MN 27
Cūḷa Hatthipadopama Sutta
— La courte allégorie des empreintes d'éléphant —
[ cūḷa: court, moindre | hatthī: éléphant | pada: empreinte | upamā: allégorie ]

Un vagabond spirituel prétend avoir atteint la certitude que le Bouddha est pleinement réalisé, que son enseignement est correct et que le Sangha pratique correctement en observant comment de nombreux sages, respectés par les foules, deviennent ses disciples. Mais le Bouddha explique quelles failles contient ce raisonnement et que ce n'est que par la pratique et la réalisation personnelle qu'on peut atteindre la certitude. Ce soutta est un intéressant prolongement des conseils donnés dans le Kālāmā sutta.




Pāḷi



evaṃ me sutaṃ:

Français



Ainsi ai-je entendu:

ekaṃ samayaṃ bhagavā sāvatthiyaṃ viharati jetavane anāthapiṇḍikassa ārāme. tena kho pana samayena jāṇussoṇi brāhmaṇo sabbasetena vaḷavābhirathena sāvatthiyā niyyāti divādivassa. addasā kho jāṇussoṇi brāhmaṇo pilotikaṃ paribbājakaṃ dūratova āgacchantaṃ. disvāna pilotikaṃ paribbājakaṃ etadavoca:

Un jour, le Fortuné séjournait près de Savatthi, dans le bois de Jéta, le parc d'Anāthapiṇḍika. Ce jour-là, au plus fort de la journée, le brahmane Djanoussoni sortit de Savatthi sur un char tout blanc tiré par des juments blanches. Il vit venir de loin Pilotika le vagabond spirituel, et lui dit:

“handa, kuto nu bhavaṃ vacchāyano āgacchati divādivassā”ti?

— D'où vient donc ainsi le Sieur Vatchayana, au plus fort de la journée?

“ito hi kho ahaṃ, bho, āgacchāmi samaṇassa gotamassa santikā”ti.

— Je reviens juste d'avoir été en présence du renonçant Gotama, Sieur.

“taṃ kiṃ maññati, bhavaṃ vacchāyano, samaṇassa gotamassa paññāveyyattiyaṃ, paṇḍito maññe”ti?

— Et qu'est-ce que vous pensez, Sieur Vatchayana, de la lucidité du discernement du renonçant Gotama, est-ce que vous pensez qu'il est un sage?

“ko cāhaṃ, bho, ko ca samaṇassa gotamassa paññāveyyattiyaṃ jānissāmi! sopi nūnassa tādisova yo samaṇassa gotamassa paññāveyyattiyaṃ jāneyyā”ti.

— Qui suis-je, Sieur, pour connaître la lucidité du discernement du renonçant Gotama? Il faudrait certainement être semblable au renonçant Gotama pour connaître la lucidité de son discernement!

“uḷārāya khalu bhavaṃ vacchāyano samaṇaṃ gotamaṃ pasaṃsāya pasaṃsatī”ti.

— En effet, le Sieur Vatchayana fait une louange élogieuse du renonçant Gotama.

“ko cāhaṃ, bho, ko ca samaṇaṃ gotamaṃ pasaṃsissāmi? pasatthapasatthova so bhavaṃ gotamo seṭṭho devamanussānan”ti.

— Qui suis-je, Sieur, pour faire les louanges du renonçant Gotama? Il est louangé par ceux qui sont eux-mêmes louangés comme étant le plus excellent des humains et des dévas.

“kaṃ pana bhavaṃ vacchāyano atthavasaṃ sampassamāno samaṇe gotame evaṃ abhippasanno”ti?

— Et quelle raison voit le Sieur Vatchayana à une telle dévotion envers le renonçant Gotama?

“seyyathāpi, bho, kusalo nāgavaniko nāgavanaṃ paviseyya. so passeyya nāgavane mahantaṃ hatthipadaṃ, dīghato ca āyataṃ, tiriyañca vitthataṃ. so niṭṭhaṃ gaccheyya: ‘mahā vata, bho, nāgo’ti. evameva kho ahaṃ, bho, yato addasaṃ samaṇe gotame cattāri padāni athāhaṃ niṭṭhamagamaṃ: ‘sammāsambuddho bhagavā, svākkhāto bhagavatā dhammo, suppaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho’ti. katamāni cattāri?

— Imaginez, Sieur, qu'un traqueur d'éléphants compétent entre dans une forêt où vivent des éléphants. Il y verrait une empreinte d'éléphant, étendue en longueur et en largeur. Il en viendrait à la conclusion: “Assurément, il s'agit d'un grand éléphant”. De la même manière, Sieur, c'est en ayant vu quatre empreintes du renonçant Gotama que j'en suis venu à la conclusion: “Le Fortuné est véritablement éveillé, l'Enseignement est bien exposé par le Fortuné, la communauté des disciples du Fortuné pratique bien.” Quelles sont ces quatre?

“idhāhaṃ, bho, passāmi ekacce khattiyapaṇḍite nipuṇe kataparappavāde vālavedhirūpe, te bhindantā maññe caranti paññāgatena diṭṭhigatāni. te suṇanti: ‘samaṇo khalu, bho, gotamo amukaṃ nāma gāmaṃ vā nigamaṃ vā osarissatī’ti. te pañhaṃ abhisaṅkharonti: ‘imaṃ mayaṃ pañhaṃ samaṇaṃ gotamaṃ upasaṅkamitvā pucchissāma. evaṃ ce no puṭṭho evaṃ byākarissati, evamassa mayaṃ vādaṃ āropessāma. evaṃ cepi no puṭṭho evaṃ byākarissati, evampissa mayaṃ vādaṃ āropessāmā’ti. te suṇanti: ‘samaṇo khalu, bho, gotamo amukaṃ nāma gāmaṃ vā nigamaṃ vā osaṭo’ti. te yena samaṇo gotamo tenupasaṅkamanti. te samaṇo gotamo dhammiyā kathāya sandasseti samādapeti samuttejeti sampahaṃseti. te samaṇena gotamena dhammiyā kathāya sandassitā samādapitā samuttejitā sampahaṃsitā na ceva samaṇaṃ gotamaṃ pañhaṃ pucchanti, kutossa vādaṃ āropessanti? aññadatthu samaṇasseva gotamassa sāvakā sampajjanti. yadāhaṃ, bho, samaṇe gotame imaṃ paṭhamaṃ padaṃ addasaṃ athāhaṃ niṭṭhamagamaṃ: ‘sammāsambuddho bhagavā, svākkhāto bhagavatā dhammo, suppaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho’ti.

À cet égard, Sieur, j'ai vu certains sages aristocrates, perspicaces, habiles dans les débats avec les autres, [précis] comme des archers transperçant [une cible aussi petite qu']un poil, qui vont en pensant renverser les vues des autres avec leur discernement. Ils entendent [dire]: “Camarade, le renonçant Gotama va visiter tel village ou telle ville.” Ils préparent des questions: “J'irai voir le renonçant Gotama et je lui poserai cette question. Questionné ainsi, s'il répond de cette manière-ci, je le réfuterai comme ceci, et s'il répond de cette manière-là, je le réfuterai comme cela.” Ils entendent [dire]: “Camarade, le renonçant Gotama s'est rendu dans tel village ou telle ville.” Ils vont voir le renonçant Gotama, et celui-ci les éclaire, les exhorte, les motive et les enthousiasme avec une discussion sur le lois de la nature. Puisque le renonçant Gotama les éclaire, les exhorte, les motive et les enthousiasme avec une discussion sur le Dhamma, ils ne posent pas leurs questions, comment donc pourraient-ils le réfuter? Au contraire, ils deviennent des disciples du renonçant Gotama. Voici, Sieur, quelle est la première empreinte du renonçant Gotama que j'ai vue, suite à quoi j'en suis venu à la conclusion: “Le Fortuné est véritablement éveillé, l'Enseignement est bien exposé par le Fortuné, la communauté des disciples du Fortuné pratique bien.”

“puna caparāhaṃ, bho, passāmi idhekacce brāhmaṇapaṇḍite nipuṇe kataparappavāde vālavedhirūpe, te bhindantā maññe caranti paññāgatena diṭṭhigatāni. te suṇanti: ‘samaṇo khalu, bho, gotamo amukaṃ nāma gāmaṃ vā nigamaṃ vā osarissatī’ti. te pañhaṃ abhisaṅkharonti: ‘imaṃ mayaṃ pañhaṃ samaṇaṃ gotamaṃ upasaṅkamitvā pucchissāma. evaṃ ce no puṭṭho evaṃ byākarissati, evamassa mayaṃ vādaṃ āropessāma. evaṃ cepi no puṭṭho evaṃ byākarissati, evampissa mayaṃ vādaṃ āropessāmā’ti. te suṇanti: ‘samaṇo khalu, bho, gotamo amukaṃ nāma gāmaṃ vā nigamaṃ vā osaṭo’ti. te yena samaṇo gotamo tenupasaṅkamanti. te samaṇo gotamo dhammiyā kathāya sandasseti samādapeti samuttejeti sampahaṃseti. te samaṇena gotamena dhammiyā kathāya sandassitā samādapitā samuttejitā sampahaṃsitā na ceva samaṇaṃ gotamaṃ pañhaṃ pucchanti, kutossa vādaṃ āropessanti? aññadatthu samaṇasseva gotamassa sāvakā sampajjanti. yadāhaṃ, bho, samaṇe gotame imaṃ paṭhamaṃ padaṃ addasaṃ athāhaṃ niṭṭhamagamaṃ: ‘sammāsambuddho bhagavā, svākkhāto bhagavatā dhammo, suppaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho’ti.

De plus, Sieur, j'ai vu certains sages brahmanes, perspicaces, habiles dans les débats avec les autres, [précis] comme des archers transperçant [une cible aussi petite qu']un poil, qui vont en pensant renverser les vues des autres avec leur discernement. Ils entendent [dire]: “Camarade, le renonçant Gotama va visiter tel village ou telle ville.” Ils préparent des questions: “J'irai voir le renonçant Gotama et je lui poserai cette question. Questionné ainsi, s'il répond de cette manière-ci, je le réfuterai comme ceci, et s'il répond de cette manière-là, je le réfuterai comme cela.” Ils entendent [dire]: “Camarade, le renonçant Gotama s'est rendu dans tel village ou telle ville.” Ils vont voir le renonçant Gotama, et celui-ci les éclaire, les exhorte, les motive et les enthousiasme avec une discussion sur le Dhamma. Puisque le renonçant Gotama les éclaire, les exhorte, les motive et les enthousiasme avec une discussion sur le Dhamma, ils ne posent pas leurs questions, comment donc pourraient-ils le réfuter? Au contraire, ils deviennent des disciples du renonçant Gotama. Voici, Sieur, quelle est la deuxième empreinte du renonçant Gotama que j'ai vue, suite à quoi j'en suis venu à la conclusion: “Le Fortuné est véritablement éveillé, l'Enseignement est bien exposé par le Fortuné, la communauté des disciples du Fortuné pratique bien.”

“puna caparāhaṃ, bho, passāmi idhekacce gahapatipaṇḍite nipuṇe kataparappavāde vālavedhirūpe, te bhindantā maññe caranti paññāgatena diṭṭhigatāni. te suṇanti: ‘samaṇo khalu, bho, gotamo amukaṃ nāma gāmaṃ vā nigamaṃ vā osarissatī’ti. te pañhaṃ abhisaṅkharonti: ‘imaṃ mayaṃ pañhaṃ samaṇaṃ gotamaṃ upasaṅkamitvā pucchissāma. evaṃ ce no puṭṭho evaṃ byākarissati, evamassa mayaṃ vādaṃ āropessāma. evaṃ cepi no puṭṭho evaṃ byākarissati, evampissa mayaṃ vādaṃ āropessāmā’ti. te suṇanti: ‘samaṇo khalu, bho, gotamo amukaṃ nāma gāmaṃ vā nigamaṃ vā osaṭo’ti. te yena samaṇo gotamo tenupasaṅkamanti. te samaṇo gotamo dhammiyā kathāya sandasseti samādapeti samuttejeti sampahaṃseti. te samaṇena gotamena dhammiyā kathāya sandassitā samādapitā samuttejitā sampahaṃsitā na ceva samaṇaṃ gotamaṃ pañhaṃ pucchanti, kutossa vādaṃ āropessanti? aññadatthu samaṇasseva gotamassa sāvakā sampajjanti. yadāhaṃ, bho, samaṇe gotame imaṃ paṭhamaṃ padaṃ addasaṃ athāhaṃ niṭṭhamagamaṃ: ‘sammāsambuddho bhagavā, svākkhāto bhagavatā dhammo, suppaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho’ti.

De plus, Sieur, j'ai vu certains sages maîtres de maison, perspicaces, habiles dans les débats avec les autres, [précis] comme des archers transperçant [une cible aussi petite qu']un poil, qui vont en pensant renverser les vues des autres avec leur discernement. Ils entendent [dire]: “Camarade, le renonçant Gotama va visiter tel village ou telle ville.” Ils préparent des questions: “J'irai voir le renonçant Gotama et je lui poserai cette question. Questionné ainsi, s'il répond de cette manière-ci, je le réfuterai comme ceci, et s'il répond de cette manière-là, je le réfuterai comme cela.” Ils entendent [dire]: “Camarade, le renonçant Gotama s'est rendu dans tel village ou telle ville.” Ils vont voir le renonçant Gotama, et celui-ci les éclaire, les exhorte, les motive et les enthousiasme avec une discussion sur le Dhamma. Puisque le renonçant Gotama les éclaire, les exhorte, les motive et les enthousiasme avec une discussion sur le Dhamma, ils ne posent pas leurs questions, comment donc pourraient-ils le réfuter? Au contraire, ils deviennent des disciples du renonçant Gotama. Voici, Sieur, quelle est la troisième empreinte du renonçant Gotama que j'ai vue, suite à quoi j'en suis venu à la conclusion: “Le Fortuné est véritablement éveillé, l'Enseignement est bien exposé par le Fortuné, la communauté des disciples du Fortuné pratique bien.”

“puna caparāhaṃ, bho, passāmi idhekacce samaṇapaṇḍite nipuṇe kataparappavāde vālavedhirūpe te bhindantā maññe caranti paññāgatena diṭṭhigatāni. te suṇanti — ‘samaṇo khalu bho gotamo amukaṃ nāma gāmaṃ vā nigamaṃ vā osarissatī’ti. te pañhaṃ abhisaṅkharonti ‘imaṃ mayaṃ pañhaṃ samaṇaṃ gotamaṃ upasaṅkamitvā pucchissāma. evaṃ ce no puṭṭho evaṃ byākarissati, evamassa mayaṃ vādaṃ āropessāma. evaṃ cepi no puṭṭho evaṃ byākarissati, evaṃpissa mayaṃ vādaṃ āropessāmā’ti. te suṇanti ‘samaṇo khalu bho gotamo amukaṃ nāma gāmaṃ vā nigamaṃ vā osaṭo’ti. te yena samaṇo gotamo tenupasaṅkamanti. te samaṇo gotamo dhammiyā kathāya sandasseti samādapeti samuttejeti sampahaṃseti. te samaṇena gotamena dhammiyā kathāya sandassitā samādapitā samuttejitā sampahaṃsitā na ceva samaṇaṃ gotamaṃ pañhaṃ pucchanti, kutossa vādaṃ āropessanti?

De plus, Sieur, j'ai vu certains sages renonçants, perspicaces, habiles dans les débats avec les autres, [précis] comme des archers transperçant [une cible aussi petite qu']un poil, qui vont en pensant renverser les vues des autres avec leur discernement. Ils entendent [dire]: “Camarade, le renonçant Gotama va visiter tel village ou telle ville.” Ils préparent des questions: “J'irai voir le renonçant Gotama et je lui poserai cette question. Questionné ainsi, s'il répond de cette manière-ci, je le réfuterai comme ceci, et s'il répond de cette manière-là, je le réfuterai comme cela.” Ils entendent [dire]: “Camarade, le renonçant Gotama s'est rendu dans tel village ou telle ville.” Ils vont voir le renonçant Gotama, et celui-ci les éclaire, les exhorte, les motive et les enthousiasme avec une discussion sur le Dhamma. Puisque le renonçant Gotama les éclaire, les exhorte, les motive et les enthousiasme avec une discussion sur le Dhamma, ils ne posent pas leurs questions, comment donc pourraient-ils le réfuter?

aññadatthu samaṇaṃyeva gotamaṃ okāsaṃ yācanti agārasmā anagāriyaṃ pabbajjāya. te samaṇo gotamo pabbājeti. te tattha pabbajitā samānā vūpakaṭṭhā appamattā ātāpino pahitattā viharantā nacirasseva, yassatthāya kulaputtā sammadeva agārasmā anagāriyaṃ pabbajanti tadanuttaraṃ, brahmacariyapariyosānaṃ diṭṭheva dhamme sayaṃ abhiññā sacchikatvā upasampajja viharanti. te evamāhaṃsu: ‘manaṃ vata, bho, anassāma, manaṃ vata, bho, panassāma; mayañhi pubbe assamaṇāva samānā samaṇamhāti paṭijānimha, abrāhmaṇāva samānā brāhmaṇamhāti paṭijānimha, anarahantova samānā arahantamhāti paṭijānimha. idāni khomha samaṇā, idāni khomha brāhmaṇā, idāni khomha arahanto’ti. yadāhaṃ, bho, samaṇe gotame imaṃ catutthaṃ padaṃ addasaṃ athāhaṃ niṭṭhamagamaṃ: ‘sammāsambuddho bhagavā, svākkhāto bhagavatā dhammo, suppaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho’”ti.

Au contraire, ils demandent au renonçant Gotama la permission de quitter la vie de foyer pour le sans-foyer. Celui-ci leur donne le Départ du foyer et, demeurant isolés, assidus, ardents et voués à l'effort, en peu de temps, dans ce monde visible, ils entrent et demeurent, en l'ayant réalisée pour eux-mêmes par connaissance directe, dans le suprême achèvement de la vie brahmique pour lequel les gentilhommes quittent à juste titre la vie de foyer pour le sans-foyer. Ils disent: “Assurément, Sieur, nous étions presque perdus, nous étions presque fichus, car auparavant, sans être des renonçants, nous prétendions en être, sans être des brahmanes, nous prétendions en être, sans être des arahants, nous prétendions en être. Maintenant nous sommes des renonçants, maintenant nous sommes des brahmanes, maintenant nous sommes des arahants.” Voici, Sieur, quelle est la quatrième empreinte du renonçant Gotama que j'ai vue, suite à quoi j'en suis venu à la conclusion: “Le Fortuné est véritablement éveillé, l'Enseignement est bien exposé par le Fortuné, la communauté des disciples du Fortuné pratique bien.”

“yato kho ahaṃ, bho, samaṇe gotame imāni cattāri padāni addasaṃ athāhaṃ niṭṭhamagamaṃ: ‘sammāsambuddho bhagavā, svākkhāto bhagavatā dhammo, suppaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho’”ti.

C'est en ayant vu ces quatre empreintes du renonçant Gotama que j'en suis venu à la conclusion: “Le Fortuné est véritablement éveillé, l'Enseignement est bien exposé par le Fortuné, la communauté des disciples du Fortuné pratique bien.”

evaṃ vutte, jāṇussoṇi brāhmaṇo sabbasetā vaḷavābhirathā orohitvā ekaṃsaṃ uttarāsaṅgaṃ karitvā yena bhagavā tenañjaliṃ paṇāmetvā tikkhattuṃ udānaṃ udānesi:

Lorsque cela fut dit, le brahmane Djanoussoni descendit de son char tout blanc tiré par des juments blanches, ajusta son vêtement du haut sur une épaule, leva ses mains jointes en direction du Fortuné, et exclama trois fois cette exclamation:

“namo tassa bhagavato arahato sammāsambuddhassa; namo tassa bhagavato arahato sammāsambuddhassa; namo tassa bhagavato arahato sammāsambuddhassa. appeva nāma mayampi kadāci karahaci tena bhotā gotamena saddhiṃ samāgaccheyyāma, appeva nāma siyā kocideva kathāsallāpo”ti!

— Hommage au Fortuné, à l'arahant, à celui qui est véritablement éveillé! Hommage au Fortuné, à l'arahant, à celui qui est véritablement éveillé! Hommage au Fortuné, à l'arahant, à celui qui est véritablement éveillé! Peut-être qu'un jour je rencontrerai le Sieur Gotama, peut-être que j'aurai une conversation avec lui.

atha kho jāṇussoṇi brāhmaṇo yena bhagavā tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā bhagavatā saddhiṃ sammodi. sammodanīyaṃ kathaṃ sāraṇīyaṃ vītisāretvā ekamantaṃ nisīdi. ekamantaṃ nisinno kho jāṇussoṇi brāhmaṇo yāvatako ahosi pilotikena paribbājakena saddhiṃ kathāsallāpo taṃ sabbaṃ bhagavato ārocesi. evaṃ vutte, bhagavā jāṇussoṇiṃ brāhmaṇaṃ etadavoca:

Alors le brahmane Djanoussoni vint voir le Fortuné et échangea des courtoisies avec lui. Après cet échange de courtoisies et de salutations amicales, il s'assit d'un côté. Une fois assis là, il rapporta au Fortuné toute la conversation qu'il avait eue avec Pilotika le vagabond spirituel. Lorsque cela fut dit, le Fortuné dit au brahmane Djanoussoni:

“na kho, brāhmaṇa, ettāvatā hatthipadopamo vitthārena paripūro hoti. api ca, brāhmaṇa, yathā hatthipadopamo vitthārena paripūro hoti taṃ suṇāhi, sādhukaṃ manasi karohi, bhāsissāmī”ti.

— Jusqu'ici, brahmane, l'allégorie de l'empreinte d'éléphant n'est pas complète dans le détail. En ce qui concerne la manière dont l'allégorie de l'empreinte d'éléphant est complétée dans le détail, écoute cela et fais bien attention, je vais parler.

“evaṃ, bho”ti kho jāṇussoṇi brāhmaṇo bhagavato paccassosi. bhagavā etadavoca

— Bien, Sieur, répondit le brahmane Djanoussoni. Le Fortuné dit:

“seyyathāpi, brāhmaṇa, nāgavaniko nāgavanaṃ paviseyya. so passeyya nāgavane mahantaṃ hatthipadaṃ, dīghato ca āyataṃ, tiriyañca vitthataṃ. yo hoti kusalo nāgavaniko neva tāva niṭṭhaṃ gacchati: ‘mahā vata, bho, nāgo’ti. taṃ kissa hetu? santi hi, brāhmaṇa, nāgavane vāmanikā nāma hatthiniyo mahāpadā, tāsaṃ petaṃ padaṃ assāti.

— Imagine, brahmane, qu'un traqueur d'éléphants entre dans une forêt où vivent des éléphants. Il y verrait une empreinte d'éléphant, étendue en longueur et en largeur. Mais un traqueur d'éléphants compétent n'en viendrait pas à la conclusion: “Assurément, il s'agit d'un grand éléphant”. Et quelle en est la raison? Il y a, brahmane, dans la forêt où vivent les éléphants, de petites éléphantes qui laissent de grandes empreintes, et cela pourrait être l'une des leur.

“so tamanugacchati. tamanugacchanto passati nāgavane mahantaṃ hatthipadaṃ, dīghato ca āyataṃ, tiriyañca vitthataṃ, uccā ca nisevitaṃ. yo hoti kusalo nāgavaniko neva tāva niṭṭhaṃ gacchati: ‘mahā vata, bho, nāgo’ti. taṃ kissa hetu? santi hi, brāhmaṇa, nāgavane uccā kāḷārikā nāma hatthiniyo mahāpadā, tāsaṃ petaṃ padaṃ assāti.

Il suivrait donc ces traces, et en les suivant, il verrait une empreinte d'éléphant, étendue en longueur et en largeur, ainsi que des traces de passage en hauteur. Mais un traqueur d'éléphants compétent n'en viendrait pas à la conclusion: “Assurément, il s'agit d'un grand éléphant”. Et quelle en est la raison? Il y a, brahmane, dans la forêt où vivent les éléphants, de grandes éléphantes brunâtres qui laissent de grandes empreintes, et cela pourrait être l'une des leur.

“so tamanugacchati. tamanugacchanto passati nāgavane mahantaṃ hatthipadaṃ, dīghato ca āyataṃ, tiriyañca vitthataṃ, uccā ca nisevitaṃ, uccā ca dantehi ārañjitāni. yo hoti kusalo nāgavaniko neva tāva niṭṭhaṃ gacchati: ‘mahā vata, bho, nāgo’ti. taṃ kissa hetu? santi hi, brāhmaṇa, nāgavane uccā kaṇerukā nāma hatthiniyo mahāpadā, tāsaṃ petaṃ padaṃ assāti.

Il suivrait donc ces traces, et en les suivant, il verrait une empreinte d'éléphant, étendue en longueur et en largeur, ainsi que des traces de passage en hauteur et des éraflures laissées en hauteur par des défenses. Mais un traqueur d'éléphants compétent n'en viendrait pas à la conclusion: “Assurément, il s'agit d'un grand éléphant”. Et quelle en est la raison? Il y a, brahmane, dans la forêt où vivent les éléphants, de grandes éléphantes qui portent des défenses et laissent de grandes empreintes, et cela pourrait être l'une des leur.

“so tamanugacchati. tamanugacchanto passati nāgavane mahantaṃ hatthipadaṃ, dīghato ca āyataṃ, tiriyañca vitthataṃ, uccā ca nisevitaṃ, uccā ca dantehi ārañjitāni, uccā ca sākhābhaṅgaṃ. tañca nāgaṃ passati rukkhamūlagataṃ vā abbhokāsagataṃ vā gacchantaṃ vā tiṭṭhantaṃ vā nisinnaṃ vā nipannaṃ vā. so niṭṭhaṃ gacchati: ‘ayameva so mahānāgo’ti.

Il suivrait donc ces traces, et en les suivant, il verrait une empreinte d'éléphant, étendue en longueur et en largeur, ainsi que des traces de passage en hauteur, des éraflures laissées en hauteur par des défenses et des branches cassées en hauteur. Et il verrait cet éléphant, au pied d'un arbre, ou à ciel ouvert, en marche, ou à l'arrêt, ou assis, ou couché. Il en viendrait alors à la conclusion: “Assurément, il s'agit d'un grand éléphant”.

“evameva kho, brāhmaṇa, idha tathāgato loke uppajjati arahaṃ sammāsambuddho vijjācaraṇasampanno sugato lokavidū anuttaro purisadammasārathi satthā devamanussānaṃ buddho bhagavā. so imaṃ lokaṃ sadevakaṃ samārakaṃ sabrahmakaṃ sassamaṇabrāhmaṇiṃ pajaṃ sadevamanussaṃ sayaṃ abhiññā sacchikatvā pavedeti. so dhammaṃ deseti ādikalyāṇaṃ majjhekalyāṇaṃ pariyosānakalyāṇaṃ sātthaṃ sabyañjanaṃ; kevalaparipuṇṇaṃ parisuddhaṃ brahmacariyaṃ pakāseti.

De la même manière, brahmane, un Tathagata apparaît dans le monde, un arahant véritablement éveillé, accompli en connaissance et en [bonne] conduite, sublime, connaisseur du monde, suprême guide des personnes désirant l'entraînement, enseignant des dévas et des humains, un Fortuné éveillé. Il fait connaître ce monde avec ses dévas, ses Maras, ses Brahmas, ses renonçants et brahmanes, à cette génération de dévas et d'êtres humains, en en ayant fait lui-même l'expérience par connaissance directe. Il enseigne un Dhamma qui est bénéfique au début, bénéfique au milieu, bénéfique à la fin, avec la signification et le phrasé corrects, il présente la vie brahmique qui est entièrement complète et pure.

taṃ dhammaṃ suṇāti gahapati vā gahapatiputto vā aññatarasmiṃ vā kule paccājāto. so taṃ dhammaṃ sutvā tathāgate saddhaṃ paṭilabhati. so tena saddhāpaṭilābhena samannāgato iti paṭisañcikkhati: ‘sambādho gharāvāso rajāpatho; abbhokāso pabbajjā. nayidaṃ sukaraṃ agāraṃ ajjhāvasatā ekantaparipuṇṇaṃ ekantaparisuddhaṃ saṅkhalikhitaṃ brahmacariyaṃ carituṃ. yaṃnūnāhaṃ kesamassuṃ ohāretvā kāsāyāni vatthāni acchādetvā agārasmā anagāriyaṃ pabbajeyyan’ti.

Un maître de maison ou le fils d'un maître de maison, ou bien quelqu'un né dans une quelconque famille, entend cet enseignement. Ayant entendu cet enseignement, il acquiert de la conviction envers le Tathagata. Doué de cette conviction qu'il a acquise, il considère ceci: “La vie de foyer est encombrante, c'est un chemin boueux;{1} le départ du foyer, c'est le grand air. Il n'est pas facile, en vivant au foyer, de vivre la vie brahmique qui est absolument complète et pure, polie comme une conque. Et si je me rasais les cheveux et la barbe, que je revêtais les robes ocres et que je quittais la vie de foyer pour le sans-foyer?”

so aparena samayena appaṃ vā bhogakkhandhaṃ pahāya, mahantaṃ vā bhogakkhandhaṃ pahāya, appaṃ vā ñātiparivaṭṭaṃ pahāya, mahantaṃ vā ñātiparivaṭṭaṃ pahāya, kesamassuṃ ohāretvā kāsāyāni vatthāni acchādetvā agārasmā anagāriyaṃ pabbajati.

Plus tard, ayant abandonné un petit patrimoine ou un grand patrimoine, ayant abandonné un petit cercle de relations ou un grand cercle de relations, s'étant rasé les cheveux et la barbe, ayant revêtu les robes ocres, il quitte la vie de foyer pour le sans-foyer.

“so evaṃ pabbajito samāno bhikkhūnaṃ sikkhāsājīvasamāpanno pāṇātipātaṃ pahāya pāṇātipātā paṭivirato hoti, nihitadaṇḍo nihitasattho lajjī dayāpanno sabbapāṇabhūtahitānukampī viharati. adinnādānaṃ pahāya adinnādānā paṭivirato hoti dinnādāyī dinnapāṭikaṅkhī. athenena sucibhūtena attanā viharati. abrahmacariyaṃ pahāya brahmacārī hoti ārācārī virato methunā gāmadhammā.

Ayant ainsi quitté le foyer, ayant entrepris l'entraînement et les moyens de subsistance des mendiants, ayant abandonné la destruction de la vie, il s'abstient de détruire la vie, et ayant déposé le bâton, déposé les armes, il demeure consciencieux, aimable, ayant de la sollicitude pour le bénéfice de tous les êtres vivants. Ayant abandonné l'appropriation de ce qui n'a pas été donné, ne prenant que ce qui est donné, ne souhaitant que ce qui est donné, et ne volant pas, il demeure en étant lui-même purifié. Ayant abandonné ce qui est contraire à la vie brahmique, il vit la vie brahmique, distant, s'abstenant de tout acte sexuel, qui est une chose du village.

“musāvādaṃ pahāya musāvādā paṭivirato hoti saccavādī saccasandho theto paccayiko avisaṃvādako lokassa. pisuṇaṃ vācaṃ pahāya pisuṇāya vācāya paṭivirato hoti, ito sutvā na amutra akkhātā imesaṃ bhedāya, amutra vā sutvā na imesaṃ akkhātā amūsaṃ bhedāya. iti bhinnānaṃ vā sandhātā sahitānaṃ vā anuppadātā, samaggārāmo samaggarato samagganandī samaggakaraṇiṃ vācaṃ bhāsitā hoti. pharusaṃ vācaṃ pahāya pharusāya vācāya paṭivirato hoti. yā sā vācā nelā kaṇṇasukhā pemanīyā hadayaṅgamā porī bahujanakantā bahujanamanāpā tathārūpiṃ vācaṃ bhāsitā hoti. samphappalāpaṃ pahāya samphappalāpā paṭivirato hoti kālavādī bhūtavādī atthavādī dhammavādī vinayavādī, nidhānavatiṃ vācaṃ bhāsitā kālena sāpadesaṃ pariyantavatiṃ atthasaṃhitaṃ.

Ayant abandonné les paroles mensongères, il s'abstient des paroles mensongères, disant la vérité, honnête, digne de confiance, sincère, sans tromper son monde. Ayant abandonné les paroles médisantes, il s'abstient des paroles médisantes, il ne répète pas là-bas ce qu'il a entendu ici pour diviser ceux-là de ceux-ci, et il ne répète pas ici ce qu'il a entendu là-bas pour diviser ceux-ci de ceux-là; ainsi, il réconcilie ceux qui sont dans la discorde et promeut la concorde, il se ravit de la concorde, se plaît à la concorde, se réjouit de la concorde et prononce des paroles qui engendrent la concorde. Ayant abandonné les paroles acerbes, il s'abstient des paroles acerbes: il prononce des paroles qui sont agréables à entendre, aimables, qui touchent le cœur, qui sont polies, désirées par la multitude, plaisantes pour la multitude. Ayant abandonné les bavardages infructueux, il s'abstient des bavardages infructueux: il parle au bon moment, il dit des choses factuelles, profitables, en accord avec le Dhamma, en accord avec la Discipline, il dit des choses utiles, au bon moment, pour une raison [définie], avec modération, et il dit des choses profitables.

“so bījagāma-bhūtagāma-samārambhā paṭivirato hoti, ekabhattiko hoti rattūparato, virato vikāla-bhojanā, nacca-gīta-vādita-visūka-dassanā paṭivirato hoti, mālā-gandha-vilepana-dhāraṇa-maṇḍana-vibhūsanaṭṭhānā paṭivirato hoti, uccā-sayana-mahā-sayanā paṭivirato hoti, jātarūpa-rajata-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, āmaka-dhañña-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, āmaka-maṃsa-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, itthi-kumārika-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, dāsi-dāsa-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, ajeḷaka-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, kukkuṭasūkara-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, hatthi-gavāssavaḷavā-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, khetta-vatthu-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, dūteyya-pahiṇagaman-ānuyogā paṭivirato hoti, kayavikkayā paṭivirato hoti, tulākūṭa-kaṃsakūṭa-mānakūṭā paṭivirato hoti, ukkoṭana-vañcana-nikati-sāciyogā paṭivirato hoti, chedana-vadha-bandhana-viparāmosā-alopa-saha-sākārā paṭivirato hoti.

Il s'abstient d'endommager des graines et des plantes, il ne mange qu'un repas dans la journée, s'abstenant de manger le soir, s'abstenant de manger dans l'après-midi, il s'abstient de chanter, danser, [d'écouter] de la musique et des divertissements, il s'abstient de porter des guirlandes, parfums, cosmétiques, parures et moyens de s'embellir, il s'abstient [de s'asseoir dans] des sièges ou [de se coucher dans] des lits élevés ou luxueux, il s'abstient d'accepter l'or et l'argent, il s'abstient d'accepter des graines non cuites ou de la viande crue, il s'abstient d'accepter des femmes et des jeunes filles, il s'abstient d'accepter des serfs hommes ou femmes, il s'abstient d'accepter chèvres et moutons, il s'abstient d'accepter volailles et cochons, il s'abstient d'accepter éléphants, bovins, chevaux et juments, il s'abstient d'accepter des champs ou des terres, il s'abstient de servir de messager et de porter des commissions, il s'abstient de s'engager dans le commerce du troc, il s'abstient de recourir aux fausses masses, aux faux métaux et aux fausses mesures, il s'abstient de recourir à la corruption, à la fraude, au trafic et à l'escroquerie, il s'abstient de blesser, frapper, capturer, agresser, piller ou commettre des violences.

“so santuṭṭho hoti kāyaparihārikena cīvarena kucchiparihārikena piṇḍapātena, so yena yeneva pakkamati samādāyeva pakkamati. seyyathāpi nāma pakkhī sakuṇo yena yeneva ḍeti sapattabhārova ḍeti, evameva bhikkhu santuṭṭho hoti kāyaparihārikena cīvarena kucchiparihārikena piṇḍapātena, so yena yeneva pakkamati samādāyeva pakkamati. so iminā ariyena sīlakkhandhena samannāgato ajjhattaṃ anavajjasukhaṃ paṭisaṃvedeti.

Il se satisfait d'une robe pour prendre soin de son corps et de la nourriture d'aumônes pour prendre soin de son estomac. Où qu'il s'en aille, il s'en va en n'emportant que celles-ci. Tout comme un oiseau ailé, où qu'il s'envole, ne s'envole qu'avec ses ailes pour seul fardeau, de la même manière, un mendiant se satisfait d'une robe pour prendre soin de son corps et de la nourriture d'aumônes pour prendre soin de son estomac. Où qu'il s'en aille, il s'en va en n'emportant que celles-ci. Étant ainsi doué de cette noble accumulation de vertu, il ressent intérieurement le bien-être d'être irréprochable.{1}

“so cakkhunā rūpaṃ disvā na nimittaggāhī hoti nānubyañjanaggāhī. yatvādhikaraṇamenaṃ cakkhundriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ abhijjhādomanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ tassa saṃvarāya paṭipajjati, rakkhati cakkhundriyaṃ, cakkhundriye saṃvaraṃ āpajjati.

En voyant une forme avec l'œil, il ne saisit pas un aspect, il ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté de l'œil, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté de l'œil; il entreprend la restreinte de la faculté de l'œil.

sotena saddaṃ sutvā na nimitta'g'gāhī hoti n·ānubyañjana'g'gāhī yatvādhikaraṇamenaṃ sotindriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ, abhijjhā-domanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ, tassa saṃvarāya paṭipajjati; rakkhati sotindriyaṃ; sotindriye saṃvaraṃ āpajjati.

En entendant un son avec l'oreille, il ne saisit pas un aspect, il ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté de l'oreille, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté de l'oreille; il entreprend la restreinte de la faculté de l'oreille.

ghāṇena gandhaṃ ghāyitvā na nimitta'g'gāhī hoti n·ānubyañjana'g'gāhī yatvādhikaraṇamenaṃ ghāṇindriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ, abhijjhā-domanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ, tassa saṃvarāya paṭipajjati; rakkhati ghāṇindriyaṃ; ghāṇindriye saṃvaraṃ āpajjati.

En sentant une odeur avec le nez, il ne saisit pas un aspect, il ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté du nez, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté du nez; il entreprend la restreinte de la faculté du nez.

jivhāya rasaṃ sāyitvā na nimitta'g'gāhī hoti n·ānubyañjana'g'gāhī yatvādhikaraṇamenaṃ jivhindriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ, abhijjhā-domanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ, tassa saṃvarāya paṭipajjati; rakkhati jivhindriyaṃ; jivhindriye saṃvaraṃ āpajjati.

En goûtant une saveur avec la langue, il ne saisit pas un aspect, il ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté de la langue, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté de la langue; il entreprend la restreinte de la faculté de la langue.

kāyena phoṭṭhabbaṃ phusitvā na nimitta'g'gāhī hoti n·ānubyañjana'g'gāhī yatvādhikaraṇamenaṃ kāyindriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ, abhijjhā-domanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ, tassa saṃvarāya paṭipajjati; rakkhati kāyindriyaṃ; kāyindriye saṃvaraṃ āpajjati.

En touchant une sensation corporelle avec le corps, il ne saisit pas un aspect, il ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté du corps, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté du corps; il entreprend la restreinte de la faculté du corps.

manasā dhammaṃ viññāya na nimitta'g'gāhī hoti n·ānubyañjana'g'gāhī yatvādhikaraṇamenaṃ manindriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ, abhijjhā-domanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ, tassa saṃvarāya paṭipajjati; rakkhati manindriyaṃ; manindriye saṃvaraṃ āpajjati.

En prenant conscience d'un phénomène mental avec l'esprit, il ne saisit pas un aspect, il ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté de l'esprit, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté de l'esprit; il entreprend la restreinte de la faculté de l'esprit.

so iminā ariyena indriyasaṃvarena samannāgato ajjhattaṃ abyāsekasukhaṃ paṭisaṃvedeti.

Étant doué de cette noble restreinte des facultés, il ressent intérieurement le bien-être d'être sans souillure.

“so abhikkante paṭikkante sampajānakārī hoti, ālokite vilokite sampajānakārī hoti, samiñjite pasārite sampajānakārī hoti, saṃghāṭipattacīvaradhāraṇe sampajānakārī hoti, asite pīte khāyite sāyite sampajānakārī hoti, uccārapassāvakamme sampajānakārī hoti, gate ṭhite nisinne sutte jāgarite bhāsite tuṇhībhāve sampajānakārī hoti.

Lorsqu'il s'approche et lorsqu'il s'en va, il le fait avec un discernement attentif; lorsqu'il regarde en avant et lorsqu'il regarde alentours, il le fait avec un discernement attentif; lorsqu'il fléchit et lorsqu'il étend [ses membres], il le fait avec un discernement attentif; lorsqu'il porte la robe-manteau, le bol et les robes, il le fait avec un discernement attentif; lorsqu'il mange, lorsqu'il boit, lorsqu'il mâche, lorsqu'il goûte [la nourriture], il le fait avec un discernement attentif; lorsqu'il s'occupe des actes de déféquer et d'uriner, il le fait avec un discernement attentif; lorsqu'il marche, lorsqu'il se tient debout, lorsqu'il est assis, lorsqu'il dort, lorsqu'il est éveillé, lorsqu'il parle et lorsqu'il est silencieux, il le fait avec un discernement attentif.

“so iminā ca ariyena sīlakkhandhena samannāgato, iminā ca ariyena indriyasaṃvarena samannāgato, iminā ca ariyena satisampajaññena samannāgato vivittaṃ senāsanaṃ bhajati araññaṃ rukkhamūlaṃ pabbataṃ kandaraṃ giriguhaṃ susānaṃ vanapatthaṃ abbhokāsaṃ palālapuñjaṃ. so pacchābhattaṃ piṇḍapātapaṭikkanto nisīdati pallaṅkaṃ ābhujitvā, ujuṃ kāyaṃ paṇidhāya, parimukhaṃ satiṃ upaṭṭhapetvā.

Doué de cette noble accumulation de vertu, doué de cette noble restreinte des facultés, doué de cette noble présence d'esprit & discernement attentif, il a recours à un lieu de séjour isolé: une forêt, le pied d'un arbre, une colline, une grotte, une caverne, un cimetière, un maquis forestier, le ciel ouvert ou un tas de paille. De retour des aumônes de nourriture, après son repas, il s'assoit jambes croisées, maintenant [son] corps droit, et mettant en place [sa] présence d'esprit entre le nez et la bouche.

so abhijjhaṃ loke pahāya vigatābhijjhena cetasā viharati, abhijjhāya cittaṃ parisodheti. byāpādappadosaṃ pahāya abyāpannacitto viharati, sabbapāṇabhūtahitānukampī byāpādappadosā cittaṃ parisodheti. thinamiddhaṃ pahāya vigatathinamiddho viharati ālokasaññī sato sampajāno, thinamiddhā cittaṃ parisodheti. uddhaccakukkuccaṃ pahāya anuddhato viharati, ajjhattaṃ vūpasantacitto uddhaccakukkuccā cittaṃ parisodheti. vicikicchaṃ pahāya tiṇṇavicikiccho viharati akathaṃkathī kusalesu dhammesu, vicikicchāya cittaṃ parisodheti.

Ayant abandonné la convoitise envers le monde, il reste avec un esprit dénué de convoitise, il purifie son esprit de la convoitise; ayant abandonné la malveillance et la haine, il reste avec un esprit dénué de malveillance, rempli de sollicitude pour la prospérité de tous les êtres vivants, il purifie son esprit de la malveillance; ayant abandonné la torpeur & somnolence, il reste dénué de torpeur & somnolence, percevant la lumière, présent d'esprit, doué d'un discernement attentif, il purifie son esprit de la torpeur & somnolence; ayant abandonné l'agitation mentale & préoccupation, il reste calme, avec un esprit intérieurement apaisé, il purifie son esprit de l'agitation mentale & préoccupation; ayant abandonné le doute, il reste au-delà du doute, sans confusion par rapport aux états mentaux avantageux, il purifie son esprit du doute.

“so ime pañca nīvaraṇe pahāya cetaso upakkilese paññāya dubbalīkaraṇe, vivicceva kāmehi vivicca akusalehi dhammehi savitakkaṃ savicāraṃ vivekajaṃ pītisukhaṃ paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja viharati.

S'étant débarrassé de ces cinq obstructions, souillures de l'esprit qui affaiblissent le discernement, séparé des plaisirs de la sensualité, séparé des états mentaux désavantageux, il entre et demeure dans le premier jhana, qui s'accompagne de pensées actives et passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la séparation.

idampi vuccati, brāhmaṇa, tathāgatapadaṃ itipi, tathāgatanisevitaṃ itipi, tathāgatārañjitaṃ itipi. na tveva tāva ariyasāvako niṭṭhaṃ gacchati: ‘sammāsambuddho bhagavā, svākkhāto bhagavatā dhammo, suppaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho’ti.

Voici, brahmane, ce qui s'appelle une empreinte laissée par le Tathagata, une trace laissée par le Tathagata, une éraflure laissée par le Tathagata. Mais pour autant, un noble disciple n'en vient pas à la conclusion: “Le Fortuné est véritablement éveillé, l'Enseignement est bien exposé par le Fortuné, la communauté des disciples du Fortuné pratique bien.”

“puna caparaṃ, brāhmaṇa, bhikkhu vitakkavicārānaṃ vūpasamā ajjhattaṃ sampasādanaṃ cetaso ekodibhāvaṃ avitakkaṃ avicāraṃ samādhijaṃ pītisukhaṃ dutiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati.

De plus, brahmane, un mendiant, avec l'apaisement des pensées actives et passives, entre et demeure dans le deuxième jhāna, avec tranquillisation intérieure et unification de l'esprit, sans pensées actives ni passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la concentration.

idampi vuccati, brāhmaṇa, tathāgatapadaṃ itipi, tathāgatanisevitaṃ itipi, tathāgatārañjitaṃ itipi. na tveva tāva ariyasāvako niṭṭhaṃ gacchati: ‘sammāsambuddho bhagavā, svākkhāto bhagavatā dhammo, suppaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho’ti.

Voici, brahmane, ce qui s'appelle une empreinte laissée par le Tathagata, une trace laissée par le Tathagata, une éraflure laissée par le Tathagata. Mais pour autant, un noble disciple n'en vient pas à la conclusion: “Le Fortuné est véritablement éveillé, l'Enseignement est bien exposé par le Fortuné, la communauté des disciples du Fortuné pratique bien.”

“puna caparaṃ, brāhmaṇa, bhikkhu pītiyā ca virāgā upekkhako ca viharati sato ca sampajāno, sukhañca kāyena paṭisaṃvedeti, yaṃ taṃ ariyā ācikkhanti ‘upekkhako satimā sukhavihārī’ti tatiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati.

De plus, brahmane, un mendiant, avec la disparition de l'exaltation, demeure équanime, présent d'esprit et doué d'un discernement attentif, il ressent dans le corps le bien-être que les êtres nobles décrivent: ‘équanime et présent d'esprit, quelqu'un qui demeure dans le bien-être’, il entre et demeure dans le troisième jhāna.

idampi vuccati, brāhmaṇa, tathāgatapadaṃ itipi, tathāgatanisevitaṃ itipi, tathāgatārañjitaṃ itipi. na tveva tāva ariyasāvako niṭṭhaṃ gacchati: ‘sammāsambuddho bhagavā, svākkhāto bhagavatā dhammo, suppaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho’ti.

Voici, brahmane, ce qui s'appelle une empreinte laissée par le Tathagata, une trace laissée par le Tathagata, une éraflure laissée par le Tathagata. Mais pour autant, un noble disciple n'en vient pas à la conclusion: “Le Fortuné est véritablement éveillé, l'Enseignement est bien exposé par le Fortuné, la communauté des disciples du Fortuné pratique bien.”

“puna caparaṃ, brāhmaṇa, bhikkhu sukhassa ca pahānā dukkhassa ca pahānā, pubbeva somanassadomanassānaṃ atthaṅgamā, adukkhamasukhaṃ upekkhāsatipārisuddhiṃ catutthaṃ jhānaṃ upasampajja viharati.

De plus, brahmane, un mendiant, abandonnant le bien-être et abandonnant le mal-être, la plaisance et la déplaisance mentales ayant auparavant disparu, il entre et demeure dans le quatrième jhāna, qui est sans mal-être ni bien-être, purifié par la présence d'esprit due à l'équanimité.

idampi vuccati, brāhmaṇa, tathāgatapadaṃ itipi, tathāgatanisevitaṃ itipi, tathāgatārañjitaṃ itipi. na tveva tāva ariyasāvako niṭṭhaṃ gacchati: ‘sammāsambuddho bhagavā, svākkhāto bhagavatā dhammo, suppaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho’ti.

Voici, brahmane, ce qui s'appelle une empreinte laissée par le Tathagata, une trace laissée par le Tathagata, une éraflure laissée par le Tathagata. Mais pour autant, un noble disciple n'en vient pas à la conclusion: “Le Fortuné est véritablement éveillé, l'Enseignement est bien exposé par le Fortuné, la communauté des disciples du Fortuné pratique bien.”

“so evaṃ samāhite citte parisuddhe pariyodāte anaṅgaṇe vigatūpakkilese mudubhūte kammaniye ṭhite āneñjappatte pubbenivāsānussatiñāṇāya cittaṃ abhininnāmeti. so anekavihitaṃ pubbenivāsaṃ anussarati, seyyathidaṃ: ekampi jātiṃ dvepi jātiyo tissopi jātiyo catassopi jātiyo pañcapi jātiyo dasapi jātiyo vīsampi jātiyo tiṃsampi jātiyo cattālīsampi jātiyo paññāsampi jātiyo jātisatampi jātisahassampi jātisatasahassampi anekepi saṃvaṭṭakappe anekepi vivaṭṭakappe anekepi saṃvaṭṭavivaṭṭakappe: ‘amutrāsiṃ evaṃnāmo evaṃgotto evaṃvaṇṇo evamāhāro evaṃsukhadukkhappaṭisaṃvedī evamāyupariyanto, so tato cuto amutra udapādiṃ; tatrāpāsiṃ evaṃnāmo evaṃgotto evaṃvaṇṇo evamāhāro evaṃsukhadukkhappaṭisaṃvedī evamāyupariyanto, so tato cuto idhūpapanno’ti. iti sākāraṃ sauddesaṃ anekavihitaṃ pubbenivāsaṃ anussarati.

Avec un esprit ainsi concentré, purifié, immaculé, sans tache, dénué de souillure, malléable, maniable, stable, ayant atteint l'imperturbabilité, il dirige son esprit vers la connaissance de la remémoration des existences passées. Il se rappelle ses diverses existences passées, telles que: une naissance, deux naissances, trois naissances, quatre naissances, cinq naissances, dix naissances, vingt naissances, trente naissances, quarante naissances, cinquante naissances, cent naissances, mille naissances, cent mille naissances, plusieurs cycles d'expansion, plusieurs cycles de contraction, plusieurs cycles d'expansion et de contraction: “dans cette existence-là, j'avais tel nom, je venais de telle famille, j'avais telle apparence, telle était ma nourriture, telle était mon expérience du bien-être et du mal-être, telle fut la fin de ma vie, et trépassant de là, je suis réapparu là-bas; dans cette existence là-bas, j'avais tel nom, je venais de telle famille, j'avais telle apparence, telle était ma nourriture, telle était mon expérience du bien-être et du mal-être, telle fut la fin de ma vie, et trépassant de là, je suis réapparu ici”, il se rappelle ainsi ses diverses existences passées avec leurs particularités et leurs détails.

idampi vuccati, brāhmaṇa, tathāgatapadaṃ itipi, tathāgatanisevitaṃ itipi, tathāgatārañjitaṃ itipi. na tveva tāva ariyasāvako niṭṭhaṃ gacchati: ‘sammāsambuddho bhagavā, svākkhāto bhagavatā dhammo, suppaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho’ti.

Voici, brahmane, ce qui s'appelle une empreinte laissée par le Tathagata, une trace laissée par le Tathagata, une éraflure laissée par le Tathagata. Mais pour autant, un noble disciple n'en vient pas à la conclusion: “Le Fortuné est véritablement éveillé, l'Enseignement est bien exposé par le Fortuné, la communauté des disciples du Fortuné pratique bien.”

“so evaṃ samāhite citte parisuddhe pariyodāte anaṅgaṇe vigatūpakkilese mudubhūte kammaniye ṭhite āneñjappatte sattānaṃ cutūpapātañāṇāya cittaṃ abhininnāmeti. so dibbena cakkhunā visuddhena atikkantamānusakena satte passati cavamāne upapajjamāne hīne paṇīte suvaṇṇe dubbaṇṇe sugate duggate, yathākammūpage satte pajānāti: ‘ime vata bhonto sattā kāyaduccaritena samannāgatā vacīduccaritena samannāgatā manoduccaritena samannāgatā ariyānaṃ upavādakā micchādiṭṭhikā micchādiṭṭhikammasamādānā. te kāyassa bhedā paraṃ maraṇā apāyaṃ duggatiṃ vinipātaṃ nirayaṃ upapannā. ime vā pana bhonto sattā kāyasucaritena samannāgatā vacīsucaritena samannāgatā manosucaritena samannāgatā ariyānaṃ anupavādakā sammādiṭṭhikā sammādiṭṭhikammasamādānā, te kāyassa bhedā paraṃ maraṇā sugatiṃ saggaṃ lokaṃ upapannā’ti. iti dibbena cakkhunā visuddhena atikkantamānusakena satte passati cavamāne upapajjamāne hīne paṇīte suvaṇṇe dubbaṇṇe sugate duggate, yathākammūpage satte pajānāti.

Avec un esprit ainsi concentré, purifié, immaculé, sans tache, dénué de souillure, malléable, maniable, stable, ayant atteint l'imperturbabilité, il dirige son esprit vers la connaissance du trépas et de la réapparition des êtres. Avec l'œil déva, qui est pur et au-delà de l'état humain, il voit les êtres trépassant et réapparaissant, inférieurs ou superbes, beaux ou laids, heureux ou malheureux, il comprend comment les êtres réapparaissent en fonction de leurs actions: “ces êtres-ci, qui pratiquaient la méconduite corporelle, la méconduite verbale, la méconduite mentale, qui méprisaient les êtres nobles, qui avaient des vues erronées, qui entreprenaient des actions sur la base de vues erronées, lors de la dissolution du corps, après la mort, sont réapparus dans une existence infortunée, une mauvaise destination, un monde inférieur, ou en enfer; et ces êtres-ci, qui pratiquaient la bonne conduite corporelle, la bonne conduite verbale, la bonne conduite mentale, qui ne méprisaient pas les êtres nobles, qui avaient des vues correctes, qui entreprenaient des actions sur la base de vues correctes, lors de la dissolution du corps, après la mort, sont réapparus dans une bonne destination, dans un monde paradisiaque”. Ainsi, avec l'œil déva, qui est pur et au-delà de l'état humain, il voit les êtres trépassant et réapparaissant, inférieurs ou superbes, beaux ou laids, heureux ou malheureux, il comprend comment les êtres réapparaissent en fonction de leurs actions.

idampi vuccati, brāhmaṇa, tathāgatapadaṃ itipi, tathāgatanisevitaṃ itipi, tathāgatārañjitaṃ itipi. na tveva tāva ariyasāvako niṭṭhaṃ gacchati: ‘sammāsambuddho bhagavā, svākkhāto bhagavatā dhammo, suppaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho’ti.

Voici, brahmane, ce qui s'appelle une empreinte laissée par le Tathagata, une trace laissée par le Tathagata, une éraflure laissée par le Tathagata. Mais pour autant, un noble disciple n'en vient pas à la conclusion: “Le Fortuné est véritablement éveillé, l'Enseignement est bien exposé par le Fortuné, la communauté des disciples du Fortuné pratique bien.”

“so evaṃ samāhite citte parisuddhe pariyodāte anaṅgaṇe vigatūpakkilese mudubhūte kammaniye ṭhite āneñjappatte āsavānaṃ khayañāṇāya cittaṃ abhininnāmeti. so ‘idaṃ dukkhan’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkhasamudayo’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkhanirodho’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkhanirodhagāminī paṭipadā’ti yathābhūtaṃ pajānāti. ‘ime āsavā’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ āsavasamudayo’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ āsavanirodho’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ āsavanirodhagāminī paṭipadā’ti yathābhūtaṃ pajānāti.

Avec un esprit ainsi concentré, purifié, immaculé, sans tache, dénué de souillure, malléable, maniable, stable, ayant atteint l'imperturbabilité, il dirige son esprit vers la connaissance de l'élimination complète des impuretés mentales. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici le mal-être. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici l'apparition du mal-être. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici la cessation du mal-être. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici la voie menant à la cessation du mal-être. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici les impuretés mentales. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici l'apparition des impuretés mentales. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici la cessation des impuretés mentales. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici la voie menant à la cessation des impuretés mentales.

idampi vuccati, brāhmaṇa, tathāgatapadaṃ itipi, tathāgatanisevitaṃ itipi, tathāgatārañjitaṃ itipi. na tveva tāva ariyasāvako niṭṭhaṃ gacchati: ‘sammāsambuddho bhagavā, svākkhāto bhagavatā dhammo, suppaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho’ti.

Voici, brahmane, ce qui s'appelle une empreinte laissée par le Tathagata, une trace laissée par le Tathagata, une éraflure laissée par le Tathagata. Mais pour autant, un noble disciple n'en vient pas à la conclusion: “Le Fortuné est véritablement éveillé, l'Enseignement est bien exposé par le Fortuné, la communauté des disciples du Fortuné pratique bien.”

“tassa evaṃ jānato evaṃ passato kāmāsavāpi cittaṃ vimuccati, bhavāsavāpi cittaṃ vimuccati, avijjāsavāpi cittaṃ vimuccati. vimuttasmiṃ vimuttamiti ñāṇaṃ hoti. ‘khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti pajānāti.

Voyant ainsi, comprenant ainsi, son esprit est délivré des impuretés mentales liées à la sensualité, son esprit est délivré des impuretés mentales liées à l'existence, son esprit est délivré des impuretés mentales liées à l'ignorance. Avec la libération, il y a la connaissance: “Je suis délivré”. Il comprend: «C'en est fini de la naissance, la vie brahmique a été menée à son but, ce qui devait être fait a été fait, il n'y aura plus aucune autre existence.»

idampi vuccati, brāhmaṇa, tathāgatapadaṃ itipi, tathāgatanisevitaṃ itipi, tathāgatārañjitaṃ itipi. ettāvatā kho, brāhmaṇa, ariyasāvako niṭṭhaṃ gato hoti: ‘sammāsambuddho bhagavā, svākkhāto bhagavatā dhammo, suppaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho’ti. ettāvatā kho, brāhmaṇa, hatthipadopamo vitthārena paripūro hotī”ti.

Voici, brahmane, ce qui s'appelle une empreinte laissée par le Tathagata, une trace laissée par le Tathagata, une éraflure laissée par le Tathagata. Et c'est seulement là, brahmane, qu'un noble disciple en vient à la conclusion: “Le Fortuné est véritablement éveillé, l'Enseignement est bien exposé par le Fortuné, la communauté des disciples du Fortuné pratique bien.” Et c'est ainsi, brahmane, que l'allégorie de l'empreinte d'éléphant est complétée dans le détail.

evaṃ vutte, jāṇussoṇi brāhmaṇo bhagavantaṃ etadavoca: “abhikkantaṃ, bho gotama, abhikkantaṃ, bho gotama! seyyathāpi, bho gotama, nikkujjitaṃ vā ukkujjeyya, paṭicchannaṃ vā vivareyya, mūḷhassa vā maggaṃ ācikkheyya, andhakāre vā telapajjotaṃ dhāreyya: cakkhumanto rūpāni dakkhantīti; evamevaṃ bhotā gotamena anekapariyāyena dhammo pakāsito. esāhaṃ bhavantaṃ gotamaṃ saraṇaṃ gacchāmi, dhammañca, bhikkhusaṅghañca. upāsakaṃ maṃ bhavaṃ gotamo dhāretu ajjatagge pāṇupetaṃ saraṇaṃ gatan”ti.

C'est excellent, Sieur Gotama, excellent! Tout comme on redresserait ce qui était renversé, ou bien on révélerait ce qui était caché, ou on montrerait le chemin à quelqu'un qui se serait perdu, ou on allumerait une lampe dans l'obscurité [en pensant:] “Ceux qui possèdent une bonne vue verront les formes”, de la même manière le Sieur Gotama a expliqué le Dhamma de diverses façons. Je vais en refuge au vénérable Gotama, ainsi qu'au Dhamma et à la Communauté des mendiants. Que le vénérable Gotama me retienne à l'esprit en tant que disciple étant allé en refuge à compter d'aujourd'hui et pour la vie.





Bodhi leaf


Note


1. bien-être d'être irréprochable: voir la séquence donnée à AN 11.2: accomplissement en vertu >> joie >> exaltation >> tranquillité de corps >> bien-être >> concentration.



Traduction proposée par Rémy.

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Publié comme un don du Dhamma,
pour être distribué librement, à des fins non lucratives.
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Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes.


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