelle est purifiée: j'ai fait cela et ça suffit, j'ai atteint le but de la vie de renoncement, il n'y a plus rien d'autre à faire”, et que vous vous en trouviez satisfaits. Je vous informe, mendiants, je vous le dis: vous qui désirez le statut de renonçants, ne manquez pas au but de la vie de renoncement, alors que vous en avez encore à faire.

“kiñca, bhikkhave, uttariṃ karaṇīyaṃ? ‘parisuddho no vacīsamācāro bhavissati uttāno vivaṭo na ca chiddavā saṃvuto ca. tāya ca pana parisuddhavacīsamācāratāya nevattānukkaṃsessāma na paraṃ vambhessāmā’ti evañhi vo, bhikkhave, sikkhitabbaṃ. siyā kho pana, bhikkhave, tumhākaṃ evamassa: ‘hirottappenamha samannāgatā, parisuddho no kāyasamācāro, parisuddho vacīsamācāro; alamettāvatā katamettāvatā, anuppatto no sāmaññattho, natthi no kiñci uttariṃ karaṇīyan’ti tāvatakeneva tuṭṭhiṃ āpajjeyyātha. ārocayāmi vo, bhikkhave, paṭivedayāmi vo, bhikkhave: ‘mā vo sāmaññatthikānaṃ sataṃ sāmaññattho parihāyi, sati uttariṃ karaṇīye’.

Et qu'est-ce, mendiants, que vous avez encore à faire? Mendiants, vous devriez vous entraîner ainsi: “Notre conduite verbale sera purifiée, claire, manifeste, sans défauts et restreinte, et nous ne nous glorifierons pas nous-mêmes ni ne mépriserons les autres à cause de la pureté de notre conduite verbale.” Il se peut alors que vous vous disiez: “Je suis pourvu de honte morale & crainte morale et ma conduite corporelle et ma conduite verbale sont purifiées: j'ai fait cela et ça suffit, j'ai atteint le but de la vie de renoncement, il n'y a plus rien d'autre à faire”, et que vous vous en trouviez satisfaits. Je vous informe, mendiants, je vous le dis: vous qui désirez le statut de renonçants, ne manquez pas au but de la vie de renoncement, alors que vous en avez encore à faire.

“kiñca, bhikkhave, uttariṃ karaṇīyaṃ? ‘parisuddho no manosamācāro bhavissati uttāno vivaṭo na ca chiddavā saṃvuto ca. tāya ca pana parisuddhamanosamācāratāya nevattānukkaṃsessāma na paraṃ vambhessāmā’ti evañhi vo, bhikkhave, sikkhitabbaṃ. siyā kho pana, bhikkhave, tumhākaṃ evamassa: ‘hirottappenamha samannāgatā, parisuddho no kāyasamācāro, parisuddho vacīsamācāro, parisuddho manosamācāro; alamettāvatā katamettāvatā, anuppatto no sāmaññattho, natthi no kiñci uttariṃ karaṇīyan’ti tāvatakeneva tuṭṭhiṃ āpajjeyyātha. ārocayāmi vo, bhikkhave, paṭivedayāmi vo, bhikkhave: ‘mā vo sāmaññatthikānaṃ sataṃ sāmaññattho parihāyi, sati uttariṃ karaṇīye’.

Et qu'est-ce, mendiants, que vous avez encore à faire? Mendiants, vous devriez vous entraîner ainsi: “Notre conduite mentale sera purifiée, claire, manifeste, sans défauts et restreinte, et nous ne nous glorifierons pas nous-mêmes ni ne mépriserons les autres à cause de la pureté de notre conduite mentale.” Il se peut alors que vous vous disiez: “Je suis pourvu de honte morale & crainte morale et ma conduite corporelle, ma conduite verbale et ma conduite mentale sont purifiées: j'ai fait cela et ça suffit, j'ai atteint le but de la vie de renoncement, il n'y a plus rien d'autre à faire”, et que vous vous en trouviez satisfaits. Je vous informe, mendiants, je vous le dis: vous qui désirez le statut de renonçants, ne manquez pas au but de la vie de renoncement, alors que vous en avez encore à faire.

“kiñca, bhikkhave, uttariṃ karaṇīyaṃ? ‘parisuddho no ājīvo bhavissati uttāno vivaṭo na ca chiddavā saṃvuto ca. tāya ca pana parisuddhājīvatāya nevattānukkaṃsessāma na paraṃ vambhessāmā’ti evañhi vo, bhikkhave, sikkhitabbaṃ. siyā kho pana, bhikkhave, tumhākaṃ evamassa: ‘hirottappenamha samannāgatā, parisuddho no kāyasamācāro, parisuddho vacīsamācāro, parisuddho manosamācāro, parisuddho ājīvo; alamettāvatā katamettāvatā, anuppatto no sāmaññattho, natthi no kiñci uttariṃ karaṇīyan’ti tāvatakeneva tuṭṭhiṃ āpajjeyyātha. ārocayāmi vo, bhikkhave, paṭivedayāmi vo, bhikkhave: ‘mā vo sāmaññatthikānaṃ sataṃ sāmaññattho parihāyi, sati uttariṃ karaṇīye’.

Et qu'est-ce, mendiants, que vous avez encore à faire? Mendiants, vous devriez vous entraîner ainsi: “Nos moyens de subsistance seront purifiés, clairs, manifestes, sans défauts et restreints, et nous ne nous glorifierons pas nous-mêmes ni ne mépriserons les autres à cause de la pureté de nos moyens de subsistance.” Il se peut alors que vous vous disiez: “Je suis pourvu de honte morale & crainte morale et ma conduite corporelle, ma conduite verbale, ma conduite mentale et mes moyens de subsistance sont purifiés: j'ai fait cela et ça suffit, j'ai atteint le but de la vie de renoncement, il n'y a plus rien d'autre à faire”, et que vous vous en trouviez satisfaits. Je vous informe, mendiants, je vous le dis: vous qui désirez le statut de renonçants, ne manquez pas au but de la vie de renoncement, alors que vous en avez encore à faire.

“kiñca, bhikkhave, uttariṃ karaṇīyaṃ? ‘indriyesu guttadvārā bhavissāma; cakkhunā rūpaṃ disvā na nimittaggāhī nānubyañjanaggāhī. yatvādhikaraṇamenaṃ cakkhundriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ abhijjhādomanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ, tassa saṃvarāya paṭipajjissāma, rakkhissāma cakkhundriyaṃ, cakkhundriye saṃvaraṃ āpajjissāma.

Et qu'est-ce, mendiants, que vous avez encore à faire? Mendiants, vous devriez vous entraîner ainsi: “Nous protégerons l'entrée de nos facultés sensorielles. En voyant une forme avec l'œil, nous ne saisirons pas un aspect, ne saisirons pas un détail sur la base duquel, si nous demeurions sans restreindre la faculté de l'œil, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient nous envahir; nous poursuivrons la voie de sa restreinte; nous garderons la faculté de l'œil; nous entreprendrons la restreinte de la faculté de l'œil.

sotena saddaṃ sutvā na nimitta·ggāhī hoti n·ānubyañjana·ggāhī yatvādhikaraṇamenaṃ sotindriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ, abhijjhā·domanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ, tassa saṃvarāya paṭipajjissāma; rakkhissāma sotindriyaṃ; sotindriye saṃvaraṃ āpajjissāma.

En entendant un son avec l'oreille, nous ne saisirons pas un aspect, nous ne saisirons pas un détail sur la base duquel, si nous demeurions sans restreindre la faculté de l'oreille, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient nous envahir; nous poursuivrons la voie de sa restreinte; nous garderons la faculté de l'oreille; nous entreprendrons la restreinte de la faculté de l'oreille.

ghāṇena gandhaṃ ghāyitvā na nimitta·ggāhī hoti n·ānubyañjana·ggāhī yatvādhikaraṇamenaṃ ghāṇindriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ, abhijjhā·domanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ, tassa saṃvarāya paṭipajjissāma; rakkhissāma ghāṇindriyaṃ; ghāṇindriye saṃvaraṃ āpajjissāma.

En sentant une odeur avec le nez, nous ne saisirons pas un aspect, nous ne saisirons pas un détail sur la base duquel, si nous demeurions sans restreindre la faculté du nez, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient nous envahir; nous poursuivrons la voie de sa restreinte; nous garderons la faculté du nez; nous entreprendrons la restreinte de la faculté du nez.

jivhāya rasaṃ sāyitvā na nimitta·ggāhī hoti n·ānubyañjana·ggāhī yatvādhikaraṇamenaṃ jivhindriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ, abhijjhā·domanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ, tassa saṃvarāya paṭipajjissāma; rakkhissāma jivhindriyaṃ; jivhindriye saṃvaraṃ āpajjissāma.

En goûtant une saveur avec la langue, nous ne saisirons pas un aspect, nous ne saisirons pas un détail sur la base duquel, si nous demeurions sans restreindre la faculté de la langue, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient nous envahir; nous poursuivrons la voie de sa restreinte; nous garderons la faculté de la langue; nous entreprendrons la restreinte de la faculté de la langue.

kāyena phoṭṭhabbaṃ phusitvā na nimitta·ggāhī hoti n·ānubyañjana·ggāhī yatvādhikaraṇamenaṃ kāyindriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ, abhijjhā·domanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ, tassa saṃvarāya paṭipajjissāma; rakkhissāma kāyindriyaṃ; kāyindriye saṃvaraṃ āpajjissāma.

En touchant une sensation corporelle avec le corps, nous ne saisirons pas un aspect, nous ne saisirons pas un détail sur la base duquel, si nous demeurions sans restreindre la faculté du corps, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient nous envahir; nous poursuivrons la voie de sa restreinte; nous garderons la faculté du corps; nous entreprendrons la restreinte de la faculté du corps.

manasā dhammaṃ viññāya na nimitta·ggāhī n·ānubyañjana·ggāhī yatvādhikaraṇamenaṃ manindriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ abhijjhā·domanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ, tassa saṃvarāya paṭipajjissāma, rakkhissāma manindriyaṃ, manindriye saṃvaraṃ āpajjissāmā’ti evañhi vo, bhikkhave, sikkhitabbaṃ.

En prenant conscience d'un phénomène mental avec l'esprit, nous ne saisirons pas un aspect, nous ne saisirons pas un détail sur la base duquel, si nous demeurions sans restreindre la faculté de l'esprit, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient nous envahir; nous poursuivrons la voie de sa restreinte; nous garderons la faculté de l'esprit; nous entreprendrons la restreinte de la faculté de l'esprit.

siyā kho pana, bhikkhave, tumhākaṃ evamassa: ‘hirottappenamha samannāgatā, parisuddho no kāyasamācāro, parisuddho vacīsamācāro, parisuddho manosamācāro, parisuddho ājīvo, indriyesumha guttadvārā; alamettāvatā katamettāvatā, anuppatto no sāmaññattho, natthi no kiñci uttariṃ karaṇīyan’ti tāvatakeneva tuṭṭhiṃ āpajjeyyātha. ārocayāmi vo, bhikkhave, paṭivedayāmi vo, bhikkhave: ‘mā vo sāmaññatthikānaṃ sataṃ sāmaññattho parihāyi, sati uttariṃ karaṇīye’.

Il se peut alors, mendiants, que vous vous disiez: “Je suis pourvu de honte morale & crainte morale, ma conduite corporelle, ma conduite verbale, ma conduite mentale et mes moyens de subsistance sont purifiés, et je protège l'entrée de mes facultés sensorielles: j'ai fait cela et ça suffit, j'ai atteint le but de la vie de renoncement, il n'y a plus rien d'autre à faire”, et que vous vous en trouviez satisfaits. Je vous informe, mendiants, je vous le dis: vous qui désirez le statut de renonçants, ne manquez pas au but de la vie de renoncement, alors que vous en avez encore à faire.

“kiñca, bhikkhave, uttariṃ karaṇīyaṃ? ‘bhojane mattaññuno bhavissāma, paṭisaṅkhā yoniso āhāraṃ āharissāma, neva davāya na madāya na maṇḍanāya na vibhūsanāya yāvadeva imassa kāyassa ṭhitiyā yāpanāya, vihiṃsūparatiyā, brahmacariyānuggahāya, iti purāṇañca vedanaṃ paṭihaṅkhāma navañca vedanaṃ na uppādessāma, yātrā ca no bhavissati, anavajjatā ca, phāsu vihāro cā’ti evañhi vo, bhikkhave, sikkhitabbaṃ.

Et qu'est-ce, mendiants, que vous avez encore à faire? Mendiants, vous devriez vous entraîner ainsi: “Nous connaîtrons la bonne mesure avec la nourriture: nous mangerons la nourriture en ayant des réflexions judicieuses: pas en récréation, ni avec laisser-aller, ni pour la beauté, ni pour l'esthétique, mais juste assez pour le soutien et le maintien de ce corps, pour le soulagement des nuisances, pour sustenter la vie brahmique: "De cette manière, nous mettrons fin au ressenti précédent, sans provoquer l'apparition de nouveaux ressentis, nous serons sustentés avec irréprochabilité et vivrons confortablement."{4}

siyā kho pana, bhikkhave, tumhākaṃ evamassa: ‘hirottappenamha samannāgatā, parisuddho no kāyasamācāro, parisuddho vacīsamācāro, parisuddho manosamācāro, parisuddho ājīvo, indriyesumha guttadvārā, bhojane mattaññuno; alamettāvatā katamettāvatā, anuppatto no sāmaññattho, natthi no kiñci uttariṃ karaṇīyan’ti tāvatakeneva tuṭṭhiṃ āpajjeyyātha. ārocayāmi vo, bhikkhave, paṭivedayāmi vo, bhikkhave: ‘mā vo, sāmaññatthikānaṃ sataṃ sāmaññattho parihāyi sati uttariṃ karaṇīye’.

Il se peut alors, mendiants, que vous vous disiez: “Je suis pourvu de honte morale & crainte morale, ma conduite corporelle, ma conduite verbale, ma conduite mentale et mes moyens de subsistance sont purifiés, je protège l'entrée de mes facultés sensorielles et je connais la bonne mesure avec la nourriture: j'ai fait cela et ça suffit, j'ai atteint le but de la vie de renoncement, il n'y a plus rien d'autre à faire”, et que vous vous en trouviez satisfaits. Je vous informe, mendiants, je vous le dis: vous qui désirez le statut de renonçants, ne manquez pas au but de la vie de renoncement, alors que vous en avez encore à faire.

“kiñca, bhikkhave, uttariṃ karaṇīyaṃ? ‘jāgariyaṃ anuyuttā bhavissāma, divasaṃ caṅkamena nisajjāya āvaraṇīyehi dhammehi cittaṃ parisodhessāma. rattiyā paṭhamaṃ yāmaṃ caṅkamena nisajjāya āvaraṇīyehi dhammehi cittaṃ parisodhessāma. rattiyā majjhimaṃ yāmaṃ dakkhiṇena passena sīhaseyyaṃ kappessāma pāde pādaṃ accādhāya, sato sampajāno uṭṭhānasaññaṃ manasi karitvā. rattiyā pacchimaṃ yāmaṃ paccuṭṭhāya caṅkamena nisajjāya āvaraṇīyehi dhammehi cittaṃ parisodhessāmā’ti, evañhi vo, bhikkhave, sikkhitabbaṃ.

Et qu'est-ce, mendiants, que vous avez encore à faire? Mendiants, vous devriez vous entraîner ainsi: “Nous nous dédierons à l'état de veille: pendant la journée, nous purifierons l'esprit des états mentaux obstructifs en marchant ou en étant assis; durant la première partie de la nuit, nous purifierons l'esprit des états mentaux obstructifs en marchant ou en étant assis; durant la partie médiane de la nuit, nous nous coucherons sur le côté droit dans la posture du lion, plaçant un pied sur l'autre, attentifs et doués de discernement attentif, ayant fixé notre esprit sur la perception du lever; durant la dernière partie de la nuit, nous purifierons l'esprit des états mentaux obstructifs en marchant ou en étant assis.{5}

siyā kho pana, bhikkhave, tumhākaṃ evamassa: ‘hirottappenamha samannāgatā, parisuddho no kāyasamācāro, parisuddho vacīsamācāro, parisuddho manosamācāro, parisuddho ājīvo, indriyesumha guttadvārā, bhojane mattaññuno, jāgariyaṃ anuyuttā; alamettāvatā katamettāvatā, anuppatto no sāmaññattho, natthi no kiñci uttariṃ karaṇīyan’ti, tāvatakeneva tuṭṭhiṃ āpajjeyyātha. ārocayāmi vo, bhikkhave, paṭivedayāmi vo, bhikkhave: ‘mā vo, sāmaññatthikānaṃ sataṃ sāmaññattho parihāyi sati uttariṃ karaṇīye’.

Il se peut alors, mendiants, que vous vous disiez: “Je suis pourvu de honte morale & crainte morale, ma conduite corporelle, ma conduite verbale, ma conduite mentale et mes moyens de subsistance sont purifiés, je protège l'entrée de mes facultés sensorielles, je connais la bonne mesure avec la nourriture et je me dédie à l'état de veille: j'ai fait cela et ça suffit, j'ai atteint le but de la vie de renoncement, il n'y a plus rien d'autre à faire”, et que vous vous en trouviez satisfaits. Je vous informe, mendiants, je vous le dis: vous qui désirez le statut de renonçants, ne manquez pas au but de la vie de renoncement, alors que vous en avez encore à faire.

“kiñca, bhikkhave, uttariṃ karaṇīyaṃ? ‘satisampajaññena samannāgatā bhavissāma, abhikkante paṭikkante sampajānakārī, ālokite vilokite sampajānakārī, samiñjite pasārite sampajānakārī, saṅghāṭipattacīvaradhāraṇe sampajānakārī, asite pīte khāyite sāyite sampajānakārī, uccārapassāvakamme sampajānakārī, gate ṭhite nisinne sutte jāgarite bhāsite tuṇhībhāve sampajānakārī’ti, evañhi vo, bhikkhave, sikkhitabbaṃ.

Et qu'est-ce, mendiants, que vous avez encore à faire? Mendiants, vous devriez vous entraîner ainsi: “Nous serons pourvus de présence d'esprit & discernement attentif: lorsque nous nous approcherons et lorsque nous nous en irons, nous le ferons avec un discernement attentif; lorsque nous regarderons en avant et lorsque nous regarderons alentours, nous le ferons avec un discernement attentif; lorsque nous fléchirons et lorsque nous étendrons [nos membres], nous le ferons avec un discernement attentif; lorsque nous porterons la robe-manteau, le bol et les robes, nous le ferons avec un discernement attentif; lorsque nous mangerons, lorsque nous boirons, lorsque nous mâcherons, lorsque nous goûterons [la nourriture], nous le ferons avec un discernement attentif; lorsque nous déféquerons et urinerons, nous le ferons avec un discernement attentif; lorsque nous marcherons, lorsque nous te tiendrons debout, lorsque nous serons assis, lorsque nous dormirons, lorsque nous serons éveillés, lorsque nous parlerons et lorsque nous serons silencieux, nous le ferons avec un discernement attentif.

siyā kho pana, bhikkhave, tumhākaṃ evamassa: ‘hirottappenamha samannāgatā, parisuddho no kāyasamācāro, parisuddho vacīsamācāro, parisuddho manosamācāro, parisuddho ājīvo, indriyesumha guttadvārā, bhojane mattaññuno, jāgariyaṃ anuyuttā, satisampajaññena samannāgatā; alamettāvatā katamettāvatā, anuppatto no sāmaññattho, natthi no kiñci uttariṃ karaṇīyan’ti tāvatakeneva tuṭṭhiṃ āpajjeyyātha. ārocayāmi vo, bhikkhave, paṭivedayāmi vo, bhikkhave: ‘mā vo, sāmaññatthikānaṃ sataṃ sāmaññattho parihāyi sati uttariṃ karaṇīye’.

Il se peut alors, mendiants, que vous vous disiez: “Je suis pourvu de honte morale & crainte morale, ma conduite corporelle, ma conduite verbale, ma conduite mentale et mes moyens de subsistance sont purifiés, je protège l'entrée de mes facultés sensorielles, je connais la bonne mesure avec la nourriture, je me dédie à l'état de veille et je suis pourvu de présence d'esprit & discernement attentif: j'ai fait cela et ça suffit, j'ai atteint le but de la vie de renoncement, il n'y a plus rien d'autre à faire”, et que vous vous en trouviez satisfaits. Je vous informe, mendiants, je vous le dis: vous qui désirez le statut de renonçants, ne manquez pas au but de la vie de renoncement, alors que vous en avez encore à faire.

“kiñca, bhikkhave, uttariṃ karaṇīyaṃ? idha, bhikkhave, bhikkhu vivittaṃ senāsanaṃ bhajati: araññaṃ rukkhamūlaṃ pabbataṃ kandaraṃ giriguhaṃ susānaṃ vanappatthaṃ abbhokāsaṃ palālapuñjaṃ. so pacchābhattaṃ piṇḍapātapaṭikkanto nisīdati pallaṅkaṃ ābhujitvā, ujuṃ kāyaṃ paṇidhāya parimukhaṃ satiṃ upaṭṭhapetvā.

Et qu'est-ce, mendiants, que vous avez encore à faire? À cet égard, un mendiant a recours à un lieu de séjour isolé: une forêt, le pied d'un arbre, une colline, une grotte, une caverne, un cimetière, un maquis forestier, le ciel ouvert ou un tas de paille. De retour des aumônes de nourriture, après son repas, il s'assoit jambes croisées, maintenant [son] corps droit, et mettant en place [sa] présence d'esprit entre le nez et la bouche.

“so abhijjhaṃ loke pahāya vigatābhijjhena cetasā viharati, abhijjhāya cittaṃ parisodheti. byāpādappadosaṃ pahāya abyāpannacitto viharati, sabbapāṇabhūtahitānukampī byāpādappadosā cittaṃ parisodheti. thinamiddhaṃ pahāya vigatathinamiddho viharati ālokasaññī sato sampajāno, thinamiddhā cittaṃ parisodheti. uddhaccakukkuccaṃ pahāya anuddhato viharati, ajjhattaṃ vūpasantacitto uddhaccakukkuccā cittaṃ parisodheti. vicikicchaṃ pahāya tiṇṇavicikiccho viharati akathaṃkathī kusalesu dhammesu, vicikicchāya cittaṃ parisodheti.

Ayant abandonné la convoitise envers le monde, il reste avec un esprit dénué de convoitise, il purifie son esprit de la convoitise; ayant abandonné la malveillance et la haine, il reste avec un esprit dénué de malveillance, rempli de sollicitude pour la prospérité de tous les êtres vivants, il purifie son esprit de la malveillance; ayant abandonné la torpeur & somnolence, il reste dénué de torpeur & somnolence, percevant la lumière, présent d'esprit, doué d'un discernement attentif, il purifie son esprit de la torpeur & somnolence; ayant abandonné l'agitation mentale & préoccupation, il reste calme, avec un esprit intérieurement apaisé, il purifie son esprit de l'agitation mentale & préoccupation; ayant abandonné le doute, il reste au-delà du doute, sans confusion par rapport aux états mentaux avantageux, il purifie son esprit du doute.{6}

“seyyathāpi, bhikkhave, puriso iṇaṃ ādāya kammante payojeyya. tassa te kammantā samijjheyyuṃ, so yāni ca porāṇāni iṇamūlāni, tāni ca byantiṃ kareyya, siyā cassa uttariṃ avasiṭṭhaṃ dārabharaṇāya. tassa evamassa: ‘ahaṃ kho pubbe iṇaṃ ādāya kammante payojesiṃ. tassa me te kammantā samijjhiṃsu. sohaṃ yāni ca porāṇāni iṇamūlāni, tāni ca byantiṃ akāsiṃ, atthi ca me uttariṃ avasiṭṭhaṃ dārabharaṇāyā’ti. so tatonidānaṃ labhetha pāmojjaṃ, adhigaccheyya somanassaṃ.

Imaginez, mendiants, qu'un individu ayant contracté une dette se mette au travail. Son travail connaîtrait du succès, il rembourserait ses anciennes dettes, et il en resterait assez pour l'entretien de sa femme. Il se dirait: “Auparavant, j'avais contracté une dette, mais je me suis mis au travail. Mon travail a connu du succès, j'ai remboursé mes anciennes dettes, et il en reste assez pour l'entretien de ma femme.” En raison de cela, il obtiendrait une joie, il serait pris de gaieté.

“seyyathāpi, bhikkhave, puriso ābādhiko assa dukkhito bāḷhagilāno; bhattañcassa nacchādeyya, na cassa kāye balamattā. so aparena samayena tamhā ābādhā mucceyya; bhattaṃ cassa chādeyya, siyā cassa kāye balamattā. tassa evamassa: ‘ahaṃ kho pubbe ābādhiko ahosiṃ dukkhito bāḷhagilāno; bhattañca me nacchādesi, na ca me āsi kāye balamattā. somhi etarahi tamhā ābādhā mutto; bhattañca me chādeti, atthi ca me kāye balamattā’ti. so tatonidānaṃ labhetha pāmojjaṃ, adhigaccheyya somanassaṃ.

Imaginez, mendiants, qu'un individu soit en proie à la maladie, souffrant, gravement malade; il ne digérerait pas sa nourriture et son corps serait sans force. Plus tard, il guérirait de cette maladie, il digérerait sa nourriture et son corps regagnerait de la force. Il se dirait: “Auparavant, j'étais en proie à la maladie, souffrant, gravement malade; je ne digérais pas ma nourriture et mon corps était sans force. Mais maintenant, j'ai guéri de cette maladie, je digère ma nourriture et mon corps a regagné de la force.” En raison de cela, il obtiendrait une joie, il serait prise de gaieté.

“seyyathāpi, bhikkhave, puriso bandhanāgāre baddho assa. so aparena samayena tamhā bandhanā mucceyya sotthinā abbhayena, na cassa kiñci bhogānaṃ vayo. tassa evamassa: ‘ahaṃ kho pubbe bandhanāgāre baddho ahosiṃ, somhi etarahi tamhā bandhanā mutto, sotthinā abbhayena, natthi ca me kiñci bhogānaṃ vayo’ti. so tatonidānaṃ labhetha pāmojjaṃ, adhigaccheyya somanassaṃ.

Imaginez, mendiants, qu'un individu soit enfermé dans une prison. Plus tard, il serait libéré de cette prison, en sécurité et hors de danger, sans aucune perte de biens. Il se dirait: “Auparavant, j'étais enfermé dans une prison. Mais maintenant, je suis libéré de cette prison, en sécurité et sans danger, sans aucune perte de biens.” En raison de cela, il obtiendrait une joie, il serait prise de gaieté.

“seyyathāpi, bhikkhave, puriso dāso assa anattādhīno parādhīno na yenakāmaṃgamo. so aparena samayena tamhā dāsabyā mucceyya attādhīno aparādhīno bhujisso yenakāmaṃgamo. tassa evamassa: ‘ahaṃ kho pubbe dāso ahosiṃ anattādhīno parādhīno na yenakāmaṃgamo. somhi etarahi tamhā dāsabyā mutto attādhīno aparādhīno bhujisso yenakāmaṃgamo’ti. so tatonidānaṃ labhetha pāmojjaṃ, adhigaccheyya somanassaṃ.

Imaginez, mendiants, qu'un individu soit un serf, sans indépendance, dépendant d'un autre, ne pouvant aller comme bon lui semble. Plus tard, il serait libéré de cet esclavage, indépendant, ne dépendant pas d'un autre, un homme libre pouvant aller comme bon lui semble. Il se dirait: “Auparavant, j'étais un serf, sans indépendance, dépendant d'un autre, ne pouvant aller comme bon me semblait. Mais maintenant, je suis libéré de cet esclavage, indépendant, ne dépendant pas d'un autre, pouvant aller comme bon me semble.” En raison de cela, il obtiendrait une joie, il serait prise de gaieté.

“seyyathāpi, bhikkhave, puriso sadhano sabhogo kantāraddhānamaggaṃ paṭipajjeyya. so aparena samayena tamhā kantārā nitthareyya sotthinā abbhayena, na cassa kiñci bhogānaṃ vayo. tassa evamassa: ‘ahaṃ kho pubbe sadhano sabhogo kantāraddhānamaggaṃ paṭipajjiṃ. somhi etarahi tamhā kantārā nitthiṇṇo sotthinā abbhayena, natthi ca me kiñci bhogānaṃ vayo’ti. so tatonidānaṃ labhetha pāmojjaṃ, adhigaccheyya somanassaṃ.

Imaginez, mendiants, qu'un individu [transportant] des richesses et des biens, voyage sur une longue route dans le désert. Plus tard, il sortirait de ce désert en sécurité et sans perte de biens. Il se dirait: “Auparavant, je voyageais avec des richesses et des biens sur une longue route dans le désert. Mais maintenant, je suis sorti de ce désert en sécurité et sans perte de biens.” En raison de cela, il obtiendrait une joie, il serait prise de gaieté.

“evameva kho, bhikkhave, bhikkhu yathā iṇaṃ yathā rogaṃ yathā bandhanāgāraṃ yathā dāsabyaṃ yathā kantāraddhānamaggaṃ, evaṃ ime pañca nīvaraṇe appahīne attani samanupassati. seyyathāpi, bhikkhave, yathā āṇaṇyaṃ yathā ārogyaṃ yathā bandhanāmokkhaṃ yathā bhujissaṃ yathā khemantabhūmiṃ; evameva kho, bhikkhave, bhikkhu ime pañca nīvaraṇe pahīne attani samanupassati.

De la même manière, mendiants, un mendiant considère ces cinq obstructions, lorsqu'elles ne sont pas abandonnées en lui, comme une dette, comme une maladie, comme une prison, comme un esclavage, comme une longue route dans le désert. Mais lorsqu'elles sont abandonnées en lui, il considère l'absence de ces cinq obstructions comme une absence de dette, comme une bonne santé, comme une libération de prison, comme la liberté de l'esclavage, comme un endroit sans danger.

“so ime pañca nīvaraṇe pahāya cetaso upakkilese paññāya dubbalīkaraṇe, vivicceva kāmehi vivicca akusalehi dhammehi, savitakkaṃ savicāraṃ vivekajaṃ pītisukhaṃ paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. so imameva kāyaṃ vivekajena pītisukhena abhisandeti parisandeti paripūreti parippharati, nāssa kiñci sabbāvato kāyassa vivekajena pītisukhena apphuṭaṃ hoti.

Ayant abandonné ces cinq obstructions, souillures de l'esprit qui affaiblissent le discernement, séparé des plaisirs de la sensualité, séparé des états mentaux désavantageux, il entre et demeure dans le premier jhana, qui s'accompagne de pensées actives et passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la séparation. Il baigne, infuse, remplit et imprègne ce même corps de l'exaltation engendrée par la séparation, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit imprégné de l'exaltation engendrée par la séparation.

“seyyathāpi, bhikkhave, dakkho nhāpako vā nhāpakantevāsī vā kaṃsathāle nhānīyacuṇṇāni ākiritvā udakena paripphosakaṃ paripphosakaṃ sanneyya, sāyaṃ nhānīyapiṇḍi snehānugatā snehaparetā santarabāhirā phuṭā snehena, na ca paggharaṇī.

Imaginez, mendiants, un commis de bain expérimenté ou l'apprenti d'un commis de bain qui, ayant répandu de la poudre de bain sur une assiette en métal, la malaxerait en y aspergeant de l'eau, faisant de la boule de poudre de bain un mélange onctueux, la transformant en un mélange onctueux, de telle sorte qu'elle soit imprégnée à l'intérieur comme à l'extérieur de mélange onctueux sans pour autant que celui-ci se mette à en couler.

evameva kho, bhikkhave, bhikkhu imameva kāyaṃ vivekajena pītisukhena abhisandeti parisandeti paripūreti parippharati, nāssa kiñci sabbāvato kāyassa vivekajena pītisukhena apphuṭaṃ hoti.

De la même manière, un mendiant baigne, infuse, remplit et imprègne ce même corps de l'exaltation engendrée par la séparation, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit imprégné de l'exaltation engendrée par la séparation.

“puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu vitakkavicārānaṃ vūpasamā ajjhattaṃ sampasādanaṃ cetaso ekodibhāvaṃ avitakkaṃ avicāraṃ samādhijaṃ pītisukhaṃ dutiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. so imameva kāyaṃ samādhijena pītisukhena abhisandeti parisandeti paripūreti parippharati, nāssa kiñci sabbāvato kāyassa samādhijena pītisukhena apphuṭaṃ hoti.

Ensuite, mendiants, un mendiant, avec l'apaisement des pensées actives et passives, entre et demeure dans le deuxième jhana, avec tranquillisation intérieure et unification de l'esprit, sans pensées actives ni passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la concentration. Il baigne, infuse, remplit et imprègne ce même corps de l'exaltation & bien-être engendrés par la concentration, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit imprégné de l'exaltation & bien-être engendrés par la concentration.

“seyyathāpi, bhikkhave, udakarahado gambhīro ubbhidodako tassa nevassa puratthimāya disāya udakassa āyamukhaṃ, na dakkhiṇāya disāya udakassa āyamukhaṃ, na pacchimāya disāya udakassa āyamukhaṃ, na uttarāya disāya udakassa āyamukhaṃ, devo ca na kālenakālaṃ sammādhāraṃ anuppaveccheyya. atha kho tamhāva udakarahadā sītā vāridhārā ubbhijjitvā tameva udakarahadaṃ sītena vārinā abhisandeyya parisandeyya paripūreyya paripphareyya, nāssa kiñci sabbāvato udakarahadassa sītena vārinā apphuṭaṃ assa.

Imaginez, mendiants, une étendue d'eau alimentée par une source profonde. Elle ne serait alimentée ni par des eaux venant de l'est, ni par des eaux venant de l'ouest, ni par des eaux venant du nord, ni par des eaux venant du sud, et elle ne serait pas alimentée régulièrement par des pluies adéquates. Alors le courant d'eau fraîche jaillissant du fond de l'étendue d'eau baignerait, infuserait, remplirait et imprégnerait le lac d'eau fraîche, de telle manière qu'il n'y aurait rien dans toute l'étendue d'eau qui ne soit imprégné d'eau fraîche.

evameva kho, bhikkhave, bhikkhu imameva kāyaṃ samādhijena pītisukhena abhisandeti parisandeti paripūreti parippharati, nāssa kiñci sabbāvato kāyassa samādhijena pītisukhena apphuṭaṃ hoti.

De la même manière, mendiants, un mendiant baigne, infuse, remplit et imprègne ce même corps de l'exaltation & bien-être engendrés par la concentration, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit imprégné de l'exaltation & bien-être engendrés par la concentration.

“puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu pītiyā ca virāgā upekkhako ca viharati sato sampajāno, sukhañca kāyena paṭisaṃvedeti, yaṃ taṃ ariyā ācikkhanti: ‘upekkhako satimā sukhavihārī’ti, tatiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. so imameva kāyaṃ nippītikena sukhena abhisandeti parisandeti paripūreti parippharati, nāssa kiñci sabbāvato kāyassa nippītikena sukhena apphuṭaṃ hoti.

Ensuite, mendiants, un mendiant, avec la disparition de l'exaltation, il demeure équanime, présent d'esprit et doué d'un discernement attentif, il entre et demeure dans le troisième jhana et ressent dans le corps le bien-être que les êtres nobles décrivent: ‘équanime et présent d'esprit, il séjourne dans le bien-être’. Il baigne, infuse, remplit et imprègne ce même corps du bien-être sans exaltation, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit imprégné du bien-être sans exaltation.

“seyyathāpi, bhikkhave, uppaliniyaṃ vā paduminiyaṃ vā puṇḍarīkiniyaṃ vā appekaccāni uppalāni vā padumāni vā puṇḍarīkāni vā udake jātāni udake saṃvaḍḍhāni udakānuggatāni antonimuggaposīni, tāni yāva caggā yāva ca mūlā sītena vārinā abhisannāni parisannāni paripūrāni paripphuṭāni, nāssa kiñci sabbāvataṃ uppalānaṃ vā padumānaṃ vā puṇḍarīkānaṃ vā sītena vārinā apphuṭaṃ assa.

C'est tout comme, mendiants, dans une mare à lotus bleus ou dans une mare à lotus rouges ou dans une mare à lotus blancs, certains lotus bleus, rouges ou blancs, étant nés dans l'eau, poussent dans l'eau sans en émerger, fleurissent submergés, et sont baignés, infusés, remplis et imprégnés d'eau fraîche du sommet aux racines, de telle manière qu'il n'y ait rien dans ces lotus bleus, rouges ou blancs qui ne soit imprégné d'eau fraîche.

evameva kho, bhikkhave, bhikkhu imameva kāyaṃ nippītikena sukhena abhisandeti parisandeti paripūreti parippharati, nāssa kiñci sabbāvato kāyassa nippītikena sukhena apphuṭaṃ hoti.

De la même manière, mendiants, un mendiant baigne, infuse, remplit et imprègne ce même corps du bien-être sans exaltation, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit imprégné du bien-être sans exaltation.

“puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu sukhassa ca pahānā dukkhassa ca pahānā, pubbeva somanassadomanassānaṃ atthaṅgamā adukkhamasukhaṃ upekkhāsatipārisuddhiṃ catutthaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. so imameva kāyaṃ parisuddhena cetasā pariyodātena pharitvā nisinno hoti, nāssa kiñci sabbāvato kāyassa parisuddhena cetasā pariyodātena apphuṭaṃ hoti.

Ensuite, mendiants, un mendiant, abandonnant le bien-être et abandonnant le mal-être, la plaisance et la déplaisance mentales ayant auparavant disparu, entre et demeure dans le quatrième jhana, qui est sans mal-être ni bien-être, purifié par la présence d'esprit due à l'équanimité. Il se tient assis, ayant imprégné ce même corps avec un esprit purifié, immaculé, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit touché par son esprit purifié, immaculé.

“seyyathāpi, bhikkhave, puriso odātena vatthena sasīsaṃ pārupitvā nisinno assa, nāssa kiñci sabbāvato kāyassa odātena vatthena apphuṭaṃ assa. evameva kho, bhikkhave, bhikkhu imameva kāyaṃ parisuddhena cetasā pariyodātena pharitvā nisinno hoti, nāssa kiñci sabbāvato kāyassa parisuddhena cetasā pariyodātena apphuṭaṃ hoti.

C'est tout comme, mendiants, si une personne se tenait assise recouverte d'un vêtement blanc jusqu'à la tête, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit touché par le vêtement blanc. De la même manière, mendiants, un mendiant se tient assis, ayant imprégné ce même corps avec un esprit purifié, immaculé, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit touché par son esprit purifié, immaculé.

“so evaṃ samāhite citte parisuddhe pariyodāte anaṅgaṇe vigatūpakkilese mudubhūte kammaniye ṭhite āneñjappatte pubbenivāsānussatiñāṇāya cittaṃ abhininnāmeti. so anekavihitaṃ pubbenivāsaṃ anussarati, seyyathidaṃ: ekampi jātiṃ dvepi jātiyo tissopi jātiyo catassopi jātiyo pañcapi jātiyo dasapi jātiyo vīsampi jātiyo tiṃsampi jātiyo cattālīsampi jātiyo paññāsampi jātiyo jātisatampi jātisahassampi jātisatasahassampi anekepi saṃvaṭṭakappe anekepi vivaṭṭakappe anekepi saṃvaṭṭavivaṭṭakappe: ‘amutrāsiṃ evaṃnāmo evaṃgotto evaṃvaṇṇo evamāhāro evaṃsukhadukkhappaṭisaṃvedī evamāyupariyanto, so tato cuto amutra udapādiṃ; tatrāpāsiṃ evaṃnāmo evaṃgotto evaṃvaṇṇo evamāhāro evaṃsukhadukkhappaṭisaṃvedī evamāyupariyanto, so tato cuto idhūpapanno’ti. iti sākāraṃ sauddesaṃ anekavihitaṃ pubbenivāsaṃ anussarati.

Avec un esprit ainsi concentré, purifié, immaculé, sans tache, dénué de souillure, malléable, maniable, stable, ayant atteint l'imperturbabilité, il dirige et applique son esprit à la connaissance de la remémoration des existences passées. Il se rappelle ses diverses existences passées, telles que: une naissance, deux naissances, trois naissances, quatre naissances, cinq naissances, dix naissances, vingt naissances, trente naissances, quarante naissances, cinquante naissances, cent naissances, mille naissances, cent mille naissances, plusieurs cycles d'expansion, plusieurs cycles de contraction, plusieurs cycles d'expansion et de contraction: “dans cette existence-là, j'avais tel nom, je venais de telle famille, j'avais telle apparence, telle était ma nourriture, telle était mon expérience du bien-être et du mal-être, telle fut la fin de ma vie, et trépassant de là, je suis réapparu là-bas; dans cette existence là-bas, j'avais tel nom, je venais de telle famille, j'avais telle apparence, telle était ma nourriture, telle était mon expérience du bien-être et du mal-être, telle fut la fin de ma vie, et trépassant de là, je suis réapparu ici”, il se rappelle ainsi ses diverses existences passées avec leurs particularités et leurs détails.{7}

“seyyathāpi, bhikkhave, puriso sakamhā gāmā aññaṃ gāmaṃ gaccheyya, tamhāpi gāmā aññaṃ gāmaṃ gaccheyya. so tamhā gāmā sakaṃyeva gāmaṃ paccāgaccheyya. tassa evamassa: ‘ahaṃ kho sakamhā gāmā amuṃ gāmaṃ agacchiṃ, tatrāpi evaṃ aṭṭhāsiṃ, evaṃ nisīdiṃ, evaṃ abhāsiṃ, evaṃ tuṇhī ahosiṃ, tamhāpi gāmā amuṃ gāmaṃ agacchiṃ, tatrāpi evaṃ aṭṭhāsiṃ, evaṃ nisīdiṃ, evaṃ abhāsiṃ, evaṃ tuṇhī ahosiṃ, somhi tamhā gāmā sakaṃyeva gāmaṃ paccāgato’ti.

Imaginez, mendiants, qu'un homme aille de son village à un autre village, et que de ce village-là, il se rende à un autre village. De cet autre village-là, il reviendrait à son propre village. Il se dirait: “Je suis allé de mon village à ce village-ci, et là je me suis tenu debout comme ceci, je me suis tenu assis comme ceci, j'ai parlé comme ceci, je suis resté silencieux comme ceci, puis de ce village-ci je suis allé à ce village-là, et là je me suis tenu debout comme cela, je me suis tenu assis comme cela, j'ai parlé comme cela, je suis resté silencieux comme cela, puis de ce village-là je suis revenu à mon propre village.”

evameva kho, bhikkhave, bhikkhu evaṃ samāhite citte parisuddhe pariyodāte anaṅgaṇe vigatūpakkilese mudubhūte kammaniye ṭhite āneñjappatte pubbenivāsānussatiñāṇāya cittaṃ abhinīharati abhininnāmeti. so anekavihitaṃ pubbenivāsaṃ anussarati, seyyathidaṃ ekampi jātiṃ dvepi jātiyo tissopi jātiyo catassopi jātiyo pañcapi jātiyo dasapi jātiyo vīsampi jātiyo tiṃsampi jātiyo cattālīsampi jātiyo paññāsampi jātiyo jātisatampi jātisahassampi jātisatasahassampi anekepi saṃvaṭṭakappe anekepi vivaṭṭakappe anekepi saṃvaṭṭavivaṭṭakappe, ‘amutrāsiṃ evaṃnāmo evaṃgotto evaṃvaṇṇo evamāhāro evaṃsukhadukkhappaṭisaṃvedī evamāyupariyanto, so tato cuto amutra udapādiṃ; tatrāpāsiṃ evaṃnāmo evaṃgotto evaṃvaṇṇo evamāhāro evaṃsukhadukkhappaṭisaṃvedī evamāyupariyanto, so tato cuto idhūpapanno’ti, iti sākāraṃ sauddesaṃ anekavihitaṃ pubbenivāsaṃ anussarati.

De la même manière, mendiants, un mendiant, avec un esprit ainsi concentré, purifié, immaculé, sans tache, dénué de souillure, malléable, maniable, stable, ayant atteint l'imperturbabilité, dirige et applique son esprit à la connaissance de la remémoration des existences passées. Il se rappelle ses diverses existences passées, telles que: une naissance, deux naissances, trois naissances, quatre naissances, cinq naissances, dix naissances, vingt naissances, trente naissances, quarante naissances, cinquante naissances, cent naissances, mille naissances, cent mille naissances, plusieurs cycles d'expansion, plusieurs cycles de contraction, plusieurs cycles d'expansion et de contraction: “dans cette existence-là, j'avais tel nom, je venais de telle famille, j'avais telle apparence, telle était ma nourriture, telle était mon expérience du bien-être et du mal-être, telle fut la fin de ma vie, et trépassant de là, je suis réapparu là-bas; dans cette existence là-bas, j'avais tel nom, je venais de telle famille, j'avais telle apparence, telle était ma nourriture, telle était mon expérience du bien-être et du mal-être, telle fut la fin de ma vie, et trépassant de là, je suis réapparu ici”, il se rappelle ainsi ses diverses existences passées avec leurs particularités et leurs détails.

“so evaṃ samāhite citte parisuddhe pariyodāte anaṅgaṇe vigatūpakkilese mudubhūte kammaniye ṭhite āneñjappatte sattānaṃ cutūpapātañāṇāya cittaṃ abhinīharati abhininnāmeti. so dibbena cakkhunā visuddhena atikkantamānusakena satte passati cavamāne upapajjamāne hīne paṇīte suvaṇṇe dubbaṇṇe sugate duggate, yathākammūpage satte pajānāti: ‘ime vata bhonto sattā kāyaduccaritena samannāgatā vacīduccaritena samannāgatā manoduccaritena samannāgatā ariyānaṃ upavādakā micchādiṭṭhikā micchādiṭṭhikammasamādānā. te kāyassa bhedā paraṃ maraṇā apāyaṃ duggatiṃ vinipātaṃ nirayaṃ upapannā. ime vā pana bhonto sattā kāyasucaritena samannāgatā vacīsucaritena samannāgatā manosucaritena samannāgatā ariyānaṃ anupavādakā sammādiṭṭhikā sammādiṭṭhikammasamādānā, te kāyassa bhedā paraṃ maraṇā sugatiṃ saggaṃ lokaṃ upapannā’ti. iti dibbena cakkhunā visuddhena atikkantamānusakena satte passati cavamāne upapajjamāne hīne paṇīte suvaṇṇe dubbaṇṇe sugate duggate, yathākammūpage satte pajānāti.

Avec un esprit ainsi concentré, purifié, immaculé, sans tache, dénué de souillure, malléable, maniable, stable, ayant atteint l'imperturbabilité, il dirige et applique son esprit à la connaissance du trépas et de la réapparition des êtres. Avec l'œil déva, qui est pur et au-delà de l'état humain, il voit les êtres trépassant et réapparaissant, inférieurs ou superbes, beaux ou laids, heureux ou malheureux, il comprend comment les êtres réapparaissent en fonction de leurs actions: “ces êtres-ci, qui pratiquaient la méconduite corporelle, la méconduite verbale, la méconduite mentale, qui méprisaient les êtres nobles, qui avaient des vues erronées, qui entreprenaient des actions sur la base de vues erronées, lors de la dissolution du corps, après la mort, sont réapparus dans une existence infortunée, une mauvaise destination, un monde inférieur, ou en enfer; et ces êtres-ci, qui pratiquaient la bonne conduite corporelle, la bonne conduite verbale, la bonne conduite mentale, qui ne méprisaient pas les êtres nobles, qui avaient des vues correctes, qui entreprenaient des actions sur la base de vues correctes, lors de la dissolution du corps, après la mort, sont réapparus dans une bonne destination, dans un monde paradisiaque, avec l'œil déva, qui est pur et au-delà de l'état humain, il voit les êtres trépassant et réapparaissant, inférieurs ou superbes, beaux ou laids, heureux ou malheureux, il comprend comment les êtres réapparaissent en fonction de leurs actions.

“seyyathāpi, bhikkhave, majjhe siṅghāṭake pāsādo. tattha cakkhumā puriso ṭhito passeyya manusse gehaṃ pavisantepi nikkhamantepi rathikāyapi vīthiṃ sañcarante majjhe siṅghāṭake nisinnepi. tassa evamassa: ‘ete manussā gehaṃ pavisanti, ete nikkhamanti, ete rathikāya vīthiṃ sañcaranti, ete majjhe siṅghāṭake nisinnā’ti.

Imaginez, mendiants, que sur la place centrale [d'une ville], il y ait un bâtiment d'où un homme doué d'une bonne vue et se tenant debout verrait les gens entrer et sortir d'une maison, marcher dans la rue, et rester assis sur la place centrale. Il se dirait: “Ces gens entrent dans la maison, ceux-là en sortent, ceux-ci marchent dans la rue et ceux-là restent assis sur la place centrale.”

evameva kho, bhikkhave, bhikkhu evaṃ samāhite citte parisuddhe pariyodāte anaṅgaṇe vigatūpakkilese mudubhūte kammaniye ṭhite āneñjappatte sattānaṃ cutūpapātañāṇāya cittaṃ abhinīharati abhininnāmeti. so dibbena cakkhunā visuddhena atikkantamānusakena satte passati cavamāne upapajjamāne hīne paṇīte suvaṇṇe dubbaṇṇe sugate duggate, yathākammūpage satte pajānāti: ‘ime vata bhonto sattā kāyaduccaritena samannāgatā vacīduccaritena samannāgatā manoduccaritena samannāgatā ariyānaṃ upavādakā micchādiṭṭhikā micchādiṭṭhikammasamādānā, te kāyassa bhedā paraṃ maraṇā apāyaṃ duggatiṃ vinipātaṃ nirayaṃ upapannā. ime vā pana bhonto sattā kāyasucaritena samannāgatā vacīsucaritena samannāgatā manosucaritena samannāgatā ariyānaṃ anupavādakā sammādiṭṭhikā sammādiṭṭhikammasamādānā. te kāyassa bhedā paraṃ maraṇā sugatiṃ saggaṃ lokaṃ upapannā’ti. iti dibbena cakkhunā visuddhena atikkantamānusakena satte passati cavamāne upapajjamāne hīne paṇīte suvaṇṇe dubbaṇṇe sugate duggate; yathākammūpage satte pajānāti.

De la même manière, mendiants, un mendiant, avec un esprit ainsi concentré, purifié, immaculé, sans tache, dénué de souillure, malléable, maniable, stable, ayant atteint l'imperturbabilité, dirige et applique son esprit à la connaissance du trépas et de la réapparition des êtres. Avec l'œil déva, qui est pur et au-delà de l'état humain, il voit les êtres trépassant et réapparaissant, inférieurs ou superbes, beaux ou laids, heureux ou malheureux, il comprend comment les êtres réapparaissent en fonction de leurs actions: “ces êtres-ci, qui pratiquaient la méconduite corporelle, la méconduite verbale, la méconduite mentale, qui méprisaient les êtres nobles, qui avaient des vues erronées, qui entreprenaient des actions sur la base de vues erronées, lors de la dissolution du corps, après la mort, sont réapparus dans une existence infortunée, une mauvaise destination, un monde inférieur, ou en enfer; et ces êtres-ci, qui pratiquaient la bonne conduite corporelle, la bonne conduite verbale, la bonne conduite mentale, qui ne méprisaient pas les êtres nobles, qui avaient des vues correctes, qui entreprenaient des actions sur la base de vues correctes, lors de la dissolution du corps, après la mort, sont réapparus dans une bonne destination, dans un monde paradisiaque, avec l'œil déva, qui est pur et au-delà de l'état humain, il voit les êtres trépassant et réapparaissant, inférieurs ou superbes, beaux ou laids, heureux ou malheureux, il comprend comment les êtres réapparaissent en fonction de leurs actions.

“so evaṃ samāhite citte parisuddhe pariyodāte anaṅgaṇe vigatūpakkilese mudubhūte kammaniye ṭhite āneñjappatte āsavānaṃ khayañāṇāya cittaṃ abhinīharati abhininnāmeti. so idaṃ dukkhanti yathābhūtaṃ pajānāti, ayaṃ dukkhasamudayoti yathābhūtaṃ pajānāti, ayaṃ dukkhanirodhoti yathābhūtaṃ pajānāti, ayaṃ dukkhanirodhagāminī paṭipadāti yathābhūtaṃ pajānāti. ime āsavāti yathābhūtaṃ pajānāti, ayaṃ āsavasamudayoti yathābhūtaṃ pajānāti, ayaṃ āsavanirodhoti yathābhūtaṃ pajānāti, ayaṃ āsavanirodhagāminī paṭipadāti yathābhūtaṃ pajānāti. tassa evaṃ jānato evaṃ passato kāmāsavāpi cittaṃ vimuccati, bhavāsavāpi cittaṃ vimuccati, avijjāsavāpi cittaṃ vimuccati, ‘vimuttasmiṃ vimuttami’ti ñāṇaṃ hoti, ‘khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti pajānāti.

Avec un esprit ainsi concentré, purifié, immaculé, sans tache, dénué de souillure, malléable, maniable, stable, ayant atteint l'imperturbabilité, il dirige et applique son esprit à la connaissance de la destruction des impuretés mentales. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici le mal-être. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici l'apparition du mal-être. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici la cessation du mal-être. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici la voie menant à la cessation du mal-être. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici les impuretés mentales. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici l'apparition des impuretés mentales. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici la cessation des impuretés mentales. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici la voie menant à la cessation des impuretés mentales. Voyant ainsi, comprenant ainsi, son esprit est délivré des impuretés mentales liées à la sensualité, son esprit est délivré des impuretés mentales liées à l'existence, son esprit est délivré des impuretés mentales liées à l'ignorance. Avec la libération, il y a la connaissance: “Je suis délivré”. Il comprend: «C'en est fini de la naissance, la vie brahmique a été menée à son but, ce qui devait être fait a été fait, il n'y aura plus aucune autre existence.»

“seyyathāpi, bhikkhave, pabbatasaṅkhepe udakarahado accho vippasanno anāvilo. tattha cakkhumā puriso tīre ṭhito passeyya sippisambukampi sakkharakathalampi macchagumbampi carantampi tiṭṭhantampi. tassa evamassa. ‘ayaṃ kho udakarahado accho vippasanno anāvilo. tatrime sippisambukāpi sakkharakathalāpi macchagumbāpi carantipi tiṭṭhantipī’ti.

Imaginez, mendiants, que dans une chaîne de montagne, il y ait un lac rempli d'eau claire, limpide et pure. Un homme doué d'une bonne vue, se tenant debout sur le bord, pourrait voir les coquillages, les graviers et cailloux, et les bancs de poissons nageant ou se reposant dans l'eau. Il se dirait: “Ce lac est rempli d'eau claire, limpide et pure, et dedans, il y a des coquillages, des graviers et cailloux, et des bancs de poissons nageant ou se reposant dans l'eau.”{8}

evameva kho, bhikkhave, bhikkhu evaṃ samāhite citte parisuddhe pariyodāte anaṅgaṇe vigatūpakkilese mudubhūte kammaniye ṭhite āneñjappatte āsavānaṃ khayañāṇāya cittaṃ abhinīharati abhininnāmeti. ‘so idaṃ dukkhan’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkhasamudayo’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkhanirodho’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkhanirodhagāminī paṭipadā’ti yathābhūtaṃ pajānāti. ‘ime āsavāti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ āsavasamudayo’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ āsavanirodho’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ āsavanirodhagāminī paṭipadāti yathābhūtaṃ pajānāti. tassa evaṃ jānato evaṃ passato kāmāsavāpi cittaṃ vimuccati, bhavāsavāpi cittaṃ vimuccati, avijjāsavāpi cittaṃ vimuccati, ‘vimuttasmiṃ vimuttamiti ñāṇaṃ hoti, ‘khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti pajānāti.

De la même manière, mendiants, un mendiant, avec un esprit ainsi concentré, purifié, immaculé, sans tache, dénué de souillure, malléable, maniable, stable, ayant atteint l'imperturbabilité, dirige et applique son esprit à la connaissance de l'élimination complète des impuretés mentales. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici le mal-être. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici l'apparition du mal-être. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici la cessation du mal-être. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici la voie menant à la cessation du mal-être. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici les impuretés mentales. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici l'apparition des impuretés mentales. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici la cessation des impuretés mentales. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici la voie menant à la cessation des impuretés mentales. Voyant ainsi, comprenant ainsi, son esprit est délivré des impuretés mentales liées à la sensualité, son esprit est délivré des impuretés mentales liées à l'existence, son esprit est délivré des impuretés mentales liées à l'ignorance. Avec la libération, il y a la connaissance: “Je suis délivré”. Il comprend: «C'en est fini de la naissance, la vie brahmique a été menée à son but, ce qui devait être fait a été fait, il n'y aura plus aucune autre existence.»

“ayaṃ vuccati, bhikkhave, bhikkhu ‘samaṇo’ itipi ‘brāhmaṇo’itipi ‘nhātako’itipi ‘vedagū’itipi ‘sottiyo’itipi ‘ariyo’itipi ‘arahaṃ’itipi.

Voici ce qu'on appelle un mendiant qui est vraiment un renonçant, un brahmane, quelqu'un qui s'est lavé, quelqu'un qui a atteint la plus haute connaissance, un expert, un être noble, un arahant.

kathañca, bhikkhave, bhikkhu samaṇo hoti? samitāssa honti pāpakā akusalā dhammā, saṃkilesikā, ponobbhavikā, sadarā, dukkhavipākā, āyatiṃ, jātijarāmaraṇiyā. evaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu samaṇo hoti.

Et comment, mendiants, un mendiant est-il un renonçant? Les états mentaux mauvais, désavantageux, impurs, qui mènent à la continuation de l'existence, qui apportent des difficultés, qui ont le mal-être pour résultat, qui produisent la naissance, le vieillissement et la mort dans le futur sont apaisés. Voici, mendiants, comment un mendiant est un renonçant.

“kathañca, bhikkhave, bhikkhu brāhmaṇo hoti? bāhitāssa honti pāpakā akusalā dhammā, saṃkilesikā, ponobbhavikā, sadarā, dukkhavipākā, āyatiṃ, jātijarāmaraṇiyā. evaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu brāhmaṇo hoti.

Et comment, mendiants, un mendiant est-il un brahmane? Les états mentaux mauvais, désavantageux, impurs, qui mènent à la continuation de l'existence, qui apportent des difficultés, qui ont le mal-être pour résultat, qui produisent la naissance, le vieillissement et la mort dans le futur sont éliminés. Voici, mendiants, comment un mendiant est un brahmane.

“kathañca, bhikkhave, bhikkhu nhātako hoti? nhātāssa honti pāpakā akusalā dhammā, saṃkilesikā, ponobbhavikā, sadarā, dukkhavipākā, āyatiṃ, jātijarāmaraṇiyā. evaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu nhātako hoti.

Et comment, mendiants, un mendiant est-il quelqu'un qui s'est lavé? Les états mentaux mauvais, désavantageux, impurs, qui mènent à la continuation de l'existence, qui apportent des difficultés, qui ont le mal-être pour résultat, qui produisent la naissance, le vieillissement et la mort dans le futur sont lavés. Voici, mendiants, comment un mendiant est quelqu'un qui s'est lavé.

“kathañca, bhikkhave, bhikkhu vedagū hoti? viditāssa honti pāpakā akusalā dhammā, saṃkilesikā, ponobbhavikā, sadarā, dukkhavipākā, āyatiṃ, jātijarāmaraṇiyā. evaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu vedagū hoti.

Et comment, mendiants, un mendiant est-il quelqu'un qui a atteint la plus haute connaissance? Les états mentaux mauvais, désavantageux, impurs, qui mènent à la continuation de l'existence, qui apportent des difficultés, qui ont le mal-être pour résultat, qui produisent la naissance, le vieillissement et la mort dans le futur sont connus (distingués). Voici, mendiants, comment un mendiant est quelqu'un qui a atteint la plus haute connaissance.

“kathañca, bhikkhave, bhikkhu sottiyo hoti? nissutāssa honti pāpakā akusalā dhammā, saṃkilesikā, ponobbhavikā, sadarā, dukkhavipākā, āyatiṃ, jātijarāmaraṇiyā. evaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu sottiyo hoti.

Et comment, mendiants, un mendiant est-il un expert? Les états mentaux mauvais, désavantageux, impurs, qui mènent à la continuation de l'existence, qui apportent des difficultés, qui ont le mal-être pour résultat, qui produisent la naissance, le vieillissement et la mort dans le futur ont disparu.{n} Voici, mendiants, comment un mendiant est un expert.

“kathañca, bhikkhave, bhikkhu ariyo hoti? ārakāssa honti pāpakā akusalā dhammā, saṃkilesikā, ponobbhavikā, sadarā, dukkhavipākā, āyatiṃ, jātijarāmaraṇiyā. evaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu ariyo hoti.

Et comment, mendiants, un mendiant est-il un être noble? Les états mentaux mauvais, désavantageux, impurs, qui mènent à la continuation de l'existence, qui apportent des difficultés, qui ont le mal-être pour résultat, qui produisent la naissance, le vieillissement et la mort dans le futur sont éloignés.{n} Voici, mendiants, comment un mendiant est un être noble.

“kathañca, bhikkhave, bhikkhu arahaṃ hoti? ārakāssa honti pāpakā akusalā dhammā, saṃkilesikā, ponobbhavikā, sadarā, dukkhavipākā, āyatiṃ, jātijarāmaraṇiyā. evaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu arahaṃ hotī”ti.

Et comment, mendiants, un mendiant est-il un arahant? Les états mentaux mauvais, désavantageux, impurs, qui mènent à la continuation de l'existence, qui apportent des difficultés, qui ont le mal-être pour résultat, qui produisent la naissance, le vieillissement et la mort dans le futur sont éloignés. Voici, mendiants, comment un mendiant est un arahant.

idamavoca bhagavā. attamanā te bhikkhū bhagavato bhāsitaṃ abhinandunti.

Voici ce que dit le Fortuné. Ravis, les mendiants apprécièrent ses paroles.





Bodhi leaf


Notes


Essentiellement basées sur
“A Comparative Study of the Majjhima-nikāya” par Bhante Anālayo


1: Ce discours a deux parallèles en chinois, un dans le Madhyama-āgama (MĀ 182) et l'autre dans l'Ekottarika-āgama (EĀ 49.8). Quelques lignes de ce discours ont également été préservées en Sanskrit, et il y a un parallèle à la première section de MN 39 dans une citation qui se trouve dans l'équivalent chinois de l'Udāna. Les deux parallèles chinois sont en accord sur le lieu où le discours a été donné, MĀ 182 citant une "ville-cheval", qui correspond à une traduction littérale du nom de la ville Assa-poura (de même que par exemple Singapour signifie "ville-lion", avec pour=poura signifiant ville et sing=singh signifiant lion).


2: MN 39 et MĀ 182 s'accordent sur ce paragraphe, tandis qu'EĀ 49.8 fait la différence entre deux renonçants, le "renonçant pratiquant" (習行沙門) et le "renonçant confirmé" (誓願沙門).


3. honte morale & crainte morale: hirottappa. Ces deux qualités ne sont pas présentes dans les parallèles chinois. Le schéma général de la voie graduelle dans MN 39 et ses parallèles peut être résumé comme suit:


Les qualités d'un vrai renonçant dans MN 39 et ses parallèles
MN 39MĀ 182EĀ 49.8
1. Honte morale & crainte morale
2. Bonne conduite corporelle, verbale, mentale
3. Moyens de subsistance
4. Restreinte des sens
5. Bonne mesure dans la nourriture
6. Dédication à l'état de veille
7. Discernement attentif
8. Abandon des obstructions
9. Les quatre jhānas
10. Remémoration des vies passées
11. Connaissance du trépas & réapparition
12. Destruction des impuretés mentales
1. (→2) Bonne conduite corporelle, verbale, mentale
2. (→3) Moyens de subsistance
3. (→4) Restreinte des sens
4. (→7) Discernement attentif
5. (→8) Abandon des obstructions
6. (→9) Les quatre jhānas
7. (→12) Destruction des impuretés mentales

note: (→1), (→5), (→6), (→10) et (→11) absents
1. (→4) Restreinte des sens
2. (→5) Bonne mesure dans la nourriture
3. (→6) Dédication à l'état de veille
4. (→12) Destruction des impuretés mentales

note: (→1), (→2), (→3), (→7), (→8), (→9), (→10) et (→11) absents

On peut noter qu'EĀ 49.8 présente de grandes différences avec ses deux contreparties. Cependant, ce soutra est classé dans le Livre des Onze, et l'on devrait donc s'attendre à une liste de onze éléments, dont le texte n'a préservé que quatre. On peut donc supposer que les sept manquants ont été perdus et auraient dû combler ce qui serait nécessaire pour que le texte corresponde à onze des douze items de MN 39.

4. bonne mesure avec la nourriture: n'est mentionnée dans EĀ 49.8, qui compare la nourriture à de la graisse, qu'on utilisait pour panser une blessure ou graisser un essieu. Cette comparaison apparaît à SN 35.198 (note: la numérotation de SN 35 sur ce site est à revoir, 03/06/2017).


5. consécration à l'état de veille: EĀ 49.8 mentionne également l'attention portée aux 37 bodhipakkhiyā dhammā de jour comme de nuit. Cette appellation est tardive, car si chacun des éléments de cette liste apparaît fréquemment dans les discours anciens, elle ne figure jamais explicitement dans les souttas en lien avec cette liste.


6: les allégories qui suivent n'apparaissent pas dans les parallèles chinois de MN 39, mais on les retrouve cependant dans d'autres soutras, tels que DĀ 20 et T 21, mais dans un ordre différent et pas nécessairement au complet. En Pali, on les retrouve dans chaque soutta de DN 2 à DN 13. En ce qui concerne le Majjhima Nikāya, MN 39 est le seul soutta où elles se trouvent.


7: les deux connaissances supérieures correspondant à la remémoration des existences passées et à la vision dévique ne sont pas présentes dans les parallèles chinois, qui passent directement du quatrième jhana à la destruction des impuretés mentales. Ce schéma n'est pas étranger aux souttas en Pali, puisque cela se produit également à MN 112, AN 4.198, AN 5.75 et AN 5.76.


8: cette allégorie ne se trouve pas dans les parallèles chinois. EĀ 49.8 propose une stance selon laquelle on devient un (véritable) renonçant en éradiquant le mal et un pur brahmane en laissant toute délusion derrière soi. La section qui suit est présente dans les trois versions.



Traduction proposée par Rémy.

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Publié comme un don du Dhamma,
pour être distribué librement, à des fins non lucratives.
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Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes.


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